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George Ganchev : un charisme de prestige

Dans le document Les populismes en Bulgarie (Page 148-200)

Première partie : Les racines des populismes

Section 1 George Ganchev : un charisme de prestige

George Ganchev fait sa percée dans la vie politique après avoir fait une carrière artistique (§1) ; il parvient à s`imposer dans la vie politique par un charisme de « prestige » (§2).

§1 Parcours biographique : un comédien qui s`inscrit dans la vie politique

George Ganchev a un double profil d`artiste et de politicien : c’est un comédien, metteur en scène, sportif qui a passé une partie importante de sa vie en Angleterre et aux Etats-Unis en tant que collaborateur de l’ancienne Sûreté d’Etat (I). Il fait son entrée dans la vie politique bulgare et développe une carrière politique active entre 1992 et 2001; par la suite il fait son retour dans le milieu artistique. Malgré ses différentes tentatives de retour à la vie politique après 2001, il ne joue pas un rôle de premier plan dans la vie politique bulgare pendant la deuxième décennie post-communiste (II).

I Les années à l`étranger

George Ganchev, dont le nom de naissance est Georgi Petroushev, est né en 1939 à Plovdiv (ville de 300 000 habitants, la deuxième ville bulgare après Sofia). Il a surtout construit sa carrière en dehors de la Bulgarie. N`ayant pas un niveau d’études élevé il a fait ses études à l’Académie Nationale des sports à Sofia. Par la suite il passera plus de vingt ans de sa vie à l’étranger : marié avec une Anglaise il quitte la Bulgarie à la fin des années 1960 et ne fait son retour définitif qu’en 1990. Pendant cette période il partage sa vie entre Londres et les Etats-Unis et obtient la citoyenneté américaine.

En Angleterre et aux Etats-Unis il s`est occupé d’escrime, de théâtre et de cinéma. Dans sa biographie officielle, il met en avant ses activités de metteur en scène et de scénariste. Il indique également avoir travaillé en tant qu’entraîneur du Club d’Escrime de Londres (1968-1973) et avoir été champion mondial d’Escrime en 1970 et en 1974. Il a complété ses études à l’étranger en suivant des formations à l’Académie britannique d’escrime, au sein de l’institut théâtral Lee Strasberg et Sherwood Oaks Experimental College à Hollywood.

Pendant ses années d’exil, il avait été engagé par l’ancienne Sécurité d’Etat du régime communiste. Le dossier qui a été mis à notre disposition par la Commission de dévoilement de l’appartenance des citoyens bulgares aux structures de la Sûreté d’Etat, dévoile qu`il a été enregistré comme collaborateur de l’ancienne Sûreté d’Etat pendant vingt ans (depuis 1970 jusqu’à 1990). Affilié au Deuxième directoire qui est en charge de la sécurité extérieure de la Bulgarie, il donne des renseignements sous le pseudonyme de George ; par la suite il commencera à utiliser ce nom à la place de son nom de naissance ; il possède ainsi une identité distincte de l’ensemble de la classe politique en raison du respect envers la culture anglo-saxonne surtout pendant la première décennie post-communiste.

George Ganchev insiste souvent sur sa production artistique. Pourtant il ne s’agit pas d’œuvres à grand succès connues au public bulgare, qui auraient fait de lui une figure populaire. Il n `est pas une vedette de cinéma ayant décidé de faire une carrière politique mais plutôt un acteur qui met en exergue ses succès à l`étranger pour se légitimer.

Dans sa biographie, il mentionne qu’il a écrit les scénarios d’un nombre important de films réalisés aux Etats-Unis, dont The Interpol Quartet, N.Y. Locals & Russian

Strangers, East or West?, Murder in the Balkans, Citizen Bellow. Il cite également un

certain nombre de pièces de théâtre dont il a été le metteur en scène aux Etats-Unis, dont : A

View from the Bridge, Lovers & Other Strangers, The Reluctant Tragedian, Drums in the Night, Zoya’s apartment, The Inspector General, Sasha & the Greystones, Citizen Bellow Hamlet. Ganchev inclut également dans sa biographie des émissions de télévision qu`il a

mises en scène aux Etats-Unis: Parmi elles : The Reluctant Tragedian, The Boor, Triangle

in L.A ., In the Morning, My Balkan Connection. Il cite également les écoles théâtrales dans

lesquelles il a donné des cours de théâtre : The American Academy of Dramatic Arts - Pasadena, California Lee Strasberg Theatre Institute.

