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[Cy commencent les rubriches de la premiere partie de cest livre].1

Le premier chapitre parle comme pour le peché des hommes fut la terre des eaux submergee. Comme Noé et ses enfans qui par le voulloir de Dieu ce deluge eschapperent, et de ceulx qui d’elx issirent fut la terre peuplee. De la presumpcion Nemproch et de la confusion des langages qui entre les peuples seurvint a celle occasion.

Le secund chapitre parle comme Noé et partie de ses enfans vindrent en Itallie ou ilz ediffierent pluseurs citez.

Le tiers parle de Japhet, IIIe filz de Noé, et des lignies et generacions qui de lui descendirent.

Le quart parle de Ianus, autrement appellé Ianien, fils de Japhet, duquel issit une lignie appellee les Ioniens.

Le cinquiesme, de la maniere comme les roys et princes furent premierement eslevez en Grece.

Le seixiesme parle de Corinthus qui sur les Ioniens seigneurioit2 en Achaÿe. De Dardanus son filz qui se transporta en Frige et y funda la cité Dardaine qui puis fut appelee Troye, et de la genealogie d’icelui Dardanus, [f.3] scelon les poethes.

Le septiesme chapitre parle de Eritonus, le filz Dardanus, et de pluseurs roys qui successivement regnerent a Troye.

L’ouictiesme chapitre parle de Jason qui conquist la toeson d’or, et comme la cité de Troye fut premierement destruicte soubz le roy Laomedon par Hercules, Thalemon et les autres Gregeois, qui enmenerent Exionne, la fille dudit Laomedon.

Le neuffiesme, comme Priant, le filz Laomedon, fist Troye reediffier, et les noms de pluseurs de ses enffans.

Le dixiesme, comme Paris ravit Helene, pour quoy les Gregeois assegerent Troye.

L’onziesme, comme les Gregeois entrerent par traïson et de nuyt en la cité de Troye.

Le doziesme, comme Policene, fille du roy Priam, fut par Pirrus inmolee sur la tumbe Achilles, et comme Eneas fut banny pour ce qu’il l’avoit celee.

Le treziesme, comme Eneas et son filz Ascanius, par le conseil de leurs dieux, transnagerent de Frige en Libie, ou ils trouverent Dido, fille du roy Bellus.

Le quatorziesme, comme Eneas et Ascanius passerent de Libie en Sicille, et de la en Itallie, ou ilz furent begninement receuz par le roy Latin.

Le quinziesme, comme pour l’acheson de la mort d’un cerff privé commença la guerre entre Eneas et Tironus3.

Le saziesme, comme Eneas alla querir secour au roy Evander, qui a son aide envoia son filz Palas.

Le dix septiesme, comme Eneas desconfist Turnus et l’occist.

Le dix ouictiesme et derroin, comme il espousa Lavine, et de sa mort.

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LIVRE I

CHAPITRE I1

[Cy commence le premier chappitre]2.

