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TOURISME FLUVIAL Présentation du service

Le service rendu renvoie à la possibilité de pratiquer différentes activités de tourisme fluvial. Le fort potentiel touristique de ces derniers est notamment lié à leurs caractéristiques écologiques : habitats variés liés à l’eau, habitats de bordure (forêt, bocage), espèces emblématiques d’oiseaux, de libellules, d’amphibiens, etc.

Le tourisme fluvial, c’est-à-dire l’ensemble des activités de loisir pratiquées sur les voies d’eau, se décline sous plusieurs formes :

La croisière fluviale, promenade à bord d’un bateau à passagers (péniches32 ou paquebots33), quelle qu’en soit la durée.

Les locations de bateaux sans permis, qu’ils soient habitables (coches de plaisances34, pénichettes) ou non (voiliers, barques, etc.) ;

Caractérisation du service

Figure 96 – Schéma des éléments constitutifs du service « tourisme fluvial »

La France métropolitaine dispose du premier réseau européen (8 500 km de voies navigables) qui permet de relier deux façades maritimes (Atlantique-Manche et Méditerranée). 6 700 km de ce réseau (3 800 km de canaux et 2 900 km de rivières et fleuves) sont sous administration de l’établissement public Voies Navigables de France (VNF). Environ 3 000 communes sont traversées par ce réseau fluvial, tandis qu’on compte jusqu’à 2 000 écluses, formant un patrimoine historique et culturel attractif. Le tourisme fluvial est un secteur en pleine expansion en France métropolitaine depuis une trentaine d’années. De nombreux travaux et collectes de données réalisés par VNF permettent de rendre compte de l’importance économique des différentes activités composant ce secteur.

Bateaux-promenade

Les données nationales 2013 récoltées par VNF font état d’une flotte de 434 bateaux-promenade pour près de 11 millions de passagers transportés (VNF, 2016)

32 Voies Navigables de France définit le paquebot fluvial comme « un bateau à passagers proposant des croisières avec

hébergement, dont la capacité en passagers est supérieure ou égale à 50 personnes. Ces unités peuvent transporter jusqu’à

200 passagers maximum » (VNF, 2014).

33 Voies Navigables de France définit la péniche hôtel comme « un bateau à passagers proposant des croisières avec

hébergement, dont la capacité en passagers varie entre 4 et 50 places maximum » (VNF, 2015).

34 Voies Navigables de France définit le coche de plaisance (également appelé « house boat ») comme : « un bateau

empruntant essentiellement les voies d’eau dont les qualités paysagères sont remarquables et qui sont dites « petit gabarit ». Les coches de plaisance habitables mesurent de moins de 15 mètres, sont mis en location par une société appelée « noliseur » (ou plus simplement « loueur »). Le coche de plaisance concerné est dit « nolisé ». Le noliseur est alors détenteur d’un label, document qui lui permet de délivrer une carte de plaisance à une personne non titulaire d’un certificat de capacité afin de lui

Ecosystèmes et biodiversité Bénéficiaires humains

Fonctions écologiques • Qualité de l’eau

• Débit des cours d’eau • Qualité des paysages

Avantages

• Bien-être tiré de la pratique du tourisme fluvial

Service

Tourisme fluvial

Paquebots fluviaux

En 2013, 174 000 passagers ont été transportés à bord de paquebots fluviaux. Le chiffre d’affaires du secteur était estimé à plus de 310 millions d’euros. Sur la base de ce chiffre d’affaires, VNF estimait que les retombées économiques sur les territoires concernées (achats de produits frais, recours à des services extérieurs, droits d’amarrage, taxes, etc.) étaient de l’ordre 35 %, soit un total de l’ordre de 109 millions d’euros. En sus des dépenses engagées par les passagers des paquebots fluviaux pour embarquer, d’autres dépenses affiliées ont été chiffrées par VNF : dépenses durant la croisière (55,8 millions d’euros), dépenses de transport vers le lieu d’embarquement (1,4 million d’euros) et dépenses engagées sur les pré-séjours ou les post-séjours (12,1 millions d’euros) (cf. Figure 97).

