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PARTIE 3 : PROPOSITIONS ÉDITORIALES ET MANAGÉRIALES

3.2 PRECONISATIONS

3.2.1 La femme ivoirienne : une actrice économique en devenir ?

L’Etat de Côte d’Ivoire a ratifié depuis 1995, un ensemble de dispositions et conventions Internationales relatives à l’élimination des discriminations à l’égard des femmes. Après de nombreuses années, le constat est toujours accablant : les conditions de la femme restent inchangées et se dégradent, car elles vivent sous le seuil de pauvreté. Plusieurs facteurs culturels, politiques et socio-économiques expliquent ces inégalités :

3.2.1.1 Sur le plan sanitaire

Elles représentent 60% de la main d’œuvre agricole, 20% dans le secteur public et seulement 10% dans le secteur privé. Elles travaillent pour la plupart dans le secteur informel, à hauteur de 52%. Les Ivoiriennes ont des difficultés pour accéder à l’emploi, à l’éducation et à la formation professionnelle. Cela ne fait qu’accentuer leur marginalisation et les rend plus vulnérables par rapport aux hommes. « Dès le départ, on apprend à la femme à être soumise. En effet, lorsque l’on constate les disparités de genre dans les taux de scolarisation du primaire, les petites filles apparaissent déjà désavantagées par rapport aux garçons dans l’accès à l’éducation. Cette légitimation implicite de ces rapports de force peut être source de conflits entre les hommes et les femmes et favoriser l’absence de dialogue ».

3.2.1.2 Sur le plan professionnel

Elles représentent 60% de la main d’œuvre agricole, 20% dans le secteur public et seulement 10% dans le secteur privé147. Elles travaillent pour la plupart dans le secteur informel, à hauteur

de 52%. Les Ivoiriennes ont des difficultés pour accéder à l’emploi, à l’éducation et à la formation professionnelle. « Enfin, à diplôme égal, elles ne perçoivent toujours pas les mêmes rémunérations que leurs collègues hommes. L’inégalité salariale entre homme et femme demeure très importante. Selon une étude de l’observatoire mondial des inégalités, au niveau mondial, les femmes gagneraient en moyenne un salaire inférieur de 25% à celui des hommes. En Côte d’Ivoire, le revenu moyen de la femme ivoirienne est de 59% inférieur à celui de l’homme148 ». Cela ne fait qu’accentuer leur marginalisation et les rend plus vulnérables par

rapport aux hommes. « Dès le départ, on apprend à la femme à être soumise. En effet, lorsque l’on constate les disparités de genre dans les taux de scolarisation du primaire, les petites filles apparaissent déjà désavantagées par rapport aux garçons dans l’accès à l’éducation. Cette légitimation implicite de ces rapports de force peut être source de conflits entre les hommes et les femmes et favoriser l’absence de dialogue ». Par ailleurs, comme partout dans le monde, les femmes ne perçoivent pas la même rémunération que leurs collègues masculins.

147 Ministère des affaires sociales ivoiriennes

3.2.1.3 Sur le plan socio-économique

La parité entre hommes et femmes n’existe pas en Côte d’Ivoire. Plusieurs jeunes filles ivoiriennes quittent l’école très tôt pour le mariage. Selon une étude de l’UNESCO, « 71% des analphabètes en Côte d’Ivoire sont des femmes »,ainsi elles ont beaucoup plus de mal termes d’accès à l’emploi. La plupart des femmes analphabètes vivent dans le milieu rural et disposent de peu de terres pour cultiver. Selon la tradition de certains peuples ivoiriens, la femme n’a pas le droit d’hériter et d’avoir une propriété foncière, c’est le système patriarcal qui prévaut. En 2012, le Parlement ivoirien a voté une série de lois visant à réduire les inégalités dans les couples. Ces lois autorisent la femme mariée ivoirienne à bénéficier d’une réduction d’impôts sur le revenu et à être associée à toutes les décisions prises dans la gestion du foyer. La femme de ce fait devient Chef de famille au même titre que l’homme. Mais plusieurs guides religieux et chefs coutumiers ont contesté et dénoncé la décision du gouvernement. Les raisons de ces contestations évoquées selon eux : « en Afrique aucune tradition n’accepterait que la femme soit l’égale de l’homme, surtout pas dans la gestion du foyer ». Selon le Ministère ivoirien des affaires sociales.

3.2.1.4 Sur le plan politique

La Côte d’Ivoire manque d’une réelle volonté politique pour donner à la femme le statut « d’égal de l’homme ». Elles sont très peu nombreuses dans le gouvernement et à l’Assemblée Nationale. A ce jour, on compte dans le gouvernement 9 femmes sur 35 Ministres, et seulement 6 Députées sur les 252 qui siègent à l’Assemblée Nationale. Cette quasi absence des femmes ivoiriennes dans l’appareil politique constitue un véritable frein pour leur évolution et entraîne une absence de voix féminines pour défendre leurs droits et leurs intérêts. Ce pouvoir absolu que détient l’homme sur la femme crée parfois des rapports de force et de grands conflits. Certaines familles n’hésitent pas à pratiquer le lévirat qui permet à la famille du défunt de garder la veuve ou encore de pratiquer la polygamie qui est socialement acceptée, bien que non reconnue dans le code civil ivoirien. Certaines femmes, surtout issue du milieu rural, acceptent la polygamie. Selon elles, cette forme de mariage à plusieurs leur permet de partager les tâches domestiques et les travaux champêtres. Elles n’y voient aucun inconvénient. « Il ne faut d'ailleurs pas juger la polygamie uniquement comme une violence faite à la femme : elle conserve toujours un pouvoir d'arbitrage, sur le choix et l'acceptation de ses coépouses, sur la gestion en commun de la famille élargie. Et la possibilité de retourner dans son village ou au sein de sa famille, lorsqu'elle estime que sa situation n'est pas

satisfaisante. Sans parler des nombreux cas de sociétés matrilinéaires, voire matrilocales, où la femme conserve un pouvoir essentiel149».

Tous ces éléments constituent un obstacle au développement et à l’épanouissement des femmes ivoiriennes. Pour faire face à ces discriminations et injustices sociales, les femmes ivoiriennes ont adopté différents moyens de communication et d’expression qui passent par le « pagne ».