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Etat de l’art

Dans le document Les populismes en Bulgarie (Page 47-57)

Nous procéderons à une présentation des recherches consacrées aux populismes en Europe de l’Est (qu’elles s’intéressent ou non au cas bulgare) en privilégiant les études comparatistes qui traitent cet objet d’une manière générale; puis les travaux consacrés aux manifestations des populismes en Bulgarie.

Les études qui traitent de ce phénomène ont rapidement émergé après la chute du communisme. Elles ont été dominées par trois thématiques générales : le poids de la période communiste et pré-communiste ; le rapport à la démocratie qui vient de s’instaurer dans la région ; certains éléments de comparaison entre les manifestations populistes à l’Est et à l’Ouest de l’Europe.

L’un des premiers articles portant sur ce sujet est paru en 1991. Dans son travail intitulé « Les populismes d’Europe de l’Est »121, Joseph Krulic élabore un

classement des PECO à la base de « l’imprégnation populiste » des différents pays. Il établit des liens entre certains facteurs, tels que les spécificités de la construction stato-nationale et les différences confessionnelles de chaque pays, qui facilitent les manifestations populistes dans les différents contextes. Au cours de son étude des spécificités des pays des Balkans, il traite du cas bulgare. D’après lui, dans ce pays l’on observe la présence d’un mélange spécifique entre « néo-communisme et populisme », visible aussi bien à travers le poids spécifique du culte de la personnalité qu’à travers l’usage qui est fait du nationalisme.

121 Voir : Krulic, J., Les populismes d’Europe de l’Est, Le Débat vol. 1991/5 n° 67, 1991, pp. 75-

Ce même problème est également étudié par Michael Minkenberg122 dans

son article « The Radical Right in Postsocialist Central and Eastern Europe : Comparative Observations and Interpretations ». Il soutient l’hypothèse d’une relative faiblesse des partis populistes en Europe de l`Est dont les causes résideraient aussi bien dans l’intégration du discours de type nationaliste par plusieurs acteurs politiques que dans le fait que le fascisme a été historiquement discrédité.

Cas Mudde fait partie de ces auteurs qui travaillent systématiquement sur les manifestations populistes et extrémistes dans une perspective comparatiste à l’échelle mondiale. Il propose une analyse approfondie du phénomène en Europe de l’Ouest, en Europe de l’Est et sur le terrain américain.

Concernant ses recherches touchant au terrain est-européen, il convient de mentionner son travail publié en 2000 sous le titre « Extreme Right Parties in Eastern Europe » 123 : dans cette étude, il propose une catégorisation des partis

d’extrême droite populiste en Europe de l’Est selon le critère des racines idéologiques durant la période pré-communiste, communiste ou post-communiste. En 2000, il publie également une recherche consacrée aux différents types de populismes en Europe de l’Est intitulée « In the Name of the Peasantry, the Proletariat, and the People : Populisms in Eastern Europe »124. Dans ce travail,

Mudde analyse la région en ayant recours aux catégories de populisme agrarien, populisme économique et populisme politique : il parvient à la conclusion que le populisme agrarien est caractéristique de la région dans une optique historique (pour la période ayant précédé le communisme). A la différence de ce premier type, les populismes économique et politique trouvent un terrain favorable pendant

122 Voir: Minkenberg, M., The Radical Right in Postsocialist Central and Eastern Europe:

Comparative Observations and Interpretations, East European Politics and Societies vol. 16:2, 2002, pp. 335-362.

123 Voir : Mudde, C., Extreme Right Parties in Eastern Europe, Patterns of Prejudice vol. 34.1,

2000, pp. 5-27.

124 Mudde, C., In the Name of the Peasantry, the Proletariat, and the People: Populisms in Eastern

l’époque post-communiste ; pourtant ils se manifestent d’une manière que l’on peut qualifier de modérée.

Cas Mudde a par ailleurs dirigé l’ouvrage collectif intitulé Racist

Extremism in Central and Eastern Europe 125, publié en 2005, dans lequel un

chapitre est consacré à la Bulgarie (rédigé par Christo Ivanov et Margarita Ilieva). Ce texte traite des petits partis nationalistes qui s’inscrivent dans le système des partis en Bulgarie avant l’apparition d’ATAKA en 2005 (tels que le VMRO, BNS, Le cercle politique « Zora » etc.). A la base de cette étude comparative Cas Mudde a publié également un article intitulé : « Racist Extremism in Central and Eastern Europe »126, qui soutient l’hypothèse selon laquelle les différences entre l’extrême droite populiste en Europe de l’Est et en Europe de l’Ouest ne sont pas aussi structurelles que certaines études ont tendance à conclure.

