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Situation de l’enseignement/ apprentissage de la production écrite et de son évaluation en FLE au cycle moyen :

Cadre général des expériences

1.1. Situation de l’enseignement/ apprentissage de la production écrite et de son évaluation en FLE au cycle moyen :

Nous effectuerons un état des lieux de l’enseignement/apprentissage de la production écrite en FLE au collège, et plus particulièrement sur les pratiques de l’étayage sous formes de rétroaction corrective et collaboration en se référant d’une part, aux observations menées en classe de quatrième année moyenne ainsi que les résultats des questionnaires distribués aux enseignants et aux apprenants de ce niveau, et d’autre part, sur les résultats des recherches universitaires portant sur cette situation.

1.1.1. Pratiques de l’écrit par les apprenants du cycle moyen

Nos observations de la situation d’enseignement/apprentissage au cycle moyen en général et en classe de quatrième année moyenne en particulier révèlent que la production des textes en français est une véritable source de découragement pour de nombreux apprenants. Ces derniers éprouvent toutes sortes de difficultés selon leurs

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enseignants qui ont évoqué lors de nos discussions avec eux les problèmes suivants : pauvreté des idées, mal structuration des textes, manque d’introduction et/ou de conclusion, absence ou utilisation incorrecte d’articulateurs, incohérence, absence de cohésion, multitude d’erreurs de langue et interférence avec la langue maternelle. A ce propos, Garcia- Debanc (1986) dans son article « Intérêts des modèles du processus rédactionnel pour une pédagogie de l’écriture » a écrit « quel que soit le texte à rédiger, l’élève reproduit le même enchainement d’opérations, butte sur les mêmes difficultés , produit les mêmes erreurs… ».

Par ailleurs, les résultats du questionnaire que nous avons proposé aux enseignants sur les pratiques de leurs apprenants de quatrième année moyenne à l’écrit révèlent que seulement 23 sur cinquante enseignants consacrent une séance à la révision et à la réécriture, dans laquelle, ils leur proposent des grilles d’auto-évaluation où ils doivent répondre par oui ou non (par exemple : Ai-je respecté la consigne ? Mes arguments, sont-ils efficaces ?…). Delà, nous pouvons déduire que les apprenants ne révisent et réécrivent leurs textes que rarement, d’ailleurs, c’est ce que nous avons constaté en faisant quelques observations en classe de quatrième année moyenne bien que la majorité des apprenants (80 %) disent qu’ils corrigent ou tentent de corriger leurs erreurs ; seulement (20%) d’apprenants ont dit qu’ils renoncent à cette activité (Q4). Ces résultats joignent ceux de Hoang Thi Hong Hai(2008,76) qui a effectué une recherche sur les pratiques d’enseignement du FLE à l’Université Nationale de Hanoi, et a démontré que (72%) des étudiants témoignent de l’importance de la réécriture dans le processus de la rédaction tandis que (70%) ne relisent leur texte qu’une seule fois et par conséquent, ils ne le réécrivent pas ou rarement en corrigeant seulement les erreurs de langue.

1.1.2. Pratiques des enseignants :

Les observations que nous avons menées dans différentes classes de quatrième année moyenne à la wilaya de Saida ainsi que les questionnaires avec les apprenants de ce niveau nous permettent de confirmer que ces derniers jugent que les commentaires de leurs enseignants sont trop généraux et qu’ils estiment avoir plus de précision dans les remarques des enseignants afin de corriger et réécrire leurs textes. Ils ajoutent que le

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simple soulignement des erreurs ne leur permet pas de les surmonter. De plus, pour certains apprenants, il est difficile de comprendre les annotations de l’enseignant. Par exemple, pour la remarque « bien », un apprenant a signalé qu’il n’arrive pas à comprendre ce qui est bien dans son travail (ses idées, son style, son vocabulaire...etc.). Quant à la situation dans laquelle les apprenants réécrivent leur texte, l’analyse du questionnaire adressé aux apprenants révèle qu’une minorité d’entre eux travaillent en collaboration avec leurs pairs(26%) tandis que la majorité demande l’aide de leur enseignant(62%), c’est pourquoi, notre première expérience porte sur , l’effet des rétroactions correctives de l’enseignant sur le développement des compétences de révision/ réécriture ainsi que sur la qualité des textes produits.

1.1.3. Pratiques de l’étayage de la révision/réécriture au moyen :

Les pratiques de l’évaluation et l’amélioration des produits des apprenants sont présentes dans le manuel de 4ème année moyenne (Programme de quatrième année moyenne, 2013). Ainsi, et comme nous l’avons déjà annoncé, pour effectuer la révision et la réécriture de leurs textes, la majorité des apprenants recourent aux rétroactions de leur enseignant, de plus, même si ces derniers forment des groupes ; cette collaboration se fait de manière aléatoire, c’est-à- dire que les apprenants sont libres de constituer leurs groupes. Quant aux enseignants, ils corrigent les erreurs communes de leurs apprenants ensuite ils choisissent un texte écrit par un apprenant plus ou moins moyen et ils le corrigent devant les apprenants lors d’une séance d’un compte rendu. Pour les autres apprenants, ils reçoivent des rétroactions générales sur leurs écrits telles que : c’est bien, médiocre, hors sujet,…etc. Ces derniers demandent à leurs apprenants de réviser leurs textes en prenant en considération leurs remarques et en utilisant comme aide une grille d’autoévaluation publiée dans le manuel de 4ème année moyenne, présente à la fin de chaque projet d’écriture.

Le questionnaire que nous avons distribué auprès de 50 enseignants ainsi que nos observations en classes de quatrième année moyenne nous ont permis de mettre l’accent sur les pratiques des enseignants de l’étayage, notamment sous forme de rétroaction corrective et de collaboration. Sur les cinquante enseignants interrogés, 20 incitent toujours leurs apprenants à la correction entre pairs, 10 souvent, 10

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quelquefois, 05 rarement et 05 jamais. Quant à la réécriture, les enseignants ne lui accordent pas une importance dans leurs pratiques d’enseignement de la production écrite. Pour eux, cette étape ne vient qu’en dernier lieu après la recherche d’idée (la planification) et la rédaction proprement dite (la mise en texte). Ainsi, pour les enseignants, la plus grande difficulté des apprenants résident non dans la correction d’erreurs mais plutôt dans l’expression des idées et la recherche des mots.

Nous pouvons donc en conclure que l’étayage des activités de révision à l’aide d’un enseignement des stratégies de révision dans un contexte de travail collaboratif basé sur l’échange des rétroactions correctives est très peu pratiqué dans l’enseignement du FLE en classe de quatrième année moyenne à la wilaya de Saida. Certains enseignants interrogés lors de nos entretiens avec eux apprécient ce mode d’apprentissage mais les pratiques restent à améliorer.

Il est à signaler que les études françaises sur la révision/réécriture, l’étayage sous formes de collaboration et rétroaction corrective sont plutôt modestes. Quant aux méthodes d’investigation, elles se limitent généralement aux questionnaires et aux entretiens.