Il insiste également sur l’idée qu’il a acquis de l’expérience et de la reconnaissance dans le domaine de l`escrime, ce qui met en valeur sa nature cultivée et les activités nobles qui ont été les siennes : il a donné des cours d’escrime au sein du The British Fencing Squad pour les Jeux Olympiques de « Mexico City 1968 » et ceux de « Munich 1972 » au sein de l`Académie britannique d’escrime.

Le type de pièces artistiques et les activités sportives qu’il présente ne sont pas directement liés à la construction d’un discours politique. Pourtant ils le dotent de certaines

qualités pour se comporter face au public, s’adresser à lui, théâtraliser et jouer sur l’émotionnel, ce qui trouvera ultérieurement une traduction dans sa carrière politique. II La trajectoire politique

Après son retour en Bulgarie en 1990, il joue un rôle actif dans la vie politique bulgare de 1992 à 2001. Sa carrière a débuté grâce à ses contacts avec les réseaux de l’ancienne Sûreté d’Etat qui lui ont permis d’obtenir un capital social qui lui a assuré un accès aux médias. Après avoir obtenu l’opportunité de parler en public, il parvient à conquérir le public par le style artistique de ses interventions : Ganchev se présente à la télévision une guitare à la main en adoptant une approche humoristique de la politique, ce qui contraste avec la grande réserve de la classe politique après 45 ans de communisme.

Son parti politique le Bloc Bulgare du Business est créé en 1990 et il demeure à sa tête jusqu’en 1997, lorsqu’il sera exclu du parti à la suite d`un conflit entre des fractions partisanes. Ses plus grands succès politiques consistent en sa position de leader de son parti politique BBB et celles de député et de candidat aux élections présidentielles : ayant obtenu un succès significatif aux élections présidentielles de 1992 et 1996, il sera député sous deux législatures : au cours de la 37ème Législature (1995-1997) et la 38ème Législature bulgares (1997-2001). En tant que candidat aux élections présidentielles de 1992 et 1996 il obtient des scores significatifs de 854 108 voix (16,7%) en 1992 et de 937 686 21 (21,9%), en 1996.

En résumé, il s’agit d’un acteur politique qui a fait son entrée dans la vie politique relativement tardivement, dont le parcours est lié aux réseaux artistiques, mais qui pourtant est intégré dans les structures de pouvoir de l’ancien Etat-Parti en raison de ses longues années de collaboration avec elles ; ce qui lui a assuré une position privilégiée pour accéder aux médias, ce qui était nécessaire pour la constitution d’une image publique. Il ne dispose pas d’une expérience politique antérieure liée à une idéologie spécifique. Pour lui la formulation d’un discours de type populiste n`est qu` un instrument qui lui servira à s`inscrire au sein de la vie politique bulgare. Par la suite il se positionnera en tant que leader d’opposition, ce

qui est également un facteur à prendre en considération dans l’analyse de son discours.

Sa carrière politique est en déclin depuis le début des années 2000. Après avoir été exclu de son propre parti, le Bloc Bulgare du Business, il est à l’origine de la création de deux autres partis politiques qui, pourtant, n’auront pas de succès. En 2001 il a créé un nouveau parti portant un nom similaire : le Bloc Politique de George Ganchev; pourtant, aux élections présidentielles de 2001 il n’obtient que 95 759 voix, soit 3,38% des votes. En 2005 il crée un nouveau parti politique : l’Union patriotique nationale qui se présente aux élections législatives de 2005 dans le cadre d`une coalition avec trois petits partis de centre-gauche (la Social- démocratie Bulgare présidée par Alexandre Tomov; le Bloc Unifié du Travail présidé par Krastio Petkov et le Mouvement national des droits et des libertés présidé par Guner Tahir), sous le nom de La coalition de la Rose, mais qui ne parviendra pas à passer la barre des 4% pour obtenir une représentation au Parlement. L’Union patriotique nationale présidée par George Ganchev s’est également présentée aux élections législatives anticipées de 2013 qui ont eu lieu dans le contexte d’une crise politique grave provoquée par les mouvements de contestation mettant en avant des revendications anti-système. Pourtant treize ans après avoir quitté la vie politique active il n’obtient que 3239 voix, soit 0,9%.

