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Introduction générale

Située entre 482 et 579 mètres d'altitude, la ville de Munich est traversée par la rivière de l’Isar, qui vient sillonner le grand plateau de la ‘Plaine de cailloux munichoise’ "Münchener Schotterebene". Munich est une ville qui s’étend sur un périmètre de 310 km2 et compte 1 450 000 habitants38. Son aire urbaine, quant à elle, compte 2 352 000 habitants. C’est la troisième ville d'Allemagne par la population après Berlin et Hambourg.

La ville de Munich est à l’origine un ancien carrefour commercial sur la route du sel, avec la présence d’un monastère de moines bénédictins à l’emplacement actuel de la vieille ville, qui donnera son nom à la ville, ‘par les moines’ en vieux haut-allemand. Puis, la famille royale Wittelsbach y élit domicile et régnera sur plus de 8 siècles jusqu’à la fin du royaume de Bavière au début du XX siècle. Cette influence fera de Munich une ville princière et une capitale royale et la planification urbaine sera utilisée à cette fin. A l’essor de la seconde révolution industrielle, sous l’impulsion de la famille royale, Munich devient ville d’art et des sciences appliquées à la fin du XIX siècle. Elle accueillera la première exposition internationale sur l’électricité d’Allemagne en 1882. Dans ce cadre, Oskar von Miller réussit lors de cette exposition à réaliser la première transmission de courant électrique. Deux ans plus tard, il construit la première centrale électrique d’Allemagne qui fait de Munich le berceau de la fée électrique.

Les évènements historiques de la première moitié du XX siècle marqueront grandement la ville. En effet, la ville connaît une période révolutionnaire à la chute de la monarchie le 7 novembre 1918. Le ministre-président social-démocrate Kurt Eisner est assassiné le 21 février 1919 et, le 7 avril, les conseils révolutionnaires anarchistes de la ville proclament la république des Conseils de Bavière (Bayerische Räterepublik), qui est finalement écrasée dans le sang le 2 mai 1919. Après cette période, Munich voit naître le nazisme et devient le chef-lieu du mouvement d'Adolf Hitler. Ce dernier tentera un coup d’Etat en novembre 1923, mais échouera, et il sera emprisonné. Puis en 1933, avec son arrivée au pouvoir, Munich devient la capitale du nazisme. C’est également à Munich, pendant la Seconde Guerre Mondiale, que le plus célèbre mouvement de résistance allemande naîtra, fondé par un groupe d’étudiants – ‘la Rose Blanche’. A la fin de la guerre, Munich subit des

bombardements massifs des Alliés et saura renaître de ses cendres comme aucune autre ville en Europe, au détriment de Berlin d’ailleurs.

Au début de la seconde moitié du XX siècle, la ville connaît alors un important boom économique, souvent considérée comme la capitale officieuse de l’ancienne République Fédérale d’Allemagne. Les contraintes de localisation géographique et le manque d’infrastructures de transport influenceront grandement son tissu industriel en favorisant les industries de pointe et légères – électronique, aéronautique, de recherche et de développement hautement spécialisés. Munich devient alors une ville laboratoire avec ses universités et les nombreux instituts de recherche, considérée à ce titre comme la capitale de la Silicon Valley allemande. Véritable métropole globale avec son aéroport international et l’un des principaux pôles économiques européens avec la présence de nombreuses multinationales39, Munich reste à la pointe, accueille de nombreux salons internationaux et européens, et fait de l’économie de la connaissance, sa marque. Selon Eurostat, la région métropolitaine de Munich est la plus importante d'Allemagne en termes de PIB avec 117,6 milliards d'euros, devant Hambourg, Berlin et Francfort. Avec un PIB par habitant de 53 073 euros, Munich est également l'une des villes les plus riches de l'Union européenne, avec un taux de chômage et un niveau de pauvreté de sa population faibles.

Sur le plan institutionnel, Munich est la capitale du Land de Bavière et du district de Haute- Bavière. En tant que capitale de Land, Munich est le siège du Landtag (parlement du Land) de Bavière et du gouvernement de l'État de Bavière. En outre, Munich est le siège du gouvernement de Haute-Bavière (Oberbayern), du secteur de Haute-Bavière et du Landkreis de Munich.