Notons également l’existence d’une étude portant sur les raisons du succès de l’extrême-droite dans les pays post-communistes, publiée par Lenka Bustikova et Herbert Kitschelt sous le titre suivant : « The radical right in post-communist Europe. Comparative Perspectives on legacies and party competition. »127. Ce

travail consiste en une étude des liens entre l’héritage de l’ère communisme et de l’époque d’entre-deux-guerres du point de vue des traditions nationalistes et autoritaires et l’impact des inégalités sociales sur le développement du populisme dans les différents pays.

En 2005, Henri Deleersnijder tire la sonnette d’alarme à propos de la montée des populismes en Europe de l’Est : dans « La dérive populiste en Europe centrale et orientale » 128, il passe en revue les manifestations populistes en Europe

125 Mudde, C., Racist extremism in Central and Eastern Europe, Routledge, London New York,

2005.

126 Voir : Mudde, C., Racist Extremism in Central and Eastern Europe, East European Politics and Societies vol. 19, 2005, pp. 161-184.

127 Voir: Bustikova, L., Kitschelt, H., The radical right in post-communist Europe. Comparative

Perspectives on legacies and party competition, Communist and post-communist studies vol. v. 42, 2009, pp. 459-483.

128 Voir : Deleersnijder, H., La dérive populiste en Europe centrale et orientale. Hermès, 42.,

Centrale et dans les pays Baltes et souligne la nécessité d’un suivi attentif de ce phénomène, même si pour l’instant il n’attire pas un nombre d’électeurs inquiétant.

Un numéro spécial portant sur les populismes d’Europe de l’Est a été également publié par la revue « Problems of Post-Communism » en 2008129. Dans

ce numéro figure une analyse des origines et de l’impact des partis populistes dans cette zone dans une perspective comparatiste avec un exemple ne relevant pas de l’espace postcommuniste, mais se situant géographiquement en Europe Centrale – l’Autriche. Dans l’article consacré à la Bulgarie portant le titre « Left Wing, Right Wing, Everything : Xenophobia, Neo-totalitarianism, and Populist Politics in Bulgaria », Kristen Ghodsee analyse notamment l’évolution du discours d’ATAKA et son évolution de parti mobilisant essentiellement un discours d’extrême droite, xénophobe, antisémite et antiturc vers un discours d’extrême gauche, pro-russe et nostalgique par rapport aux bénéfices sociaux du communisme.

Petia Georgieva propose elle aussi une comparaison des partis de l’extrême droite populiste dans les PECO : dans son travail intitulé « La nation, la citoyenneté et l'Etat à travers l'interprétation des partis de la droite radicale populiste des pays d'Europe Centrale et Orientale »130, elle propose une comparaison entre les

manifestations du phénomène en Slovaquie, en Lituanie, en Pologne, en Hongrie et en Bulgarie, en insistant sur les mobilisations ethno-nationalistes qui se manifestent dans les pays étudiés aussi bien que sur la radicalisation de l`exclusion des minorités historiques. Céline Bayou131compare les manifestations populistes en

Pologne, en Hongrie, en République Tchèque, Slovaquie, Slovénie et Lettonie : d`après elle la présence des partis en question mérite d’être analysée, mais leur poids électoral peut être qualifié de relativement faible. Ivan Krastev est l’auteur d’articles tels que « The populist moment »132 et « Two cheers for populism »133

129 Voir: Problems of Post-Communism, vol. 55, no. 3, May/June 2008.

130 Voir: Gueorguieva, P., « La nation, la citoyenneté et l'Etat à travers les interprétations des partis de la droite radicale populiste des pays d'Europe centrale et orientale », 2011, in Rouet G.,

(dir.) Nation, culture et entreprises en Europe, Paris, l' Harmattan, pp. 49-66.

131 Voir : Bayou, C., Populisme et extrémisme en Europe centrale et balte, Le Courrier des pays de l’Est vol. n° 1054, 2006, pp. 27-43.

dans lesquels il avance l’hypothèse selon laquelle les manifestations populistes d’aujourd’hui doivent être analysées en tant que menace anti-libérale plutôt qu’ anti-démocratique.

