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Commerce, finance et investissement en Afrique et dans les pays arabes : les faits

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Commerce, finance et investissement en Afrique et dans les pays arabes :

Les faits

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Avant-propos

Les relations interrégionales entre l’Afrique et le monde arabe ont été consacrées lors du premier Sommet afro-arabe, tenu au Caire (Égypte) en 1977. La Conférence a réuni les chefs d’État et de gouvernement de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et de la Ligue des États arabes (LEA) pour des discussions sur les domaines de collaboration politiq ue, diplomatique, économique, culturel et scientifique qui ont abouti à l’adoption de la Déclaratio n définissant les grandes lignes de la coopération future. La conférence a également réaffir mé son attachement aux principes de non-alignement, de coexistence pacifique et d’instaura t io n d’un ordre économique international juste. Il était envisagé que cette coopération s’appuierait sur les liens historiques forts entre les deux régions, qui se retrouvent dans des structures commerciales anciennes, une origine ethnique et culturelle commune, des liens linguistiq ues et une proximité géographique.

Depuis cette première conférence afro-arabe, la coopération dans les régions du monde a largement et diversement évolué. Les relations entre les pays du Sud se sont épanouies en raison de la mondialisation croissante dans les domaines politique, économique et social, ainsi que d’un changement dans les modes de production et de consommation mondiaux. Alors que des possibilités de développement régional se présentent en Afrique, les relations hauteme nt stratégiques restent essentielles. En septembre 2015, le Secrétaire exécutif de la Commiss io n économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) d’alors et le Directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) ont examiné des domaines de collaboration pour faire en sorte que les résultats du Sommet du Caire de 1977 soient mieux appliqués. La coopération entre les pays africains et arabes reste mutuelle me nt bénéfique, en particulier dans le domaine des investissements et du commerce, mais il est possible de renforcer et de moderniser cette relation pour mieux assurer la transforma t io n économique de l’Afrique et réaliser les objectifs d’industrialisation et de diversification de la région arabe.

Les pays africains et arabes ont exprimé le souhait de relancer leurs relations dans un cadre qui donne la priorité à un équilibre interrégional des intérêts, reflétant la tendance au renforcement de la coopération régionale. Le présent rapport s’appuie sur cette déclaration d’intention. Il met l’accent sur les perspectives de coopération économique et financière entre les deux régions et souligne les possibilités et les problèmes liés à cette coopération. L’accent est mis sur la coopération économique et financière, en particulier sur le commerce, l’aide publique au développement (APD) (et notamment les prêts bilatéraux et multilatéraux, les dons et l’assistance technique), ainsi que sur les flux de capitaux privés, notamment les investissements étrangers directs (IED) et les envois de fonds privés des nationaux travailla nt à l’étranger. Conformément à son objectif général de promotion d’un développeme nt économique et social inclusif et durable à l’appui d’une accélération de la transforma t io n structurelle de l’Afrique, la CEA étudie les domaines d’intérêt commun des pays africains et arabes en vue d’établir un programme qui servira de base au partenariat proposé entre les deux organisations.

Nous formons l’espoir que la coopération entre l’Afrique et les pays arabes sera renforcée afin de servir d’outil d’amélioration du commerce et de l’investissement. Cette relation devrait être portée à des niveaux plus élevés qui reflètent les forts liens culturels, la proximité géographique et l’énorme potentiel qui existe au sein des deux régions et entre elles.

L’Afrique et les régions arabes connaissent une croissance économique appréciable. Par exemple, le commerce entre l’Afrique et la Ligue des États arabes (LEA), bien qu’encore

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limité, a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Les exportations de l’Afrique en termes absolus vers la LEA ont presque triplé entre 2006 et 2016, passant de 11,7 milliards à 31,3 milliards de dollars, alors que les exportations de la LEA vers l’Afrique ont doublé au cours de cette même période, passant de 28,7 milliards à 57,1 milliards de dollars.

Ces tendances reflètent le potentiel inexploité de développement du commerce régional et de renforcement de la coopération économique dans les deux régions. En outre, grâce à l’amélioration récente des résultats économiques sur le continent, les pays africains continue nt à poursuivre l’application de réformes politiques et macroéconomiques propices à la croissance, créant ainsi un meilleur cadre pour le commerce et les investissements entre l’Afrique et les pays arabes.

Nous tenons également à exprimer notre satisfaction à l’égard du partenariat entre la BADEA et la CEA qui est à l’origine du présent ouvrage d’information. L’exercice a mis à profit les forces respectives des deux institutions. Nous sommes convaincus que le résultat apportera une excellente contribution au débat sur le renforcement des liens entre l’Afrique et les pays arabes. À cet égard, la coopération entre la BADEA et la CEA peut servir à l’avenir de modèle de collaboration entre d’autres institutions africaines et arabes pour renforcer les relations économiques, politiques et sociales en Afrique et dans le monde arabe. Conformé me nt au Cadre stratégique de la BADEA pour 2030, au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à l’Agenda 2063, la BADEA et la CEA ont l’intention de travailler ensemble pour soutenir la mise en œuvre des recommandations du présent rapport au moyen d’un partenariat global entre les pays africains et arabes.

Vera Songwe, Secrétaire générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), et Sidi Ould Tah, Directeur général de la Banque arabe pour le développement économique

en Afrique (BADEA)

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Note technique

Le présent rapport s’appuie sur les résultats du Sommet afro-arabe de 1977 et ses résolutions sur les liens économiques et financiers entre les pays africains et arabes. Le rapport vise à fournir une base de données qui pourra contribuer à une coopération commerciale et financière mutuellement bénéfique entre les pays africains et arabes. Il se concentre principalement sur les relations commerciales et financières entre l’Afrique et les pays arabes au cours de la période 1990-2017. Il recense les moyens d’améliorer les relations commercia les et financières et examine également les problèmes à résoudre.

Des données ont été recueillies de multiples sources primaires pour cette étude, notamment de la Banque mondiale, de l’Organisation de coopération et de développeme nt économiques (OCDE), du Fonds monétaire arabe (FMA) et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Dans de nombreux cas, les données n’étaient disponibles que pour certaines périodes. Les données sur les flux d’APD des pays arabes sont communiquées annuellement au Comité d’aide au développement (CAD) par un organisme de coordination situé dans chaque pays. Il est difficile de vérifier l’exactitude de ces informatio ns, car les donateurs des États arabes ne publient pas de données annuelles de l’aide, la gestion de l’aide étant souvent une responsabilité partagée entre plusieurs organismes, ce qui complique l’obtention d’une estimation officielle globale de l’aide extérieure. En outre, les pays arabes ne communiquent au CAD que des données agrégées. Il n’existe que peu de détails sur le type d’assistance fournie (investissement, assistance technique, allégement de la dette, aide d’urgence) ou sur le secteur d’intervention. Le CAD fournit des données chronologiques sur les décaissements nets de seulement trois pays arabes donateurs : Koweït, Arabie saoudite et Émirats arabes unis.

