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Les tentions majorité /minorité(s)

Dans le document Les populismes en Bulgarie (Page 133-147)

Première partie : Les racines des populismes

Section 2 Les tentions majorité /minorité(s)

Les populismes se manifestent aussi dans un contexte de tensions identitaires à l`intérieur de la nation. La nation bulgare est construite selon un principe ethnique ; cette nature de la communauté nationale s’avère importante pour la construction des identités secondaires à l’intérieur de la nation ; elle est structurelle au niveau des représentations, car « dans la conscience de masse la

nation bulgare est conçue en tant que nous - les Bulgares ethniques »296. Cette

vision à propos des limites de la communauté nationale soulève plusieurs questions à propos des interférences majorité/minorité (s) avec les minorités ethniques historiques, notamment les minorités turque, rom et juive (peu nombreuse).

L’introduction du libéralisme politique sous le postcommunisme a permis l’expression d’identités collectives qui étaient étouffées sous le communisme ; coïncidant avec une politisation des identités (surtout la minorité turque/musulmane), ces phénomènes sont à l’origine de tensions intercommunautaires significatives. Les trois minorités principales alimentent différement les aspects xénophobes des populismes, en fonction des types de divergence(s) qui les séparent de la majorité: ethnique, raciale, religieuse, socio- économique, sexuelle, leur statut de minorité dominante ou dominée par rapport à

295 Ibid.

296 Entretien avec Mihail Ivanov, spécialiste des questions des minorités en Bulgarie, effectué le

la majorité et la puissance relative des représentations concernant la minorité en question au sein de la majorité.

Ces tensions à la fois historiques et dynamiques constituent une banque d’imaginaires pour les leaders politiques, utilisées notamment pour la constitution des différentes facettes de la constitution du peuple en tant que peuple-ethnos qui est à l’origine des populismes ethniques.

On présentera d`abord le comportement envers les Turcs (§1), avant d`aborder les tensions entre la majorité bulgare et la minorité des Roms (§2), et des Juifs (§3).

§1 Les Turcs – ennemi historique perçu comme minorité dominante

Les musulmans constituent la minorité la plus nombreuse : d`après le recensement de 2011, le nombre des Turcs s’élève à 588 318297 , c’est-à-dire à

8,8% de la population ; quant au nombre de musulmans, il est de 577 139298. Cette

minorité est distincte de la majorité selon des critères aussi bien religieux qu’ethniques et/ ou linguistiques pour un certain nombre de ses membres; de plus il s’agit d’une minorité autrefois dominante, faisant l`objet de représentations négatives partagées par la majorité de la population (I). Cette minorité a fait également l’objet d’une politisation après la chute du communisme à travers la constitution d’un parti politique de type « ethnique », le Mouvement des droits et des libertés (le DPS) (II). L`hostilité vis-à-vis des musulmans va jusqu’à une solidarité avec l’islamophobie internationale (III).

I Les Turcs – un ennemi historique

La minorité turque représente une minorité à part dans la conscience collective en raison de sa domination historique sur la nation bulgare et la constitution de l’identité nationale bulgare contre islam/Turcs : à la différence des autres minorités présentes sur le territoire bulgare elle est perçue comme une

297 Source : Recensement de la population et des logements de 2011, disponible sur :

http://censusresults.nsi.bg/Census/Reports/2/2/R7.aspx, consulté le le 20 octobre 2013

menace potentielle pour l’intégralité territoriale et l’identité bulgare. Historiquement, l’émancipation de la Bulgarie en tant qu’Etat-National résulte de la conquête de son Indépendance à l’égard de l’Empire Ottoman; actuellement, les membres de cette minorité occupent des territoires plus au moins compacts au Sud de la Bulgarie (Kardzhali et Haskovo) et à Nord-Est (Silistra, Shoumen, Razgrad, Targovishte) sur le territoire national bulgare et leur « mère-patrie » avoisine la Bulgarie; de plus, la perception d`une menace est renforcée par la constitution d`enclaves dans lesquelles ils sont majoritaires (notamment dans la ville de Kardzali) ; en dépit de cela, il n’y a pas de revendications séparatistes officiellement formulées de la part de cette minorité, car le DPS ne revendique pas ouvertement une indépendance culturelle ou politique.