D’autres études traitent conjointement les pays de cette zone et les pays ouest-européens, comme celle d’Erik Jones 134 qui traite conjointement des

exemples italien, hongrois, bulgare, roumain, autrichien afin de dégager les tendances communes pour l’ensemble du continent.

Après avoir présenté les travaux consacrés aux manifestations des populismes dans les PECO, nous présenterons les travaux consacrés aux populismes en Bulgarie. Le populisme fait partie des sujets les moins traités par la science politique bulgare. Cette conclusion découle de la recherche effectuée par Anna Krasteva consacrée à l’évolution de la science politique en Bulgarie après la chute du communisme et intitulée « La politologie dans le miroir politologique »135. D’après les résultats de sa recherche, le phénomène est traité par

3% des articles publiés dans la principale revue de science politique en Bulgarie, Politicheski izsledvania (Etudes politiques), entre 1991 et 2007. Le faible nombre d’articles consacrés à ce sujet s’explique par le fait que ces phénomènes populistes s’intensifient pendant la période 1998-2007, période qui coïncide avec une interruption de la parution de la revue pour presque une décennie.

Les articles qui datent des années 1990 ont plutôt un caractère de pronostic. L’un des premiers articles portant sur ce sujet paraît en 1994 : Il s’agit de la contribution d’Evelina Ivanova intitulée « Populisme et légitimité », qui traite des aspects théoriques du populisme tout en proposant un diagnostic que le contexte bulgare favorise le développement des manifestations de ce phénomène. Dans son article « Le populisme économique en Bulgarie », qui date de la même année, Kr. Stanchev croise les variables de la transition économique, des spécificités de la

133 Krastev, I., Two cheers for populism, PROSPECT – LONDON - PROSPECT PUBLISHING

LIMITED, vol. 142, 2008, pp. 42-47.

134 Jones, E., Populism in Europe, SAIS Review vol. 27:1, 2007, pp. 37-47.

135Voir : Krasteva, A., La politologie dans le miroir politologique, in Krasteva, A., Todorov,

culture politique égalitariste ainsi que les hésitations de l’opinion publique bulgare sur un nombre de sujets sensibles, afin de proposer aussi un diagnostic concernant le risque de succès de la rhétorique populiste sur le terrain bulgare.

Une nouvelle génération d’études date du milieu des années 2000 ; elles traitent notamment des manifestations du phénomène populiste qui datent de la même période. Dans son article intitulé « Types de partis populistes et l’avenir de la démocratie en Bulgarie »136Svetlozar Andreev propose une grille d’analyse qui

distingue procédures (type de leaders, type d’organisation des partis, idéologie) et processus (style de comportements politiques des acteurs, dynamique d’évolution). Andreev propose également une catégorisation des populismes bulgares en croisant deux axes de classification : le populisme en tant qu’« idéologie et style de comportement » ; le populisme comme « tactique », superposés à l’axe du populisme « comme protestation » et du populisme « comme démocratie ». Son étude a par ailleurs pour mérite de cerner les facteurs qui déterminent les manifestations populistes en Bulgarie dans une optique comparatiste avec les PECO.

Après avoir remis en question la valeur scientifique de ce concept Georgi Karasiméonov distingue dans son article « La notion du populisme a-t-elle une valeur scientifique ? »137 deux grandes étapes de l’évolution des populismes en

Bulgarie. La première « vague » populiste en Bulgarie de type « populisme anti- communiste » avait été incarnée par le principal front « anti-communiste » en Bulgarie, à savoir l’Union des forces démocratiques (le SDS). La deuxième « vague » qualifiée de populisme « post - transitionnel » se divise en deux phases : la première est catégorisée par l’auteur comme un populisme « économique et moral » qui est incarné par le Mouvement présidé par Siméon de Saxe Cobourg- Gotha – le NDSV ; la deuxième phase correspond au populisme qui se focalise sur

136 Andreev, S., Types de partis populistes et l’avenir de la démocratie en Bulgarie ; « Vidove

populistki partii i badeshteto na demokraciata v Bulgaria », Etudes Politiques vol. 4, 2007, pp. 3- 31.