On a utilisé des données pour calculer des statistiques de base sur les relations commerciales et financières, telles que les moyennes, les pourcentages et les taux de croissance, et pour examiner les tendances sur la période considérée. Ces statistiques sont comparées entre les régions, sous-régions, pays et groupes de pays afin de repérer les possibilités et les problèmes de la coopération économique et financière entre l’Afrique et les pays arabes.

Aux fins du présent rapport :

 Le « monde arabe », la « Ligue arabe » et les « pays arabes » désignent les 23 membres de la Ligue des États arabes (LEA) : Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Comores, Djibouti, Égypte, Émirats arabes unis, Iraq, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Mauritanie, Oman, État de Palestine, Qatar, République arabe syrienne, Somalie, Soudan, Tunisie, Yémen et Tunisie.

 Le terme « pays de la Ligue arabe en Afrique » désigne les pays membres de la Ligue des États arabes situés dans la région de l’Afrique : Algérie, Comores, Djibouti, Égypte, Libye, Maroc, Mauritanie, Somalie, Soudan et Tunisie.

 Les termes « pays de la Ligue arabe au Moyen-Orient » et « pays non afro- arabes » désignent les membres de la Ligue des États arabes qui ne sont pas situés dans la région de l’Afrique : Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Iraq, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, État de Palestine, Qatar, République arabe syrienne et Yémen.

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Remerciements

Le présent rapport : Commerce, finance et investissement en Afrique et dans les pays arabes : Les faits a été établi par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afriq ue (CEA) sous la direction d’Adam Elhiraika, Directeur de la Divisio n des politiq ues macroéconomiques à la CEA. Gamal Ibrahim, Chef de la Section des finances et du secteur privé de la Division des politiques macroéconomiques, a dirigé l’équipe de consultants qui a rédigé l’ouvrage. Derrese Degefa a fourni des conseils techniques et assuré la coordinatio n.

L’équipe de rédaction était dirigée par Hatim Mahran (qui a rédigé la première partie et examiné toutes les études de cas) et comprenait des consultants nationaux qui ont chacun rédigé l’étude de cas de son pays : Tadele Ferede (Éthiopie) ; Mahmoud A. Al-Iraini (Koweït) ; Mouna Cherkaoui (Maroc) ; Ayman F. Alfi (Arabie saoudite) ; Nomfundo Ngwenya (Afrique du Sud) ; et Faycal Koiche (Emirats arabes unis). Deniz Kellecioglu, William Davis, Uzumma Erume, Selamawit Getachew-Wakene et Yonas Bekele, tous de la CEA, ont apporté des contributions précieuses.

Le rapport a suscité de nombreux commentaires et suggestions formulés par des examinateurs externes lors d’une réunion de synthèse tenue à Khartoum en octobre 2017.

L’équipe spéciale remercie tous les spécialistes qui ont participé à la réunion. L’équipe de rédaction exprime également sa sincère gratitude au personnel de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), Nagla Abdelaziz, Oussama Ben Abdelaziz et Hind Abdelaziz qui ont fourni des commentaires approfondis et constructifs conduisant à des améliorations dans la structure et le contenu du livre. Osman Elfeel, Conseiller du Directeur général de la BADEA et Hemant Sunth de la CEA ont gracieusement aidé à la formulation et la gestion du projet. La BADEA a généreusement financé la rédaction, la production et la diffusion de cet ouvrage.

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Sigles et abréviations

AAAID Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricoles AGOA Loi en faveur de la croissance de l’Afrique et son accès aux marchés

(É.-U.)

AID Association internationale de développement (Banque mondiale) APD Aide publique au développement

BAfD Banque africaine de développement

BADEA Banque arabe pour le développement économique en Afrique BID Banque islamique de développement

CAD Comité d’aide au développement (OCDE) CAE Communauté d’Afrique de l’Est

CCI Centre du commerce international CCG Conseil de coopération du Golfe

CEA Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique CEDEAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest CEMAC Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale CEN–SAD Communauté des États sahélo-sahariens

CER Communauté économique régionale

CNUCED Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement COMESA Marché commun de l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe

CUA Commission de l’Union africaine CUEA Conseil de l’unité économique arabe

ÉAU Émirats arabes unis

EIU Economic Intelligence Unit

FAD Fonds africain de développement (voir aussi BAfD) FADES Fonds arabe pour le développement économique et social

FEM Forum économique mondial

FMA Fonds monétaire africain

FMI Fonds monétaire international

FSD Fonds saoudien pour le développement GAFTA Grande zone arabe de libre-échange IED Investissement étranger direct

IGAD Autorité intergouvernementale pour le développement

MW Mégawatt

NEPAD Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique

OCDE Organisation de coopération et de développement économiques ODD Objectifs de développement durable

OFID Fonds de l’OPEP pour le développement international OMC Organisation mondiale du commerce

ONG Organisations non gouvernementales ONU Organisation des Nations Unies

OPAEP Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole OPEP Organisation des pays exportateurs de pétrole OUA Organisation de l’unité africaine

PIB Produit intérieur brut

PMA Pays les moins avancés

PME Petites et moyennes entreprises

PNUD Programme des Nations Unies pour le développement

PPP Partenariat public–privé

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vii RNB Revenu national brut

SACU Union douanière de l’Afrique australe

SADC Communauté de développement de l’Afrique australe Sida Syndrome d’immunodéficience acquise

TVA Taxe sur la valeur ajoutée

UA Union africaine

UE Union européenne

UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine

UMA Union du Maghreb arabe

VIH/sida Virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodéficience acquise

ZLEC Zone de libre-échange continentale ZLET Zone de libre-échange tripartite

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Résumé

La première Conférence au sommet afro-arabe tenue au Caire en 1977 a marqué une étape décisive vers la formalisation des relations de longue date entre les nations africaines et arabes. Les résultats de la Conférence ont abouti à la constitution d’une plate-forme institutionnelle établissant la coopération économique et financière entre les deux régions, les participants déclarant leur intention de poursuivre une plus grande coopération régionale, de donner la priorité à un équilibre interrégional des intérêts et de fournir une assistance financ ière pour le développement de l’Afrique.

Les liens culturels et historiques étroits entre les pays africains et arabes et leur proximité géographique constituent une base solide pour une coopération économique et financière stratégique, principalement en matière d’investissement et de commerce. Il y a en Afrique des possibilités d’investissement à forte valeur ajoutée pour les pays arabes, en particulier dans l’agriculture, l’industrie, l’industrie minière et le tourisme. Les pays arabes, en particulier les pays du Golfe, disposent de ressources en capital excédentaires pour financer des investissements conformes aux stratégies nationales de développement qui peuvent créer des emplois, accélérer l’industrialisation et améliorer les conditions socioéconomiques des populations vivant en Afrique et dans les États arabes.

