La gastronomie

La gastronomie reflète l’identité d’un pays ou d’un territoire, elle fait partie intégrante du patrimoine culturel d’un pays. « Ainsi, la façon de manger que ce soit assis sur une chaise, avec une fourchette et un couteau, des baguettes ou encore ses mains est le miroir de l’identité culturelle d’une société. Par l’étude de la cuisine d’un pays, la situation géographique,

démographique, économique et même sociale apparaît clairement42_{». La Côte d’Ivoire est l’un des rares pays au}

monde où pousse et se développe la quasi-totalité des plantes. Cette disposition naturelle, lui offre, une très large variété alimentaire à consommer et lui vaut l’appellation de “Grenier de l’Afrique’’. Avec une agriculture durable éthique de qualité, les ivoiriens n’utilisent presque pas de pesticides dans leurs plantations. Le secteur agricole a contribué à la formation du PIB à hauteur de 28% en 2016 et représente 48% des recettes d’exportation. Elle occupe à ce titre la première place mondiale dans plusieurs cultures notamment celle du cacao et du café pendant de nombreuse années.

Nous ne parlons pas de gastronomie en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, car selon le Chef Benoît Nicolas 43 _{« longtemps la gastronomie est restée inaccessible, luxueuse et} onéreuse. Elle passe bien sûr toujours par la connaissance des bases de la cuisine et de la grande cuisine française ». La gastronomie n’est pas aussi développée en Afrique qu’en Occident. En France par exemple, c’est une véritable institution. Depuis 201044 _la gastronomie française est inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO et la France est le premier producteur agricole de l’Europe et la première destination touristique au monde en partie grâce à sa gastronomie. En 2009-2010, la restauration a été́ le premier secteur économique en termes de création d’emplois, en France, avec 30.000 postes créés45_.

En Côte d’Ivoire, on parle plutôt de mets ivoiriens que de gastronomie. Pour les Ivoiriens, la notion de la gastronomie renvoie au luxe. Les mets sont souvent servis dans des récipients tels que les canaris en terre cuite, ou dans des calebasses. Une femme ivoirienne commence à cuisiner à partir de de 7 ou 8 ans, c’est la coutume. Cependant, nous constatons que la gastronomie occupe une place de plus en plus importante en Côte d’Ivoire avec l’organisation de plusieurs événements annuels tels que le Festival National des Mets Ivoiriens (FESNAMI) créé en novembre 2012 qui a un but économique, culturel mais aussi social. Ce festival intègre les grandes institutions humanitaires (la Fédération de la Croix Rouge, le Croissant Rouge etc.…) avec pour objectif de servir plus de 1000 repas aux enfants démunis. Cet événement qui tient à magnifier l’art culinaire ivoirien fait de plus en plus d’adeptes.

42 _{http://tpe-gastronomie-stjoseph.e-monsite.com}

43 _{Chef Benoît Nicolas : Meilleur Ouvrier de France cuisine-gastronomie 2015}

44 _{Source : http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/le-repas-gastronomique-des-francais-00437} 45 _{www.larestaurationenmouvement.fr.}

Song of David, 2014 ©Aïda Muluneh]

De même, le festival d'alloco d’Abidjan, créé en décembre 2014, est le plus grand festival de gastronomie culturelle d’Abidjan. C’est une plateforme car c’est un levier marketing autour d’échange et du partage, réunissant toutes la chaîne de valeur (les producteurs, les exportateurs, les distributeurs, les transformateurs, les restaurateurs et les consommateurs) du secteur vivrier de la banane plantain ivoirienne. Ce festival suscite beaucoup d’engouement, car il met en valeur les innovations culinaires essentiellement à base de banane plantain. Comme indiqué en amont, ce mémoire est aussi une invitation au voyage, nous avons trouvé intéressant de vous faire découvrir quelques spécialités ivoiriennes qui font la réputation de la cuisine de Côte d’Ivoire. La culture alimentaire ivoirienne est basée essentiellement autour des repas conviviaux, et communs on mange avec la cuillère ou les doigts. On cuisine en quantité suffisante au cas où il y aurait des visiteurs inattendus. Chacun doit manger à sa faim. Selon leurs moyens, les familles consomment entre un et trois repas quotidiens autour d’un plat unique mais en très grande quantité. Les plats en sauce sont très présents dans la cuisine ivoirienne et les accompagnements sont à base de féculents (manioc, riz), légumes (aubergines, gombos), céréales (maïs, mil), des épices et des matières grasses (huile de palme)

La gastronomie est une façon de découvrir la Côte d’Ivoire. En effet, elle occupe une place importante chez les Ivoiriens, qui prennent leurs repas à l’extérieur. La nourriture se trouve à tous les coins de rue. La Côte d’Ivoire peut s’appuyer sur la gastronomie pour améliorer son offre touristique. Ci-dessous nous vous proposons quelques spécialités ivoiriennes.

Quelques spécialités ivoiriennes

- Le Foutou : le plat national à base de banane plantain ou d’igname. Ce sont des boules compactes accompagnées de sauces servies avec du poisson, de la viande ou de la volaille.

- Attiéké : couscous de manioc fermenté, séché vanné et cuit à la vapeur par des femmes regroupées en coopérative. C’est le plat identitaire de la Côte d’Ivoire. Il est souvent agrémenté de poisson ou de viande accompagné de sauce pimentée.

- L'Alloco : bananes plantains coupées en tranches et frites dans de l'huile. Elles sont dégustées en général dans les Allocodromes (restaurants gargotes).

- Le Kedjenou : poulet, poisson ou agouti en sauce à la tomate. Il est cuisiné dans des canaris en terre cuite et couvert par des feuilles de bananiers à feu doux.

- L'Agouti (ou ragondin) : un des plats préférés des Ivoiriens. Sa chair fait penser à celle du lapin.

- Le Tôh : préparation à base de farine de maïs ou de manioc, il se présente sous forme de petites boulettes. C’est une polenta à l’ivoirienne.

- Le Placali est une variante du tôh à base de manioc avec beaucoup plus d’amidon, d’où son élasticité.

- Le Riz-sauce : le riz blanc accompagné de sauce arachide (cacahuètes), de racines, de verdure ou de graines de palme.

- Les grillades font parties intégrantes des mets ivoiriens avec des langoustes, crevettes, poissons ou viandes, qui sont braisés au feu de bois accompagnés d’épices, et qui se mangent avec des crudités, de la salade ou des féculents.