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I Le milieu paysan

I. 4 La rencontre avec les paysans

Pour savoir quel pouvait être le pouvoir des paysans sur leur propre vie, il me fallait au moins rencontrer plusieurs de paysans du plateau de Millevaches et, si possible, de profils assez diversifiés, de manière à obtenir divers points de vue. Le nombre de paysans rencontrés ne peut jamais être suffisant pour l’étude : à partir de combien d’entretiens est-ce significatif ? Surtout si tous les entretiens se ressemblent. Alors, à partir de combien de discours divergents, l’étude peut-elle être décrite comme significative ? Mon avis est que cela ne se peut, quand bien même verrait-on chacun des habitants, car certaines personnes pourraient nous servir, si on les voyait plusieurs fois, des avis complètements opposés. Ou bien une deuxième rencontre nous prémuniraient contre nos propres erreurs d’interprétation. La juste mesure est impossible à trouver. Au mieux, on peut faire un choix, qui en vaut un autre, et s’y tenir. Ensuite, l’étude vaudra dans les limites du choix fait.

Ce chapitre consiste essentiellement en ce qu’on pourrait appeler la méthodologie, en cela que je vous livre le pourquoi et le comment de ma façon d’aborder le territoire et les paysans et que je précise le groupe de personnes interrogées.

Qui sont les personnes rencontrées ?

Plus on voit de monde, plus on a de chances d’obtenir des discours variés mais moins on risque d’entrer en profondeur dans les discours, et moins il sera possible, à partir de quelques parcours de vie, d’entrevoir intimement les questions de pouvoir. Mon but n’étant pas spécialement l’intimité, bien que finalement, le côté sentimental, voire romantique, d’une telle étude m’aurait sans doute convenu, j’ai tenté d’obtenir des discours assez variés sur un lieu d’étude suffisamment petit pour être parcouru complètement.

Se manifeste déjà le problème des paysans : qui voir puisque la définition du paysan sert de base au raisonnement et que je ne peux pas vraiment la construire avant de voir les paysans. Il faudrait donc voir tout le monde… si possible ! Voyant mon énergie limitée pour rencontrer vraiment tout le monde, j’ai choisi de rencontrer au moins tous ceux qui ont le statut d’exploitants agricoles. Enfin, quand je dis « tous » c’est déjà mentir. J’ai visité, en fait, toutes les fermes sur mes sept communes d’étude. Parfois, il y avait plusieurs paysans sur une exploitation (un couple par exemple) et je n’ai pas toujours vu les diverses parties, mais au moins une personne qui puisse me parler de l’exploitation, de l’activité paysanne sur le lieu. Les exploitations de la carte 10 sont donc celles que j’ai visitées.

Mais certains paysans, au profil atypique, charismatiques de par leur activité, ou présents sur des marchés, ou tout simplement rencontrés au hasard, habitaient sur d’autres communes du plateau de Millevaches et leurs témoignages m’ont servi également. J’ai donc

considéré les témoignages des paysans des alentours qui pouvaient m’apporter quelque chose de différent par rapport au panel « complet » des sept communes d’étude (au moins une centaine de paysans, « chefs d’exploitations »).

Je ne me suis évidemment pas arrêté aux paysans et si je dis « évidemment », ce n’est nullement pour me grandir mais tout simplement parce qu’il est impossible de ne pas croiser, sur votre lieu d’étude, d’autres personnes, y compris des personnes qui ne sont pas des paysans du tout. Alors, ces personnes vous posent inévitablement des questions : « Qu’est-ce que vous faites dans le coin ? Une thèse, ah bon ? Et sur quoi ? Ah les paysans… Ils sont comme-ci et comme-ça… J’ai vu Untel… J’ai été paysan à mes heures…Le pouvoir ? Mais qu’est-ce que vous entendez par pouvoir ? … Et vous, tiens ? ». Voilà, j’obtiens des témoignages, et certaines fois des informations sur certains paysans qui m’influencent dans mes analyses et dans mon étude.