Ces possibilités pourraient constituer les piliers d’un partenariat stratégique, ouvrant la voie à une plus grande diversification et une résilience économiques grâce à une myriade d’échanges mutuellement bénéfiques, notamment la création d’industries à valeur ajoutée, l’accroissement du commerce interrégional, le renforcement des capacités et l’échange des connaissances, et des partenariats public-privé pour le développement des infrastructures en Afrique. Le partenariat entre la BADEA et la CEA est bien placé pour aider les deux régions à tirer parti de ces possibilités et est prêt à soutenir ces efforts par une assistance technique et financière ainsi que par la mobilisation de ressources supplémentaires.

Le présent rapport vise à examiner les flux commerciaux, financiers et d’investisse me nt afin d’étudier les perspectives de coopération économique et financière entre les deux régions et de souligner les problèmes et les solutions possibles. Il met particulièrement l’accent sur le commerce, l’aide publique au développement (APD) (notamment les prêts bilatéraux et multilatéraux, les dons et l’assistance technique), ainsi que sur les flux de capitaux privés, notamment les investissements étrangers directs (IED) et les envois de fonds des nationaux travaillant à l’étranger.

Commerce

Au cours de la dernière décennie, l’intégration régionale s’est accélérée et approfondie dans le monde entier, renforçant le processus de coopération et d’intégration économiques entre l’Afrique et le monde arabe au-delà de leurs propres accords commerciaux méga-régionaux, la Zone continentale africaine de libre-échange et la Grande zone arabe de libre-échange. Ce processus semble très prometteur, car il pourrait soutenir les efforts de diversifica t io n économique et de transformation structurelle au sein des régions et contribuer à améliorer la position de l’Afrique et du monde arabe dans le paysage commercial mondial.

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Entre 2007 et 2017, l’Afrique a représenté moins de 3,1 % des exportations mondiales de marchandises, contre 39,5 % pour l’Europe et 39,2 % pour l’Asie. Quatre pays africains, tous riches en ressources, ont contribué à près de 50 % des exportations de marchandises du continent : le Nigéria (16,4 %), l’Afrique du Sud (16,0 %), l’Angola (10,8 %) et la Guinée équatoriale (2,22 %). Le commerce intrarégional de l’Afrique est faible, ce qui donne à penser qu’une dépendance excessive persiste à l’égard des importations non régionales, ce qui affecte la balance des comptes et expose les ménages à des coûts croissants. Les données montrent que même après des décennies d’indépendance les exportations de l’Afrique restent peu diversifiées, et servent principalement de réserve de matières premières et de produits peu transformés pour d’autres régions du monde.

Le commerce entre les économies africaines et arabes a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie et devrait continuer à croître. Les échanges commerciaux entre les deux régions représentent actuellement environ 5 à 6,5 % de leurs marchés d’exportation, mais ils sont généralement plus diversifiés et ont un contenu industriel plus important que leurs exportations respectives vers le reste du monde. Cela indique qu’il y a là un grand potentiel pour stimuler le commerce à mesure que les industries régionales se développent et s’élargissent, tout en améliorant la diversification et en s’éloignant de la dépendance à l’égard des produits de base.

L’Afrique doit exploiter ses énormes ressources naturelles en se lançant dans un vaste programme d’industrialisation qui ajoute de la valeur à ces ressources et crée des possibilités d’emploi pour une population jeune croissante. L’Afrique doit également améliorer l’environnement du commerce transfrontalier. Un programme d’industrialisation axé sur le commerce pourrait s’inscrire dans le cadre d’une stratégie globale de développement africain- arabe, étayée par la recherche et les ressources financières tout en tirant parti de l’expertise de pays tels que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. La stratégie devrait donner la priorité à la sécurité alimentaire et se concentrer sur le développement de l’industrie lourde et des industries de pointe. L’un des principaux problèmes est d’établir des partenariats efficaces et d’améliorer les flux commerciaux entre les deux régions, et ainsi d’accroître sensiblement leur part sur le marché mondial.

Aide publique au développement

Les membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont versé 90 % de l’APD bilatérale aux pays en développement entre 2007 et 2017 ; les pays non membres du CAD, dont les principaux pays du Golfe, ont contribué 10 %. L’Afrique a reçu 31,7 % de l’APD totale des pays du CAD ; l’Afrique (hors pays de la Ligue arabe) en a reçu 76,5 %, alors que les pays africains membres de la Ligue arabe en ont reçu 11,8 %. L’infrastructure et les services sociaux (notamment l’éducation, la santé, l’adduction d’eau et l’assainissement) ont reçu 37,8 % de l’aide mondiale, suivis des secteurs des infrastructures et des services économiques, qui en ont reçu 16,45 %.

Les trois principaux donateurs des pays du Golfe, l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis, ont fourni 7,3 % de l’APD mondiale de 2007 à 2017. L’Arabie saoudite a fourni 4,2 % de l’APD mondiale et 57,9 % de l’APD des trois pays du Golfe. L’Asie a reçu 68,6 % de l’APD totale des trois pays du Golfe, soit 91 % de l’aide de l’Arabie saoudite, tandis que le Koweït et les Émirats arabes unis ont consacré respectivement 37,2 % et 37,7 % de leur APD à l’Asie. L’Afrique a reçu 25,6 % de l’aide des trois pays du Golfe, principalement du

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Koweït (82,2 %) et des Émirats arabes unis (61,8 %). Plus précisément, les pays africains (hors pays de la Ligue arabe en Afrique) ont reçu 860,34 millions de dollars des Émirats arabes unis et du Koweït entre 2006 et 2017, soit moins de 5 % du montant total de l’APD versée au continent. De 2007 à 2017, plusieurs institutions financières multilatérales ont fourni 27,53 milliards de dollars d’APD à l’Afrique. L’essentiel de ces ressources, soit 83,42 %, provenait du Fonds africain de développement (FAD). De 2006 à 2015, les décaissements d’APD de la BADEA se sont élevés à 722,52 millions de dollars, dont près de 98 % consacrés spécifiquement aux pays africains (hors pays de la Ligue arabe en Afrique).

Les priorités sectorielles des pays arabes donateurs sont remarquablement stables.

Depuis la fin des années 70, les projets d’infrastructure ont dominé, tandis que les autres principaux secteurs de l’APD ont été l’énergie, l’eau et l’assainissement. Cependant, les donateurs (en particulier les institutions multilatérales) se concentrent de plus en plus sur les secteurs sociaux et l’agriculture. En 2015, l’énergie, les infrastructures et l’eau et l’assainissement représentaient 51,7 % de l’APD bilatérale des pays arabes donateurs, tandis que l’agriculture et les « autres » secteurs (notamment la santé et l’éducation) ont reçu ensemble 36,7 % de ces ressources. La part de l’industrie et de l’exploitation minière était négligeable.

L’APD arabe à l’Afrique présente un grand potentiel pour soutenir la transformat io n sur le continent par la croissance de domaines stratégiques tels que l’infrastruct ure, l’agriculture et l’éducation. L’APD a encore de grandes possibilités de soutenir la mobilisa t io n de financements privés ainsi que le renforceme nt des institutions financières régionales et des cadres financiers publics. Un nouveau mécanisme de rationalisation de la mobilisation et du décaissement de l’aide internationale est nécessaire, fondé sur la mise en commun de l’aide publique au développement et des autres ressources de développement.