§ 2 L’éthos de prestige

George Ganchev cherche à se distinguer de la classe politique « par le haut » par un éthos dominant de prestige. Nous avons identifié et classé 22 énoncés à travers lesquels Il cherche à constituer son image devant l`électorat ; ils datent de la période de 1991 à 2001 durant laquelle il développe sa carrière politique. Parmi ces énoncés nous avons identifié quatre catégories essentielles : une partie est consacrée à la recherche de légitimité en tant que figure imprégnée de culture étrangère et reconnue par les élites étrangères (8 des énoncés répétitives ce qui a un poids relatif de 36% des unités recensées); un second pilier est consacré à sa légitimation en tant qu`acteur aisé, ayant réussi et n’étant nullement attiré par le profit (4 énoncés retrouvés, soit 18%) (I). L`on retrouve aussi des propos qui le

légitiment en tant qu’acteur qui est « au - dessus » de la classe politique (7 des énoncés identifiés, soit 32% des unités recensées) ; et qui se « sacrifie au nom du peuple » (3 énoncés, soit un poids relatif de 14%) (II).

Figure 2 Piliers de l`éthos de George Ganchev

I George Ganchev, un homme qui a réussi et est reconnu à l`étranger

George Ganchev cherche à se légitimer en mettant l’accent sur sa proximité de la culture anglo-saxonne et ses contacts personnels prestigieux ; il construit également l`image d`un homme aisé qui a réussi à faire fortune ; il apparaît ainsi comme un acteur qui ne recherche pas un quelconque intérêt matériel à travers la politique.

Les exemples qui démontrent l’utilisation de références étrangères prestigieuses sont multiples. L’une des références régulières sur lesquelles il s’appuie est l’attractivité de la culture anglo-saxonne pour une partie importante de la société bulgare au début des années 1990. Il s’identifie à cette culture et se présente comme son représentant.

Il cherche à construire sa crédibilité sur la base d’un transfert de confiance dans les institutions de la démocratie représentative des pays anglo-saxons vers sa personne. Comme il le souligne dans son entretien accordé au journal Société le 14

mars 1991 : «Je suis influencé par la culture anglo-américaine et j’ai une très

bonne connaissance de la démocratie parlementaire » 312 . Il établit des

comparaisons entre lui-même et des présidents américains : il dit le 14 novembre 1991, les propos suivants : « Si quelqu'un veut négliger ma personnalité je veux

rappeler que Ronald Reagan a tourné dans des publicités de chemises et de café bon marché»313.

Il cherche également de la légitimité à travers l`adoptation du style des élites anglo-saxonnes; c’est sur cette base qu’il se distingue de la classe politique bulgare. Comme il l’explique pour le journal Vie économique, le 11 décembre 1991: « Il y a

des accusations selon lesquelles mon sourire est stupide. Il ne peuvent même pas imaginer que le gentleman moderne anglais ou américain a un visage nettement différent de leurs visages renfrognés, affamés et méchants »314.

Il présente également son expérience à l’étranger comme une garantie de compétence, après 45 ans de communisme durant lesquels les voyages à l’étranger n’étaient pas accessibles à la majorité des Bulgares. Comme il le dit pour le journal

Sport, le 6 novembre 1991 : « J’ai visité 52 pays » 315. C’est un chiffre

impressionnant si l’on garde à l’esprit le prestige social associé aux voyages à l’étranger deux ans après l’ouverture des frontières.