Figure 97 - Données nationales sur les paquebots fluviaux pour l’année 2013 (VNF, 2014)

Paquebots fluviaux

Nombre de paquebots 35

Nombre de passagers transportés 174 000

Chiffre d’affaires des sociétés de paquebots fluviaux 310 751 000

Dépenses des opérateurs 108 762 000

Dépenses des passagers au cours de la croisière 55 771 000

Dépenses des passagers liées au transport vers le lieu d’embarquement 1 421 000

Dépenses liées aux pré et post-séjours 12 106 000

Dépenses du personnel embarqué 2 120 000

Péniches hôtels

Le nombre de passagers de péniches hôtels a été estimé par VNF à plus de 19 000 pour l’année 2013. L’offre de péniches-hôtels se concentre dans le bassin Centre et Est grâce à de nombreux sites à la renommée importante (pont-canal de Briare, voûtes de la Collancelle, etc.) et dans le bassin du Sud-ouest, notamment suite au classement, depuis 1996, du canal du Midi au patrimoine mondial de l’Unesco. Le chiffre d’affaires du secteur est estimé à 67 millions d’euros pour l’année 2013 (cf. Figure 98).

Figure 98 – Données nationales sur les péniches hôtels pour l’année 2013 (VNF, 2015)

Péniches hôtels

Nombre de péniches hôtels 82

Nombre de passagers transportés 19 290

Chiffre d’affaires des sociétés de péniches hôtels 67 056 000

Dépenses des passagers transportés au cours de leur croisière 9 883 000

Locations de bateaux

Pour l’année 2011, le chiffre d’affaires de la filière des locations de bateaux atteint près de 50 millions d’euros. Les dépenses réalisées par les passagers durant leur croisière atteignent quant à elles les 26 millions d’euros (cf. Figure 99).

Figure 99 – Données nationales sur les locations de bateaux pour les années 2011 et 2012 (VNF, 2013)

Locations de bateaux

Nombre de bateaux (année 2012) 1 604

Chiffre d’affaires des loueurs de bateaux (année 2011) 49 084 000

Dépenses des passagers transportés au cours de leur croisière (2011) 26 400 000

Dépenses liées aux pré et post-séjours (année 2011) 20 800 000

Parc de la Deûle, péniche (Hauts-de-France, 2006) © Laurent Mignaux - Terra

Principaux déterminants du niveau de service

Liens avec l’état et le fonctionnement des écosystèmes

Figure 100 – Déterminants du niveau de service en lien avec la biodiversité

Aspects de la biodiversité qui renforcent le service Aspects de la biodiversité qui réduisent le service

o Capacités épuratoires des milieux humides permettant de disposer d’une eau de meilleure qualité

o Couvert végétal sur les berges permettant de limiter la turbidité de l’eau lors d’épisodes pluvieux

o Présence d’espèces emblématiques o Qualité paysagère

o Compétition et prédation entre espèces réduisant la diversité des espèces observables

o Prolifération d’algues et de plantes aquatiques o Présence d’espèces animales génératrices de

nuisances (piqures, morsures, etc.)

Les caractéristiques morpho-dynamiques des cours d’eau, la qualité de l’eau et les qualités paysagères sont des éléments déterminants pour l’expression du tourisme fluvial. En ce sens, l’existence même de ce service est corrélée à d’autres services écosystémiques, notamment la régulation de la qualité de l’eau ou la régulation du débit d’étiage. Des synergies positives peuvent ainsi exister.

À l’inverse, les activités de tourisme fluvial peuvent être entravées par la prolifération d’une végétation empêchant la bonne circulation des embarcations. Les usagers peuvent, quant à eux pâtir de la présence d’espèces génératrices de nuisances directes (piqûres, morsures, etc.) dans les écosystèmes considérés.