Flux financiers privés

De 2006 à 2017, environ 272,74 milliards de dollars, soit 99,6 % des flux de capitaux privés mondiaux vers l’Afrique, provenaient des pays du CAD. L’IED est une forme dominante de flux de capitaux privés vers l’Afrique. Sur un total de 197,60 milliards de dollars d’IED vers l’Afrique au cours de la période 2006-2017, les cinq principaux bénéficiaires (hors pays africains membres de la Ligue arabe) – l’Afrique du Sud, le Nigéria, Maurice, l’Angola et le Congo – ont reçu 93,19 milliards de dollars, soit 44,9 %. La plupart des flux d’IED vers ces cinq pays provenaient des pays du CAD (99,8 %) ; les pays non membres du CAD, dont les pays du Golfe, ne représentaient que 0,20 %. Les pays africains membres de la Ligue arabe ont reçu 105,05 milliards de dollars, soit 50,68 % du total des entrées d’IED en Afrique entre 2006 et 2017. L’Égypte à elle seule a reçu 20,2 % du total des flux de capitaux vers l’Afrique, et près de 40 % de ces capitaux sont allés vers les pays de la Ligue arabe en Afrique. L’Égypte, l’Algérie et le Maroc ont reçu ensemble 68,9 % du total des flux d’IED destinés aux pays de la Ligue arabe en Afrique.

L’Afrique de l’Est attire la plupart des investissements du Golfe qui ne sont pas liés aux produits de base, notamment dans le secteur manufacturier et le développement des infrastructures en Éthiopie, dans les loisirs, le commerce de détail et le tourisme au Mozambique et au Kenya, et dans l’éducation en Ouganda. Les capitaux privés sont très prometteurs pour compléter les capitaux nationaux existants en faveur de l’investisse me nt public et du financement des efforts d’industrialisation en Afrique. Cependant, les pays

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africains doivent trouver des moyens originaux de développer leur marché intérieur et aider à allouer des capitaux étrangers à des entreprises productives.

En outre, les envois de fonds vers l’Afrique restent un flux de capitaux en grande partie non contrôlé, en dépit du fait que les migrants africains envoient à leurs familles des revenus équivalant à près de deux fois le volume de l’APD des pays du CAD à l’Afrique au cours de la période 2007-2017, et plus de trois fois le volume des entrées d’IED durant cette même période.

Si les pays africains ont un contrôle limité sur le nombre de nationaux travaillant à l’étranger, ils disposent par contre d’une certaine marge de manœuvre pour tirer parti de ces ressources et maintenir le lien avec elles, comme on le voit dans des pays comme l’Éthiopie. Ces politiq ues viseraient à accroître la stabilité économique en maîtrisant l’inflation et les fluctuations des taux de change, tout en tâchant de réduire le coût des envois de fonds et de promouvoir une culture de l’épargne parmi les bénéficiaires.

Principales conclusions et recommandations de politique générale

Pour diverses raisons, le commerce intrarégional de l’Afrique, contrairement à ses échanges avec le reste du monde, est très faible. Un facteur important est que les exportations de l’Afrique sont limitées à quelques produits de base. En outre, si la population consommatr ice du marché africain est importante, son pouvoir d’achat est faible.

Néanmoins, l’Afrique a une grande possibilité de tirer parti de ses énormes ressources en créant des industries, notamment dans l’agroalimentaire, ainsi que des industries lourdes et de technologie de pointe. Il est à souligner que dans le passé, l’intégration régionale n’a pas donné de bons résultats économiques en Afrique ou dans le monde arabe. Compte tenu de leurs ressources naturelles, il importe que les deux régions tirent les enseignements de l’expérie nce et poursuivent leurs efforts en vue d’établir une meilleure forme de coopération régionale dans l’intérêt de la promotion du commerce.

Une intégration profonde et un régionalisme ouvert seraient des attributs souhaitables pour les deux régions. Outre le rôle crucial que pourraient jouer les pays de la Ligue arabe en Afrique dans le projet global d’intégration régionale, l’importance croissante que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite accordent à l’Afrique ces dernières années pourrait considérablement améliorer les possibilités de relations efficaces entre l’Afrique et les pays arabes.

L’intégration régionale a récemment pris de l’ampleur, en grande partie grâce à son potentiel, mais les dispositions de cette intégration posent encore certains problèmes s’agissant de son rôle dans la promotion du commerce. Une volonté et un engagement politiques sont indispensables pour que les deux régions puissent établir une coopération efficace en matière de promotion du commerce et de soutien à la croissance. L’avantage attendu de l’investissement dans les seules infrastructures liées au commerce, pour les deux sous-régions, est une augmentation des exportations allant jusqu’à 51 % au-delà des prévisions de croissance de base, ainsi qu’un gain du produit intérieur brut (PIB) de 20 milliards de dollars par an en 2025 (TRALAC, 2018).

La tendance à la baisse de l’APD arabe peut s’expliquer par une combinaison de facteurs. Premièrement, dans les années 1970 et au début des années 1980, les niveaux d’APD, très élevés par rapport aux normes internationales, ne pouvaient être mainte nus.

Deuxièmement, la marge de manœuvre budgétaire des pays arabes a été réduite en raison de la baisse des recettes pétrolières, des préoccupations croissantes en matière de sécurité régionale

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et de l’augmentation des dépenses nationales en salaires, transferts, service de la dette et services sociaux pour une population croissante.

Ces tendances, ainsi que l’évolution politique récente dans certains pays, complique nt l’aide au développement dans la région. De nouveaux mécanismes seraient nécessaires pour fournir de l’aide, notamment en ce qui concerne la structure et la gouvernance des institut io ns financières régionales et internationales ainsi que les objectifs et les motivations de l’APD.

Plusieurs problèmes ont réduit l’effet de l’aide étrangère sur le développement économique, notamment la corruption et la mauvaise gestion de l’aide. De ce fait, les pays ont accumulé une énorme dette extérieure. Un consensus semble se dégager en faveur des capitaux privés, en particulier de l’IED en tant que principale source de financement extérieur, quel que soit le niveau des besoins de financement d’un pays. Il est donc important que le finance me nt privé soit aligné sur le programme de transformation et les objectifs de développement durable (ODD), ce qui exige des formes de collaboration plus étroites et plus innovantes entre les deux régions dans les domaines du commerce, du financement et des investissements.

Recommandations

Examiner les possibilités de commerce et d’investissement entre l’Afrique et les pays arabes dans des domaines clés comme l’industrie, l’enseignement supérieur et la santé. Les pays africains et arabes pourraient bénéficier considérablement des investisseme nts transfrontaliers et du commerce international entre les pays des deux régions. Trois principaux secteurs à fort potentiel sont l’industrie, l’enseignement supérieur et la santé.

