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NOMBRE D’ESPECES MENACEES VIVANT DANS LES MILIEUX HUMIDES

(d’après les données des listes rouges nationales de l’UICN)

Définition de l’indicateur

Cet indicateur présente le nombre d’espèces menacées vivant dans les milieux humides de France métropolitaine.

Les espèces menacées sont référencées dans les listes rouges nationales de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Chaque espèce est classée en fonction de 5 critères qui déterminent la catégorie à laquelle elle appartient : le risque d’extinction, la taille de la population, le taux de déclin, la taille de son aire de répartition géographique et son degré de fragmentation.

Un seuil quantitatif est fixé pour chacun de ces critères et permet de classer les espèces dans différentes catégories selon le degré de menace pesant sur elle et le risque de disparition, en fonction des données disponibles : En danger critique d’extinction (CR), En danger (EN), Vulnérable (VU), Quasi-menacée (NT), Préoccupation mineure (LC). Lorsque qu’il n’y a pas assez de données pour déterminer le degré de menace, l’espèce est classée dans la catégorie Données insuffisantes (DD).

Origine et description des données sources

Les données sont issues de la Liste rouge des espèces menacées en France réalisée par le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle. Cette liste est établie conformément aux critères internationaux de l’UICN et repose sur la contribution d’un important réseau d’experts et associe les établissements et associations disposant d’une expertise et de données fiables sur le statut de conservation des espèces considérées. En effet, cette liste rouge nationale mobilise l’expertise des spécialistes de la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN France et des scientifiques du MNHN mais également de nombreuses organisations telles que la Ligue pour la protection des oiseaux, la Société herpétologique de France, la Société française pour l’étude et la protection des mammifères, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, etc.

Pour les données sur les mammifères, les reptiles et les oiseaux nicheurs, les espèces ont été comptabilisées dès lors qu’un de leur trait d’histoire de vie (alimentation, reproduction, zone de repos) est lié à un ou plusieurs milieux humides. Concernant les poissons d’eau douce et les amphibiens, la totalité des espèces présentes sur la liste rouge nationale a été comptabilisée, ces espèces étant, par définition, liées aux milieux humides.

Concernant les départements ultramarins, des données sur les oiseaux de la Réunion, de Mayotte et de la Polynésie française existent et ont été relevées afin de mettre en lumière la biodiversité parfois endémique de ces territoires.

Encadré 7 – La liste rouge des libellules de France métropolitaine

Au bord des cours d’eau et des étangs, dans les mares et les tourbières, onze espèces de libellules sont aujourd’hui menacées de disparition en France sur les 89 espèces présentes sur le territoire métropolitain. Treize autres se révèlent quasi menacées, ce qui signifie que le nombre de libellules menacées pourrait doubler à l’avenir si rien n’était entrepris pour préserver les zones humides dont elles dépendent. Mené dans le cadre de la Liste rouge nationale, cet état des lieux a été réalisé par le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle, en partenariat avec l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) et la Société française d’Odonatologie (SfO).

Résultats

Plus d’un tiers des espèces présentes en France métropolitaine vit dans les milieux humides

En se basant sur les groupes taxonomiques des mammifères, des oiseaux nicheurs, des amphibiens, des reptiles et des poissons d’eau douce, sur un total de 526 espèces répertoriées, 202 peuvent être associées aux milieux humides, ce qui représente approximativement 38 % des espèces de ces différents groupes taxonomiques présentes en France (cf. Figure 42).

Figure 42 - Part d’espèces de France métropolitaine inféodées aux milieux humides (adapté des listes rouges nationales de l’UICN)

Près de 45 % des espèces menacées de France métropolitaine vivent dans les milieux humides

Dans ces mêmes groupes taxonomiques, sur un total de 117 espèces menacées en France métropolitaine, 52 sont inféodées aux milieux humides, ce qui signifie qu’environ 44 % d’espèces menacées vivent dans les milieux humides (cf. Figure 43).

Figure 43 - Part d’espèces menacées de France métropolitaine inféodées aux milieux humides (adapté des listes rouges nationales de l’UICN)

Les milieux humides de France métropolitaine abritent 8 espèces en danger critique d’extinction, 14 espèces en danger et 30 espèces vulnérables

Figure 44 - Nombre d’espèces menacées inféodées aux milieux humides selon leur taxon et leur classement dans la liste rouge nationale (adapté des listes rouges nationales de l’UICN)

⇒ Pour les mammifères, 11 espèces sont menacées de disparition en France dont 2 sont inféodées aux milieux humides. Ainsi, le vison d’Europe est considéré comme étant en danger et le murin de Cappaccini comme vulnérable.

⇒ La liste rouge des espèces de poissons d’eau douce montre que sur 65 espèces recensées, 15 sont menacées dont 4 en danger critique d’extinction (anguille européenne, apron du Rhône, chabot du Lez et esturgeon européen), 2 en danger (loche d’étangs et truite à grosse tâches) et 9 vulnérables.

⇒ 1 espèce de reptile et 8 espèces d’amphibiens inféodées aux milieux humides sont menacées sur un total de 17 espèces menacées en France. Pour les reptiles, l’émyde lépreuse est classée comme vulnérable. 3 espèces d’amphibiens sont en danger (la grenouille des champs, la grenouille des Pyrénées et le pélobate brun) et 5 sont vulnérables (le calotriton des Pyrénées, le pélobate cultripède, la rainette ibérique, la salamandre noire et le sonneur à ventre jaune).

⇒ Parmi les 74 espèces d’oiseaux nicheurs menacées de disparition, 26 sont des oiseaux d’eau. Au sein de celles-ci, 4 sont en danger critique d’extinction (eider à duvet, grue cendrée, marouette de Baillon et marouette poussin), 8 sont en danger (bécassine des marais, flamant rose, râle des genêts, etc.) et 14 sont vulnérables (balbuzard pêcheur, butor étoilé, oie cendrée, etc.).

Certaines espèces menacées et inféodées aux milieux humides bénéficient d’un plan national d’action visant à assurer leur bon état de conservation et à faciliter l’intégration de leur protection dans les politiques sectorielles.

⇒ Pour les mammifères, la loutre d’Europe, les chiroptères de France métropolitaine, le desman des Pyrénées et le vison d’Europe bénéficient d’un plan national d’action, ce qui représente 4 plans nationaux d’action sur les 8 existants pour les mammifères au total.

⇒ Pour les oiseaux, 3 espèces sont concernées par un plan national d’action : le butor étoilé, le balbuzard pêcheur et le râle des genêts.

⇒ L’esturgeon européen est le seul poisson d’eau douce à bénéficier de ce type de plan.

⇒ 1 espèce de reptile et 3 espèces d’amphibiens sont également concernées : l’émyde lépreuse, le crapaud vert, le pélobate brun et le sonneur à ventre jaune.

D’autres espèces des milieux humides telles que l’anguille et le saumon bénéficient de plan de protection avec respectivement un plan national pour la gestion de l’anguille et un plan français de préservation du saumon.

Concernant les départements ultramarins de la Réunion, de Mayotte et de la Polynésie française, on y trouve 23 espèces d’oiseaux associés aux milieux humides dont 11 sont classées sur la liste rouge nationale de l’UICN. Le crabier blanc et le héron strié sont deux espèces en danger critique d’extinction, la grande aigrette et le héron Humblot sont classés en danger et 7 espèces sont classées vulnérables telles que le canard à sourcils, le grèbe castagneux ou encore le courlis d’Alaska.

EVOLUTION DES EFFECTIFS D’ANATIDES ET FOULQUES HIVERNANT EN