Liens avec les pratiques de gestion

Figure 101 – Déterminants du niveau de service en lien avec les pratiques de gestion

Pratiques de gestion qui renforcent le service Pratiques de gestion qui réduisent le service

o Lâchers d’eau

o Aménagements des milieux (construction de ports et voies d’accès)

o Mise en place d’instances de concertation et de planification, de schémas directeurs

o Mauvaise régulation des débits

o Introduction d’espèces exotiques envahissantes o Pollution des milieux humides par les activités

anthropiques à l’origine d’une dégradation de la qualité de l’eau et de phénomènes d’eutrophisation

Si l’expression du service de tourisme fluvial peut être renforcée par diverses pratiques de gestion quantitative de la ressource (lâchers d’eau) et d’aménagements (artificialisation du milieu afin de permettre l’accueil des touristes au bord de l’eau via la construction de ports et de voies d’accès), celles-ci peuvent avoir des répercutions directes sur le milieu. La forte saisonnalité des activités de tourisme fluvial est, par ailleurs, source de pressions environnementales sur des espaces limités et vulnérables sur le plan écologique. Enfin, l’entretien des embarcations (utilisation de peinture, détergents, approvisionnement en carburants) et les mouillages peuvent également être à l’origine de rejets de macro-déchets et de dégradation de la qualité des eaux.

Evaluation monétaire du service

Comme pour l’ensemble des activités de loisirs liées à l’eau, l’approche via les prix de marché se révèle être la plus robuste pour l’évaluation monétaire.

Recherche d’un chiffrage national du service

Les données issues des études pilotées par VNF sur le tourisme fluvial permettent d’obtenir de premières estimations de la valeur du service associé pour les composantes suivantes :

• Paquebots fluviaux : 368 millions d’euros pour l’année 2013 ; • Péniches-hôtels : 77 millions d’euros pour 2013 ;

Ces trois chiffrages prennent en compte les dépenses consenties pour se rendre sur le lieu d’embarquement, pour l’embarquement en lui-même, ainsi que celles durant le séjour à bord. Les impacts économiques indirects liés aux pré-séjours ou aux post-séjours n’ont pas été repris.

Il n’est pas possible en revanche d’établir d’évaluation pour la composante « bateaux- promenades » de l’usage tourisme fluvial compte-tenu de l’absence de données économiques chiffrées.

Fiche récapitulative

Présentation du service Fonctions écologiques

Qualité de l’eau Débit des cours d’eau Qualité des paysages

Service

Tourisme fluvial

Avantage

Bien-être tiré de la pratique du tourisme fluvial

Caractérisation du service

Pratiques anthropiques permettant l’expression du service

Mise en place d’un réseau fluvial (usage « tourisme fluvial »)

Aspects économiques liés au service

Le développement des pratiques de tourisme fluvial a donné lieu à la naissance d’activités commerciales dédiées (organisation de croisières, locations de bateaux, etc.).

Déterminants du niveau du service Déterminants en lien avec la biodiversité

Capacités épuratoires des milieux humides permettant de disposer d’une eau de meilleure qualité

Couvert végétal sur les berges permettant de limiter la turbidité de l’eau lors d’épisodes pluvieux

Présence d’espèces emblématiques Qualité paysagère

Compétition et prédation entre espèces réduisant la diversité des espèces observables

Prolifération d’algues et de plantes aquatiques Présence d’espèces animales génératrices de nuisances (piqures, morsures, etc.)

Déterminants en lien avec les pratiques de gestion

Lâchers d’eau

Aménagements des milieux (construction de ports et voies d’accès)

Mise en place d’instances de concertation et de planification, de schémas directeurs

Mauvaise régulation des débits

Introduction d’espèces exotiques envahissantes Pollution des milieux humides par les activités

anthropiques à l’origine d’une dégradation de la qualité de l’eau et de phénomènes d’eutrophisation

Evaluation monétaire du service

Paquebots fluviaux : 368 millions d’euros2013 (Méthode des prix de marché)

Péniches-hôtels : 77 millions d’euros2013 (Méthode des prix de marché)

Locations de bateaux : 75 millions d’euros2011 (Méthode des prix de marché)

Limite : Pas de données chiffrées pour l’usage « bateaux-promenades » Orientation des futurs travaux à conduire pour l’évaluation monétaire

Analyser la disponibilité des données chiffrées caractérisant la composante « bateaux-promenades » du tourisme fluvial. En l’absence d’éléments, conduire une étude spécifique.

CHASSE DE LOISIR