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Objet de recherche

Dans le document Les populismes en Bulgarie (Page 57-61)

Les raisons qui ont motivé la préparation d’une thèse sur les populismes en Bulgarie sont multiples. Au moins cinq peuvent être mises en avant : Premièrement, l’état des travaux sur les populismes en Bulgarie démontre que les études qui ont déjà été réalisés ont donné des indications analytiques initiales afin de combler

151 Deyanova, L., Le triomphe du style « Volen Siderov » ; « Triumphat na Volenshtinata », Cultura vol. 26, juillet, 2005, disponible sur :

http://www.kultura.bg/media/my_html/2376/volen.htm, consulté le 11/02/2013.

152 Voir : Ragaru, N., L’émergence d’un parti nationaliste radical en Bulgarie : Ataka ou le mal-

être du post-communisme, Critique internationale 2006, pp. 42-56.

153 Frison-Roche, F., Bulgarie : sociologie électorale d’Ataka, nouveau parti dans l’arène politique

bulgare, 2005, pp. http://www.colisee.org/article.php?id_article=1935, consulté le 11/ 02/ 2013.

154 Frison-Roche, F., Ataka : décryptage d’un radicalisme à la bulgare, Le Courrier des Balkans

l’insuffisance des recherches portant sur un phénomène qui se manifeste de plus en plus significativement sur la scène politique bulgare ; toutefois ces travaux ne proposent pas d’études détaillées rendant compte de l’évolution de ce phénomène sur le long terme. Deuxièmement, la revue des travaux déjà réalisée a également démontré l’insuffisance des études reposant sur une assise empirique significative : à quelques exceptions près, il s’agit plutôt de travaux théoriques qui donnent des exemples à travers l’observation générale du terrain bulgare sans pour autant recourir à une méthodologie précise et sans avoir eu la possibilité de traiter des corpus de données significatives, ce qui constituera notre objectif principal. Troisièmement, les travaux déjà réalisés se limitent à des articles de revues, forme qui ne permet pas de réaliser une étude aussi détaillée que celle qui pourrait être proposée dans le cadre d’une thèse. Quatrièmement, cette thèse reposera également sur la mobilisation des travaux théoriques publiés en langue française, anglaise et bulgare pour l’élaboration d’une analyse des manifestations populistes en Bulgarie. Cinquièmement, ce travail sera basé sur l’exploitation des sources disponibles uniquement en langue bulgare qui sera mise à disposition des lecteurs français.

En vue de construire notre objet de recherche il s’avère important de préciser cinq de ses dimensions principales : 1) Les formes de populismes que nous retenons ; 2) La période retenue ; 3) Les phénomènes concrets abordés ; 4) Les phénomènes proches et/ ou similaires écartés ; 5) Les questions centrales de recherche.

1) Les formes de populismes retenues :

Nous nous intéresserons à deux variantes du populisme : Au centre de la recherche sera placé « le populisme comme ressource discursive attachée à

certaines positions occupées par un leader ou un parti politique dans un système donné » 155. La recherche s’intéressera également, mais d’une manière plus

périphérique, au populisme en tant que « schème idéologique récurrent »156 qui

155 Surel, Y., L’union européenne face aux populismes, Les brefs de Notre Europe no. 27, 2011,

pp. 8, disponible sur: http://www.notre-europe.eu/011-2702-L-Union-europeenne-face-aux- populismes.html consulté le 19/11/12.

n’est pas explicitement rattaché à un acteur politique et peut être mobilisé par des acteurs politiques variés.

2) La période retenue :

La recherche portera sur la période postérieure à la chute du communisme, plus précisément depuis le premier succès électoral important d’un acteur que l’on peut qualifier de populiste : il s’agit de la période s’étalant sur vingt ans entre 1992 et 2013 ; c’est une période longue que nous allons aborder à travers un échantillonnage précis des sources.