L’autre facette importante de l’utilisation de son implantation à l’étranger en tant que source de légitimité est constituée par les noms de personnalités qu’il cite régulièrement. Il se présente notamment comme proche de l`ex-vice-président des Etats-Unis Al Gore ainsi que de la famille royale anglaise316. Ainsi, le journal

312 Obshtestvo (1991, 14 mars). Le rôle du leader est fatal ; « Roliata na lidera e fatalna ».

313 Agence Fax (1991, 14 novembre). La Bulgarie a besoin de personnalités non pas de

couleurs ; « Na Bulgaria i triabvat lichnosti, a ne cvetove ».

314 Vie économique (1991, 11 décembre). Je suis bulgare, je ne suis pas, rouge, bleue ou

orange ; « Az sam bulgarin ne sam cherven, sin, oranjev ».

315 Sport (1991, 6 novembre). Il faut savoir que t`as un seul peuple ; « Triabva da znaesh che

imash samo edin narod ».

316 Cash (1993, 2 juin). George Ganchev n`est pas tellement fou comme il le paraît ; « George

Cash du 2 juin 1993 cite ses propos à ce sujet : « Quelqu’un pourrait ne pas croire que je connais les noms les plus célèbres au monde, mais c'est son problème »317.

Il présente également ses contacts avec les élites étrangères en tant qu’école de style et de morale ; ce sont toujours des qualités qui le font apparaître comme un homme cultivé : « J'ai enseigné l'escrime chez le grand Maître Ferenc Magyar qui

m'a appris non seulement l'escrime, mais l'esthétique, l'estime de soi, un style parfait, d`esprit. »318. Ganchev utilise aussi ses succès à l`étranger en tant qu`un

certificat de réussite qui démontre ses qualités exceptionnelles : « A 28 ans je suis

devenu l'entraîneur de l'équipe nationale d`escrime de Bretagne - créée en 1540 - pour les Jeux Olympiques de Mexico et de Munich »319.

George Ganchev cherche également à construire l’image d’un homme aisé ; cela démontre sa capacité à obtenir un succès matériel à l’étranger et de montrer que tirer un profit matériel de son activité politique ne l’intéresse pas. Ainsi le journal Cash du 2 Juillet 1993 signale qu’il a possédé une maison aux Etats-Unis qu`il a laissée à sa femme, et aussi une maison à Chypre d`une valeur d`un quart de million de dollars320.

Il met également en avant son indépendance économique en affirmant qu’il allait couvrir ses frais personnels et ses projets politiques grâce à son propre argent. Comme il l’a dit à la radio nationale bulgare Horizont, le 3 juillet 1994 : « Je suis

rentré afin de servir 8 millions de Bulgares, je ne prends rien à l`Etat, je vends ma propriété à l`étranger. »321. Comme il le précise aussi dans le cadre du débat

présidentiel de 1996 à propos du financement de sa campagne électorale, « Je suis

parti avec mon propre argent »322.

317 Ibid.

318 Troud (1996, 12 octobre). La loi est un bâton qui est identique pour le

Président et pour le cordonnier ; « Zakonat e toiaga - ednakav za prezidenta i za vaksadjiata ».

319 Ibid.

320 Cash (1993, 2 juin). Op.cit.

321 Intervention devant la radio Horizont du 3 juillet 1994, émission « Dimanche 150 » , 11h 50,

disponible dans les archives de l`Agenece Télégraphique Bulgare (BTA).

322 Débat présidentiel du 10 octobre 1996, Débat présidentiel « Le président comme garant de la

Il souligne également son indépendance vis-à-vis de l’ensemble de la classe politique et économique perçue en tant qu’un groupe distinct du peuple au fur et à mesure de l’avancement de la transition. Il se décrit lui-même de la manière suivante dans le journal Troud du 14 Juillet 1996 : « Un homme de Bulgarie

comme moi, qui a tout appris par des martyres nationaux du XIXème siècle, qui n`est jamais entré dans des jeux politiques ni de gauche, ni de droite, n`a pas de firmes, n`est membre d`aucun bord »323 .

Une garantie de sa distinction et de son indépendance par rapport à la classe politique est également le fait qu’à son avis il constitue une menace pour elle ; il se présente comme un ennemi reconnu et potentiellement dangereux : « Les gens

financièrement indépendants comme moi sont un diable aux yeux des gens qui servaient de tapis dans les régimes de Goebbels et de Todor Jivkov »324.

