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Histoire se´dimentaire a` partir de la confrontation des donne´es stratigraphiques des secteurs 1 et

La synthe`se de ces donne´es permet de proposer une tentative de reconstitution des grandes lignes de l’histoire se´dimentaire de cette portion de la plaine graˆce aux points d’observations stratigraphiques de´crits pre´ce´demment, mais e´gale- ment a` la localisation et au trace´ des pale´ochenaux (fig. 24).

=Secteur 1

Le remblaiement de la plaine alluviale a connu au moins deux pe´riodes de stabilisation relative, caracte´rise´es par la mise en place de deux sols. Le dernier niveau de sol pourrait eˆtre attribue´ a` l’e´poque historique, comme l’atteste la mise au jour d’un couteau en fer. Le plus ancien comprend des e´le´ments ce´ra- miques ne´olithiques et protohistoriques qui permettent de caler sa constitution durant l’Atlantique. Ce sol n’est repre´sente´ qu’a` proximite´ du cours actuel de l’Yonne. Entre le secteur principal d’occupation me´solithique et l’amorce du pale´ochenal, il se dilate tre`s fortement pour atteindre plus de 0,5 m avec une teneur en matie`re organique tre`s e´leve´e, caracte`re qui e´voque un niveau de de´cantation en relation probable avec la zone de´prime´e marquant l’amorce du pale´ochenal 1. La proximite´ de ce dernier se traduit ici par la ge´ome´trie parti- culie`re de certaines unite´s se´dimentaires du secteur 1.

=Secteur 2

Le pale´ochenal 2, en lien avec le secteur 2, ne donne pas la meˆme traduction stratigraphique que le secteur 1. Cela pourrait s’expliquer par un profil du chenal diffe´rent ou par un e´loignement plus important entre occupations et secteur de´prime´ du chenal. En effet, ce dernier se trouve a` une cinquantaine de me`tres au nord-est du secteur 2, comme l’ont montre´ les sondages profonds descendus jusqu’au niveau des sables et graviers. Aucun horizon de « de´canta- tion », a` l’instar du secteur 1, n’a e´te´ reconnu, ce qui pourrait indiquer le mode de fonctionnement diffe´rent de ce chenal. Les sables et les graviers apparaissent

ZA 73 ZA 68 ZA 67 ZA 64 SECTEUR 1 SECTEUR 2 SECTEUR 3 Paléochenal 2 Paléochenal 1 Ens. 1 Ens. 2 Ens. 3 Ens. 4

Ens. 5 niveau d'occupation du Mésolithique ancien C14: Lyon-1732 (OxA)

9255 ± 50 BP 8626 à 8293 cal. BC

Fig. 23 : Pont-sur-Yonne Les Basses Veuves, secteur 2 : donne´es stratigraphiques.

a` ce niveau du site entre 3,5 et 4 m et sont surmonte´s par des argiles massives bariole´es, le´ge`rement grises, qui deviennent franchement organiques a` la base. Les donne´es des sondages montrent une tre`s forte incision du toit des graviers, estime´e ici a` une centaine de me`tres de large.

=Donne´es chronologiques

L’attribution chronologique de ces unite´s se´dimentaires s’appuie sur les artefacts mis au jour, mais e´galement sur une se´rie de datations radiocarbone. Ces data- tions, au nombre de trois, ont toutes e´te´ re´alise´es a` partir de charbons de bois. Deux proviennent du secteur 1 et donnent les re´sultats suivants : 8385 + 50 BP, soit 7570 a` 7334 cal BC (Lyon 1731 OxA) pour le niveau supe´rieur ; 8700 + 55 BP, soit 7956 a` 7595 cal BC (Lyon 2060 OxA) pour le niveau infe´rieur (Se´ara 2001b). Elles appartiennent respectivement a` la seconde et a` la

60 m NGF 59 m NGF 58 m NGF 57 m NGF 56 m NGF ENS 4 ENS 3 ENS 2 SECTEUR 2 (555 m de l'Yonne) SECTEUR 3 (480 m de l'Yonne) SECTEUR 1 (370 m de l'Yonne) e d ect o de o e Terre arable Limon brun clair Paléosol

Argiles beiges avec concrétions carbonatées Argiles bariolées Argiles grises Limons sableux Sable Gravier Correspondance des ensembles stratigraphiques Mésolithique moyen Mésolithique moyen Mésolithique moyen Mésolithique ancien ENS 1 ENS 2 ENS 3 ENS 4 ENS 5 ENS 6 ENS 7 ENS 8 ENS 1 ENS 5 ENS 1 ENS 2 ENS 3 ENS 4 ENS 5 ENS 6 ENS 8 ZA 73 ZA 68 ZA 67 ZA 64 SECTEUR 1 SECTEUR 2 SECTEUR 3 Paléochenal 2 Paléochenal 1

Fig. 24 : Pont-sur-Yonne Les Basses Veuves : confrontation des donne´es stratigraphiques des secteurs 1, 2 et 3.

premie`re moitie´ du Bore´al, ce qui permet d’associer a` cette chronozone une partie de l’ensemble 6 du secteur 1. Quant a` la troisie`me datation, elle provient du secteur 2 et se rattache a` la seconde moitie´ du Pre´bore´al, avec un aˆge de 9255 + 50 BP soit 8626 a` 8293 cal BC (Lyon 1732 OxA). Une partie de l’en- semble 5 de la stratigraphie du secteur 2 peut donc eˆtre attribue´e au Pre´bore´al.

=Synthe`se

Pour les raisons que nous avons e´voque´es plus haut, le cadre chronostrati- graphique du site de Pont-sur-Yonne souffre d’un de´faut de caracte´risation pousse´e, ce qui ne l’empeˆche pas de constituer une re´fe´rence re´gionale de pre- mier plan pour les pe´riodes holoce`nes, et plus spe´cifiquement pour le Pre´bore´al et le Bore´al. Par ailleurs, la diachronie des occupations s’accompagne ici d’une lecture stratigraphique claire, de´finissant ainsi un cadre d’e´tude ide´al. Ce dernier permet de supposer une excellente qualite´ des informations que l’on peut espe´rer obtenir a` partir de donne´es arche´ologiques re´colte´es dans un tel contexte, a` l’image des sites de Ruffey-sur-Seille et de Choisey par exemple. En outre, ce cadre ne re´ve`le pas l’existence de phe´nome`nes destructurants majeurs, tels que des phe´nome`nes d’e´rosion, tout au plus un impact de la bioturbation, ici d’ampleur apparemment limite´e. Les conditions de se´dimentation ont donc assure´ la fossilisation rapide des niveaux arche´ologiques, d’ou` un enregistre- ment stratigraphique et une conservation des vestiges de bonne qualite´, en de´pit de la disparition d’une tre`s grande partie des restes de faune.