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3 Tableau social des paysans du Plateau

I Le milieu paysan

I. 3 Tableau social des paysans du Plateau

François, tu as marqué de ton empreinte cette commune.

En 1977, à 28 ans, c’est ton premier mandat comme maire de Faux-la-Montagne.

À l’époque, après tes années d’études comme ingénieur agronome puis comme salarié dans une coopérative agricole limousine, tu franchis le pas et te lances dans l’aventure, avec Dany, ta femme.

Ta formation initiale pouvait te mener vers une carrière plus tranquille, moins risquée, moins éprouvante. Mais la facilité ne t’intéresse pas. Tu deviens paysan.

Tu affirmes et revendiques ce territoire, tu appartiens à cette terre, tu la laboures, la retournes… Vaches, moutons, cochons…

Le jeune étudiant qui a fait 68, qui a lu et relu Mao, qui revenait dans sa famille le temps des vacances, prend racine et se lance.

Ton combat, c’est ça : se tenir droit, debout, regarder la réalité mais refuser la fatalité : il faut construire, se battre.

[…]

Ta stature, ta force physique en imposent. Le pantalon dans les bottines au cuir râpé, souvent pleines de terre, de la paille dans les cheveux, un pull qui a vécu. Tu pourrais passer pour un

ours… Apparence ! car l’homme est intelligent, cultivé, très fin dans ses analyses et ses propos.

Et aussi très sensible : la détresse le touche. Mais la colère le gagne quand il se heurte aux tracasseries administratives, à la bêtise, à l’ignorance et aux calculs mesquins. Son franc parler lui vaut aussi des inimitiés mais aussi de solides amitiés. L’homme n’est pas enjôleur, démagogue ou opportuniste. Il entraîne avec lui une dynamique, une adhésion, par la force de son action et de ses convictions. C’est une locomotive.

Cet hommage présente François Chatoux, ancien maire de Faux-la-Montagne, paysan « bio » qui est revenu dans son pays, présent aussi dans les instances agricoles (Crédit agricole), soutien indéfectible des activités associatives (le discours complet, lu à son enterrement par sa successeuse figure en annexe 5).

Son portrait, tout en pointant différents traits sociaux des paysans du Plateau, montre aussi combien, chez une personne, on peut trouver plusieurs facteurs d’influences et plusieurs vecteurs de transmission : locaux et « néo-ruraux », familiaux, professionnels, administratifs. Les attaches sont diverses chez un individu. Vous avez déjà pu lire un visage de paysan, une façon d’être, mais avant de s’intéresser plus précisément à ces façons d’être paysan, c'est-à- dire aux dérivés de la définition du paysan, je vais compléter la variété d’activités présentée dans la partie précédente par la variété sociale. C’est cette variété qui m’a fait choisir le plateau de Millevaches comme lieu d’études, c’est d’une certaine manière, un des mes a priori pour cette étude, ou une connaissance prérequise. Les distinctions que je nomme ici « sociales » ne sont pourtant pas celles qui collent forcément le mieux à l’analyse du pouvoir, aux diverses façons d’être paysan, mais elles fonctionnent comme des critères communautaires, de côtoiement, de rapprochement, et par leur croisement dans le lieu des individualités, des paysans eux-mêmes, elles participent au développement des personnes, des groupes de personnes dans le paysage millevachois.

La famille

L’entité familiale est incontournable : dès qu’il y a un paysan dans la famille, c’est la maison en tant que ferme qui devient l’espace de vie pour tous, ce sont les problèmes et soucis paysans qui surgissent auprès de tous. Elle est un vecteur primordial d’influence et de propagation des questions paysannes.

Commençons par les relations amoureuses et le couple.

-Tu en as vu beaucoup des couples de paysans où les deux conjoints sont à la ferme ? m’a-t- on demandé.