J’ai vu des habitants lambda, comme on dit parfois, des élus, des membres d’associations, des chasseurs, des commerçants, sûrement assez peu d’ouvriers (car ils travaillent moins dans l’espace rural ou local) par rapport à leur présence dans la population, des gens de profils différents, expressément ou par le biais du hasard. Tous les discours ne m’ont pas servi pour l’analyse mais certains ont pu m’aider à comprendre les lieux, à me diriger, et aussi à prendre de la distance par rapport à la stricte considération de l’activité paysanne. J’ai surtout vu, bien sûr, des habitants de mes sept communes témoins, plusieurs habitants de la commune de Royère également, mais de communes parfois un peu plus lointaines.

J’ai assisté à plusieurs manifestations sur place, concerts, conférences, rencontres ayant trait à l’agriculture, à la politique, essayant d’être présent le plus possible quand le thème traitait de la paysannerie. Ces manifestations ne se situaient pas forcément dans les sept communes-témoins, mais potentiellement ailleurs sur le Plateau. À cette occasion, j’ai rencontré des habitants (ou paysans) de communes éloignées de ma zone, voire extérieurs au Plateau.

Au milieu « professionnel » paysan, ne figurant pas sur la carte, il faut ajouter les salariés agricoles (employés par les paysans) : j’ai discuté avec plusieurs. Ils sont très peu nombreux et toujours communs à plusieurs paysans. Je me suis également entretenu avec des membres des institutions agricoles creusoises : Chambre d’agriculture, SAFER, FNSEA, Confédération paysanne, MSA, DDT.

Mais les paysans des sept communes-témoins34 restent la base de mon étude.

34 Rempnat, Nedde, La Villedieu, Faux-la-Montagne, Gentioux-Pigerolles (fusion de deux anciennes

Comment je les ai rencontrés ? Et l’accueil des paysans.

-Comment tu fais pour les voir ?

Si, si, on me l’a déjà demandé. C’est bien normal d’ailleurs, bien que je réponde : -Ben, j’y vais, je sonne aux portes.

Enfin, des fois j’ai trouvé les paysans devant leurs fermes, derrière leur chien, au bistrot (ça m’est arrivé une fois), chez un voisin : je n’ai pas toujours eu besoin de sonner aux portes.

Pour voir les paysans, je me suis rendu dans tous les villages de mes sept communes- témoins et j’ai demandé s’il y avait des paysans dans le village. Parfois, j’ai trouvé des villages déserts, soit que personne n’y résidait à l’année, soit que les résidents étaient absents ; j’ai donc demandé confirmation dans le prochain village. Alors oui, vous allez me dire, si on m’a dit une bêtise, j’ai alors pu louper un paysan. C’est possible en effet, bien que j’aie recoupé mes cartes avec les listes des Chambres d’agriculture et que je n’y ai pas vu de différence. Il y a toujours un peu de changement conséquent à la durée de l’étude. Le nombre ou l’emplacement des paysans a donc pu connaître quelques modifications : j’ai noté où ils habitaient au moment où je les ai vus (sur la carte 10). En tout cas, si jamais j’en ai manqué un, j’ai matière à analyse et je dispose d’une représentation paysanne très complète de mes sept communes « témoins ».