La communauté musulmane en Bulgarie n’est pas homogène ; les marqueurs de divergence tels que la langue et l’ethnicité sont à l’origine de la constitution de sous-identités: les musulmans, ethniquement turcs et turcophones, ne représentent pas la totalité de la population musulmane ; sont également présents des musulmans d’ethnicité bulgare (les pomaks) aussi bien que des musulmans d’ethnicité turque qui pourtant sont bulgarophones ; il y a également des représentants de la communauté religieuse musulmane au sein des Bulgares d’ethnicité rom. En dépit de cela, islam, langue et ethnicité turque continuent à être dans une large mesure confondus.

II Le poids politique de la minorité turque

La minorité musulmane est la seule minorité faisant l’objet d’une politisation de son identité à travers un parti politique, le Mouvement des droits et des libertés (le DPS) qui défend principalement ses intérêts; l’image de ce parti s’est discréditée au fil de la transition post-communiste en raison de son caractère ethnique ainsi que de ses pratiques corrompues et opportunistes.

Le parti politique DPS s’est constitué en tant qu`héritier des organisations primaires des Bulgares musulmans apparues à la veille de la chute du communisme, en réaction contre les tentatives d’homogénéisation identitaire initiées par le Régime communiste depuis le milieu des années 1970 : le « Processus de

régénération nationale » avait pour objectif une bulgarisation forcée à travers une abolition des marqueurs identitaires (essentiellement les noms) et une évolution du sentiment d’appartenance nationale de cette population.

Au lieu d’abolir les clivages, ce processus a suscité un durcissement des identités et le renforcement du sentiment de menace collective en contribuant à renforcer les spécificités de cette minorité. Il a provoqué un rejet massif de la part des membres de la minorité et une réaction défensive: l’organisation d’attentats terroristes en 1984 et 1985 par des groupements clandestins. En essayant de trouver une solution à la situation difficile à gérer, l’Etat-parti a eu recours à l’ouverture de la frontière avec la Turquie en 1989 et l’émigration forcée de 350 000 personnes vers la Turquie connue sous le nom emblématique de la « grande excursion ».

La pression ainsi exercée par l’Etat a été à l’origine d’une structuration interne de la minorité convaincue qu’une forme institutionnelle était nécessaire pour défendre ses droits après la chute du régime communiste. En janvier 1990, le parti Mouvement des droits et des libertés (DPS) se constitue notamment en réaction à la violation des libertés personnelles et collectives de la minorité musulmane : Il a assuré la représentation politique de la communauté tout en étant à l’origine d’un processus de politisation des identités en Bulgarie qui a eu un impact sur les manifestations populistes.

Pourtant, le DPS n’est pas un parti ethnique : l’existence des partis sur une base ethnique, raciale et religieuse est interdite par la Constitution de 1991 (art. 11, al. 4) et la Cour Constitutionnelle a confirmé la constitutionnalité du DPS par sa décision n° 4 du 21 avril 1992. Toutefois, le DPS est parvenu à s’imposer au fil de la transition postcommuniste en tant que « voix » unique et légitime de la minorité musulmane avec un électorat presque fermé. Ce caractère unanime de la représentation des musulmans contraste avec la représentation politique de la majorité caractérisée par une concurrence interne entre différents partis; ce qui fait qu’elle est envisagée comme une force destructrice en raison de son « étrangeté » présumée au sein du système des partis.

Idéologiquement le DPS ne s’inscrit ni à gauche ni a droite. Il utilise deux registres de discours distincts : l’un destiné à l’espace public ; l`autre utilisé dans son interaction avec les représentants de la minorité musulmane. D’un côté, le parti cherche à construire une identité libérale en se présentant comme un parti du centre : cette identité l’aide à étouffer les effets négatifs de son étiquetage en tant que parti turc /ethnique ; au début des années 1990, cette identification a trouvé sa source dans la défense des droits fondamentaux des minorités violés sous le communisme. Parallèlement, ce parti construit un discours à usage interne qui sert à sa communication avec les membres de la minorité musulmane : il est basé sur une réactivation et instrumentalisation permanente du souvenir de la « campagne de bulgarisation forcée » que les membres de cette communauté avaient subie sous le communisme et qui reste dans la mémoire collective de la communauté.