Le début de cette période est marqué par le premier succès électoral important d’un acteur que l’on peut qualifier de populiste. Il s’agit de George Ganchev (leader du parti BBB) et son succès significatif aux premières élections présidentielles de Bulgarie en 1992 (16,78%). La fin de la période sera marquée par la fin du mandat du gouvernement de Boyko Borissov (leader du parti GERB et Premier-ministre bulgare 2009-2013). D’un point de vue chronologique, « au milieu » de ces deux figures se positionnent également l’apparition et l’évolution du parti présidé par l’ex roi bulgare Siméon de Saxe Cobourg-Gotha le NDSV, qui fait partie du Parlement bulgare entre 2001 et 2009 et le parti présidé par le journaliste Volen Sidérov, qui opère sa percée au sein du Parlement bulgare en 2005.

3) Les phénomènes concrets abordés :

Quatre acteurs peuvent être rangés dans la catégorie du « populisme en tant

que ressource discursive attachée à certaines positions occupées par un l eader ou un parti politique dans un système donné »157 : le BBB, le

NDSV, l’ATAKA et le GERB. Ces quatre acteurs forment deux types de partis : deux petits partis avec des scores qui oscillent entre 5 et 10% et dont les leaders arrivent à dépasser les 20 % aux élections présidentielles de 1996 et 2006 (le BBB, et l’ATAKA) ; deux partis dont les meilleurs scores oscillent autour des 40 % qui parviennent à accéder à la tête des gouvernements dès leur première participation

aux élections législatives (le NDSV et le GERB qui sont au pouvoir seuls ou en coalition entre 2001 et 2009 (le NDSV) et entre 2009 et 2013 (le GERB).

Les quatre cas retenus sont typiques d`évolutions électorales significatives. Le BBB et le NDSV sont présents au Parlement pendant deux législatures avant de perdre leur appui populaire et de disparaitre de la scène politique nationale. Le BBB fait partie du Parlement entre 1994 et 2001 en raison de ses résultat de 4,73% (1994), 5,27% (1997) et 0,38 % (2001)158; le NDSV est présent au Parlement entre

2001 et 2009 et subit une chute de son support électoral de 42,7% en 2001 à 3,2% en 2009. L’ATAKA a pu assurer son élection au Parlement à quatre reprises avec 8,14% des suffrages en 2005, 9,36 % en 2009, 7,4% en 2013 et 4,52% en 2014 ; le GERB à trois reprises : en 2009 avec 39,7%, en 2013 avec 30, 54%, et en 2014 avec 32,67%.

Concernant l’étude du populisme en tant que

« schème idéologique récurrent »159, qui n’est pas rattaché à un acteur politique

concret, nous allons proposer également certaines observations concernant l’ensemble des acteurs politiques tels que l’ex parti communiste reconverti en Parti socialiste bulgare (le BSP), ainsi que l’ancien front anti-communiste L’Union des forces démocratiques (le SDS) et les partis qui dérivent de sa scission tels que les Démocrates pour une Bulgarie forte (le DSB).

4) Les phénomènes proches et/ou similaires écartés :

La recherche sera focalisée sur des acteurs ayant dépassé seuls (et pas en coalition) la barre des 4% des suffrages pour obtenir une représentation au Parlement et ayant pu construire et stabiliser dans le temps un groupe parlementaire au sein du Parlement : pour cette raison des partis tels que le VMRO, le BNS et le RZS, n`occupent une place centrale dans notre recherche.

158 En 2001 le parti se présente sous le nom Le bloc de George Ganchev en résultat d’une scission 159 Surel, Y., op.cit., 2011, pp. 8, disponible sur: http://www.notre-europe.eu/011-2702-L-Union-

5) Questions centrales de recherche :

L’angle précis de notre étude sera guidé par les trois questions centrales de recherche suivantes : quelles sont les causes d’apparition du phénomène populiste sur le sol bulgare ? Comment se diffuse le discours populiste dans le champ partisan? Quelles structures partisanes se forment autour des acteurs populistes et quels effets sociaux produisent-elles ?

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