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Comme au temps du roy Cassibellanus Julius Cesar consul de Romme qui avoit submis Gaule voult fere Bretaigne tributaire, et comme il fut descomfit par les Bretons et s’en fuit en Gaule.

Au temps du regne de Cassibellanus, eut Julius Cesar toutes les provinces de Gaulle a l’empire de Rome fait tributaires, pour quoy en Bretaigne ses legions mener il proposa, car il voulloit2 contraindre les Bretons a poier le tribut, ainsi qu’il avoit fait la gent de Gallie. Et pour ce enquist Cesar diligeaument quelle terre il avoit en Bretaigne, quelles citez, la maniere des Bretons et dont ilz estoient descenduz. Et quant il entendi qu’ilz estoient issuz de Brutus lequel estoit de la lignie de Eneas, neveu d’Ascanius, filz dudit Eneas, dont lui et les autres nobles de Rome avoient prins leur naissance, il pencza qu’il ne se combatroit pas a eulx car il les tenoit comme freres, mais il voulloit qu’ilz feissent aucune recognoessance aux Romains, par quoy il semblast qu’ilz fussent subjectz a leur pouair. Pour quoy au roy Cassibellanus adressa ses epistolles, en lui signiffiant par icelles qu’il n’avoit talant de batailler contre lui ne ses Bretons, mais que au commendement du senat voulseist obeir, et que, si ainsi le faisoit, il le laisseroit en paix pour tribut assez legier, pource que Romains et Bretons estoient descenduz d’un mesme pere. Et en ceste maniere le racomptent Orose et autres historians3, mes Geffroy Artur en son livre escript que Julius Cesar, quant il se fut enquis de la situation de Bretaigne, dist que, puis que les Bretons avoient par si long espace de temps demouré en celle isle, qu’il penczoit qu’ilz fussent grandement forligniez des Romains et que tantost les auroit mis en subjection parce qu’ilz ignoroient les faitz de chevallerie ; et leur manda eulx submettre a la juridicion romaine en lui rendant par chaicun an certain tribut s’ilz voulloient avoir paix en leur royaume. De laquelle chose ouir, scelon ce que dit le devant dict acteur Geffroy Artur, fut Cassibellanus grandement indigné et a Julius manda [par lettres]4 que trop estoint Romains couveteux de l’or et de l’argent du monde quant les Bretons, qui assiis estoient dedans les perilz de la mer Occeane et qui jucques alors avoient leur terre possidee en pacience et sans quelcomque subjection, ne voulloient laisser en paix ; et que trop seroit a eulx grant vitupere et reprouche de perdre leur liberté puis que par si long temps l’avoit gardee ; et aussi a Julius de les contraindre et a subgicter comme ainsi fust qu’ilz fussent de pareille noblesse ; et aussi qu’ilz avoient aprins a la donner et eslargir plus que la recevoir et5

[f.35] soubstenir ; mesment qu’ilz ignoroient qu’estoit servage ne n’y avoit humaine

1

Var. regime

2

ilz voulloint (correction d’après 8266)

3

Var. le racomptent aucuns notables ystorians (l’expression aucuns notables a été écrite à la place d’Orose qui a été effacé, car l’encre n’est pas identique)