Bon, je sonne aux portes, vous ai-je avancé. Je vais voir physiquement les gens. Le rapport direct m’importe. Est-ce qu’on dit forcément plus de choses à une personne qu’on a en face de soi ? Je ne suis pas sûr pour tous les cas, mais certaines fois c’est flagrant (à moins que certains soient capables aussi de passer plusieurs heures au téléphone ?). Et puis, le rapport direct importe, je le pense, pour beaucoup de paysans. En général, je suis passé à l’improviste, sans prévenir, et même repassé à l’improviste. Rarement, et surtout quand les paysans étaient absents lors de mon passage, ou bien quand il ne m’en restait plus beaucoup à voir et qu’il me fallait déplacer pour une ou deux personnes précisément, j’ai passé un coup de fil pour savoir quand ils seraient chez eux. Mais je suis encore et surtout repassé à l’improviste, privilégiant parfois les heures suivant les repas. Il y a une seule paysanne, que j’ai bien vue, mais qui partait à l’hôpital, avec laquelle je ne me suis pas entretenu physiquement. Je suis passé plusieurs fois chez elle en ne trouvant que sa famille, qui n’avait pas trop envie de discuter. Comme c’était une des dernières qui me restaient à voir et que j’étais lassé des va-et-vient chez elle pour rien, je l’ai interrogée par téléphone.

Voir les gens directement permet aussi de découvrir leur maison, leur lieu de vie, leur famille. Bien souvent, une autre personne était présente lors de l’entretien : un compagnon ou une compagne, des parents, des enfants, voire des amis. Les opinions de ces derniers ouvrent

mon milieu paysan et me permettent de ne pas m’arrêter à l’exploitant agricole statutaire. Les déplacements dans les hameaux permettent aussi d’apprécier l’espace, les villages.

Il m’est arrivé de me rendre chez eux à pied, à vélo (principalement), ou en voiture, selon mon courage ou la météo. Mais moins vite on va, plus on fait attention aux personnes qu’on peut croiser en dehors des villages, plus on est susceptible de rencontrer des villageois, et même de trouver des paysans qui seraient dans leur champ ou sur leur ferme. En voiture, on se contente trop facilement du porte-à-porte.

-Alors, tu es bien accueilli par les paysans? -Oui, oui. Je n’ai pas à me plaindre.

Des paysans m’ont posé la question. D’autres habitants aussi. La plupart n’ont pas été surpris quand j’ai prétendu qu’on me recevait bien. Certains sont plus occupés que d’autres, certainement, parlent plus ou moins longtemps, prennent davantage le temps de discuter que d’autres, sont plus ou moins intéressés par ce que je fais que d’autres, posent des questions ou non, mais j’ai très rarement eu à déplorer l’accueil. D’autant moins que je venais généralement à l’improviste. Ce n’est certainement pas tout le monde qui a le luxe de pouvoir, à n’importe quelle heure de la journée, prendre le temps de recevoir l’importun. La majeure partie de mes entretiens a été faite durant les mois de juillet, août, septembre, donc en partie en pleine période de foin, et je trouvais aussi les paysans chez eux, et j’en ai rencontré beaucoup qui ont pris le temps de discuter. Ce n’est certainement pas anodin quant au pouvoir sur sa propre vie et c’est une première évidence qu’il ne faudra pas négliger.

-Il y en a beaucoup qui ne vous recevront pas, a pensé un paysan de Peyrelevade.

Peut-être que certains, parce qu’ils s’entendent mal avec d’autres paysans, présupposent une rugosité chez tout le monde, c’est peut-être pour cela que certains me posaient la question sur l’accueil. Mais les cas où j’ai été mal accueilli, ce qui est bien le droit de chacun après tout : rien n’oblige à discuter avec chaque bonhomme qui ferait de la recherche, surtout lorsqu’on craint cette recherche ou qu’on s’y oppose, ces cas-là se comptent sur les doigts d’une main.

Un gros paysan de Peyrelevade, quand je suis arrivé, a fait comme si je n’étais pas là, m’a à peine regardé et j’ai dû insister un peu pour qu’il me lâche quelques réponses.

Je vous ai déjà parlé d’une paysanne, dont le mari s’occupe de foresterie, sur Nedde, qui n’avait pas envie de s’étendre sur le sujet.

Un autre paysan de Nedde m’a demandé si j’avais des papiers démontrant que je venais pour le compte de l’université, m’a dit de repasser mais m’a, en fait, parlé près d’une heure et je me suis entretenu avec lui comme avec d’autres, sans besoin de repasser.