Sur le plan politique, Munich est un bastion du Parti social-démocrate (SPD Sozialdemokratische Partei), depuis 1919, à partir duquel s’est diffusée une culture de la ville

39 Munich accueille les sièges sociaux des grandes entreprises suivantes : Allianz ; Amazon.de ; AMD ; GlobalMedia ; Augustiner Brauerei ; BMW ; Burger King Deutschland ; C. H Beck Verlag ; EADS Deutschland ; EPCOS AG ; Escada AG ; Fujitsu Siemens Computers ; GMX Internet Services ; HypoVereinsbank AG ; IBM Deutschland ; Infineon ; IWL-Werkstätten pour handicapés ; Knorr- Bremse AG ; Linde AG ; MAN ; McDonald's Deutschland ; MTU Aero Engines ; Münchener Rück versicherungs AG ; O2 (Germany) ; ORA CLE Deutschland GmbH ; OSRAM ; Paulaner Brauerei GmbH & Co K G ; Philip Morris (Deutschland) ; RedHat Deutschland ; S-Bahn München ; Schörghuber Unternehmensgruppe ; Siemens AG ; Stadtsparkasse München ; Stadtwerke München ; TÜV SÜD ; Versicherungskammer Bayern ; Wissen.de ; GlaxoSmithKline ; Yahoo! Deutschland GmbH

providence, qui contraste avec un paysage bavarois dominé par le CSU40. De 1993 à 2014, la ville a été dirigée par le maire social-démocrate Christian Ude, au sein d’une coalition SPD/Die Grüne, caractéristique rare dans le sens où c’est la seule grande ville allemande où le Parti des Verts munichois, réputés pour être assez radicaux, a partagé le pouvoir sur une aussi longue période. Toutefois, lors des dernières élections en mars 2014, c’est Dieter Reiter (SPD) qui a été élu maire sortant et, malgré une importante progression des Verts, c’est finalement une coalition SPD-CSU qui a été instaurée.

La municipalité de Munich emploi 33 000 agents et son volume budgétaire total annuel s’élève à 5,3 milliards d'euros en 2014 (dont 1,5 milliards pour les dépenses de personnels). Elle compte 10 départements : construction, santé et environnement, travail et développement économique, urbanisme, services municipaux, éducation et sport, services sociaux, ressources humaines, administratifs, arts et culture. Chaque département est piloté par un référent (referat) élu par le Conseil Municipal, qui répartit selon les couleurs politiques de la coalition, le pilotage des départements. Le département Santé-Environnement était jusqu’en 2014 piloté par Joachim Lorenz et ce depuis 1993.

Le département Urbanisme fait exception depuis de nombreuses années, en nommant un expert venant de l’extérieur41.

L’une des caractéristiques importantes de la ville de Munich, qui deviendra un élément structurant de notre étude de cas, se retrouve dans l’importance qu’a jouée la planification au fil des siècles. Initialement, celle-ci était employée dans la perspective de faire rayonner la ville en tant que ville royale, puis en tant que capitale des arts et des sciences et dans la seconde moitié du XX siècle, comme Capitale de la Silicon Valley allemande. Le concept du plan urbain Fisher de 1904, inspiré des principes de Camillo Sitte, a pour ligne directrice la densité et le décroissement en hauteur du centre vers la périphérie. Ce plan influencera l’aménagement de la ville jusqu’à la fin du XX siècle. Avec cette longue tradition de planification, Munich est aujourd’hui connu pour être l’une des villes les plus denses d’Allemagne (4 500 habitants au km2), qui a réussi à contenir son étalement urbain. Munich a également une réputation de ville verte avec son imposant Jardin Anglais, le parc urbain le plus grand du monde, couvrant une surface de 373 hectares. La municipalité attache une grande importance à préserver sa ceinture verte, qui vient délimiter son territoire avec les