creature disne1 de les y maintenir. Et pour ce estoient ilz appareillez de combatre pour leur franchise garder contre toutes gens, mesmement contre les dieux, s’ilz voulloient aucune chose enprandre vers eulx. Quant Cesar entendi la fiere responce Cassibellanus, il pensa bien que par doulceur il ne pouait obtenir des Bretons le tribut qu’il leur demandoit et que par puissance d’armes lui convenoit ouvrer. Si appareilla son navire pour passer en Bretaigne, et – ainsi que dit Orose et aucuns autres istorians2 – les habitans d’aucunes citez de Bretaigne lui envoierent messages de paix, lesquelx il receut benignement et, pour recevoir leur foy et estre asseuré d’iceulx citoiens, envoya en Bretaigne Comunius, le roy de Arthoys, lequel si tost qu’il fut entré3 fut saesi par les Bretons qui l’emprinsonnerent. Pour laquelle chose fut Julius indigné grandement, et, pour venger celle injure, en Bretaigne passa a grant armee, ou il fut a son arriver assailly durement et de ses gens grant perte souffry. Mais Scena, qui portoit les armes de l’empire atout une legion de gens d’armes, se fery ou plus fort estour ouquel il se combati si fierement contre les Bretons qu’il les contreigny a tourner en fuite. En celle bataille n’estoit pas le roy Cassibellanus – ainsi que dit le dessus dit acteur Orose4 – ains estoit avecques grant ost contre autres ses adversaires es loingtaines parties de son royaume, et pour ce les habitans des citez voisines de la marche en laquelle estoit Julius descendu, considerans son grant pouair et que leur roy estoit absent par quoy de lui ne seroient secouruz, renvoierent a Julius nouveaux messages de paix, par lesquelx ilz lui transmirent le roy Comunius d’Artoys qu’ilz avoient enprisonné, comme dist est, et de tribut5 lui promirent livrer ostages. Mais aprés ce que ceulx messages furent6 partiz de Cesar, seurvint entre ses neffs ung vent merveilleux et terrible, qui si fort demena la mer par grosses undes que celles neffs, par le heurtement qu’elles firent l’une a l’autre, furent toutes debrisees et en perirent pluseurs. Pour quoy les Bretons qui a Julius s’estoient submis, quant ilz entendirent celle chose, eurent esperance de recouvrer leur franchise et garnirent de gens d’armes touz les passages et destroitz, par lesquelx les vivres passoient qui estoient portez en l’ost dudit Julius Cesar. Lequel fist sans demeure prandre doze de ses plus defroessees neffs et du merrain d’iceles fist les autres appareiller et, pource que en son ost plus n’avoient que boire ne que menger, envoya sur le païs grant numbre de gens d’armes, lesquelx furent rencontrez par les Bretons, qui si vigoreusement les assaillirent que, si Cesar qui en ouit la nouvelle n’y fust hastivement acouru atout grant numbre de Romains, il convenoit a ses gens7 vuider la place. Mais quant les Bretons virent le pouair Cesar seurvenu, [f.35v] ilz se retrayrent tout bellement, et aussi firent Cesar et les siens sans longue chace. Et adonc envoierent derechieff les Bretons audit Julius Cesar messages de paix, laquelle il leur octria par ainsin qu’ilz doubloient leurs ostages et les lui envoieoint en Boullongnois, ou il voulloit repasser pour la saeson d’iver qui estoit prouchaine, quelle chose promirent faire lesdictz Bretons, et lors se mist Cesar en mer pour retourner en Gaulle. Ainsi ouvra Julius Cesar en Bretaigne la premiere foiz qu’il y descendi, scelon ce que dit le dessus dit Orose et aussi font aucuns autres acteurs8. Mais Geffroy Artur, noble istoriagraphe qui composa le beau volume de Brutus, le premier roy Breton, et de ses successeurs les roys de Bretaigne, de tout ce ne fait

1

Var. digne

2

Var. et ainsi que dient aucuns ystorians

3

Var. qu’il y fut entré

4

Var. ainsi que dient les dessus ditz acteurs. Le copiste a rayé Orose et mis les mots au pluriel. (ms 8266, f.39v)