[f.3v] Pour la terre des hommes vicieux purger et leurs iniquitez pugnir scelon

les LXX interpreteurs, l’an, aprés la creation du monde et la formation de Adam notre premier pere, deux mil deux cents, les eaues par le voulloir de Dieu saillirent hors de leurs rives qui couvrirent toute la terre habitable. Et par celles perirent touz les hommes qui lors vivoient, fors le sainct patriarche Noé, trois siens filz et leurs femmes qui seullement [f.4] furent justes trouvez. Lesquelx, a ce que humaine nature fust par eulx reformee, furent par divin voulloir en une arche de celle submersion preservez. Et aprés ce que les vents par leurs sifflers orribles eurent l’espace de cent cinquante jours a leurs voulloirs demené l’arche, en quoy ledit Noé et ses enfans estoint reposts, et transporté de l’un lieu en autre par sur les haultes et impetueuses undes des mers ainsi au long et au large espandues, quant elles furent retraittes, ilz prindrent terre et descendirent en la summité de Ararach, une haulte montaigne en Armenie. Mais comme par long espace de temps eurent ledict Noé et ses enffans a l’environ d’icelle montaigne fait demeure, la generation d’eulx tellement multiplia que les fruictz, lesquelx la terre d’Armenie produisoit, ne peurent suffire a leurs vies soubstenir, car des trois enfans Noé, icelui encore vivant – ainsi que racompte Philo ou livre des questions sur Genese – issirent vignt quatre mil cent hommes, sans les femmes et enffans. De ces trois descendirent touz cieulx qui dempuis cil universal deluge ont esté et seront jucques a la fin du monde, si s’espandirent par diverses isles, contrees et lieux pour querir habitations et – ainsin que dit Alchuyn sur le XXIIIIe3 chapitre de Genese – la terre partirent en trois portions, desquelles Sem l’ainsné tint la premiere qu’il nonma Ayse ; Cam, le puisné tint Auffricque ; et Japhet, le tiers, possida Europe. Et dit Josephus que les filz Sem habiterent par dehors la Occeanne mer, en faisant Aise et Euffrates commancement de leurs royaumes, qui est a entendre qu’ilz habiterent es parties d’Orient. Et les enfans Cam tindrent et a eulx approprierent toutes les terres qui sont de costé de la mer de la province de Sirye et des montaignes jucques a la mer Oceanne. Et ceulx de Japhet possiderent septemtrion, du Thanor jucques aux montaignes de Surye, des Sicille jucques au fleuve Thanaÿ, et en Europe jucques a celuy de Gadira. De ces trois filz Noé, Sem, Cam et Japhet, issirent LXXII lignees, scelon lesquelles y eut LXXII langages differents en la confusion de la tour Babel4, lesquelles se departirent en diverses regions, chaicun scelon sa langue. Pour quoy il est assavoir que Cam le IIe filz Noé ot IIII filz, dont le premier fut nommé Chus, et de lui issirent les Curiens autrement appellez Ethiopiens, car celui Chus ot pluseurs enfans, desquelx l’un fut appellé Nemproch qui geant fut de grandeur merveilleuse. Cestuy Nemproch – scelon que dit Methode – fut le premier qui s’enhardit a obtenir seigneurie sur terre, car par la grant estature de son corps et la force [f.4v] de ses bras il opprima le peuple par occisions en contreignant les hommes sotz et simples a ovrer le feu. Encore fut Nemproch de plusgrant presumpcion remply, quar il et ses compaignons,

1

Un espace blanc est réservé pour une enluminure. Celle du ms 8266 représente l’entrée dans l’arche de Noé et de sa famille.

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Rubrique manquante, rétablie d’après 8266

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Var. XXIII

4

qui par leur simplesse sur eulx l’avoient duc et seigneur institué, propouserent une tour ediffier, qui en haulteur les nues seurmontast, affin qu’ilz ne fussent subgictz aux perilz de la submersion des eaues si deluge autresfoiz advenoit. Mais ainsi que la pluspart des peuples du temps de lors estoient assemblez a celle chose faire, entr’eulx par le voulloir de Dieu vint diversité de langage et par icelle1 difference de langues furent contrains a delaisser leur ouvrage imparfait. Si se departirent ceulx peuples de Sanaar, ung champ en la region de Babiloine ou ilz avoient cil ediffice encommancé, et, comme dessus est dict, les diverses parties du monde allerent habiter.

CHAPITRE II

Comme Noé et partie de ses enfans vindrent en Italie ou ilz ediffierent pluseurs citez.