137 Karasiméonov, G., La notion du populisme a-t-elle une valeur scientifique ?; « Ima li

les sujets de la corruption, du nationalisme et de la justice. Les exemples classés par Karasiméonov sous cette catégorie sont les cas du GERB et d’ATAKA.

Antony Todorov focalise ses recherches sur le rapport central existant entre le populisme et la démocratie. Dans son article « Le national-populisme contre la démocratie »138, qui date de 2007, il propose une analyse théorique du rapport entre

populisme et démocratie. Dans « Le populisme pour et contre la démocratie »139,

publié en 2008, il insiste sur l’importance de la distinction entre différents types de populisme en Bulgarie au vu de leur rapport à la démocratie. Il propose également une analyse des différents populismes de refondation dans l’histoire bulgare depuis le début du 20ème siècle : d’après lui l’utilisation de la rhétorique populiste est récurrente dans l’histoire politique bulgare et constitue même une stratégie d’inclusion des masses dans le processus politique à des périodes de changement du système politique. Il distingue également les différentes manifestations contemporaines du phénomène populiste en Bulgarie en soulignant le rapport particulièrement conflictuel entre le national-populisme et la démocratie.

Daniel Smilov, dans son article « Le populisme comme idéologie »140,

propose deux éléments importants pour la compréhension du populisme bulgare sur la base d’une étude des populismes en Bulgarie dans une optique comparatiste. Premièrement, il définit le populisme comme une idéologie formaliste qui ne s’intéresse pas au contenu concret de son message du moment ou il coïncide avec les demandes du peuple. Deuxièmement, d’après lui, au sein des pays d’Europe Centrale et Orientale, ce contenu est dominé par la vision spécifique du libéralisme partagé par un grand nombre de citoyens : le libéralisme est envisagé comme un instrument pour la production d’un résultat égalitariste sur la société.

Milen Liubenov offre une étude qui traite des bases sociologiques des populismes en Bulgarie. Dans « Le système des partis en Bulgarie : l’apparition du

138 Voir : Todorov, A., Le national-populisme contre la démocratie « Nacional-populizmat sreshtu

demokraciata », Chritique et Humanisme vol. 23, 2007, pp. 85-101.

139 Voir : Todorov, A., Le populisme pour et contre la démocratie ; « Populizmat za i sreshtu

demokratziata », Etudes Politiques, vol. 1, 2008, pp. 13-21.

140 Voir : Smilov, D., Le populisme comme idéologie ; « Populizmat kato ideologia », Etudes politiques, vol. 1, 2008, pp. 21-45.

clivage socio-politique de centre-périphérie »141, réflexion basée sur des racines

empiriques solides, il soutient l’hypothèse de l’apparition d’un nouveau clivage de type centre-périphérie en raison de la distance entre le centre et la périphérie du pays qui s’accentue du fait de la migration interne et de l’émigration : d’après lui, ce nouveau clivage est à l’origine des partis qui articulant un discours basé sur un « populisme social » se substituant à l’ancien parti communiste, le BSP, qui jouait ce rôle à l’époque.

L’une des contributions les plus complètes qui ont paru en Bulgarie a été publiée sous la direction de Boyan Znepolski dans le numéro spécial de la revue Critique et Humanisme en 2007. Ce numéro spécial, intitulé « Les fantômes du peuple. Les nouvelles formes du populisme »142, est essentiellement issu d’un cycle de conférences portant sur le même sujet et qui ont eu lieu dans le centre de débats « La maison rouge » à Sofia en 2006 et 2007, ainsi que la table ronde « Les défis du nouveau populisme » organisée à Sofia en mai 2006.

La structure générale de ce numéro correspond tout autant à la nécessité de présentation des contours théoriques du terme en langue bulgare qu’à celle de réaliser une étude des manifestations historiques et contemporaines du populisme en Bulgarie et dans le cadre plus large de l’Europe Centrale et Orientale. Dans une première partie de la revue sont présentés les articles de Stephan Dechev, Ivan Elenkov et Boyko Penchev, traitant des formes historiques des populismes en Bulgarie à la fin du XIX siècle et sous le communisme. La deuxième partie est consacrée à l’étude des formes générales du populisme dans les articles de Svetoslav Malinov et d’Antony Todorov. Une troisième partie traite aussi bien des modes de manifestation des populismes que des rapports entre populisme et démocratie libérale : les auteurs qui contribuent à la construction de ce volet du numéro sont Ivan Krastev, Cas Mudde et François Heisbourg. Quatre articles sont également consacrés à une comparaison des populismes Est- européens, ceux de

141 Voir : Liubenov, M., Le système des partis en Bulgarie: l’apparition du nouveau clivage socio-

politique de centre-périphérie ; « Bulgarskata partiina sistema: vaznikvane na nov socialno- politicheski clividj Centar-Periferia », Etudes Politiques, vol. 1/2008, 2008, pp. 45-71.

