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Recherches antérieures sur l’effet de l’étayage en didactique de l’écrit

1. Recherches portant sur l’effet de l’étayage (collaboration et rétroaction) sur la compétence de révision / réécriture des textes produits en didactique de l’écrit.

1.3. Tsui &Ng(2000)

L’objectif principal de cette étude était de vérifier l’effet des rétroactions (enseignant vs pairs) sur la qualité des textes produits par des apprenants dans un lycée à Hongkong. 27 lycéens apprenant l’anglais ayant le statut d’une langue seconde ont participé à cette expérience qui a duré un an ; ils ont été divisés au hasard en 9 groupes de 3 étudiants ; chaque groupe a discuté les erreurs commises à l’aide d’une grille d’évaluation. Quatre textes ont été rédigés par chaque apprenant au bout d’une année et les données ont été analysées à partir du troisième texte. Ainsi, le recueil des données a été fait à partir : -Du troisième et quatrième textes rédigés par les 27 apprenants.

-De l’enregistrement de 18 interactions verbales des 9 groupes.

-Des entretiens menés avec six étudiants, en plus de l’analyse des quatre textes qu’ils ont produits au cours de l’année scolaire.

Les chercheurs Tsui &Ng(2000) ont fait une évaluation approximative des résultats ; de ce fait, ils n’ont pas mesuré le taux des rétroactions intégrées sur le nombre total des corrections et réécritures faites par l’ensemble des étudiants. Par ailleurs, le pourcentage des rétroactions de l’enseignant et des pairs quant à l’étude de cas des six étudiants était calculé.

Les résultats ont montré que 21 sur 27 étudiants ont incorporé moins de 50% des rétroactions de pairs et plus de 50% des rétroactions de l’enseignant. Quant à l’étude de cas des six étudiants, le pourcentage d’intégration des rétroactions de pairs était le suivant : 78%,75 %, 54%, 35%, 26 %, 20% avec une moyenne de 49%.

1.4. Min(2006)

Min(2006) a mené une recherche auprès de 18 étudiants en deuxième année d’anglais dans une université située au sud de Taiwan. Son but était de mesurer l’effet des

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rétroactions de pairs sur les réécritures faites par les étudiants scripteurs. Cette étude a duré un semestre de 18 semaines avec deux séances consacrées à la production écrite pour chaque semaine. Quatre versions de textes ont été rédigées avec des rétroactions de pairs et de l’enseignant. Ainsi, 36 productions écrites de la 1ère version et 36 textes de la quatrième et dernière version représentaient le corpus de cette étude.

Min a eu recours à la taxonomie de Faigley &Witte(1981) pour analyser son corpus selon les trois points suivants : corrections de surface, réécriture de sens au niveau microstructure et macrostructure. Le niveau auquel l’apprenant effectue des corrections ou des réécritures : mot, phrase, ponctuation, paragraphe.

L’analyse des résultats montre :

- Une corrélation significative entre le nombre total des rétroactions effectuées et le nombre des rétroactions utilisées dans les réécritures ; en effet, 42% des rétroactions effectuées et leur utilisation dans les réécritures pour la première version contre 77% intégrées dans le quatrième texte.

- Le lien entre les rétroactions émises par les pairs et le nombre total des réécritures effectuées. Min(2006) a révélé que l’entrainement à la réécriture à travers la collaboration et la rétroaction aboutissait à un nombre élevé de réécritures (80 corrections pour la première version contre165 pour la quatrième version). Il a conclu que la collaboration et la prise en considération des pairs avaient des effets significatifs sur la qualité des textes réécrits par les étudiants scripteurs.

-Un nombre élevé de corrections affectaient le contenu des textes, en l’occurrence la cohérence et les idées des textes ; en effet, les étudiants ont veillé à réorganiser leurs informations pour les rendre plus compréhensibles. Les réécritures au niveau du contenu (macrostructure) avaient un pourcentage de 56% de l’ensemble des réécritures faites à l’aide des rétroactions des pairs. Quant aux réécritures de surface, elles ne représentaient que 4% ce qui est du au fait que l’enseignant-expérimentateur a demandé aux étudiants de rétroagir sur le contenu en vue d’améliorer leurs idées.

-Enfin, les étudiants se sont concentrés dans leurs réécritures beaucoup plus sur la phrase avec un pourcentage de (32%), puis sur le paragraphe et le mot avec un pourcentage similaire (20%).