Pas tant que ça, non. Il faut pour cela déjà voir des « couples ». Le célibat est assez présent dans le milieu paysan ; il est accentué par le fait que les possibilités de rencontres à la campagne ne sont pas légion et que, comme le disent certains, « l’activité paysanne est mal perçue par les femmes car laissant peu de temps au couple et peu de vacances ».

Dans de nombreux couples, le conjoint (souvent la femme, mais la réciproque est présente) travaille à l’extérieur.

-Sans ça on ne s’en sortirait pas.

-Untel, il n’a pas trop de misère, sa femme a une bonne place. C’est elle qui apporte la soupe. Le travail à l’extérieur est souvent mentionné comme un complément de revenu, surtout par les paysans, un peu comme si l’activité du conjoint était alors choisie par défaut. Pourtant, les conjoints interrogés sont parfois très peu intéressés par le « métier » de paysan. Ils aident pour l’énorme majorité à la ferme mais ne voudraient pas être paysans à temps plein. Certains tiennent à leurs vacances.

-Moi de toute façon, j’ai besoin de partir en vacances. Je pars seule et puis c’est tout. J’aimerais bien que mon mari puisse me rejoindre.

Et lui, paysan de Tarnac, s’il n’en sent pas le besoin, aimerait aussi contenter son épouse, sent que le couple a besoin de ce temps commun d’évasion.

Des couples de paysans sont aussi, à l’image de la société, des couples recomposés.

Un paysan de Gentioux-Pigerolles me signale que sa femme est partie avec un autre paysan du village. C’est presque son voisin. J’imagine facilement que de telles relations ne facilitent pas l’entente entre eux. Mais cette situation montre aussi que la séparation n’est pas due à l’activité de « paysan » en elle-même.

Mais certains célibataires sont aussi des paysans divorcés, qui ont compté ou non sur le couple dans leur établissement paysan. Une relation amoureuse de confiance, si elle peut aussi être un sujet de préoccupation qui perturbe les activités de la ferme, voire remettre en question un certain mode de vie à la ferme, est d’abord une force, un soutien moral, une aide précieuse. Le couple « paysan » peut aussi résulter d’un choix de cohésion, pour être ensemble, pour se voir.

Une femme de la commune de Faux me raconte cela, un bout de sa vie. Elle a été salariée, puis elle « a été » paysanne avec son mari. Ils ont quitté Limoges tous les deux pour être paysans, en couple. C’était une activité qui permettait d’être ensemble, c’était de très belles années pour elle. Elle en semblait même nostalgique. Elle me parlait au passé car son mari est décédé. Elle a un nouveau compagnon aujourd’hui et n’est plus paysanne. Mais elle habite toujours la même ferme, elle aime la vie de la ferme et les bêtes. Elle ne pouvait plus être encore paysanne, tout simplement. Toute seule, ça n’avait plus de sens.

Son témoignage me laisse une impression étrange, de vie qui va et vient : la force de la relation amoureuse, son épanouissement dans le lieu de la ferme, puis avec la mort, un changement, avec une autre relation mais le souvenir fort de l’ancienne.

Et il est bien possible que pour beaucoup de couples paysans, le couple rejoigne l’activité paysanne, c’est un tout qui prend sens de concert. Et auquel il faut parfois ajouter les enfants, ou les parents.

La filiation est une relation des plus présentes dans la famille du paysan, davantage parfois que le couple car, si un conjoint travaille à l’extérieur, les choix de l’enfant : « paysan » ou « autre activité » sont auscultés, posent question au parent paysan, par rapport à la reprise de la ferme. Certains paysans sont parfois partagés quant à l’avenir de leurs enfants, certains espèrent la reprise, essaient de la stimuler, d’autres de la proscrire, beaucoup déclarent que leur enfants feront, de toute façon, « bien ce qu’ils voudront » et sont un peu coincés quant à leurs propres souhaits : ils espèrent une reprise sans la vouloir vraiment. Entre paysans, ils parlent pourtant de cette reprise possible, d’enfants approchant la vingtaine, comme d’un espoir bien que résolus à laisser le dernier mot aux jeunes.