D’autres paysans ont pu être un peu méfiants au premier abord, mais quand je leur ai dit pourquoi je venais, que je faisais une thèse pour l’université, la suspicion est tombée. –Je ne suis rattaché à aucun organisme agricole, ni à l’INRA, ni à la Chambre d’agriculture, précisai-je parfois, et surtout quand on me le demandait.

-Tant mieux, tant mieux, se rassuraient beaucoup. Ça enlève une certaine réserve, souvent.

-Au début j’avais peur que vous soyez de la SAFER. Il y a quelqu’un de Bellac, de la SAFER, qui m’a appelé sur le devenir des terres, m’a dit un paysan de Rempnat.

Ce que je demande aux paysans

C’est là souvent (et trop souvent uniquement) qu’on parle de méthodologie. Quel est le questionnaire : grande question ! Je n’ai pas produit de grille statistique, je n’avais donc pas de questionnaire avec des croix à cocher. Dire qu’il y a sept paysans « bio » qui ont un discours de type X et neuf paysans « bio » qui ont un discours de type Y, ne m’avancerait à rien. C’est ce que j’ai pensé. Je vous ai déjà parlé de l’utilisation des statistiques en sciences humaines, on les veut afficher comme une « preuve » d’une observation qu’on est capable de faire en parcourant le terrain, ou d’une opinion qu’on émet.

Le journal IPNS n° 37 du plateau de Millevaches35 a relevé certains défauts d’une enquête statistique avec questionnaire s’étant déroulé sur les lieux. Il était notamment noté que les définitions étant préétablies, le tableau de l’analyse ne pouvait se remplir que selon le choix des définitions, et que ce choix ne pouvait être neutre, ce qui est très exact. Les catégories ne sont pas être induites par le questionnaire mais par leurs auteurs. Olivier Davigo note cette orientation de départ :

« Le présupposé de l’étude est de considérer que les néo-résidents ont été largement influencés pour investir le territoire par l’importance du concept d’environnement, de paysage et de ses corollaires (tranquillité, dimension, écolo, etc.). D’où un questionnaire qui insiste beaucoup sur cette notion. Ce qui permet au final de dire que, pour les néo-résidents, cette notion est une donnée fondamentale d’installation ! La boucle est bouclée. » (p.14). Ce simple exemple ne suffira certainement pas à convaincre les plus férus des chiffres. Là où des enquêtes statistiques peuvent être le plus utiles, à mon avis, c’est lorsqu’elles mettent en défaut nos préjugés. Il n’en reste pas moins que les sondages sont tout aussi contestables que toute autre enquête : on part toujours de quelque part, et ce sur quoi on part n’est jamais inébranlable, loin s’en faut. Ils ne sont qu’une information parmi d’autres.

Le rangement d’individus ciblés ou d’associations dans des cases d’analyses souffre aussi de subjectivité (et le questionnaire ne peut faire office de masque) : c’est ce que rappelle Christian Vaillant dans IPNS (n°37, p.13). Vous me voyez donc empreint de bien des perceptions négatives par rapport au questionnaire de type « cases à cocher », c'est-à-dire celui qui catégorise toute réponse.

35 IPNS n°37, décembre 2011, pp. 12-14. Deux articles sur le sujet :

« Quand les géographes étudient le plateau de Millevaches » de Christian Vaillant Et « Et si c’était à refaire » d’Olivier Davigo

Une autre très bonne raison de ne pas employer de questionnaire était pour moi d’obtenir des réponses. On n’est pas toujours enclin à répondre à une liste de questions et à voir un bonhomme cocher des cases, et j’aurais par ce biais pu recevoir beaucoup moins bon accueil et beaucoup moins de témoignages. Aussi, ce ne sont pas les paysans qui vous parlent quand vous leur faites remplir un questionnaire mais plutôt le contraire. Et puis, mea culpa, j’avais besoin d’une approche plus personnelle, d’aller dans le sentiment.