5

Var. de tribut lui poier lui promirent

6

Var. se furent

7

Var. ses gens d’armes

8

mencion, lequel, jasceit que j’aye promis ensuir, toutesfoiz ay ge voulu escripre la dessus dicte oppinion affin que ceulx qui ce livre liront voyent l’un et l’autre rapport, et que ceulx qui en la maniere dessus dite le pourront avoir veu1 ne y notassent faveur si seullement j’eusse escript scelon le dessus nommé Geffroy, qui dit que, quant Julius Cesar premiere foiz alla aux Bretons courir seure, le roy Cassibellanus acompaigné de Bellin, prince de sa chevallerie, de ses neveuz2, Androgeus et Tenuencius, ducs de Kucie [et de Cornouaille]3, et de troys roys, savoir Tridion d’Escoce, Guertared de Venedoce et Britaiel de Demesce, lui ala a l’encontre, car il eut conseil que moins difficille chose lui seroit le chacer a celle foiz et le combatre hastivement que aprés ce qu’il auroit prins et occuppé les fors et les chasteaux de Bretaigne. Et sans demeure s’en ala atouz les princes dessus dits et leurs gens dont ilz avoient grant numbre jucques au rivage de la mer ou Jullius avoit drecé ses paveillons. Et illecques les deux parties disposees et mises en ordonnance de combatre, entre les Romains et Bretons commença dure meslee, car de chaicune partie se painnerent de bien combatre, et les chevalliers a leur assembler se ferirent en l’estour si roydement qu’en peu de heure rougirent4 les rives de la mer par l’abundance du sang qui a grans ruisseaux decouroit des mors et des navrez. Et en celle empainte, Nennyus et Androgeus son neveu, atoute une grant route de chevalliers qu’ilz conduisoient5, si roidement encontrerent la bataille ou estoit Julius Cesar que a poy qu’elle ne fut dissipee. Et s’entre rencontrerent d’aventure Julius Cesar et Nennius qui si tresfierement combatirent l’un a l’autre, et feroit Nennius ledit Julius par telle vertu que tous les assistans s’esmerveilloient de sa force. Si dura longuement la meslee entr’elx et, comme a l’une foiz Nennius voulseist Julius ferir de toute sa force, Julius a son bouclier leva celui coup et ledit Nennyus assigna par telle puissance qu’il lui brisa son heaume et le navra a mort. Et derechieff cuida Julius recouvrer le second coup cuidant l’abatre mort, mais Nennyus resista au coup vigoreusement en entreposant son bouclier entre lui et la destre Julius. Atant6 lui fist perdre son glayve, lequel il recouvra et, ainsi navré come il estoit, alla ce mesme glayve employer sur ses ennemis, car il entra plus avant en l’estour et occist [f.36] Bibecius, qui de Julius estoit connestable, et aussi fist il maint autre Romain, ne nul n’assignoit dudit glaive a qui il ne transchast le col, la teste ou la main, bras ou ce qu’il attaignoit au ferme en les trebuchant mors a la terre. En la parfin du jour demourerent les Bretons vigoreux7 et Cesar desconfit monta en ung ballinier a petit numbre de chevalliers et en Gaulle s’en retourna confus.

CHAPITRE XXIV

Comme Julius Cesar, aprés ce qu’il ot appaisez aucuns discors, retourna en Bretaigne a grant ost, ou il fut derechieff desconfit par les Bretons.

Cassibellanus adonc joyeux de sa victoire obtenue et de la desconfiture des Romains ses adversaires, a ses dieux graces rendi et a ses chevalliers distribua dons et richesses a chaicun scelon la8 quantité de sa merite. Mais d’autre part fut

1

Var. le pourront ailleurs avoir veu

2

neuz (correction d’après 8266 qui écrit de ses deux neveuz)

3

Mots manquants, rétablis d’après 8266

4

longierent (correction d’après 8266)

5

qu’ilz conduisoient répété (notre correction)