Renforcer la gestion macroéconomique. Les gouvernements africains doivent continuer à établir un climat macroéconomique stable et propice à la croissance dans leur pays afin de promouvoir l’investissement et la stabilité et la croissance de l’économie nationale.

Investir dans les infrastructures. Les infrastructures de l’Afrique connaissent de graves déficits, qui sapent la croissance et le caractère attractif du continent en tant que destination des investissements. Les gouvernements arabes et africains pourraient envisager de mettre en commun leurs ressources pour financer la modernisation des infrastruct ures africaines, en particulier pour les projets d’importance régionale.

Renforcer et faciliter le commerce entre les pays africains et arabes . Les pays africains et arabes devraient s’efforcer d’éliminer les obstacles qui entravent leur commerce, par exemple en concluant des accords commerciaux visant à supprimer les barrières tarifaires, en rationalisant les procédures douanières et en modernisant les infrastructures portuaires et de transport. En outre, on pourrait faire davantage pour éliminer les obstacles à la libre circulat io n des personnes afin de faciliter les nouvelles relations d’affaires et le commerce des consommateurs en déplacement (en particulier les services de santé). Les pays africains et arabes devraient également faciliter les déplacements des ressortissants de leurs pays respectifs à l’intérieur de la région.

Promouvoir la science et la technologie. Pour maintenir la croissance économique que les pays africains et arabes ont connue au cours des deux dernières décennies, la science, la technologie et l’innovation doivent être considérées comme des piliers essentiels de la collaboration entre les deux régions.

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Favoriser un partenariat entre pays africains et arabes pour le développement, et le rôle de la BADEA et de la CEA. Pour appuyer la mise en œuvre des autres recommandations, les pays africains et arabes doivent prendre des engagements dans le cadre d’un partenariat global pour le développement. La BADEA et la CEA sont prêtes à soutenir un tel partenariat en fournissant un appui technique et financier et en facilitant le finance me nt provenant d’autres fournisseurs.

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PARTIE I

Chapitre premier : Historique des relations afro-arabes

La première Conférence au sommet afro-arabe qui s’est tenue en 1977 au Caire a marqué une étape importante dans les relations entre pays africains et arabes. Le sommet a abouti à une résolution sur la coopération économique et financière, un résultat important qui constitue une déclaration d’intention de facto de la part des pays arabes de fournir une aide financière aux pays africains. Ce chapitre situe cette coopération dans son contexte historiq ue en fournissant un bref historique des relations économiques et financières entre les pays africains et arabes.

Le chapitre est divisé en trois sections. La première couvre les temps précoloniaux, qui remontent à deux mille ans. La deuxième couvre l’histoire à partir des années 1950, où l’on tente de rétablir les relations généralement positives perturbées par l’époque coloniale en se concentrant brièvement sur la proximité géographique. Cette analyse historique cherche à dégager des enseignements et des perspectives pour les efforts actuels et futurs visant à renforcer les partenariats entre l’Afrique et le monde arabe. La troisième section du chapitre décrit l’objectif, la raison d’être et la structure du rapport intitulé Commerce, finance et investissement en Afrique et dans les pays arabes : Les faits.

1.1 Les bases des relations afro-arabes

L’Afrique et le monde arabe ont des liens économiques et culturels étroits depuis au moins 12 siècles. Ces liens sont évidents lorsqu’on examine les considérables similit udes raciales, linguistiques et culturelles entre les Arabes et les Africains. Il est difficile de maintenir une distinction approximative fondée sur l’idée de deux catégories différentes, car plusie urs pays arabes se trouvent en Afrique. L’histoire des relations afro-arabes a été essentielle me nt positive et pacifique, mais avec une grande diversité dans le temps et dans l’espace (Hassan, 2011).

Les migrations entre les deux régions ont été une tendance naturelle tout au long de l’histoire, mais plus encore au lendemain de la naissance de l’Islam. Depuis le VIIe siècle, les Arabes musulmans du Moyen-Orient se sont dirigés vers l’Afrique de l’Est, de l’Ouest et du Nord, souvent par les mêmes routes que leurs ancêtres avaient empruntées comme immigra nts ou commerçants (El-Din Haseeb, 1985). En fait, « le commerce et l’Islam ont été des compagnons tout au long de l’histoire moderne de l’Afrique au nord du Zambèze » (Mazrui, 1977). Cependant, selon l’éminent historien Ali Mazrui, la diffusion de la culture arabe et de l’Islam s’est faite de manière subconsciente, tandis que le commerce était développé de façon consciente (Mazrui 1977).

Jusqu’au Xe siècle, l’islam était confiné à la côte éthiopienne, peut-être en raison de la difficulté de pénétrer dans les hautes terres. L’évolution a été différente en Égypte et au Soudan, où la culture arabe et l’islam se sont épanouis.

L’Égypte et le Soudan ont représenté la porte d’entrée de l’Islam dans les parties occidentales de l’Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest au cours du deuxième milléna ire.

Cela s’est produit principalement en conjonction avec l’augmentation du trafic de l’ivoire et de l’or, mais aussi par le biais d’exilés politiques originaires du Moyen-Orient. Le commerce transsaharien consistait principalement en l’échange de sel contre de l’or, ainsi que d’ivoire

(15)

2 contre des textiles, des parfums, des chevaux, des armes, du cuivre et du fer. Il y avait de grandes quantités d’or en Afrique de l’Ouest. De ce fait, une augmentation d’émigration de l’Afrique du Nord-Ouest vers le reste de l’Afrique, alors que les mariages entre Arabes et Africains, tels que les Takrours, Folanis, Wolofs, Sonankis, Diolas, Songhis, Mandekos, Hausas, Kanouris et Canmions, étaient courants. Dans ce climat, les échanges sociaux et les développements socioéconomiques se sont renforcés. L’un des principaux résultats de cette intégration entre Arabes et Africains est la ville de Tanbikt (Tombouctou). Ici, des commerçants, des prêtres et des érudits sont intervenus et ont fait de la ville un magnif iq ue exemple de développement humain (John, 2015 ; El-Din Haseeb, 1985 ; Jaffe, 1985).

Sur les côtes de l’Afrique de l’Est, dans les cités marchandes de Kilwa, Zanzibar, Mombasa, Pemba et Atondo, les rencontres arabes et africaines se sont poursuivies sans relâche et ont même augmenté entre leXIIe et leXVe siècle. C’est à cette époque que sont arrivés les Portugais, qui ont pris le contrôle total de ces routes maritimes florissantes, privant les communautés afro-arabes de leurs activités commerciales. Cependant, deux siècles plus tard, avec le soutien du Royaume d’Oman, les Portugais ont été chassés de toute la zone côtière. De nouvelles migrations arabes en provenance d’Oman et d’Hadramout ont suivi. Jusqu’au début de l’ère coloniale à la fin du XIXe siècle, la communauté swahilie et arabo-islamique s’avançait vers le centre du continent à la recherche d’ivoire et d’autres biens commerciaux. Les réalisations ont été remarquables dans plusieurs domaines, concernant non seulement l’Islam, mais aussi l’innovation commerciale, le savoir, la théologie, les infrastructures, la navigat io n, l’organisation, le pouvoir politique et la linguistique (David, 2009 ; Jaffe, 1985 ; Mazrui, 1977).