40 Union chrétienne-sociale en Bavière, situé au centre droit, plus conservat rice que la CDU Union Chrétienne Démocrate

41 Christiane Thagolt 1992-2007 vient de Kassel et avant le referat venait d’une ville située à l’est de Leipzig.

communes rurales environnantes. Ainsi, notre étude de cas se propose d’étudier en profondeur ces dimensions urbanistiques notamment à travers l’étude du plan élaboré à la fin du XX siècle – ‘Perspective Munich : vert, urbain, compacte’. Toutefois, cette réputation de ville exemplaire et verte est à nuancer, car au niveau statistique, il existe plus d’une voiture pour deux résidents, rappelant que Munich est le siège de BMW. En revanche, Munich détient l’un des systèmes de transport public les plus performants et les plus utilisés. Munich caractérise à ce titre particulièrement bien l’expression consacrée de ‘centre-ville apaisé dans une métropole de flux’. Elle est confrontée à un défi de taille car ses ressources en sol seront pleinement utilisées dans les 10, 15 prochaines années, ce qui appelle à s’intéresser aux relations qu’entretient la ville avec les communes environnantes pour endiguer les phénomènes de congestion et planifier de manière optimale la localisation résidentielle et les zones d’activités.

L’autre vecteur structurant de notre étude de cas concerne la politique climat-énergie de la municipalité et plus spécifiquement la stratégie de transition énergétique de la régie municipale d’énergie – Stadtwerke Munich (SWM), dont la municipalité de Munich est l’actionnaire unique (100%). Elle est la plus importante régie municipale d’Allemagne, considérée comme le septième géant énergétique allemand (LES, 2010). Ses compétences sont impressionnantes : production et distribution d’électricité, de gaz, gestion des réseaux de chaleur et d’eau urbain, transport public, réseau de télécommunication, gestion des piscines municipales. Elle emploie plus de 7500 personnes et son chiffre d’affaire s’élève à 6,5 milliards d’euro en 2013. Sa stratégie de transition énergétique prévoit d’alimenter en électricité 100% renouvelable la ville d’ici 2025 et de concrétiser une vision 100% chaleur renouvelable à l’horizon 2040.

Il peut être critiquable d’avoir choisi l’une des villes européennes les plus motrices, qui n’a pas connu la crise et qui a les moyens de sécuriser son avenir énergétique bas -carbone. Certes, il s’agissait de cerner comment une ville globale comme Munich – Capitale de la Bavière, Silicon Valley allemande, où la doxa considère que les leviers technologiques sont les plus appropriés pour répondre aux défis climatique et énergétique – s’engage dans une démarche de transition énergétique industrielle et en partie délocalisée. En effet, elle prend le contre-pied du positionnement des géants allemands et s’inscrit à contre-courant de la tendance générale du tournant énergétique allemand démocratique, citoyen et local. Les points décisifs visaient à cerner le contexte d’émergence de la stratégie multi-niveaux de transition énergétique de la SWM : comment elle comptait approvisionner une ville de 1,4 million d’habitants en électricité 100% ? Comment elle s’y prenait ? Est-ce que cette

stratégie laissait la place au développement du potentiel renouvelable local ? Comment cette stratégie s’inscrivait dans la gouvernance locale et s’articulait avec les politiques d’urbanisme et climatique de la municipalité ? Comment cette stratégie venait s’ancrer dans le paysage métropolitain et bavarois et, plus largement, à l’échelle du tournant énergétique allemand ? Et, enfin, quels sont les tensions et les freins qui ont émergé consécutivement à sa mise en œuvre ?

Avant d’étudier les processus de transition énergétique munichois, le chapitre 1 propose une rétrospective historique de l’évolution des régimes énergétiques allemands et une analyse approfondie de l’actuel tournant énergétique allemande, afin de contextualiser notre étude de cas munichoise.

Le chapitre 2 s’intéresse au contexte historique et politique bavarois et aux politiques environnementales et énergétiques mises en place, afin de mettre en lumière les dimensions géographiques, culturelles et politiques de la stratégie munichoise de transition énergétique au regard des dynamiques bavaroises.

Le chapitre 3, consacré à Munich commence par dépeindre une fresque historique de l’urbanisation et de l’industrialisation de la ville, depuis sa création, à partir de quoi, nous identifions les vecteurs structurants de la transition énergétique locale : ce qui concourt à l’exemplarité de son modèle de ville compacte et ce qui conduit la régie municipale d’énergie à développer ce modèle particulier de transition énergétique – délocalisé, ainsi que d’identifier le contexte dans lequel la politique climatique se déploie. Pour terminer, nous étudierons les interactions qui se jouent à l’échelle métropolitaine.

Enfin dans le chapitre 4, il s’agira d’analyser sur le cas Munichois les enjeux posés par l’intégration des questions climat-énergie entre le niveau local et les autres échelles d’action – européenne, fédérale, régionale et infrarégionale.