Ou temps de lors vivoit uncore Noé le patriarche, quar il vesquit aprés le deluge trois cents cinquante ans, lequel – ainsi que dit Martin en sa cronicque – se mist en mer acompaigné de Japhet son filz et des enffans dudit Japhet, de Jonicus, ung de ses autres filz, lequel il avoit engendré depuis le deluge, en compaignie auxi de ung nommé Camises et de pluseurs autres qui par mer vindrent descendre en Itallie. Et fist Noé pres le fleuve de Albulle ediffier une cité, laquelle il nomma de son nom et y termina sa vie. La cause du departement de Noé et de sa venue en Itallie mept Josephus en son premier livre des Antiquitez, et dit que ce fut pour ce qu’il avoit reprins Nemproch [et]2 les autres geants de leurs erreurs, et ilz ne voulloient son conseill croyre ne eulx corriger, si doubtoit qu’ilz l’occissent, lui, sa femme et ses enfans, mais il dit son partement avoir esté avant l’ediffication de la tour dessus dicte et ne dit point quelle part il alla. Et pource que dudict Japhet, qui avecques son pere Noé vint en Itallie, et de ses enffans qu’il y amena, issit la lignie troyenne, de laquelle determiner est mon propos, et aussi furent les Grieux, les Medes, les Persains et pluseurs autres generations dont est peuplee la terre d’Europe, qui prant son commancement au bras de Bosforus et en descend devers Occident, se estand jucques a la mer que l’on dit d’Espaigne, d’eulx feroy mencion en obmettant les autres qui ne servent pas a ma matiere.

CHAPITRE III

De Japhet, IIIe filz de Noe, et des lignees et generacions qui de lui descendirent.

[f.5] Japhet3 donc eut sept filz de Fluma4 sa femme, desquelx Gomer fut le premier né et de lui descendit une lignee appellee les Gomarithes qui – scelon Josephus et Isydore ou livre de ses Ethimologies – sont en grec appellez Gallogreces ou Gallathes, c'est a dire Gaulles, et leur fut ce nom par les Grieux impousé pour ce qu’ilz estoient de coulleur blanche, car galla en grec est autant a dire come lait en nostre langage. Ceulx Galathes jadis habiterent en celle region de Europe dont une porcion est a present nommee Bretaigne armoricque, pource que les Bretons, expulsez et mis hors, lesdictz Gaulles la occupperent l’an de Nostre

1

icelles difference (correction d’après 8266)

