Transferts de fonds des travailleurs migrants

4. Autres secteurs - - 286,83 3,1

Total général 445,00 100,0 9 269,73 100,0

Source : FMI/Banque mondiale et OCDE - Indicateurs de développement en Afrique (2016).

4.3.3 Transferts de fonds des travailleurs migrants

La migration permet aux travailleurs de traverser les frontières internationales pour aller travailler là où ils sont plus productifs, ce qui augmente leurs revenus. Les envois de fonds des migrants pourraient renforcer la croissance et réduire la pauvreté dans les pays d’origine. En plus d’améliorer la prestation des services de base, la migration peut entraîner une augmentation des échanges commerciaux, des investissements, des transferts de savoir et de technologies provenant de la contribution des diasporas (Banque mondiale, 2016). Les envois de fonds entraînent généralement une meilleure accumulation de capital humain : ils augmentent les dépenses de santé et d’éducation, réduisent le travail des enfants, augmente nt l’investissement dans les petites entreprises et aident à mieux se préparer aux chocs naturels tels que les sécheresses, les séismes et les cyclones. Contrairement à d’autres types de flux financiers qui réagissent aux fluctuations des taux d’intérêt des économies avancées, aux perspectives de croissance dans les pays en développement ou à la crise financière, les envois de fonds vers les pays en développement résistent bien aux vents contraires, leurs flux augmentant régulièrement entre 2007 et 2015. En effet, les transferts de fonds sont plus stables que tous les autres flux financiers externes (De et al., 2015), restant stables même lorsque les flux de capitaux diminuent. Par conséquent, les envois de fonds peuvent aider à contrebalancer les fluctuations causées par l’affaiblissement d’autres flux financiers vers les pays en développement.

Les flux mondiaux de transferts de fonds vers les pays en développement se sont élevés à 6 800 milliards de dollars entre 2006 et 2018. Sur ce total, l’Afrique a reçu 790,78 milliards de dollars, soit 11,6 % (tableau A4.15, annexe 4). Seuls 47 des 54 pays d’Afrique ont reçu des envois de fonds au cours de cette période (tableau A4.16, annexe 4).

L’Afrique (hors pays de la Ligue arabe) a reçu 55,8 % des envois de fonds en Afrique entre 2006 et 2018. Les 10 premiers bénéficiaires de ces envois ont reçu 390,49 milliards de dollars, soit 49,38 % du total des fonds envoyés en Afrique (tableau 4.3) et les autres pays africains (hors pays de la Ligue arabe) 50,97 milliards, soit 6,45 %. Parmi les 10 premiers pays, les flux de transferts de fonds étaient très concentrés, le Nigéria venant au premier rang avec 33,25 % du total.

85

Tableau 4.3

Les 10 premiers pays africains (hors pays de la Ligue arabe) qui reçoivent le plus d’envois de fonds (en millions de dollars), 2006-2018

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018e additionner

du total en Afrique T otal

Afrique 37 504,95 44 250,33 48 501,32 46 142,36 54 843,48 61 868,65 66 971,44 66 018,93 70 373,62 70 196,80 67 027.68 74 525.42 82 555.37 790

780.35 100.00 T otal

Afrique (hors pays de la Ligue

arabe) 22,695,57 24,925,99 27,012,20 27,173,31 30,285,21 35,376,91 36,280,11 36,242,52 38,052,88 40,652,99 37,077.43 40,860.87 44,816.95 441,452.94 55.82 Nigéria 16 932,14 18 014,43 19 203,32 18 368,11 19 744,69 20 616,89 20 542,96 20 797,13 20 806,07 21 157,72 19 679.39 22 000.71 25 080.81

262 944.38

33.25 Ghana 105,25 117,36 126,10 114,46 135,85 2 134,64 2 155,50 1 863,99 2 007,83 4 982,44 2 979.93 3 536.41 3 802.88

24

062.65 3.04 Sénégal 925,24 1 191,80 1 476,11 1 350,40 1 477,68 1 613,91 1 576,32 1 777,39 1 929,06 1 929,06 2 181.76 2 410.85 2 690.51

22

530.07 2.85 Zimbabwe 1 205,66 1 413,25 1 919,48 2 113,58 1 890,27 1 903,97 2 046,58 1 856.03 1 856.03 1 856.03

18

060.89 2.28 Kenya 570,46 645,21 667,32 631,46 685,76 934,15 1 211,02 1 304,28 1 440,85 1 569,27 1 744.64 1 962.26 2 104.30

