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V ALORISATION ET DYNAMISATION DU

1. Les systèmes de production à l’échelle régionale

1.1 Les systèmes pastoraux

La production animale est tirée essentiellement de l’utilisation des ressources naturelles

— herbagères et arbustives — pâturées par les animaux sur les terres non cultivées es-sentiellement dans les zones arides et semi-arid es du Burkina Faso, du Mali et du Niger, s’étendant jusqu’à la façade atlantique par le nord du Sénégal et la Mauritanie. C’est un élevage en troupeaux composés de bovins, ovins, caprins, camelins, ânes, chevaux, mélangés ou non. Pour les bovins, le génotype zébu prédomine dans ces systèmes et

1 International Institute of Tropical Agriculture, basé à Ibadan, Nigeria

2 Ces systèmes sont ceux que pratiquent les paysans dans l’ensemble des zones rurales et les petits éleveurs en milieu urbain. C’est une variante du système mixte agriculture – élevage, très peu coûteux en travail, en espace, et en intrants, mais qui fournit pourtant un appoint de nourriture pratiquement gratuit aux familles qui le pratiquent. Selon Thuillier-Cerdan et Bricas (1998), 10% de la consommation urbaine de volaille, d’œufs, de viande ovine et caprine à Cotonou proviendrait de ce système.

Carte 2. Carte des zones agro-écologiques de l’Afrique de l’Ouest

parfois reste la seule race élevée. Le foncier, les questions liées au droit de propriété et la rareté des ressources fourragères sont les contraintes majeures à lever.

Dans les systèmes traditionnels extensifs, la disponibilité en pâturage commande les mouvements de troupeaux qui définissent des modes de production nomades ou trans-humants1. Les rendements zootechniques restent peu satisfaisants. Par exemple, les jeu-nes bovins sevrés ne dépassent pas un gain annuel de 50 kg dans le système de transhu-mance ; dans ces conditions, il faut 5 à 6 ans pour produire un bœuf de 250 kg (Touré, 1996). La production laitière occupe une place centrale dans la gestion de ces systèmes (Ancey, 1998), car elle permet la subsistance du groupe par l’autoconsommation ou grâce aux échanges de lait ou de beurre. Il semble que les conditions d’équilibre de ces systèmes rendent difficile la commercialisation laitière à grande échelle (Brokken et Senait, 1992). Dans certaines zones, comme au Tchad, ces systèmes ont cependant été à l’origine d’un commerce laitier important : celui des échanges transsahariens de beurre clarifié du début du 20e siècle (Duteurtre, 1998). La vente d’animaux sur pieds, bien que n’étant pas le but principal dans ce système, est la source principale de revenus mo-nétaires. Elle ne concerne que les animaux de réforme ou les animaux surnuméraires par rapport aux besoins en lait de la famille et à la reproduction du troupeau.

Les tentatives d’amélioration du système pastoral par la sédentarisation des pasteurs dans la région ont eu des succès mitigés. On citera à titre indicatif les travaux réalisés par la SODEPRA au nord de la Côte d’Ivoire où les élevages sédentarisés de bovins classés dans un groupe primaire, « le niveau zéro » concernaient 65 % des exploitations dans les années 1990. Le système d’élevage y était caractérisé, entre autres, par (1) la faiblesse numérique de l’unité individuelle de production, (2) le regroupement des animaux dans des parcs collectifs et la conduite par un bouvier salarié, et (3) l’absence de technicité des propriétaires et la rareté des directives ou des interventions sur le troupeau. Au Burkina Faso, la création des zones agropastorales (Sideradougou, Samorogouan, Yallé) était une réponse du gouvernement aux crises successives de sécheresse des années 1970 et 1980, encourageant la sédentarisation des pasteurs dans des zones d’accueil dotées d’infrastruc-tures pour accroître la productivité du bétail. Cependant dans les deux exemples, on ne pouvait envisager durablement le développement pastoral dans ces zones sans s’attaquer aux nouveaux problèmes liés au risque et à la prévalence de la trypanosomose animale.

Selon Seré (1994), les systèmes pastoraux détiennent le tiers des bovins et la moitié des petits ruminants en Afrique Subsaharienne. Ils fournissent 60 % de la viande bovine, 40 % de la viande de petits ruminants et 70 % du lait de cet ensemble de pays.

1 La transhumance se définit comme un mouvement pendulaire et saisonnier des animaux sous le gar-diennage de bergers, suivant des itinéraires précis en vue de l’exploitation des ressources pastorales. Elle se distingue du nomadisme qui se caractérise par des déplacements plus aléatoires et suivis par toute la famille de l’éleveur.

Figure 3. Systèmes d’élevage pratiqués dans les pays du champ d’action du CSAO

Source : Adapté de Fernandez-Rivera et al. (2004)

Une démarche participative pour la gestion de l’environnement et l’amélioration de la santé des troupeaux et des rendements zootechniques semble être la voie indiquée pour une production durable qui pourra bénéficier de la constitution des réserves fourragè-res.

Le système de ranch se distingue du pastoralisme par l’appropriation privée ou étatique des terres de parcours. La production de viande pour la vente est généralement l’unique objectif de ces entreprises, tandis que la production laitière y est absente (Boutonnet, 2000). Le ranching est très peu représenté en Afrique de l’Ouest, hormis quelques cas

dont l’objectif vise souvent le développement et la promotion par l’État d’une race.

On citera le ranch de la Marahoué en Côte d’Ivoire, de Madina-Diassa au Mali, et le ranch de Toukounous au Niger pour l’exploitation du potentiel zoogénétique du zébu Azawak.

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