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1.5. Yang et al. (2006)

Yang, Badger et Zhen ont fait une étude comparative entre les rétroactions de l’enseignant et celles des pairs dans deux classes d’anglais langue étrangère dans une université en Chine. L’expérience a eu lieu dans deux classes, l’une(C1) est constituée de 38 étudiants ayant subi des rétroactions des pairs, et une autre classe (C2)composée de 41 étudiants qui ont bénéficié des rétroactions de l’enseignant selon la procédure suivante :

Les étudiants de C1 ont rédigé d’abord, une première version du texte, cette étape a été suivie d’une phase de collaboration à l’oral et à l’écrit entre les étudiants du même groupe (la formation des groupes était aléatoire). Enfin, les étudiants ont repris leurs premiers essais en prenant en considération les rétroactions des pairs.

Les étudiants du C2 ont fait les mêmes tâches d’écriture, la seule différence était la source des rétroactions. Yang était l’enseignant des deux classes, il a limité son analyse aux productions de six étudiants de chaque classe en plus de l’enregistrement des interactions orales de trois groupes de pairs.

Le traitement des données était fait selon les étapes suivantes :

-Deux enseignants qui n‘ont pas enseigné dans les classes de l’expérience ont d’abord déterminé dans le premier jet tous les points sur lesquels on pouvait fournir une rétroaction (toutes les rétroactions possibles).

-Par la suite, ils ont identifié toutes les rétroactions utilisables fournies par les pairs, et par l’enseignant.

-Enfin, et en s’appuyant sur la taxonomie de Faigley&Witte(1981), les enseignants évaluateurs ont utilisé des codes correspondant aux différents types de réécriture à savoir : les réécritures de surface et celles du contenu. Quant à la qualité des réécritures, ils se sont basés sur la taxonomie de Conrald & Goldestein(1999) qui proposaient trois types de réécritures : a-réécritures avec succès, définies comme celles qui permettent l’amélioration d’un problème évoqué dans une rétroaction, b- réécritures avec échec qui ne mènent à aucune amélioration du texte (Conrald & Goldstein, 1999 :154), c- réécritures à effet neutre : cette catégorie a été remplacée par Yang et al. (2006) par celle de « réécritures à effet mixte ».

Á partir de l’analyse des résultats, il s’est avéré que les points de rétroaction potentiels étaient identiques dans les deux classes. Par ailleurs, l’enseignant a émis plus de rétroactions utilisables que les pairs (101 rétroactions contre 61 soit un pourcentage de

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43% contre 27 %).Les étudiants ont utilisé 90% des rétroactions utilisables fournies par l’enseignant contre 67% de l’ensemble des rétroactions fournies par les pairs. Cependant, une fois intégrées, les rétroactions provenant des pairs sont mieux réussies que celles des remarques de l’enseignant (98% contre 87%)( Yang et al., 2006 :190).

L’analyse des types de réécriture montre que les étudiants, ayant bénéficié des rétroactions de leurs pairs ont fait plus de réécriture au niveau du contenu (27%) par rapport aux étudiants de l’autre classe (5%). Ainsi, contrairement aux croyances de l’enseignant qui pensait que ses étudiants peuvent bénéficier de ses rétroactions dans l’amélioration des idées de leurs textes, ces derniers n’ont intégré que 5% des réécritures sémantiques suite aux rétroactions de l’enseignant.

Par ailleurs, beaucoup d’étudiants ont fait des réécritures selon leurs propres remarques dès qu’ils doutaient des rétroactions de leurs pairs, ils consultaient l’enseignant, les livres de grammaire ou même les dictionnaires. Ces auto-évaluations ont été plus fréquentes dans la classe avec les rétroactions des pairs que dans la classe des rétroactions de l’enseignant. Selon certains chercheurs (Ferris,Pezone, Tade&Tinti,1997 : 334, cités par Yang et al.(2006 :192), la dépendance des étudiants à leur enseignant les rend moins autonomes et le fait de ne pas reprendre les rétroactions des autres pourrait être considérer comme un signe d’autonomie.

Les six étudiants choisis par Yang et al, ont intégré un pourcentage élevé des rétroactions utilisables de pairs (67%) ce qui est due aux interactions orales entre les pairs. Il est à noter que la plupart des recherches mesurent le taux d’intégration des rétroactions sur la totalité des rétroactions fournies, sauf celle de Yang et al.(2006), qui ont fait le calcul uniquement sur l’ensemble des rétroactions utilisables., ce qui expliquerait les pourcentages élevés.

2. Recherches portant sur l’effet de l’étayage sous formes de collaboration et de