Beaucoup d’enfants travaillent avec les parents, le fils avec le père notamment, ou avec la mère, partageant l’exploitation. Ils sont dans la succession. Parfois le couple exploitant n’est que « père-fils » ou « mère-fils ». C’est plus rare : mais certains fils de paysans, font le choix, par indépendance souhaitée ou par désaccord sur les méthodes de travail avec les parents, de s’installer « à part ».

C’est le cas d’un jeune éleveur de Faux qui, après avoir suivi l’école d’agriculture, s’est installé à part. Le père ne m’avait pas parlé de son fils mais avait signalé sa préférence pour la formation à l’ancienne, sur le tas, en déclarant que « c’était le savoir qui venait sur place ».

–Mon père vient voir, on n’est pas toujours d’accord mais on travaille quand même ensemble, m’a dit le fils.

Un jeune de la commune de Peyrelevade me raconte aussi la succession familiale. Ses parents (qui habitent tous les deux et tout comme lui le même village) ont divorcé il y a peu. Et lui de même. Son père est proche de la retraite, il le titillait pour qu’il s’installe à sa suite. Avant il était ouvrier mécanicien dans les tracteurs. Il s’intéresse beaucoup à la mécanique. Le fils et le père possèdent 500 brebis et 40 vaches, le fils signale que c’est lui qui a amené les vaches. Il ne sait pas encore trop comment ce sera quand son père partira à la retraite. Il dit que sa prime d’installation ne couvre pas ses besoins et souligne que c’est plus dur de ne pas s’installer, comme lui, à la suite des parents, qu’il y en a d’autres qui peuvent se faire plaisir et acheter des 4x4. Mais lui non, il est « associé », en GAEC30, à son père et non exactement son successeur. Si ce n’était pas son père qui lui louait la maison, il déclare qu’il ne s’en sortirait pas.

30 GAEC : Groupement agricole d’exploitation en commun. Les GAEC ont pour objet la mise en valeur en

commun des exploitations des agriculteurs associés. Ils peuvent également avoir pour objet la vente en commun du fruit du travail des associés.

Ce dernier cas montre que les passations sont parfois loin d’être simples. Beaucoup de parents regardent aussi le modernisme des enfants, la course aux engins neufs, la formation agricole, d’un mauvais œil et comme éloignant les enfants des réalités.

Beaucoup sont simplement contents de reprendre la ferme familiale : ils ne sauraient quitter une vie de ferme qu’ils ont toujours connue.

L’homme d’un couple de paysans de Peyrelevade me parle aussi de la reprise possible et envisagée par le fils. Avant, ils étaient trois dans le GAEC mais son beau-frère est parti ; il avait fait paysan par obligation paternelle mais ça ne lui plaisait pas vraiment. Aujourd’hui, le beau-frère regrette car les patrons ne sont pas toujours drôles. Le piège ne veut pas reproduire la même erreur avec son fils.

On voit ici apparaître les frères ou sœurs. Plusieurs exploitations sont des groupements de frères (ou sœurs) avec potentiellement un conjoint. On dépasse rarement trois associés, ou n’atteint jamais quatre. Ces groupements peuvent être solides ou tendus, du fait des conjoints ou conjointes qui s’entendent mal avec leur beau-frère ou belle-sœur et ne trouvent pas leur voie dans la conduite actuelle de l’exploitation. Souvent, les exploitations entre frères et sœurs font suite à la reprise commune de l’exploitation parentale. Elles entrent donc dans les relations de filiation.

Certains auteurs soulignent des conflits générationnels quant à la passation des exploitations, c’est le cas de Patrick Champagne [2002] :

Tout se passe comme si les fils de paysans ne pouvaient ou n’acceptaient de rester à la terre qu’à la condition de nier le statut de paysan et de renier les valeurs paysannes et leur appartenance au groupe villageois.