142 Voir : « Les fantômes du peuple. Les nouvelles formes du populisme », Critique et Humanisme,

Jacques Rupnik, Thomas Cardigans, Nadège Ragaru, Antonella Capelle-Pogacean et Jacek Kochanowicz ; les risques encourus face à la démocratie sont eux-aussi traités. Dans une cinquième partie figurent les contributions de Daniel Smilov et d’Alexandre Andreev portant sur la banalité des extrémismes. Une place importante est également réservée à Michel Wieviorka, qui a accordé un entretien pour la préparation de ce numéro intitulé « Le populisme, le post-populisme et les mythes contemporains ».

Christina Christova a réalisé elle aussi une étude générale des populismes en Bulgarie. Dans son article « Populism : The Bulgarian Case »143, publié au Brésil,

elle traite de la transformation du populisme bulgare d’un phénomène éphémère vers une partie intégrante du système des partis en Bulgarie. Christova émet l’hypothèse selon laquelle la plupart des acteurs que l’on peut qualifier de populistes en Bulgarie, à l’exception de l’ATAKA, respectent l’Etat de droit.

Dans son article intitulé « Du populisme après le libéralisme »144 Asparuh

Panov étudie également les manifestations populistes en Bulgarie dans une optique européenne plus large en émettant l’hypothèse selon laquelle le populisme sera une composante de la vie politique bulgare pour une période importante à cause de la permanence des causes structurelles qui le déterminent.

Les travaux consacrés explicitement à l’un des partis qui nous intéressent dans le cadre de cette thèse ne sont pas nombreux. Deux partis ont attiré l’intérêt des chercheurs : le NDSV et l’ATAKA. L’important tournant suscité par la victoire électorale du NDSV en 2001 a suscité l’ intérêt des chercheurs. Une analyse approfondie des raisons du succès du NDSV en 2001 qui recoupe les facteurs qui relèvent de la situation politique, économique et sociale est publiée par Nadège Ragaru145 sous le titre « Entre roi premier-ministre et président socialiste ». Une

143 Christova, C., Populism: The Bulgarian Case, Sociedade e cultura vol. 13, núm. 2, 2010, pp.

221-232.

144 Panov, A., Du populisme après le libéralisme ; « Populizam sled liberalizma », Cultura, vol.

25, no. 2687, 2012, disponible sur : http://www.kultura.bg/bg/article/view/19914; consulté le 11/02/2013.

145Voir : Ragaru, N., Entre roi premier-ministre et président socialiste, Transitions vol. 1, 2001,

étude portant sur le contexte et les effets de la victoire du NDSV aux élections législatives de 2001 est proposée par Zoltán Dennis Bárány dans son article « Bulgaria’s royal elections »146. Daniel Smilov dans son article « Le libéralisme

politique en Bulgarie : réalisations et perspectives »147, étudie les caractéristiques

idéologiques et organisationnelles du NDSV en insistant sur sa transformation d’un mouvement populiste en un parti libéral, ainsi que sur son rôle crucial pour la transformation du système des partis en Bulgarie.

Le succès électoral d’ATAKA en 2005 a suscité un vif intérêt. Kristina Jecheva, dans un texte « L’ATAKA entre le nationalisme et le populisme »148,

traite de l’identification idéologique d’ATAKA ainsi que de sa base électorale et de son positionnement dans le système des partis en Bulgarie. Dans l’article « Le discours populiste d’ATAKA »149, elle analyse également le discours du parti en isolant les six grands blocs thématiques qui le composent : le nationalisme, l’anti- mondialisme, l’opposition entre l’élite et le peuple, le discours contre les minorités, la rhétorique contre la corruption, la ligne d’opposition anti-américaine.

Dans le document Les populismes en Bulgarie (Page 47-57)