Le DPS est perçu en tant que menace pour la majorité bulgare. La raison de cela réside dans le haut degré d’organisation de son électorat. Le parti mobilise aussi bien la communauté musulmane bulgare qu’un nombre significatif des Turcs d’origine bulgare vivant en Turquie (majoritairement issus de la vague d’émigration à la veille de la chute du communisme). Ce parti connaît une évolution ascendante de son audience électorale depuis sa fondation en 1990 : il obtient 368 928 voix aux élections législatives en 1990, 418 168 en 1991 ; 283 094 en 1994, 323 429 en 1997 ; entre 2001 et 2009, lorsqu’il fait notamment partie des coalitions gouvernementales, le DPS parvient même à doubler son score, alors qu`il oscille d’habitude autour de 300 000 voix, et atteint un résultat de 610 521 voix en 2009. Les « voix turques » font l’objet d’une stigmatisation régulière de la part des analystes de la vie politique bulgare et sont considérées comme le « cheval de Troie » de la Turquie en Bulgarie. L`opinion est particulièrement sensibilisée au sujet des votes des Turcs d’origine bulgare qui vivent en Turquie, mais participent aux consultations électorales en Bulgarie : possédant la double nationalité, ceux-ci utilisent leur droit de vote en venant en Bulgarie spécialement pour le jour du vote ou bien dans des sections de vote ouverts en Turquie ; ce sujet fait l’objet de discussions aussi bien en raison des infractions de la loi électorale à travers un double vote en Bulgarie et en Turquie constaté à plusieurs reprises. Cette pratique

fait l’objet de débats depuis le début de la transition postcommuniste dans l’espace public bulgare : tout en faisant partie effective de la société turque, ils influencent significativement la vie politique bulgare.

Le DPS est également associé à des affaires de corruption et à la construction de clientèles essentiellement ethniques : au niveau local, où il demeure bien implanté dans les communes peuplées par des représentants de la minorité musulmane ; au niveau national surtout après son accès au pouvoir central après 2001. Dans les communes musulmanes le parti est associé à la constitution de clientèles selon un critère ethnique servant à la distribution de ressources telles que des postes, contrats, appels d’offre, concessions; la majorité orthodoxe vivant dans les régions prioritairement peuplées de représentants de la majorité musulmane se trouve aussi discriminée. Parallèlement, au niveau national, le DPS a participé au processus de conversion du pouvoir politique en pouvoir économique qui s’est opéré au fil de la transition. Cette conversion s’est effectuée à travers l’implantation du parti dans les réseaux de l’ancienne Sûreté d’Etat dont son leader faisait lui- même partie. Comme l’indique Mihail Ivanov dans l’entretien effectué : « La

direction du DPS a recherché des positions stratégiques dans la vie politique du pays dès le stade initial de la transition. Le DPS était l’un des acteurs principaux dans la conversion des positions politiques en positions économiques. A l’époque, on considérait que l’acteur central dans ce processus serait le Parti socialiste bulgare. En effet, c’était le DPS. On ne se donnait pas compte du lien entre le DPS et l’implantation massive du Multugroup, dont les liens avec Ahmed Dogan étaient publiquement connus »299. Par conséquent, autour du DPS existent des cercles de

type oligarchique qui assurent la conversion et la reconversion de biens publics et privés à travers la distribution des postes clés, des concessions, des appels d’offre :

« Il y a un cercle de personnes aisées qui s’est construit autour du DPS, comme par exemple Kamen Kostadinov, Yordan Tzonev etc. Le leader du parti s’est même

299 Entretien avec Mihail Ivanov, spécialiste des questions des minorités en Bulgarie, effectué le

exprimé publiquement de la part des sujets économiques redoutables tels par exemple Michael Chorni »300.