L’auteur signale qu’il n’y a plus d’interdépendance. Ce discours rejoint celui des anciens paysans par rapport à la mécanisation de l’agriculture et aux jeunes qui font paysans « pour les tracteurs ».

Évidemment, entre incitations à la reprise, recherche de coupure ou non avec les parents, études diverses et choix d’un modèle agricole, la famille est loin d’être étrangère à la problématique du pouvoir. Et la reprise d’une exploitation oblige souvent à se positionner par rapport à ce qui était en place auparavant.

La reprise familiale peut préfigurer d’un positionnement par rapport aux études. Puisque l’exploitation est là, qu’on vit dessus, qu’on ne voit pas quoi faire d’autre que paysan, on entre dans un cursus rapide et surtout professionnel pour devenir paysan.

Pour celui qui s’installe « hors cadre familial », cette question se pose beaucoup moins, quoiqu’il puisse tout à fait reprendre une ferme existante et, de ce fait, garder le cheptel et surtout les bâtiments agricoles déjà en place. Si le jeune est déjà un proche, un voisin, du paysan cédant, il est plus ou moins guidé dans la reprise. Mais, pour celui qui vient

de l’extérieur, il s’agit véritablement de s’installer. Et trouver du terrain est parfois plus délicat et appelle une démarche beaucoup plus volontaire. Les différences de parcours augurent aussi de certaines forces de volonté quant à l’installation, volonté de venir et volonté d’être paysan. Les « néo-ruraux » sont en tout cas souvent évoqués sur le plateau de Millevaches, presque comme une catégorie sociale, et chez les paysans comme une catégorie d’entre eux. C’est leur présence numérique importante qui fait que les nouveaux arrivants sont souvent désignés sous cette appellation de « néo-ruraux », de « néo », ou plus simplement de « ceux qui viennent d’ailleurs ».

Les paysans installés venus d’ailleurs

Ils ne forment pourtant pas une catégorie homogène, mais le qualificatif de « néo » est souvent employé. On parle des « néo » très généralement et pas seulement pour les paysans. On parle d’eux pour les nouveaux venus après la vague de « soixante-huitards », quand le pays a commencé à se repeupler. Jean-François Pressicaud [1980] les décrivait comme l’horizon potentiel de revitalisation du pays. Il notait des divergences face au travail qui ont pu m’être répétées, comme quoi les gens « du cru » attacheraient plus de valeur au salaire constitué par l’effort ou la sueur. Mais elles étaient plutôt tournées dans le sens négatif, de la part de certains paysans qui cataloguaient des « babas-cool », « qui vivent des allocations ou du RSA » et qui n’en font pas lourd.

Un même couple a pourtant pu me tenir un discours d’admiration pour le travail « à l’ancienne » et « bio » des néo-ruraux. Leur organisation volontaire suscite aussi de l’admiration.

Mais ce vocable de « néo » est souvent utilisé par des « néo » eux-mêmes pour désigner les gens venus d’ailleurs sur le territoire et plutôt proche des idées « de gauche », fréquentant ou organisant les manifestations à consonance culturelle. Les gens qui arrivent simplement pour passer une retraite au calme sur le territoire sont-ils vraiment nommés « néo » ? Ce sont particulièrement les « néo » qui dynamisent le Plateau par un engagement associatif qui sont les références de l’appellation. C’est tout autant un marqueur politique que d’origine, voire même un marqueur générationnel.

La vague de paysans bretons et normands arrivés dans le Limousin bien avant 1968, plutôt dans des optiques productivistes, en tout cas porteurs de techniques, d’un matériel que n’utilisaient pas forcément les paysans du Limousin, ne me semblent pas compris dans les « néo ».

À partir de 1968 sont arrivés des gens d’origine diverses : française, hollandaise, anglaise, dont un certain nombre prônaient un retour à la terre. L’établissement en tant que paysan était une démarche politisée, de rupture avec le monde urbain et capitaliste. La campagne était un lieu des possibles.