II Un homme au-dessus de la classe politique qui sert le peuple

George Ganchev construit également l`image d`un homme qui se positionne au-dessus des clivages politiques et qui est au service du peuple.

Il entend se distinguer des partis politiques de tous bords. Comme il le souligne à l’agence « Fax », le 14 novembre 1991 : « La Bulgarie a besoin de

personnalités, non de couleurs »325 en visant les clivages et la confrontation entre la

gauche et la droite au début des années 1990. Ce même type d’arguments est reprit dans le journal Vie économique, le 11 décembre 1991 : « Je pense que j`ai déjà

prouvé que je suis un homme qui n`est ni rouge, ni bleu, ni orange. Je ne prends pas de couleur. Je suis Bulgare et uniquement Bulgare »326.

Il met également en avant sa distinction vis-à-vis de la classe politique en comparant ses caractéristiques d’homme cultivé avec celles du reste de la classe

323 Troud (1996, 14 juillet). Je sers à mon peuple et je suis prêt à mourir pour lui tout de

suite ; « Sluja na narida si i sam gotov da umra na parvia agal za nego ».

324 Ibid.

325 Agence Fax (1991, 14 novembre). La Bulgarie a besoin de personnalités non pas de

couleurs ; « Na Bulgaria i triabvat lichnosti, a ne cvetove ».

326 Vie économique (1991, 11 décembre). Je suis bulgare, je ne suis pas, rouge, bleue ou

politique qui à son avis ne possède pas ses compétences linguistiques ni un parcours professionnel semblable au sien : « De plus, un Président, quand il rentre

dans la salle, il doit être mieux habillé que les autres, il doit parler mieux l`anglais qu`eux, il doit aussi avoir une biographie professionnelle plus forte que les autres»327.

George Ganchev se présente en tant que leader placé au service du peuple. Il parle de son retour de l`étranger comme un sacrifice consacré au nom de la Bulgarie. Comme il le dit aussi dans le journal Sport du 6 novembre 1991 : « Je

suis arrivé pour partager ma connaissance et mon argent »328. Il affirme également

dans le journal Troud, le 14 juillet 1997 : « Je sers mon peuple et je suis prêt à

mourir à chaque pas pour lui »329. Ganchev présente aussi ses années à l’étranger

comme un « exil bénévole » afin d`aider son pays. Comme il le souligne dans l’émission Dimanche 150 de la radio nationale bulgare Horizont, le 28 janvier 1996, en parlant de lui à la 3ème personne du singulier : « George Ganchev a passé

25 ans en exil bénévole et a démontré qu`il peut être dans une opposition constructive »330.

Le leader du BBB construit ainsi une légitimité charismatique à partir de son expérience et de sa popularité dans le domaine sportif et artistique ; il n’a pas suivi une carrière partisane au sein d’un parti politique; il s`est inséré dans la vie politique en tant que personnage situé à l’extérieur du système de partis ; il utilise ses contacts parmi les anciennes élites communistes afin de faire son entrée dans la vie politique. Ganchev tire sa légitimité de quatre types d’arguments « en phase » avec les tensions de l’opinion du début de la transition post-communiste et relevant de deux groupes thématiques : l`image d`un homme ayant réussi à l`étranger ; celle de quelqu’un placé au-dessus des clivages politiques et au service du peuple. A la

327 Ibid

328 Sport (1991, 6 novembre). Il faut savoir que t`as un seul peuple ; « Triabva da znesh che imash

samo edin narod ».

329 Troud (1996, 14 juillet). Je sers à mon peuple et je suis prêt à mourir pour lui tout de

suite ; « Sluja na narida si i sam gotov da umra na parvia agal za nego ».

330 Intervention dans le cadre de l`émission « Dimanche » 150, 28 janvier 1996, 11 h 40 ;

base de cela il aspire à construire un éthos de prestige qui le différencie de l`ensemble de la classe politique.

Section 2 : Siméon de Saxe Cobourg-Gotha : l`ex roi doté d`un charisme de « Sauveur »

Comme George Ganchev, Siméon de Saxe Cobourg-Gotha fait sa percée

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