Présentation générale : Allemagne

L’Allemagne s’étend sur une superficie de plus de 357 021 km2 et sa population compte 81 292 400 (31 mars 2015). Avec une densité de 227 hab./km2, l’Allemagne est le plus pays le plus densément peuplé de l’Union Européenne, avec d’importantes concentrations urbaines à l’ouest et au sud du Pays. Sa Capitale est Berlin et Francfort joue un rôle de capitale financière. L’on constate un lien étroit entre l’organisation spatiale, l’organisation institutionnelle du pays et son modèle économique. En effet, en tant que république fédérale constituée de 16 Etats fédérés – Lander, le développement spatial est davantage décentralisé. Ainsi, l’Allemagne compte seulement 4 villes de plus d’1 million d’habitants –

Berlin, Hambourg, Munich et Cologne – et 10 villes de plus de 500 000 habitants, dont Francfort-sur-le-Main, Stuttgart, Düsseldorf, Dortmund, Essen, Dresde, Brême, Leipzig, Hanovre. Bien que densément peuplée et fortement industrialisée, l’Allemagne accorde une importance particulière à la nature ; les forêts recouvrent 29% du territoire et, à ce titre, celles de Bavière constituent le plus grand espace de montagnes boisées d’Europe centrale. Sur le plan économique, l’Allemagne est la quatrième puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon, mais devant la France et le Royaume-Uni, et la première puissance européenne. Le profil de son système correspond à une économie coordonnée, avec quelques géants industriels – Siemens, BMW, Volkswagen, ThyssenKrupp, Bosch, BASF ou Bayer et de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME/PMI) qui emploient à elles seules plus de 20 millions de salariés, la grande majorité des entreprises ayant moins de 200 salariés. Ainsi, l’on peut constater que ce tissu économique, constitué de nombreuses petites et moyennes entreprises, entre directement en résonnance avec une organisation spatiale décentralisée, privilégiant de nombreux pôles urbains de taille moyenne. L’Allemagne compte d’importantes disparités spatiales et économiques. En effet, les régions du Sud – Bavière et Bade-Wurtemberg sont des espaces très attractifs et fortement industrialisés – technologies de pointe et complexes militaro- industriels. A ce titre, la Bavière constitue la Silicon Valley allemande. En outre, les régions du Centre et du Nord jouissent d’une position privilégiée depuis la réunification ; Hambourg et Brême sont des ports dynamiques et plus particulièrement la Basse-Saxe, grande région centrale. Alors que les cinq Länder de l’Est d’ex RDA sont fortement sinistrés et en crise, avec un chômage élevé, un phénomène de shrinking cities gagne les villes. Malgré un fort soutien du gouvernement fédéral et un grand chantier de rééquilibrage du retard économique de ces 5 Länder, cette grande région allemande a du mal à se redresser et les inégalités sociales persistent.

Sur le plan institutionnel, les pouvoirs exercés par la Fédération concernent les affaires étrangères, la défense, la nationalité, la monnaie, les frontières, le trafic aérien, les postes et les télécommunications, et une partie du droit fiscal. Le Parlement allemand est composé de deux chambres, le Bundestag, élu au scrutin mixte pour quatre ans, et le Bundesrat (Conseil fédéral) qui comprend 68 représentants des gouvernements des Länder. Chaque Land participe ainsi à l’élaboration de la législation fédérale. Récemment, une réforme des institutions allemandes en 2006 a diminué les prérogatives législatives du Bundesrat, mais en contrepartie le Bundestag délègue des compétences – éducation, recherche et environnement.

Figure 5. Contexte Institutionnel allemand

Source : http://www.almwla.org/francais/default.htm

Composition du système institutionnel allemand

Après la seconde Guerre Mondiale, l’organisation de l’Etat fédéral allemand est régie par la Loi Fondamentale de 1949 (Grundgesetz), modifiée à la suite de la réunification allemande pour intégrer les Länder de l’ancienne Allemagne de l’Est.

La Loi Fondamentale définit les arrondissements et les communes comme des entités constitutives du Land, chargées de définir les règles relatives à leur fonctionnement. L’article 28 aliéna 2 de la Loi Fondamentale pose le principe de libre administ ration (S elbst verwaltung) des collectivités locales, dans le cadre des lois qui les réglementent.