Puis de nouvelles arrivées n’ont cessé de se succéder sur le Plateau et on en compte toujours aujourd’hui. Plusieurs enfants de « soixante-huitards » ont aussi grandi sur le Plateau et cherchent à y vivre. Eux aussi sont considérés comme « néo-ruraux » par certains. Voici l’opinion résumée d’un « néo-rural », très critique sur cette origine extérieure par laquelle il se voit catalogué :

-Je ne sais pas à partir de combien de temps on peut prétendre à être considéré comme quelqu’un du pays, 10 ans, 30 ans, une génération… Il faut sûrement trois générations avant d’être vu comme local. Et d’où faut-il venir pour être local ? Celui qui vient de 50 km, c’est un néo ou un local ? Il y en a aussi qui sont appelés néo-ruraux et qui viennent pourtant de la campagne, le rural n’est pas nouveau pour eux, ils ont toujours été des ruraux.

L’appellation « néo-rural » est une appellation par défaut si on considère des opinions telles que celle-là. Cependant, j’ai observé que les plus propices à employer le terme étaient justement les nouveaux arrivants, plutôt les jeunes (qui de fait sont complètement nouveaux), et fréquentant un milieu « de gauche » ou « écolo ». Certaines autres personnes venant d’ailleurs, peuvent s’affirmer plutôt « nordistes », « lyonnais » ou « anglais » et la fréquentation du milieu culturel « de gauche » du Plateau joue sur la qualification de « néo- ruraux ». En terme de pouvoir, on ne peut l’éluder, car si l’appellation est plutôt politique, associative, elle renvoie aussi à une certaine volonté collective de proposer de nouvelles activités sur un lieu, de le faire vivre selon des aspirations communes.

Plusieurs anciens « du cru » ont adopté le vocabulaire, mais beaucoup parlent plutôt simplement de « ceux qui viennent d’ailleurs », sauf lorsqu’ils nomment quelqu’un précisément dont ils connaissent l’origine géographique : il peut par exemple être qualifié de « hollandais » ou de « nordiste ».

Il y a toujours des jeunes venus d’ailleurs qui s’installent, qui fréquentent ou non le milieu néo-rural de gauche. Mais, selon un paysan de la vague soixante-huitarde, s’installer est beaucoup plus difficile maintenant car la terre est disputée : trouver quelques hectares devient un chemin de croix. À l’époque, ce n’était pas le cas. La difficulté à trouver du terrain peut tout à fait orienter l’activité et abolir, par exemple, l’optique de l’élevage extensif.

La volonté de s’installer paysan, quand on vient d’ailleurs, garde parfois la même dimension politique qu’en 1968, c’est une séparation des valeurs urbaines et capitalistes et une recherche de relations de solidarité, d’où une participation plus propice aux activités sociales des néo-ruraux de gauche. On rencontre en revanche aujourd’hui un milieu écologiste-libertaire beaucoup plus assis et structuré qu’en 1968.

Parcours et types d’études

Outre la filiation, qui est une forme d’apprentissage sur le tas, les paysans qui s’installent peuvent avoir suivi différents parcours. Ce n’est pas du tout innocent quant à leur expérience et à leur savoir acquis, ni quant à leur faculté de distanciation par rapport aux discours reçus.

Le parcours scolaire oriente vers le lycée agricole, puis le BTS agricole tandis que ceux qui ont passé l’âge de ces études, qui ont une formation tout autre et qui ont la volonté de devenir paysan ensuite, se tournent vers des formations complémentaires. Si les horizons géographiques sont différents, les horizons scolaires le sont aussi. On peut avoir un potentiel cumul des deux, d’autant plus que celui qui vient d’ailleurs ne sort pas de chez les parents quand il s’installe et recourt donc beaucoup moins au lycée agricole.

Les anciens paysans, quant à eux, trouvent la formation très longue alors qu’eux n’avaient pas eu besoin de faire d’études.

-Maintenant, pour mon fils, il faut tout un tas de diplômes, regrette l’un d’eux. Et il ajoute