2

Seigneur IIIct IIIIxx I, ainsi qu’il sera dit au commancement de la tierce partie de ce present livre, quar ce s’en est la matiere. Et le seurplus desditz Gaulles, qui est la maire partie d’icelle region, est maintenant appellee France, pour le nom de Francio ou pour la ferocité d’une lignee descendue des Troyans qui la conquist sur lesditz Gaulles dix ans aprés la conqueste dessus dicte faicte par les Bretons, c’est assavoir l’an de Nostre Seigneur trois cents quatre vigns ung – ainsi qu’en la Cronicque des François est trouvé. Gallie – ainsi que dit Vincent de Beauvois ou LXXIIIIe chapitre du second livre du Mirouer historial – est ainsi dicte pour la blancheur du peuple. Les montaignes et la rigueur du ciel d’une part lui ostent l’ardeur du soulail, pour quoy la blancheur n’est au corps oustee. Ceste province defendent les Alpes par devers Orient, devers Occident la mer Oceanne, du costé devers medi les mons Pirennes, et de la partie de septemtrion elle a de moult beaux fleuves, et la region de Germanie est Belgigne commancement et Acquictaine fin. Le devant dict Gomer – scelon que dit Josephus – eut trois filz, dont le premier fut appellé Asteomagas, lequel appella les peuples de son nom, mais depuis ilz furent par les Grieux appellez Regini, et d’eulx descendirent les Callabrens et Catelans et les Cicules et les Latins qui habitant in Latio1. Saphat fut le second, duquel descendirent les Riphes, qui depuis furent Paphagons appellez et confrontent ouecques Galathie – comme dit Cornelius – et dit Rodorich ou IIe chapitre de son livre que incontinent qu’ilz furent entrez en Itallie, ilz furent appellez Veniciens. Thigran fut le tiers filz Gomer, duquel issit une lignie appellee les Tigraines, qui depuis furent appellez Friges pour le nom de Friga, l’un d’elx, qui fut prince et gouverneur d’une cité appellee Galariam, qu’ilz avoient fundee en Ayse la Mineur, et lequel Friga appella la province Frige a la derivation de son nom. Ceste oppinion tiennent aucuns acteurs de l’imposicion de ce nom Frige, mais les autres dient qu’elle fut ainsi appellee du nom de Frigia, fille de Europa, femme de Jupiter. La province de Frige devers septemtrion confronthe a Gallathie, devers midi elle touche a Lichaonie, [f.5v] devers Orient a Lidie, et devers Occident elle fine a la mer Helespont – scelon Laurens de Premierfait sur la translation du volume, fait par Jehan Boccace de Certald, Des cas des maleureux nobles hommes et femmes ou dixiesme chapitre du quart livre. Et n’est pas ceste Galathie qui avecques la province de Frige confronte, celle de laquelle j’ay dessus parlé, qui orendroit est appellee France, mais est une autre province semblablement appellee Galathie, dont – dit le dessus nommé acteur Vincent de Beauvois ou LXXe chapitre du IIe livre du Mirouer historial – les Gallois, appellez en l’aide [du roy]2 de Bithinie, aprés ce qu’ilz eurent joÿ de victoire, le regne ouecques lui dividerent et furent par les Grieux appellez Gallogreces, et maintenant, pour l’ancien nom des Gaullois, sont dictz Galathes et leur region est appellee Galathie. Et en la devant dicte province de Frige habiterent les Troyans et y fut leur cité de Troye construite par Dardanus, comme cy aprés sera dit plus au long. Magoth fut le IIe filz Japhet, duquel issirent les Magoges qui depuis furent par les Gregeois appellez Scites, et dit Ysidore que d’aucuns d’elx vint Goth et Magoth, et – scelon Rodrich – en descendirent les Wauldres, les Scennes, les Allains et les Huns. Ceulx Scites, par l’espace de mil cinq ans, occupperent la seigneurie de Aise, ou est la province de Gothie, et Sithie, a laquelle le dit Magoth ces noms imposa. Madeus fut le tiers filz Japhet, duquel descendirent les Medes, et Ianus le quart, duquel sera parlé ou prouchain chapitre cy aprés ensuivant. Jobal, qui la Bible appelle Tubal, fut le quint : il appella ceulx qui de lui issirent Jobellos et habiterent ceux Jobellos es derraines

1

« qui habitent le Latium »

2

Mots manquants, rétablis d’après 8266. Dans la transcription du Miroir historial par Vignay on lit : furent

marches d’Occident et aux montaignes Pirennes, lesquelles joignent ouecques les Alpes qui divisent les Gaulles d’Itallie, et celle region nommerent Hesperie. Mais aprés ce que Hercules eut conquis ceulx Jobellos, autrement appellez Ceptubelles, et qu’il eut tué Gerion leur roy et edifié sa cité de Barcinone, il en donna la seigneurie a ung noble homme appellé Hispan, qui de jenne asge avecques lui avoit esté nourry, et du nom icelui Yspan fut la region d’Isperie nommee Espaigne et les habitans des Espaigneulx. Mossoth fut le seixiesme et de lui issirent les Capadociens, et de Tiras le septiesme les Trayceois ou païs de Trace.

CHAPITRE IV

De Ianus autrement appellé Ianien, filz de Japhet, duquel issit une lignee appellee les Ioniens.

Ianus, le quart filz Japhet, que la Bible appelle Ianien et duquel a esté parlé cy davent ou IIe chapitre de cest livre, qui vint en1 [f.6] Italie avecques Noé son ayeul et