1.2 La coopération afro-arabe à l’ère postcoloniale

Des années 1950 aux années 1960, les pays de l’hémisphère Sud ont poursuivi la coopération. Les relations entre l’Afrique et les pays arabes s’articulaient autour des mouvements africains de décolonisation, du panafricanisme, de l’intégration économique de l’Afrique et de la relance de la coopération afro-arabe.

Une étape importante a été la révolution égyptienne de 1952, qui a mis l’accent sur le non-alignement avec le monde bipolaire des États-Unis et de l’Union soviétique. Le dirigea nt égyptien, Gamal Abdel Nasser, a plaidé pour les « trois cercles » de solidarité : L’arabe, l’africain et l’islamique. En tant que dirigeant de l’Égypte, Nasser a apporté son soutien à un certain nombre de mouvements nationalistes à travers l’Afrique (Akinsanya, 2010).

En avril 1958, le dirigeant ghanéen Kwame Nkrumah a organisé la première Conférence des pays africains indépendants à Accra. Sur les huit pays africains participants, cinq – l’Égypte, la Tunisie, la Libye, le Maroc et le Soudan – étaient des États arabes. Les autres participants étaient le Ghana, le Libéria et l’Éthiopie. La conférence a souligné que le panafricanisme et les relations entre pays africains arabes et non arabes ne doivent pas être découragés ou définis ni par l’Islam, ni par le Sahara. En outre, il est apparu à la fois lors du sommet et par la suite que certains pays africains (hors pays de la Ligue arabe) avaient politiquement plus en commun avec les pays arabes qu’avec leurs voisins immédiats, comme en témoigne la formation du Groupe de Casablanca de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).

D’éminents dirigeants africains, tels que Kwame Nkrumah du Ghana, Julius Nyerere de Tanzanie, Sseko Touré de Guinée et Modibo Keita du Mali, se montraient déjà sensibles à la cause arabe. Ils étaient transsahariens dans leur panafricanisme, tout en reconnaissant que les Arabes avaient fait partie de l’avant-garde de la libération dans les pays de l’hémisp hère

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3 Sud. D’autre part, l’Égypte avait pleinement adopté l’esprit des mouvements de libératio n africains. L’indépendance de l’Algérie en 1962, à la suite de la guerre d’indépendance (Révolution algérienne), a également soutenu ces mouvements (El-Din Haseeb, 1985 ; Mazrui, 1977). Les mouvements d’unité africaine ont fait surface, se sont renforcés et ont contribué à l’indépendance politique de la majorité des pays africains et arabes. Bien que les idées panafricaines et panarabes aient fait face à de graves problèmes au niveau mondial, la guerre froide aidant, d’importantes alliances ont été forgées entre les pays arabes (tant en Afrique qu’au Moyen-Orient) et les pays africains (hors pays de la Ligue arabe).

Sur le plan politique, la création de l’OUA en 1963 a marqué une étape importante. Elle a été créée à Addis-Abeba avec 32 gouvernements signataires, dont huit étaient des pays africains membres de la Ligue arabe : l’Algérie, l’Égypte, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, la Somalie, le Soudan et la Tunisie. Les pays d’Afrique du Nord, tels que l’Égypte, l’Algérie et le Royaume du Maroc, ont non seulement joué un rôle vital dans la formation de l’OUA, mais ont également joué un rôle prépondérant et central dans sa restructuration qui a abouti à la création de l’Union africaine (Akinsanya A. A., 2010).

En 1975, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) a été créée en application de la résolution de la 6ème Conférence arabe au Sommet d’Alger, tenue en 1973. La création de la banque est une étape importante dans les relations afro-arabes et dans le développement économique des pays africains dans le cadre de la solidarité et de l’intérêt mutuel. La BADEA appartient à 18 membres de la LEA, qui s’efforcent de donner à la solidarité afro-arabe une forme concrète et efficace, fondée sur l’égalité et l’amitié.

De plus, dans les années 70, l’alliance politique entre l’Afrique (hors pays de la Ligue arabe) et le monde arabe était à son apogée sur les plans économique et politique ; l’Afriq ue reconnaissait et défendait la cause palestinienne, tandis que le monde arabe continuait à s’opposer à l’apartheid en Afrique du Sud (Thomas, 2011 ; Hassan, 2011 ; Mazrui, 1977). Cette alliance a culminé avec le premier sommet afro-arabe, qui s’est tenu au Caire en 1977.

L’événement avait pour but d’élargir et d’approfondir la compréhension des nations d’Afrique et de la péninsule arabique afin de renforcer la solidarité naissante (Hassan, 2011). En fait, l’un des résultats importants du sommet a été une résolution sur la coopération économique et financière par laquelle les pays arabes se sont engagés à fournir une assistance financière aux pays africains.

1.3 Vers un resserrement des liens commerciaux, financiers et d’investissement entre l’Afrique et les pays arabes

Depuis le début de ce siècle, de nouveaux efforts sont déployés pour rétablir les relations afro-arabes. La preuve en est l’expansion de la coopération économique, soutenue par la volonté des pays africains d’assurer un équilibre interrégional des intérêts. La coopération entre les pays africains et arabes est mutuellement bénéfique pour un certain nombre de raisons, notamment dans le domaine des investissements, du commerce, de la coopération technique et des alliances politiques. Lors d’une réunion tenue au Caire début septembre 2015, le Secrétaire exécutif de la CEA et le Directeur général de la BADEA ont discuté des domaines de collaboration pour rendre opérationnels les résultats du Sommet du Caire de 1977 sur la base des priorités énoncées dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.

(17)

4 La CEA et la BADEA ont mis au point une vue d’ensemble des domaines dans lesquels les deux organisations peuvent collaborer. Un document de projet a été élaboré à cet effet.

L’objectif du projet CEA-BADEA est d’explorer les domaines de coopération potentielle entre pays africains et arabes, en mettant l’accent sur les possibilités d’une transforma t io n économique. Un aspect important du projet consiste à renforcer la capacité des États membres et des communautés économiques régionales d’élaborer et mettre en œuvre des politiques et des programmes dans les domaines du commerce intra-africain et international, et de créer un environnement propre à attirer les investissements. Le présent ouvrage, Commerce, finance et investissement en Afrique et dans les pays arabes : Les faits, s’inscrit dans cet effort. En outre, la CEA et la BADEA ont l’intention d’appuyer la mise en œuvre par les pays africains et arabes des recommandations du présent rapport, conformément au Cadre stratégique de la BADEA pour 2030, au Programme 2030 et à l’Agenda 2063.

