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PARTIE 3 : PROPOSITIONS ÉDITORIALES ET MANAGÉRIALES

3.3 L’ENJEU ACTUEL DU TOURISME MONDIAL : LE TOURISME DURABLE

3.3.2 Pourquoi pratiquer le tourisme durable en côte d’ivoire ?

Lors de la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, connue sous le nom de Sommet de Rio, qui a eu lieu au Brésil entre le 5 juin et le 30 juin 1992 et qui a réuni 110 chefs d’États et 178 pays, il a été voté la “Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement”. Ce texte fondateur définit 27 principes et précise la notion de développement durable161. Cette conférence a notamment été l'occasion d'adopter un

programme d'action pour le XXIe siècle, appelé Action 21 (Agenda 21 en anglais)162 et a été

le point de départ de la prise de conscience de la nécessité d’un développement durable, et du rôle que doit y jouer le secteur touristique.

Les effets du tourisme de masse en question

Questionner concrètement les effets du tourisme sur les territoires et des destinations (sur leur écosystème, sur leur géographie, sur leur identité culturelle et sociale, sur leur économie…) Interroger les pratiques et usages des touristes et leurs incidences sur les équilibres locaux et planétaires.

Pollutions physiques : Érosion des côtes, destruction des récifs de corail, bétonnage des côtes, dégradation des écosystèmes, risque d’épuisement des ressources…

Pollutions relationnelles : comportement d’occupant, irrespect des espaces publics, asservissement des populations locales, perte des références, instrumentalisation de l’autre, tourisme sexuel

Pollutions culturelles et éthiques : irrespect des mœurs et des rites locaux, Irrespect des rythmes et des croyances…

La question des transports, au cœur des débats sur le tourisme de demain. La pratique d’un tourisme durable ou responsable passe par une remise en question du temps que l’on s’accorde. « Aussi prendre le temps de s’organiser et de profiter pleinement de bonnes

vacances, pourquoi ne pas rendre au temps libre la place qu’il mérite163

En revanche, toutes les personnes qui cherchent une alternative au tourisme de masse, ne souhaitent pas pour autant s’engager dans le tourisme durable qui exige énormément de sacrifices aussi bien pour les acteurs du tourisme que pour les populations locales. Il n’empêche que chaque année des milliers de voyageurs font du tourisme un outil de protection de l’environnement et du patrimoine, mais aussi un levier de développement, dans les régions pauvres qui en ont besoin164. Selon une étude TNS Sofres réalisée en mars 2008, le concept

de tourisme responsable serait déjà connu par 59% des Français. Un chiffre en forte progression, puisqu’il a gagné 32 points en seulement un an. Cette même étude annonce que

161 http://www.un.org/french/events/rio92/rio-fp.htm

162https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_des_Nations_unies_sur_l%27environnement_et_le_d%C3%A9veloppement 163 Lionel Astruc Ecotourisme Voyages écologique et équitables éd Glénart

seules 2% des personnes interrogées disent avoir effectué ce type de voyage165. Si les

professionnels du tourisme et les pouvoirs publics de certains pays ne communiquent pas aux populations sur les effets néfastes du tourisme de masse sur la planète, il n’y aura pas de réelle prise de conscience à ce sujet. Certaines populations ignorent qu’elles peuvent participer au développement durable de leurs territoires en respectant leur environnement, leurs coutumes et en améliorant leurs conditions de vie (réduction de la pauvreté).

La Côte d’Ivoire s’est engagée dans le développement durable et la protection de l’environnement. C’est ainsi qu’en juin 2011, elle s’est engagée dans le mécanisme international de Réduction des Émissions de gaz à effet de serre issues de la Déforestation et de la Dégradation des forêts (REDD+) pour contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique et pour restaurer sa couverture forestière.

3.3.2.1 Les réseaux d’aires protégées et remarquables ivoiriens

Sur l’ensemble du territoire ivoirien, qui couvre un large échantillonnage des différents écosystèmes. Ce réseau est composé de huit parcs nationaux d’une superficie totale de 1 732 100 hectares, et de six réserves naturelles, d’une superficie de 339 630 ha. Il héberge près de 90 % des espèces de mammifères et oiseaux connues dans la région (dont plusieurs endémiques). Cet ensemble, couvrant 6,5 % du territoire ivoirien, le place au premier rang des pays africains francophones en termes de superficies protégées166. Trois sont inscrites sur la

liste des Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO (Parcs nationaux de la Comoé, le Parc de Taï et la Réserve Intégrale des Monts Nimba), les deux premières appartenant également au réseau des Réserves de la Biosphère du Programme MAB (Man and Biosphère) de l’UNESCO. Deux aires protégées sont sur la liste du Ramsar (les Parcs nationaux d’Azagny et des Îles Ehotilés). La Côte d’Ivoire a entrepris d’élargir le réseau d’aires protégées avec la création de Réserves Naturelles Volontaires et d’Aires Marines Protégées (Mécanisme climatique REDD+). Des négociations sont en cours avec les partenaires techniques et financiers dont la FAO pour d’une part, consolider les acquis en matière d’aires protégées et d’autre part, réussir le processus de leur élargissement.167

