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Me´thodes d’approche et d’e´tudes

En 1999, une campagne de diagnostic re´alise´e sous la conduite de F. Ferdouel (Association pour les fouilles arche´ologiques nationales) a permis de mettre au jour le premier secteur d’occupation me´solithique qui sera appele´, par la suite, secteur 1 (fig. 17). Un des sondages avait re´ve´le´ une industrie lithique abon- dante, dont les donne´es stylistiques et technologiques diffe´raient de celles du Ne´olithique et du Pale´olithique fre´quemment identifie´s dans le secteur. Par ailleurs, la pre´sence d’un de´bitage lamellaire abondant, de deux armatures microlithiques et d’un microburin permettait d’envisager un cadre de fre´quenta- tion me´solithique.

Bien que cette premie`re campagne de diagnostic ait permis de cerner l’extension de l’occupation au sein de l’emprise mise a` disposition, la collecte d’informa- tions comple´mentaires paraissait une ne´cessite´ afin de mieux caracte´riser les donne´es arche´ologiques et d’e´valuer les possibilite´s d’informations en lien avec diffe´rentes proble´matiques (Se´ara 2000a). Ce constat est a` l’origine de la mise en place la meˆme anne´e d’une e´valuation comple´mentaire qui, par l’e´tude d’une

surface restreinte de 25 m2 (parcelle ZA 67), devait permettre de pre´ciser le

cadre stratigraphique, le degre´ de structuration spatiale, les donne´es industriel- les, l’insertion chronologique et culturelle, ainsi que les types d’analyses pouvant contribuer a` l’e´tablissement d’un cadre chronostratigraphique de´taille´.

De plus, la me´thode d’intervention avait e´te´ de´finie en partie par le fait que le niveau arche´ologique semblait avoir conserve´ en majorite´ son inte´grite´ spatiale, comme l’indiquait la pre´sence de zones marque´es par la rube´faction du se´di- ment, associe´es a` de petites concentrations de vestiges inte´grant de nombreuses esquilles de silex.

Ce travail, apparente´ a` une fouille sans en posse´der le statut, a e´te´ re´alise´ pendant cinq jours a` deux personnes. Toutefois, les contraintes de temps n’ont pas permis de re´aliser le tamisage des se´diments, ce qui a pu eˆtre en partie compense´ par la pratique d’une fouille fine.

En fait, il ne s’agissait la` que de la premie`re e´tape d’une se´rie de campagnes d’investigations extreˆmement rapproche´es dans le temps, conse´quence d’un de´faut de ve´ritable programmation des investigations arche´ologiques et particu- lie`rement dommageable sur des secteurs aussi sensibles.

Tout cela a abouti a` la succession de quatre ope´rations supple´mentaires, tre`s rapproche´es dans le temps et re´alise´es juste avant les phases d’exploitation industrielle (Se´ara 2001a et b). Ce manque d’anticipation est venu amplifier le caracte`re d’urgence de l’une des phases d’intervention, obligeant a` confier l’ope´-

ration a un ge´omorphologue seul et annihilant toute marge de manœuvre dans l’e´ventuelle ne´gociation d’une ope´ration de fouilles.

Cette conjoncture peu favorable explique que l’option de la mise en re´serve syste´matique des secteurs d’occupations se soit impose´e avec, en fait, la consti- tution d’une zone de stockage de plusieurs milliers de me`tres cubes de de´blais a` l’emplacement du secteur principal d’occupation. Comme la probabilite´ de fouille paraissait quasi nulle, les me´thodes mises en œuvre ont e´te´ oriente´es de manie`re a` collecter des donne´es suffisantes afin de documenter les occupations, ce qui nous permet aujourd’hui de disposer d’informations soulignant le carac- te`re remarquable des occupations de Pont-Sur-Yonne sur bien des plans. En juillet 2000, une campagne de diagnostic dirige´e par C. Chausse´e, ge´omor- phologue a` l’Inrap, a e´te´ re´alise´e au niveau des parcelles ZA 68, 71 et 72, soit une surface de plus de 2 ha. Cette ope´ration a le´gitimement privile´gie´ la dimen- sion stratigraphique en essayant d’atteindre syste´matiquement la grave. Les