Les chapitres suivants de cet ouvrage fournissent des données, des informations et des analyses approfondies sur les liens économiques et financiers existant entre les pays africains et le monde arabe. L’objectif est de recenser les contraintes, tout en examinant les possibilités de renforcer ces liens. Cela éclairera le dialogue sur les questions institutionnelles, la coordination des politiques et la coopération visant à renforcer le partenariat et les positions communes sur les questions économiques mondiales. L’analyse couvre en grande partie la période 1990-2017. Cette période a été marquée par un nombre impressionnant de développements et de turbulences sur la scène internationale et régionale. Il s’agit notamme nt de la chute du bloc de l’Est mettant fin à la guerre froide, du boom des produits de base des années 2000, de la crise financière mondiale de 2007-2008 et de la grande récession qui a suivi, d’un certain nombre de conflits et de guerres graves au Moyen-Orient et en Afrique centrale, et de troubles terroristes en Afrique occidentale et orientale. Face à ces problèmes, il est plus pertinent que jamais de rétablir des partenariats pour une volonté commune de paix et de prospérité en Afrique et dans le monde arabe.

La coopération entre l’Afrique et le monde arabe est mutuellement bénéfique. Depuis le début de ce siècle, les deux régions ont connu une croissance économique importante, reflétant un potentiel inexploité de renforcement de la coopération commerciale, financière et en matière d’investissement. Il importera de suivre les principaux indicateurs économiques et financiers de la coopération entre les deux régions afin de cadrer les relations économiques afro-arabes, recenser leurs problèmes et leurs possibilités, concevoir des stratégies et en tirer parti pour le bénéfice des deux régions.

1.4 Objectif et structure du rapport

La coopération entre l’Afrique et d’autres régions va en augmentant. Au cours des années 2000, de multiples sommets ont attiré l’attention sur l’importance de la coopération au développement : le Sommet Europe-Afrique au Caire en 2000, les sommets Afrique-Chine depuis 2000 et les sommets Afrique-États-Unis depuis 2014.

L’Afrique et les pays arabes ont également connu une renaissance de leurs relations, marquée par l’expansion de la coopération économique et soutenue par la volonté des pays africains de parvenir à un équilibre interrégional plus équitable de leurs intérêts. La création de la BADEA au début des années 1970 a également marqué une étape importante dans les relations afro-arabes dans le souci de la solidarité et de l’intérêt mutuel.

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5 Lors du Sommet afro-arabe tenu au Caire en 1977, la coopération afro-arabe a été consacrée dans une résolution sur la coopération économique et financière qui exprima it l’intention des pays arabes de fournir une aide financière aux pays africains. La coopération s’appuie sur les liens étroits entre l’Afrique et les pays arabes, fondés en grande partie sur des relations commerciales anciennes, des liens ethniques et culturels, des liens linguistiques et la proximité géographique.

La coopération entre les pays africains et arabes est mutuellement bénéfique, les deux régions ayant connu une croissance économique saine ces dernières années. Les échanges commerciaux entre les régions ont atteint 25 milliards de dollars en 2010 et sont en hausse. Ces tendances reflètent le potentiel inexploité de développement du commerce régional et d’amélioration de la croissance économique et de l’emploi dans les deux régions.

Il est essentiel de suivre les principaux indicateurs économiques et financiers de la coopération entre les deux régions afin de bien cadrer les relations économiques entre l’Afriq ue et les pays arabes, pour recenser les problèmes et les possibilités et concevoir des stratégies permettant de valoriser ces relations pour le bénéfice des deux régions.

Lors d’une réunion tenue en septembre 2015 au Caire, la CEA et la BADEA ont discuté des domaines potentiels de collaboration afin de rendre opérationnelle la résolution de la Conférence du Sommet du Caire de 1977. Depuis, conformément à son objectif de promouvoir un développement économique et social inclusif et durable pour accélérer la transforma t io n structurelle de l’Afrique, la CEA examine des domaines d’intérêt commun qui serviront de base au partenariat proposé entre les deux organisations. Cette approche est égaleme nt conforme aux priorités et à la vision énoncées dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et les objectifs de développement convenus sur le plan international, notamment ceux du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La CEA et la BADEA se sont déclarées d’accord sur des domaines de collaboratio n possibles. L’objectif est de recenser les possibilités de coopération, entre pays africains et arabes, qui permettraient de faire progresser la transformation économique. Un aspect important du projet consiste à renforcer la capacité des pays et des communautés économiques régionales d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques et des programmes qui accroissent le commerce intérieur et international africain et créent un environnement propice aux investissements. Le présent rapport fait partie de cet effort. Il fournit des informat io ns approfondies sur les liens économiques et financiers entre les pays africains et arabes, repère les contraintes et examine les possibilités de renforcer ces liens.

Le rapport cherche à informer le dialogue sur les questions institutionnelles, la coordination des politiques et la coopération en vue de renforcer les partenariats et établir les points de convergence sur les questions économiques mondiales. Il se compose de deux parties.

La partie I contient cinq chapitres et un résumé d’études de cas. La partie II contient les études de cas de six pays sélectionnés d’Afrique et du Golfe1.

1 Disponible en ligne seulement. La partie II du rapport comprend six études de pays en matière de coopération économique et financière entre l’Afrique et le monde arabe, à savoir : l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Koweït.

(19)

6 Dans la première partie, qui suit ce chapitre, le chapitre 2 examine les relations commerciales entre l’Afrique et les pays arabes. Il passe en revue les volumes et les tendances du commerce mondial par région, en mettant l’accent sur la position de l’Afrique et du monde arabe dans le commerce mondial. Le commerce afro-arabe (exportations et importations) est mis en avant et le volume de ce commerce est examiné en même temps que la composition du commerce par produit. Une attention particulière est accordée aux problèmes liés au commerce et aux possibilités de coopération entre les deux régions.

Le chapitre 3 traite des flux de capitaux d’APD, des dons mondiaux et bilatéraux, des prêts et de l’assistance technique aux pays en développement, en particulier en Afrique et dans le monde arabe. L’accent est mis sur les sources de financement, les volumes et leur évolutio n, ainsi que sur la répartition des différents types d’assistance (bilatérale et multilatérale) entre les régions du monde. À cet effet, le chapitre analyse ces différentes formes d’aide extérieure par région du monde et par pays bénéficiaire en Afrique et dans le monde arabe, en examinant les régions et les pays qui en ont le plus bénéficié. Le chapitre traite également de la répartitio n sectorielle de ces ressources dans les pays bénéficiaires.

Le chapitre 4 examine les flux nets mondiaux de capitaux privés, en mettant l’accent sur l’IED et les envois de fonds des migrants. La discussion porte sur les volumes de ces flux, leurs tendances avec le temps, leur répartition par région et par pays d’origine et de destinatio n, ainsi que les principaux pays et secteurs bénéficiaires.