La décentralisation en Allemagne a notamment été marquée par :

-la réforme territoriale, conduite de 1965 à 1977 dans la partie occidentale, qui a permis de réduire le nombre de communes ;

-les réformes relatives à l’organisation interne des collectivités locales, introduites dans certains Länder. Elles se sont dans plusieurs d’entre eux traduites par l’institution de l’élection du maire de la commune au suffrage universel direct.

Découpage territorial

Le territoire comprend deux niveaux de collectivités locales, celui des communes (Gemeinden), au nombre de 13 854 ; et celui des arrondissements (Kreise), au nombre de 323. 80% des communes ont moins de 5000 habitants. 118 métropoles (K reis freie Städte) ont le double statut de ville et d’arrondissement. Il existe par ailleurs des structures de coopération interc ommunale, sous la forme

de syndicats de communes (zwezckverbände), d’associations de communes

(verwaltungsgemeinschaften) et d’associations de métropoles (nachbarschafts verbände). Les communes et les arrondissements peuvent coopérer ensemble sur des questions d’aménagement du territoire dans le cadre d’associations régionales (regionalverbände).

Organisation et fonctionnement des collectivités territoriales

Les Etats fédérés

Entités territoriales, les 16 Etats fédérés (Länder) ne sont pas pour autant des collectivités locales. Ce sont des Etats disposant chacun d’une Constitution, d’un parlement (Landtag), d’un gouvernement élu par le Landtag (Landesregierung) et dirigés par un Ministre-Président (Ministerpräsident), et d’un appareil judiciaire propre. Chaque Land envoie entre 3 et 6 de ses membres siéger au Bundesrat. Le Bundesrat, la deuxième chambre du parlement national es t consultée sur tout projet de loi concernant les Länder.

Les arrondissements (Kreise)

Les 323 arrondissements constituent le niveau supra -communal. Ils exercent les respons abilités que les petites communes ne peuvent assumer s eules. Ils possèdent une ass emblée délibérante (Kreistag), élue au suffrage universel direct, et un président de l’arrondissement (Landrat), élu par l’assemblée ou au suffrage universel direct, selon les Länder.

Les communes (Gemeinden)

L’organisation communale diffère selon les Länder. Les membres des organes délibérants des 13 854 communes sont élus, par un mandat de 4 à 5 ans (à l’exception de la Bavière où le mandat est de 6 ans), au suffrage universel direct. Selon les systèmes, l’exécutif appartient au maire (Bürgermeister) ou à un organe collégial dénommé Magistrat, composé du maire et de ses adjoints (en Hesse notamment). Le conseil municipal détient toutes les compétences essentielles sauf dans le cas du Magistrat, où il n’est qu’organe délibérant. Le maire peut être élu par le conseil municipal ou au suffrage universel direct. Le mode d’élection du maire au suffrage universel direct semble toutefois en voie de généralisation.

Répartition des compétences

La répartition des compétences entre le Bund, les Länder et les collecti vités locales relève du principe de subsidiarité, selon lequel, seules sont exercées à un niveau supérieur les fonctions qui ne peuvent être exercées à un niveau inférieur. Certaines compétences sont exclusives. Pour le Bund, il s'agit de la politique ét rangère, de la défens e, de la monnaie, des services publics. Le Land détient une compétence législative propre en matière de culture, de police, d'enseignement. Le Bund et le Land légifèrent de manière concurrente dans des domaines tels que le droit civil, l e droit pénal, le droit du travail, la fonction publique, les trans ports. Les collectivités locales détiennent une compétence générale pour toutes les affaires locales. Elles exercent à la fois des compétences déléguées par le Bund ou le Land (Weisungsaufgaben) et des compétences propres, obligat oires ou facultatives. Les arrondissements assument des compétences qui ne sont pas prises en charge par les communes.

Sur le plan politique, de 1998 à 2005, Gerhard Schröder a été élu Chancelier pour deux mandats consécutifs, et depuis 2005, la chancelière Angela Merkel gouverne le pays. L’Etat privilégie sa compétitivité économique avec une précarité de plus en plus importante de sa population, ne bénéficiant ni de salaire minimum, ni de droit au chômage.

Enfin, en tant que première puissance économique européenne, l’Allemagne est donc le