165 Idem

166 Source Ministère de l’agriculture de Côte d’Ivoire

3.3.2.2L’agriculture

La Côte d’Ivoire, appelée aussi le grenier de l’Afrique de l’Ouest, a son économie basée essentiellement sur l’agriculture. Ce secteur a contribué à la formation du PIB à hauteur de 28% en 2016 et représente 48% des recettes d’exportation168. Les deux tiers de la population active (68%) travaillent dans les secteurs agricoles et agro-industriels. En 2015, la production agricole a atteint 6 069 375 tonnes de cultures de rente et 17 267 596 tonnes de produits vivriers. Ces performances ont permis à la Côte d’Ivoire d’occuper le premier rang sur le plan mondial et africain le rang dans certaines cultures.

La majeure partie de la production ivoirienne est exportée dans la sous-région ouest africaine, surtout dans les pays limitrophes. Le plus grand pays forestier de l’Afrique de l’ouest francophone, la Côte d’Ivoire possède une vaste diversité écologique (forêt semi-décidue, forêt de montagnes, savane arbustive et arborée). Forte d’une expérience en matière de gestion forestière, avec la création de l’école forestière du Banco en 1946 la Société de Développement des forêts (SODEFOR), détient une forte expérience dans l’aménagement forestier et le reboisement (dont s’inspire bons nombres de pays africains) avec une superficie de 340.000 hectares de plantations. Pour la promotion du reboisement, la Côte d’Ivoire dispose de deux centres de bouturage des essences forestières et de deux centres de conservation des graines. Le pays dispose de 243 forêts classées, 8 parcs nationaux, 6 réserves et six sites RAMSAR169. Elle fait également partie des trois pays choisis par l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT) pour la mise en œuvre de son projet régional sur le « Développement du commerce des bois tropicaux et produits dérivés de leur valorisation industrielle dans un cadre intra Africain »170. Elle alimente l’Afrique du nord et la

sous-région en produits bois, car elle dispose du plus grand tissu industriel de bois de l’Afrique de l’ouest.

La Côte d’Ivoire également dotée d’un important dispositif de financement de la recherche et du conseil agricole dont la plupart des pays africains viennent s’inspirer. Il s’agit du Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA) que la Banque Mondiale a décidé de diffuser auprès des pays bénéficiaires du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAO/WAAPP).171

La Côte d’Ivoire possède également des ressources halieutiques et animales, en effet, le pays dispose d’immenses potentialités hydrauliques, climatiques, humaines et physiques favorables pour le développement de la pêche, de la pisciculture et de l’élevage qui sont sous- exploités.

168 Source Ministerère de l’agriculture de Côte d’Ivoire 169 Source Ministère de l’Agriculture Ivoirienne 170 Source Ministère des Eaux et Forêt de Côte d’Ivoire 171 Source Ministère de l’agriculture Ivoirienne

Suite à notre présentation des différentes modalités du tourisme durable, celle qui apparaît la mieux adaptée pour la Côte d’Ivoire est l’agrotourisme.

3.3.2.3 L’agrotourisme

L’agrotourisme est une forme de tourisme durable dans les milieux agricoles. Il se pratique de plusieurs façons : hébergement en chambre d’hôtes, visite de la propriété, dégustation des produits du terroir. Son but est de faciliter la rencontre avec le producteur et pérenniser leur activité en leur permettant de se diversifier.

Comme dans tous les domaines, il y a des avantages et des inconvénients à l’agrotourisme.

3.3.2.4Un frein à l’agrotourisme ivoirien : le travail des enfants

Comme dans la plupart des pays sous-développés, la Côte d’Ivoire est confrontée à un problème majeur : celui des enfants travaillant dans les champs de café-cacao.

La traite des enfants dans les exploitations agricoles est un véritable fléau national. Certaines familles n’hésitent pas à déscolariser leurs enfants, afin que ces derniers les aident dans leurs plantations notamment dans la culture du cacao. Selon le Bureau international du travail (BIT), environ 1,5 million d’enfants de 5 à 7 ans sont impliqués dans les activités économiques en Côte d’Ivoire, dont plus de 5.000 dans les plantations de cacao, une culture dont le pays est le premier producteur mondial.172 Ces pratiques ont été plusieurs fois dénoncées par des

organisations internationales et nationales. Au vu de l’ampleur des dégâts, les autorités ivoiriennes ont décidé d’adopter de nouvelles lois afin de redonner le sourire à ses enfants en instaurant leur dignité et leurs droits. L’école a été rendue obligatoire entre 6 et 16 ans. De même, l’Etat a mis en place un comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants, qui vient renforcer le comité interministériel de lutte contre la traite des enfants qui existait auparavant.