Le chapitre 5 s’appuie sur les questions étudiées dans les chapitres précédents pour examiner les possibilités de coopération économique et financière entre l’Afrique et le monde arabe. Afin d’éviter les redondances, le chapitre examine les difficultés rencontrées pour saisir les occasions de concrétiser les visions d’une véritable coopération économique et financ ière entre l’Afrique et les pays arabes. Compte tenu de l’échec des modèles classiques de décaissement de l’aide, un nouveau mécanisme est proposé pour financer le développeme nt dans les deux régions.

(20)

7

Chapitre 2 : Relations commerciales afro-arabes

2.1 Introduction

Le présent chapitre décrit les relations commerciales entre l’Afrique et le monde arabe.

Il examine les tendances du commerce des marchandises ainsi que du commerce des services.

Il examine en particulier l’évolution des exportations et des importations dans le temps et entre régions. Le chapitre recense également les possibilités commerciales entre les deux régions et les problèmes qui pourraient affecter la concrétisation de ces possibilités. La section 2.2 donne un aperçu de la performance commerciale mondiale de toutes les régions et de tous les principaux secteurs. La section 2.3 examine la performance commerciale mondiale de l’Afrique, tandis que la section 2.4 traite de la performance commerciale globale des pays de la Ligue arabe. La section 2.5 traite en détail des relations commerciales entre les États arabes et l’Afrique. Les blocs commerciaux, le rôle des communautés économiques régionales (CER) et d’autres groupements pour la coopération afro-arabe, ainsi que le potentiel de commerce et de développement des pays africains non membres de la Ligue arabe et des pays arabes sont couverts à la section 2.6. La section 2.7 conclut le chapitre.

2.2 Aperçu de la performance du commerce mondial

L’accélération de l’expansion du commerce est stimulée par une croissance plus forte dans la plupart des régions, en particulier dans les économies en développement. Des statistiques confirment que le commerce a continué à soutenir la croissance économique et le développement, contribuant ainsi à réduire la pauvreté dans le monde.

2.2.1 Le commerce mondial des marchandises

Le volume des échanges mondiaux de marchandises n’a augmenté que de 1,3 % en 2016, cinquième année consécutive de faible croissance et l’année la plus faible depuis le lendemain de la crise financière mondiale de 2007-2008. Cela s’explique en partie par des facteurs cycliques, le ralentissement général de l’activité économique, mais aussi par des changements structurels plus profonds dans la relation entre commerce et production économique. En dépit d’une croissance positive en termes de volume des échanges, la valeur en dollars courants des exportations mondiales de marchandises a diminué de 14 %, pour s’établir à 16 000 milliards de dollars, les prix à l’exportation ayant chuté de 15 % (OMC, 2015).

La figure 2.1 montre que les exportations mondiales de marchandises ont suivi une tendance à la hausse entre 1995 et 2017, et assez fortement depuis 2000, pour atteindre leur premier pic en 2008 avant de diminuer en 2009 à la suite de la crise financière mondiale de 2007-2008.

(21)

8 Figure 2.1

Tendance des exportations mondiales de marchandises par région (en millions de dollars), 19952017

LEA

Source : Tableau A.1 de l’annexe A, base de données de la CNUCED, consulté à l’adresse UNCTAD.org.

La figure 2.2 classe les exportations mondiales de marchandises par région en parts de la moyenne mondiale de 2007 à 2017. L’Europe, l’Asie et l’Amérique ont dominé les exportations mondiales de marchandises au cours de cette période, avec des parts respectives de 39,52 %, 39,15 % et 16,79 %. Ensemble, ces régions ont assuré 95,47 % des exportations mondiales de marchandises en moyenne de 2007 à 2017. L’Afrique n’a représenté que pour 3,07 % de ces exportations.

Figure 2.2

Part des régions du monde dans les exportations mondiales de marchandises (en pourcentage de la moyenne), 20072017

Source : Base de données de la CNUCED, consultée à UNCTAD.org.

- 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000 12 000 14 000 16 000 18 000 20 000

Monde LSA Afrique Amérique Asie Europe

39,52 39,15

16,79

3,07 0

5 10 15 20 25 30 35 40 45

Europe Asie Amérique Afrique

(22)

9 Les cinq principaux exportateurs sont demeurés inchangés en 2016. La Chine était toujours le premier exportateur de marchandises, avec une part de 13,2 % avant les États-Unis (9,1 %) et l’Allemagne (8,4 %). Le Japon et les Pays-Bas, qui représentaient respective me nt 4,0 % et 3,6 % des exportations mondiales, ont complété les cinq premiers (WITS 2017).

Le tableau 2.1 montre les exportations intrarégionales et extrarégionales de marchandises par région de 2014 à 2017, en pourcentage de leurs exportations. Les trois principales régions ont exporté plus de 55 % de leurs marchandises dans leur propre région.

L’Europe, l’Asie et l’Amérique, respectivement, ont exporté 68,1 %, 59,4 % et 55 % de leurs exportations totales de marchandises vers les pays de leur propre région. En revanche, en 2017, moins de 17 % des exportations totales de marchandises de l’Afrique étaient intrarégiona les, tandis que les autres régions représentaient 83 %. Dans une situation semblable pour la région de la LEA, les exportations intrarégionales représentaient 16 % et le reste du monde 84 % des exportations de la LEA.

(23)

10 Tableau 2.1

Exportations mondiales intra régionales et extrarégionales de marchandises (en pourcentage), 20142017

ANNÉE 2014 2015 2016 2017

PARTENAIRE

Commerce total du

groupe

Au sein du groupe

Reste de la région

Reste du monde

Commerce total du

groupe

Au sein du groupe

Reste de la région

Reste du monde

Commerce total du

groupe

Au sein du groupe

Reste de la région

Reste du monde

Commerce total du

groupe

Au sein

du groupe

Reste de la région

Reste du monde

Commerce total du

groupe

ÉCONOM IE

M onde 100 100 .. 0 100 100 .. 0 100 100 .. 0 100 100 .. 0 100

LEA 100 11,9 .. 88,1 100 16,3 .. 83,7 100 16,5 .. 83,5 100 15,8 .. 84.2 100

Afrique 100 15,5 .. 84,5 100 17,8 .. 82,2 100 17,6 .. 82,4 100 16,6 .. 83.4 100

Amérique 100 56,3 .. 43,7 100 56,0 .. 44,0 100 55,2 .. 44,8 100 55,0 .. 45.0 100

Asie 100 61,4 .. 38,6 100 60,0 .. 40,0 100 59,3 .. 40,7 100 59,4 .. 40.6 100

Europe 100 68,4 .. 31,6 100 67,3 .. 32,7 100 68,6 .. 31,4 100 68,1 .. 31.9 100

Océanie 100 7,7 .. 92,3 100 7,9 .. 92,1 100 8,0 .. 92,0 100 7,0 .. 93.0 100

UM A 100 4,1 36,8 95,9 100 4,1 47,0 95,9 100 4,1 47,9 95,9 100 3,4 53.3 96.6 100

Source : Base de données de la CNUCED, consultée à UNCTAD.org.

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