6

ledit Cassibellanus angoesseux de son frere Nennyus, lequel Julius Cesar avoit navré en la bataille si griefvement qu’il se octria a la mort avent l’accomplissement de quinze jours entiers. Auquel Cassibellanus fist en la cité de Londres donner sepulture honnorable, et le glayve Julius Cesar, qui pour sa durté estoit appellé Jaune Mort, en memoire de ce que Nennyus l’avoit audit Jullius tollu en bataille, fist avec lui enchacer. De la desconfiture Julius Cesar fut tantost en Gaulle sceue la nouvelle et par toutes les provinces d’Occident courut renommee que Cassibellanus, le roy des Bretons, a grant puissance l’enchaczoit1. Et pour ce les habitans des citez de Gaulle transmirent leurs messages les uns aux autres et firent conspiracion a l’encontre dudit Julius qu’ilz chasseroient lui et ses Romains hors de leurs contrees. Mais quant Julius fut arrivé es parties de Gaulle, il fut adverti de celle commotion par ceulx ausquelx il avoit la garde desdites citez comise, pour quoy il pensa que meulx lui valloit ladicte commotion apaiser et les Gaulloys a lui pacifier que retourner contre les Bretons, combien que voluntiers d’elx eust prins vengence. Et pour ce alla il de rive en autre pour paciffier la fierté du peuple et ouvrit ses thesors, desquelx il distribua et promist donner aux nobles, qui pouair y avoient, tellement qu’il les reduisit et tourna du tout a son accord. Mesmes aux populaires, envers lesquelx il avoit esté premier fier et cruel comme ung lion et leur avoit tout le leur ravi, monstra semblant doulx et debonnaire comme ung agneau en leur obeissant par humilité. Et aprés ce qu’il eut celle conmocion apaisee de touz points, pensant chaicun jour en sa confusion et en la victoire sur lui obtenue par les Bretons, fist dedans demy an nouvel appareil de gens en armes pour retourner soy venger de celle injure. Mais Cassibellanus le roy de Bretaigne, auquel la cognoessance de celle emprinse vint, vacqua et entendi a garnir de vivres et de gens d’armes les villes et chasteaux de sa terre et a renouveller les murs et les fortresses. Et ou fleuve de Tamise, en certains lieux ou il pensa que les neffs Cesar passeroient pour arriver a la cité de Londres, fist entrer

[f.36v] grosses barres de fer par chaicun des boutz aguisees, lesquelles ne

apparoient point sur l’eaue, ains y sembloient avoir bon et seur port, puis cuillit Cassibellanus toute la chevallerie de son royaume pour le secourir et resister contre Cesar a sa venue. Quant Julius Cesar eut pourquises et appareillees toutes les choses qui pour sa guerre lui semblerent convenables, il monta sur mer avecques innumbrable quantité de chevallerie et au vent, qui propice lui fut, fist estandre ses voilles, moiennant lesquelles il silla2 tellement par mer que ou havre du fleuve de Tamise arriva atoute sa flote, cuidant se drecer3 droit a la cité de Londres. Mais comme il fust oudit havre entré, pluseurs de ses neffs furent defroessees et perillerent par les paulx aguz qui en l’eaue estoient mucez, et maints miliers de chevalliers romains qui dedans estoint furent oudit fleuve submergez. Adonc Julius, cognoessant le peril ou il estoit et les paulx aguisez qui ses neffs molestoient, pour obvier a ce dangier, d’ilec se destourna et, ses voilles autre part tournees, nagea costoyant les rives tant qu’il trouva ung autre port ou il descendit sans impeschement. Mais Cassibellanus, joyeux de ses ennemis plungez, promptement atoute sa chevallerie alla Julius et ses Romains assaillir, entre lesquelx et les Bretons commença l’estour dur et cruel. Et se deffendirent les Romains par merveilleux hardement, lesquelx, jasceit que la plus grant partie en fust perillee, neantmoins les eschappez du peril se combatirent si vigoreusement en reprenant en eulx proesse merveilleuse qu’ilz firent de leurs ennemis les Bretons tresgrant occision. Toutesfoiz, par le default de leurs compeignons aventurez, estoient trop fort leurs forces

1

Var. a grant puissance par mer l’enchaczoit

2

Var. sigla

3

affaiblies et par les Bretons finablement furent suppeditez. Quelle chose voyant Julius Cesar et que derechieff estoit par les Bretons vaincu, atout ce peu de gens qui de la desconfiture peurent eschapper rentra en son navire et au plustost qu’il peut nagea vers les rivages de Neustrie, ou il avoit fait ediffier une forte tour avant qu’il rentrast en Bretaigne, car il doubtoit que, s’il estoit secunde foiz desconfit comme il lui advint, que les Gaulloys a son retour lui courussent seure, et pour leur resister avoit il ladicte tours ediffiee.