Le DPS s’impose également en tant que parti opportuniste qui forme des coalitions avec des acteurs politiques de tous bords, ce qui accentue son image négative dans l’opinion. Assuré d’une présence permanente au sein du Parlement bulgare, il a appuyé à plusieurs reprises le gouvernement en fonction au fil de la transition : sa présence durant la deuxième décennie post-communiste s’est renforcée par l`obtention des portefeuilles au gouvernement ; le DPS a soutenu le Parti socialiste bulgare (BSP) (1994-1996), l'Union des forces démocratiques (SDS) (1996-2001) et entre 2001 et 2009 il faisait partie de la coalition gouvernementale avec le NDSV (2001-2005), le NDSV et le BSP (2005-2009), le BSP (2013-2014).

C’est notamment au cours de cette période, lorsqu’il a commencé à disposer de ses propres ministres au sein du gouvernement et que son leader Ahmed Dogan est devenu une figure incontournable dans la prise des décisions au sein des coalitions au pouvoir (DPS-NDSV 2001-2005 et BSP-DPS-NDSV 2005-2009) que le DPS est apparu à la fois comme le symbole d’un pouvoir qui échappe à un contrôle populaire réel et de la pénétration des Turcs au sein du pouvoir central. Le sentiment d’une « domination » du DPS au sein des deux coalitions est provoqué par son rôle d’acteur charnière, qui en dépit d`un poids électoral relativement mineur, est apparu comme l’unique partenaire possible pour la constitution d’une majorité en raison des clivages idéologiques entre le reste des acteurs constituant le système de partis. La perception de domination « turque » est renforcée par le poids du parti dans la prise de décision politique et son implantation dans la vie économique. Elle entre en résonance avec les tensions antiélitistes et anti – turques présentes : il est perçu comme exerçant une domination à la fois ethnique, politique et économique sur la majorité de la population orthodoxe.

Ce parti a été dirigé sans interruption jusqu’en 2013 par Ahmed Dogan qui est devenu lui-même un symbole, condensant plusieurs caractéristiques facilitant la diffusion du message populiste : d’origine turque, ancien collaborateur de

l’ancienne Sûreté d’Etat, c`est un homme politique habile qui sait agir dans les coulisses du pouvoir et un acteur bien implanté dans les milieux économiques ; il symbolise à la fois la menace « étrangère » et l`éloignement des élites politiques et économiques qui tirent les ficelles des processus en dehors de la portée populaire. En dépit du statut socio-économique modeste d’une grande partie de la communauté musulmane, on constate la confusion de l’image de leurs élites, de l’image de la communauté entière et des représentations historiques des Turcs sous l’Empire Ottoman.

En résumé, la construction de son propre parti politique et son rôle charnière dans le système des partis en Bulgarie a joué un rôle important dans la construction de l’image de la minorité musulmane après l’année 1989. Son statut de communauté dominée, privée de la liberté d’exprimer ses revendications identitaires sous la période communiste a évolué, ce qui a accru les tensions avec la majorité orthodoxe. La mutation essentielle a consisté dans le retour du sentiment que la minorité en question disposait d’un rôle dominant.

III L’islamophobie mondiale et la Bulgarie

Du fait des contacts historiques avec le monde islamique, l’opinion publique en Bulgarie est particulièrement sensible à un autre sujet largement utilisé par les acteurs populistes bien que ses effets ne sont pas observés directement en Bulgarie : la menace mondiale venant de l’immigration et du terrorisme islamique.

