Le tourisme durable en Côte d’Ivoire

Le Tardi (2003) affirme que l’écotourisme est vu comme une solution miracle capable de concilier le développement économique, la protection de l’environnement et le bien-être des communautés. L'écotourisme est défini comme « un voyage responsable dans des zones naturelles préservant l'environnement et améliorant le bien-être de la population locale ».

(TIES173_{, 1990). Il a pour but de faire voyager autrement en respectant l’environnement et les}

populations locales. Pour faire face aux exigences de l’offre touristique mondiale actuelle, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’une charte pour le tourisme durable, déclinée en 19 articles, celle- ci s’appuie sur la Charte Mondiale du Tourisme Durable et le Code Mondial de l’éthique du tourisme. « La charte ivoirienne du tourisme durable stipule que le développement tourisme doit reposer sur des critères de durabilité ; supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales174_{». C’est dans ce contexte que plusieurs projets de coopération entre les}

communautés rurales et l’état ont vu le jour comme pour citer comme exemple la société Jovago (un grand acteur du tourisme africain), pour adopter une stratégie de développement durable qui associe les élus et les populations villageoises. Des agents sont en cours de formation, selon le Ministère du tourisme ivoirien « Autant d’efforts qui permettent au pays d’accueillir aujourd’hui plusieurs ONG internationales de protection de l’environnement telles que la Wild Chimpanzé Fundation à travers laquelle sera ouvert dans les mois à venir un circuit éco-touristique dans le Parc de Taï ». Pour aller plus loin dans ses actions de développement durables, un projet « Sublime Côte d’Ivoire » a vu le jour le 3 juillet 2017, signé entre la Côte d’Ivoire et le groupe Marocain Diana Holding, il vise à faire d’Abidjan une smart city, et de la Côte d’Ivoire une destination du smart tourism.

Voyons à présent comment les femmes ivoiriennes peuvent assurer des activités génératrices de revenus économiques et viables, sur de long terme en offrant leur savoir-faire pour exploiter de façon optimum les ressources de l’environnement à travers le tourisme durable.

3.3.3.1 La place de la femme ivoirienne dans l’agrotourisme

Comme évoqué dans le chapitre1, la Côte d’Ivoire est un pays dont l’économie est basée en partie sur l’agriculture. Les femmes détiennent plus de 75% du secteur vivrier. Nous trouvons que les impliquer dans le processus de développement du tourisme durable ivoirien, pourrait favoriser leur autonomisation par des activités génératrices de revenus. La femme ivoirienne a une fonction sociale très importante dans la société. En Afrique, notamment en Côte d’Ivoire, ce sont les femmes qui accueillent les visiteurs, elles sont capables de créer des maisons d’hôtes où elles peuvent accueillir des touristes durant des jours. « La place de la femme dans le développement de l'Afrique ne doit plus être un sujet de discussion. La femme est meilleure dans tout ce qu'elle fait et les chiffres de le démontre. Les entreprises dirigées par les femmes

173 _{The International Ecotourism Society} 174 _{http://echosmedias.ci/?p=articles&id=77}

ont très souvent un CA réalisés supérieurs à ceux dirigé par les hommes175 _{». Citons les}

propos de Khady SY SAVANE lors d’un échange que nous avons eu avec elle, « Je pense que la femme africaine est un atout majeur et incontournable pour le développement économique de l'Afrique. Elles n'ont pas peur d'entreprendre, elles sont dynamiques et débordent d'ingéniosité. Le manque de moyen n'est pas un frein, même si ça reste difficile pour elles. Concilier vie familiale et vie professionnelle reste difficile. Cependant je rencontre de plus en plus de femmes qui lancent leurs activités avec leurs époux ».

Les femmes peuvent associer le tourisme dans leurs activités agricoles par exemple, faire visiter leurs plantations de café, cacao ou des cultures vivrières, ou encore faire participer les touristes à la transformation de certaines graines en huiles comme la noix de karité.

3.3.3.2Du tourisme de masse au tourisme participatif

Les touristes rejettent de plus en plus le tourisme de masse, de par sa nature passive et peu attractive. Ils sont désormais à la recherche d’expérience personnelle et intense de visite, dans laquelle ils sont impliqués et peuvent montrer, partager avec leurs proches. Selon Laurent QUEIGE176 _{« Le touriste devient plus en plus exigeant. Il demande aujourd’hui de pouvoir} prendre part à sa propre visite lui-même, en tant qu’acteur, avec si possible la possibilité d’échanger avec des interlocuteurs locaux : habitants, artistes, artisans, commerçants, étudiants, etc., bref avec tous ceux qui façonnent la ville d’aujourd’hui, par opposition à ceux qui l’ont façonné hier, avec lesquels on ne peut plus interagir ». C’est ainsi qu’est né le tourisme participatif depuis une quinzaine d’années, mise en avant par des Greeters. Des habitants qui accueillent bénévolement des visiteurs avec passion, en partageant avec eux leurs modes de vie, mettant en avant leur quotidien et leur environnement. Ce sont les new yorkais qui sont à l’initiative de ce mouvement, mais c’est en France que le mouvement des Greeters a pris de l’ampleur et a évolué. Pour appuyer nos propos, citons l’article de Laurent QUEIGE « C’est en France où il trouve aujourd’hui l’écho le plus fort puisque notre pays compte le plus grand nombre de Greeters au monde ». Nous assistons à une montée en puissance du tourisme participatif dans le monde aujourd’hui. Le touriste créatif est en quête d’expériences qui ne se résument pas à un simple savoir-faire. Les expériences recherchées peuvent correspondre à une quête de connaissances complémentaires, qui vont au-delà du simple divertissement, mais aussi d’un enrichissement personnel.

175 _{Yann Cédric LOHORE : panel 2018 L'impact des femmes dans les Infrastructure/.LinkedIn.com} 176_{http://www.etourisme.info/tourisme-creatif-tendance-durable-opportunites-saisir/}