Japhet son pere, funda et fist ediffier une cité, laquelle est encore de ce nom appelee Jennes et les habitans Jennevoys, puis au lieu ou est a present Romme, oultre le fleuve du Tibre, ediffia ung chastel qu’il appella Janicule, lequel a dempuis ce nom retenu, et y est a present l’eglise monseigneur saint Jehan – ainsi le dit Martin en sa cronicque. Et que, au temps que celui Ianus habitoit en Itallie, fut Saturnus chacé de l’isle de Crethe par Jupiter son filz, lequel Saturnus s’en affuit en Itallie et vint a refuge audit Ianus, qui le recuillit benignement et assez pres de son chasteau de Janicule lui donna une place, en laquelle il ediffia une cité qu’il appella Saturnienne, ou depuis le Cappitolle fut ediffié par les Romains. Dudit Ianus issirent les Ioniens, ung peuple qui tint une porcion de Grece, laquelle confronte ouecques une mer qui du nom d’elx est appellee la mer Ionian, et ont celx Ionians entr’elx propre langage et different des autres nations. Celle terre des Ioniens fut depuis appellee Achaÿe, que l’on dit La Moree, et fut jadis Corinthe, metropolle de toutes les citez d’Achaÿe, laquelle cité de Corinthe fut destruicte et ramenee en cendre par Emilius, consul romain, presqu’en ung mesme temps que celle de Cartage2 le fut par Scipion l’Africain – de sa fundacion sera cy aprés parlé. Et duroit icelle contree d’Achaÿe – ainsi que dit le translateur de Boccace ou XIIIe chapitre du premier livre Des cas des maleureux nobles hommes et femmes – jucques a Moncornet3, une cité de Touscanne assez prochaine de Romme. Pour quoy il est assavoir que Itallie jadis fut appellee la grant Grece – ainsi que racomte Ovide en son quart livre De Fastis – et fut habitee des plus grans de Grece, tant roys que philosophes grieux, qui pluseurs citez y ediffierent, espiciallement au lieu ou est de present Rome – lesquelx Martin nomme en sa cronicque et me passe de les reciter pour cause de brieffveté, mesmement que en riens ne servent a ma matiere.

CHAPITRE V

De la maniere comme les roys et princes furent premierement eslevez en Grece.

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en répété en raison du changement de folio (notre correction)

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que de celle de Cartage (correction d’après 8266)

3

Des lignies et generations du dessus dict Japhet et de ses enfans fut ainsi toute Europe et partie de Aise la Mineur habitees, et, par longue succession de temps, de ce peu de hommes accreues et multipliees jucques a numbre infini, lesquelx, comme par l’introducion de Saturnus roy de Crethe – duquel a esté parlé ou precedent chapitre – arassent la terre, plantassent vignes, arbres et herbes pour en avoir les fruictz a leurs vies soubstenir, quar, devant que Saturnus entrast en Itallie, y estoit le peuple rude, bestial et mal propre, et, de ce que la terre produisoit1, brutement et simplement vivoit, et que celle terre, qui longuement entr’elx avoit esté commune, voulseist chaicun a soy approprier, [f.6v] moult souvent entr’eulx sourdirent et s’esmeurent discors, meslees et contencions, parce que ceulx qui leur cure ne labeur n’enploieoint a celle terre cultiver s’esforczoint a leurs voisins leurs fruitz tollir quant a meureté les avoit la saeson amenez, et les fors par puissance les feibles opprimoint. Pour auxquelles choses obvier, esleurent leurs peuples entr’eulx hommes puissans de corps et que2 scelon leur loy et police vertueusement vivoient, et, de leur propre voulenté et liberal consentement, donnerent a iceulx hommes esleuz auctorité, puissance et domination sur eulx, et sur leurs terres leur assignerent rentes et devoirs pour eulx vivre et substanter a ce qu’ilz ne fussent empeschez3 au labeur de la terre, mais seullement vaccassent a les preserver des mauvais et de leurs invasions. Lesquelx hommes, comme en leurs offices droicturierement se maintinssent4, furent par lesdictz peuples tenuz en honneur et reverence, et par eulx roys et princes clamez. En ceste voye fut trouvé5 en Grece seigneurie et noblesse qui depuis accreut et multiplia grandement, quar ceulx roys et princes approprierent les droictures et subvencions, qui par les populaires avoient esté concedees, et de jour en autre les accreurent et augmenterent. En aprés fut par le peuple advisé, pour eviter les guerres et divisions qui souventesfoiz aprés la mort de leurs princes s’esmouvoient pour la couvoitise que chaicun commença lors a avoir