En dépit du faible niveau d’immigration sur le territoire bulgare, l` obsession mondiale de la menace islamique trouve également un terrain propice en Bulgarie. Pour Alexey Pamparov 301 , le mythe du fanatisme islamique est directement associé aux populations albanaises et arabes qui arrivent sur le territoire bulgare. Ces tensions sont renforcées par l`arrivée d`un nombre significatif de réfugiés syriens sur le territoire bulgare qui s`observe depuis l`année 2013 et alimente trois groupes de stéréotypes fanatiques/ personnes agressives/

301 Pamparov, A., op.cit, 2009.

301 Marushiakova, E., Popov, V., Muslim Minorities in Bulgaria, Berlin : Europäisches Migrationszentrum 2004, p. 43.

terroristes : d’après Pamparov, il s’agit d’un processus de stéréotypisation des images collectives de ces communautés sur la base de l’idée généralisante de l’islam ; une chaîne d’équivalence est établie entre islam, fanatisme et terrorisme.

La peur du monde islamique en Bulgarie explique l’opposition à la construction de mosquées et à l’action des fondations islamiques sur le territoire national. Selon la chercheuse bulgare spécialiste des minorités Elena Murishiakova en Bulgarie il existe au total 1044 mosquées ; la construction de nouvelles mosquées est annoncée par la presse généraliste avec une connotation négative et toujours associée à la montée de l’influence dangereuse de l’islam dans le pays. Le même ton alarmiste est utilisé à propos de l’action de fondations islamiques telles que La ligue islamique mondiale ou Les Frères Musulmans, présentée comme une menace pour l’identité nationale.

§2 Les Roms – d’une minorité dominée vers une minorité perçue comme dominante

Les Roms sont le deuxième groupe minoritaire en Bulgarie après les Turcs. Leur nombre s’élève à 325 343 personnes conformément au recensement de 2011, soit 4,9 % de la population302 . Ce groupe minoritaire diverge de la majorité

selon plusieurs critères : c’est la seule minorité séparée par une divergence présumée biologique vis-à-vis de la majorité ; une distance sociale, économique et culturelle est aussi présente.

Les Roms sont une minorité historiquement dominée par la majorité bulgare. Pourtant ce rapport est perçu comme en cours de renversement au fil de la période étudiée sur la base d’un certain nombre de critères : au sujet des droits et des devoirs politiques et sociaux; sur le plan démographique en raison d’un taux de croissance important qui nourrit des angoisses vis-à-vis d’une potentielle menace identitaire (I). Il s’agit également d’une minorité marginalisée et stigmatisée : les stéréotypes négatifs qui la concernent forment un terrain propice pour la

302 Source : Recensement de la population et des logements de 2011, disponible sur :

constitution des narrations explicatives variées de victimisation de la majorité bulgare par la minorité rom (II).

I Le renversement des droits et des devoirs

La divergence entre les droits et les devoirs de cette minorité est perçue comme menaçante au niveau social et politique. Au niveau social, prévaut la perception d’une séparation des rôles de contributeur (la majorité bulgare) et de bénéficiaire (la minorité rom) ; elle produit un ressentiment basé sur l’idée d’un « parasitisme » de cette minorité. Elle se traduit par des tensions au sein de l’opinion nourries par une médiatisation intense des abus dans l’utilisation de fonds publics, tels que les allocations familiales, de la prise en charge collective par des fonds publics des factures d’électricité et d’eau potable générées par les ghettos des Roms. Au niveau politique, il s’agit du sentiment d’un poids démesuré des Roms dans le corps électoral, résultant des pratiques largement répandues d’achat des votes des membres de la minorité. Elles provoquent une double réaction : contre le rôle démesuré de la minorité rom sur l’exercice de la souveraineté de la majorité bulgare; contre la domination des élites économiques sur la majorité bulgare à travers l’instrumentalisation de la minorité rom.

Certes, à la différence da la minorité turque, cette minorité est très faiblement représentée. Elle n’a pas constitué un parti politique stable : au début des années 1990 le parti Union démocratique « Roma » a vainement tenté d’unifier et de représenter politiquement cette minorité; d’autres partis roms sont parvenus à obtenir une visibilité comme « Euroroma », « Roma drum », « Roma-Pirin », « Drom ». Pourtant, les acteurs qui représentent les Roms sont instables et participent aux élections surtout comme membres de coalitions.

D’autres partis politiques représentent épisodiquement les Roms au sein du pouvoir central. Certains des membres de cette minorité sont partiellement

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