CHAPITRE XXV

Du debat qui seurvint entre Hyerglas et Cuelin, par quoy guerre s’esmeut entre Cassibellanus et Androgee son neveu ; et comme Androgee appella Julius Cesar en son aide, par quoy Bretaigne fut faicte tributaire aux Rommains.

Le roy Cassibellanus, s’esjoÿssant de la secunde victoire, fist1 adonc commandemant que touz les princes, comtes, barons et chevaliers de Bretaigne convenissent avecques leurs dammes en la cité de Londres [f.37] pour a leurs dieux sacriffier plus sollempnellement, en retribucion d’icelle victoire acquise a l’encontre d’un si noble conquereur comme estoit Julius Cesar. Lesquelx seigneurs, favorisans au vouleir de leur roy, s’assemblerent en ladicte cité au terme qu’il leur avoit ordonné et, pour ce sacriffice fournir, amenerent en ladicte cité quarente mil beuffs, cent mil moutons, trante mil bestes sauvages avecques numbre infini de diverses especes de volatilles. Et aprés ce qu’ilz eurent a iceulx leurs dieux offert leurs sacrifices et dignes oblations rendues, ilz prindrent leur refection du residu, ainsi que l’ordonnance et maniere2 de sacrifier estoit pour lors acoustumee. Quant du menger se furent levez, a pluseurs plaisants jeuz se prindrent a deduire et a grant joye demener tout ce jour vouldrent employer. Mais en fin tourna celle grant liesse en grant doleur et amairtume, quar contens s’esmeut entre deux nobles juvenceaux, savoir Hierglas, neveu du roy Cassibellanus, et Cuelin, neveu de Androgeus, duc de Londres et de Kucie, lesquelx commancerent a estriver par parolles, par lesquelles ilz s’entre despiterent. Et pour ce Cuelin, qui plus ne pouait souffrir les laidures de Hyerglas neveu du roy Cassibellanus, [meu]3 de tresgrant ire, d’un glaive qu’il trouva en sa voye lui transcha la teste. Pour laquelle chose fut tantost toute la court troublee, et en vint la cognoessance au roy Cassibellanus qui de la mort son neveu fut tresdollent et fist commandemant au duc Androgeus que son neveu Cuelin, qui ce meurdre avoit perpetré, amenast en sa presence. A laquelle chose ne voult Androgeus differer, ains le voulloir du roy son oncle acomplit sans demeure et, quant il fut en sa presence venu, le roy enquist a touz ses barons quelle punicion devoit souffrir ledit Cuelin pour l’injure que en sa court il avoit faicte en commettant crime de omicide en la personne de son neveu. Mais lors Androgeus, voyeant ainsi le roy en toute rigueur proceder a l’encontre de Cuelin son neveu et doubtant qu’il le feist mourir, respondi au roy lui estre en sa ville et pour ce devoit4 diffinir et juger en sa court les injures et crimes commises en sa terre. Pour laquelle response fut Cassibellanus grandement indigné contre Androgeus et le menacza de destruire toute sa terre par feu et par glaive, mais oncques pour ce ne lui voult Androgeus obeir. Pour quoy Cassibellanus desirant executer sa volunté assembla grant armee

1

fut (correction d’après 8266)

2

et entra en la duchie de Kucie, laquelle il commença a gaster. Si lui manda Androgeus par ses amis qu’il se voulseist desister de sa felonnie, mais il n’en voult riens faire, ains touzjours de plus en plus y persevera. Et pour ce Androgeus, voyeant ainsi sa terre de jour en autre gaster, considerant qu’il n’avoit pas assez puissance pour resister contre son oncle en bataille, [f.37v] a Julius Cesar transmist ses messages par lesquelx il lui signiffia la discorde d’entre lui et le roy son oncle et l’acheson pour quoy elle estoit entrevenue, lui suppliant qu’il lui fust en faveur et aide a le restituer en sa dignité que son oncle lui usurpoit, et il lui seroit de tout son pouair aidant a conquerir et subjuguer le royaume de Bretaigne, et de ce ne fust point en