15 470.96

1.96 Afrique

du Sud 691,93 792,35 783,69 862,05 1 069,57 1 158,42 1 084,53 970,66 913,40 825,25 755.43 873.21 921.12 11 701.64

1.48 Ouganda 411,00 451,57 723,52 781,10 770,79 816,23 913,26 940,66 887,61 902,16 1 146.05 1 239.77 892.64

10 876.37

1.38 Mali 211,84 343,92 430,99 453,74 472,75 784,11 827,46 894,51 920,26 920,26 937.75 969.63 1 031.69

9 198.92

1.16 Éthiopie 172,15 357,84 386,70 261,60 345,15 513,24 937,53 833,03 1 796,38 1 086,99 772.24 772.24 809.96

9 045.03

1.14 Lesotho 613,86 638,15 575,86 547,93 610,12 649,34 554,56 462,92 392,99 370,83 343.66 400.96 433.11

6 594.28

0.83 T otal des

10 premiers pays africains (hors pays de la Ligue

arabe) 20 633,89 22 552,64 24 373,61 24 576,50 26 725,60 31 140,40 31 916,72 31 734,84 32 998,43 35 790,56 32 396.88 36 022.07 39 623.04 390 485.19

49.38

Source : Banque mondiale. http://www.worldbank.org/migration. Voir le tableau A4.17 à l’annexe 4.

86 Les pays africains membres de la Ligue arabe ont reçu 44,18 % du total des envois de fonds des migrants vers l’Afrique entre 2006 et 2018. L’Égypte s’arrogeait la part du lion à 24, 97 % à 197,77 milliards de dollars. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie représentaie nt respectivement 11,18 %, 3,30 % et 3,27 % du total des envois de fonds vers l’Afrique (tableau A4.16 de l’annexe 4).

Les données sur les envois de fonds publiées par la Banque mondiale (2016) n’indiquent pas le montant des envois de fonds d’un pays à l’autre. Selon les données de la Banque mondiale, les sorties mondiales de fonds des travailleurs émigrés au cours de la période 2007-2017 se sont élevées à 3 200 milliards de dollars. Les flux de transferts de fonds en provenance des six pays du Golfe se sont élevés à 962,77 milliards de dollars durant cette période, soit 22,16 % des sorties mondiales (tableau A4.18, annexe 4). Les envois de fonds en provenance de l’Arabie saoudite ont représenté 36,38 % des envois de fonds des pays du Golfe (figure 4.11) et 8,06 % des envois de fonds mondiaux au cours de cette période. Les Émirats arabes unis représentaient 24,49 % des envois des migrants travaillant dans les pays du Golfe, et le Koweït 16,15 %, soit la moitié de ceux de l’Arabie saoudite.

Figure 4.11

Envois de fonds des travailleurs migrants, en provenance des pays du Golfe (pourcentage), 2007-2017

Source : Banque mondiale. Tableau A4.18, annexe 4.

Les envois de fonds des pays du Golfe ont accusé une tendance régulière à la hausse de 2007 à 2017, à l’exception d’un fléchissement en 2017 (figure 4.12), malgré la crise financ ière mondiale de 2007-2008 et les changements de politique dans la région qui ont alimenté la crainte de réductions du nombre de travailleurs migrants. Les flux sortants d’Arabie saoudite ont probablement alimenté la tendance à la hausse dans les pays du Golfe jusqu’en 2014, lorsque la baisse des envois de fonds de la plupart des autres pays du Golfe a entraîné la tendance générale à la baisse. Ce ralentissement reflète la faiblesse économique des pays du Golfe qui envoient des fonds, due en grande partie à la faiblesse des prix du pétrole et des devises, ainsi qu’à des changements dans les politiques migratoires dans la région. Cependant, en 2015, les envois de fonds en provenance des Émirats arabes unis ont bondi de plus de 50 % et ont continué d’augmenter régulièrement à partir de cette date.

3% 16%

9%

11%

36%

25% ^Bahreïn_Koweït

Oman Qatar

Arabie saoudite Émirats arabes unis

87 Figure 4.12

Tendances des transferts de fonds des travailleurs migrants des pays du Golfe (en millions de dollars), 2006-2017

Source : Banque mondiale. http://www.worldbank.org/migration. Tableau A4.18, annexe 4.

Le nombre de migrants a augmenté rapidement ces dernières années pour diverses raisons, notamment l’augmentation des possibilités d’emploi en raison de la diminution des conflits internes, des guerres et des catastrophes naturelles, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’information par les téléphones mobiles et Internet (Banque mondiale, 2016). En outre, les

Flux financiers vers l’Afrique (en milliards de dollars), 2006-2017

Flux financiers 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Total