Toutefois, vous m’allez dire, même sans faire de questionnaire « avec cases », il y a bien une série de questions ? À peine, vous répondrai-je. Je vais vous parler des démarches « qualitatives » (c’est comme ça qu’on dit pour ce qui n’est pas de l’ordre du sondage, quand bien même on rencontrerait un plus grand nombre de personnes qu’en faisant remplir des fiches) de deux chercheuses venues sur le plateau de Millevaches pour vous montrer que j’emprunte un peu aux deux mon type d’approche.

Agnès Bonnaud [1998], étudiant surtout le milieu institutionnel, a procédé par entretiens semi-directifs, qu’elle définit ainsi :

« Les questionnaires traitent de thèmes invariants mais adaptés à l’occasion en fonction des types d’acteurs interrogés. Ils comportent deux parties : la première traite de l’acteur interrogé et de ses partenaires, des projets et actions de chacun d’eux ; la seconde traite des potentialités et problèmes de la zone étudiée. Il peut s’agir aussi d’entretiens d’imprégnation, de prise de contact avec la société locale, son climat, ses problèmes généraux. Ceux-ci ont lieu au hasard de rencontres et de conversations libres sur la zone en question.» (p.37).

Elle pose des questions qui tournent autour de ses thèmes d’études avec certains acteurs et prend en compte, dans son analyse, les conversations qu’elle a eues avec les gens qu’elle a rencontrés.

Tania Nasr [2005] procède de manière plus fourbe. Elle mène des entretiens qu’elle qualifie de « non directifs », c'est-à-dire qu’elle discute de manière non ordonnée avec les gens ; elle signale même qu’elle laisse parler les gens sans avouer son sujet d’intérêt. Cet aspect très libre est certainement propice à obtenir moult informations, y compris celles dont on ne se serait pas douté, qu’on n’aurait pas demandées.

Pour ma part, je n’ai en rien caché mon sujet d’étude. Peut-être aurait-ce été pour moi une bonne stratégie, mais certainement j’aurais pu interroger moins de paysans sur la même commune en me faisant passer, par exemple, pour simple vacancier, pour la bonne raison que lorsque vous allez voir surtout les paysans, on commence bien à se douter que votre thématique porte sur les paysans. Je ne me sentais pas forcément non plus l’envie (ou le courage, ou la persévérance) de masquer mes intérêts. Bien au contraire, je voulais savoir si les paysans avaient du pouvoir sur leur propre vie et je leur posais carrément la question, celle que je me posais moi-même. Puisque c’est à ça que je veux répondre, pourquoi biaiser ? Je reformule un peu ma demande, quelquefois parce qu’une question sur le « pouvoir », tout le

monde ne le comprend pas pareillement. Et puis certains ont besoin que vous explicitiez plus que d’autres ou développent leur propos moins que d’autres ; alors, il faut enchaîner. Je n’ai donc pas de questions types. Je parle autour de mon thème d’étude. Il y a pourtant des thèmes que j’ai soumis à tout le monde, à savoir :

-leur type d’activité, le nombre d’hectares qu’ils occupent, parler de leur activité en général, c’est-à-dire, qu’ils me présentent un peu cette activité.

-leurs relations avec les autres paysans, les institutions, les associations, les syndicats car le relationnel peut être un facteur de pouvoir qu’on n’évoque pas toujours au premier abord. -et puis le pouvoir sur leur activité, j’ai pu parler à ce sujet des conditions de travail ou des conditions de vie, s’ils se sentaient « bien », s’ils aiment ce qu’ils font.

Je posais donc quelques petites questions et je me demande si les questions ne sont pas toujours plus ou moins directives et si on peut vraiment parler, comme le fait Tania Nasr, d’entretiens « non directifs ». Il s’agit plutôt là d’une appellation universitaire, je le pense, pour mentionner que les questions posées ne sont pas préparées. Mais c’est une appellation, à mon sens, bien discutable. À force d’avoir voulu institutionnaliser la méthodologie, on a