ZA 73 ZA 68 ZA 67 ZA 64 67300 66 42 00 67200 6740 0 67300 66 450 0 66 44 00 66 43 00 66 41 00 58,55 58,85 58,40 58,50 58,75 58,55 58,85 58,50 58,30 58 58,40 intervention 1999 intervention juillet 2000 intervention octobre 2000 intervention juin 2001 paléochenal 1 ZA 71 ZA 72

Fig. 17 : Plan ge´ne´ral des emprises et diffe´renciation des diffe´rentes phases d’intervention.

principaux re´sultats ont abouti a` la collecte d’informations sur le pale´ochenal 2 et a` la mise au jour de vestiges me´solithiques constituant le secteur 2 (Se´ara 2001a). En fait, les orientations me´thodologiques choisies ici se sont traduites par des sondages tre`s laˆches qui n’ont pu eˆtre implante´s de manie`re e´gale sur l’ensemble de la zone concerne´e, en particulier dans sa partie nord-ouest.

A` la suite des re´sultats de cette campagne de diagnostic et a` l’enclenchement

quasi imme´diat des travaux d’exploitation de la carrie`re sur cette emprise, il a e´te´ de´cide´ de mettre en place une nouvelle phase d’ope´ration visant la re´alisation de sondages comple´mentaires dans le but de cerner l’extension de l’occupation du secteur 2, de fouiller les quelques structures protohistoriques mises au jour et de suivre les travaux de de´capage pre´alables a` l’exploitation de la grave (Se´ara 2001a) (fig. 18). Toutefois, le caracte`re limite´ de l’occupation du secteur 2, confirme´ en particulier graˆce a` la re´alisation d’un de´capage sur une surface de

360 m2, et le fait que ce secteur allait eˆtre tre`s rapidement touche´ par l’exploi-

ZA 73

ZA 68

ZA 67

ZA 64

67300

tracé supposé des paléochenaux paléochenal 1

paléochenal 2

secteur à dominante limono- sableuse (limites théoriques) butte de gravier (limites restituées)

niveau mésolithique supposé niveau mésolithique attesté fenêtre d'évaluation 664200 67200 67400 67300 664500 664400 664300 664100 SECTEUR 2 SECTEUR 3 SECTEUR 1

Fig. 18 : Pont-sur-Yonne Les Basses Veuves, plan ge´ne´ral des emprises et localisation des secteurs d’occupation.

tation de la carrie`re ont motive´ la fouille exhaustive de cet ensemble dans le respect des moyens initialement pre´vus, a` savoir deux personnes pour une dure´e ge´ne´rale d’ope´ration qui ne pouvait exce´der un mois. Aussi la fouille a-t-elle

porte´ sur une surface de 40 m2.

En raison de l’enchaıˆnement tre`s rapide des phases d’exploitation, une cin- quie`me phase d’intervention a e´te´ mise en place en octobre 2000 sur la parcelle ZA 73 d’une surface d’environ 2,5 ha (fig. 18). Paralle`lement a` ces investigations, nous avions en charge le suivi du de´capage industriel pratique´ sur les parcelles ZA 68, 71 et 72, sonde´es en juillet 2000, ainsi que la de´limita- tion pre´cise du secteur 1 par la re´alisation de sondages comple´mentaires. Le de´capage dit industriel consistait en fait en l’excavation pleine masse d’une bonne partie des limons.

Or les sondages re´alise´s au niveau de la parcelle 73 n’ont pas permis d’identifier de nouvelles occupations, malgre´ la confirmation d’un cadre stratigraphique similaire. En revanche, graˆce au suivi du de´capage sur les parcelles voisines, un troisie`me secteur d’occupation a e´te´ reconnu dans la partie de l’emprise non sonde´e en juillet 2000. L’occupation de ce secteur se trouvait donc en grande

partie de´cape´e, ce qui a permis d’en estimer l’extension a` environ 200 m2. Afin

d’appre´cier sa composition arche´ologique, une feneˆtre d’une dizaine de me`tres carre´s a e´te´ fouille´e tre`s rapidement. Ce secteur e´galement mis en re´serve a fait l’objet d’une exploitation pe´riphe´rique, ce qui a` un moment donne´ en a fait un ve´ritable ıˆlot, actuellement inte´gre´ dans la masse gigantesque des se´diments lie´s a` la remise en e´tat de la carrie`re et par conse´quent inexploitable sur un plan