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Des successions dans les écosystèmes à leur résilience

31. Systèmes de culture, de production, fourrager et d’élevage

Notre approche "multi - systémique" a été à la fois notre "véhicule de progression" dans notre étude et notre "cadre de repère" et d’orientation. Dans cette partie nous avons tenu à décliner la façon dont nous nous sommes approprié et reformuler certains concepts systémiques. « Système de culture » Dans l’Encyclopédia universalis, Sebillotte (1996), dans l’article « Système de culture » fait remonter l’emploi du terme au cours d’agriculture de l’abbé Rozier en 1785. Ce terme traduit « un effort de justification théorique tant des pratiques culturales observées que de nombreuses propositions d’amélioration qui virent le jour au XVIIIème siècle ». A cette époque, le système de culture signifiait, selon Sebillotte, « la manière dont un groupe humain tirait parti de la nature pour en satisfaire ses besoins ». Au milieu du XIXème siècle, de Gasparin (1844) conserve l’idée de l’utilisation des ressources naturelles dans la définition qu’il donne : « Le choix que fait l’homme des procédés par lesquels il exploite la nature pour en obtenir une production, soit en la laissant agir, soit en la dirigeant avec plus ou moins d’intensité en différents sens est ce que nous appelons système de culture ».

Sebillotte fait remarquer que de Gasparin applique le terme principalement au territoire agricole mis en valeur par une unité de production, l’exploitation agricole, excluant « du champ d’application du concept les espaces plus vastes mis en valeur par les groupes humains et pour lesquels, pourtant, les mêmes questions se posent ». Le concept s’adapte ainsi à la conquête de la liberté d’exploitation qui a marqué la révolution agricole des XVIII et XIX siècles ; « l’individualisme agraire » selon l’expression de Marc Bloch, citée par Faucher (1956) a favorisé l’adoption de nouvelles techniques.

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Pour exemple en Guyane : contrôle de l’érosion (Lefeuvre, 1984), limitation aluminique (Cabidoche et Andrieux, 1984), maintien de la flore et de la faune des savanes (Cremers, 1990 ; Hansen, 1998 ; Vie, 2001).

Au cours du dernier quart du XXème siècle, Sebillotte enclenche une autre évolution dans l’article qu’il publie en 1974 pour faire le point de la « théorie agronomique ». Il y est précisé que l’agronome doit étudier le système de culture, à la fois dans la dimension temporelle des successions de cultures, « car le sol sert de lien entre deux ou plusieurs cultures successives » et dans la dimension spatiale, « parce que la multiplication des surfaces d’une même culture dans une région peut modifier de façon sensible le milieu naturel (microclimat, érosion, parasitisme…).

La dimension temporelle du système de culture est affinée par le concept d’itinéraire technique qui porte sur la conduite du champ cultivé au cours d’un cycle cultural ; il traduit l’idée que l’agronome est capable de concevoir « des combinaisons logiques et ordonnées de techniques qui permettent de contrôler le milieu et d’en tirer une production donnée ». La mise en oeuvre de cet itinéraire implique que des choix stratégiques soient faits quant au mode de conduite de la culture considérée, car « plusieurs stratégies sont possibles pour atteindre un objectif en raison des compensations entre techniques et des risques variés dus aux aléas climatiques » ; elle implique aussi des choix tactiques au moment de réaliser les opérations culturales.

Ce concept d’itinéraire technique a été défini pour concevoir des modalités de conduite des cultures et en faciliter le passage à la pratique. Il a été très vite utilisé pour « comprendre la logique des pratiques agricoles et leur cohérence avec les caractéristiques socio-économiques et naturelles des exploitations agricoles » (Papy F., Leliervre F., 1979). Dans les années qui suivent la parution de l’article de 1974, avec les concepts d’effet précédent (variation des états biologiques, chimiques et physiques du sol entre le début et la fin d’un cycle cultural), de sensibilité du suivant (réponse d’une culture aux états du sol laissés par le précédent), Sebillotte développe la dimension temporelle du concept de système de culture sur le pas de temps de plusieurs cycles de culture. Il inclut dans le concept les phases de jachères, quelle qu’en soit la durée (Sebillotte, 1977). Cela a induit de faite une définition qui en évoluant a exclu dimension spatiale : le système de culture est alors défini par la séquence des procédés techniques mis en oeuvre sur des parcelles traitées de manière identique, c’est à dire par la succession des cultures et par les itinéraires techniques appliqués à chacune d’elles. Dans le débat de l’époque, Papy et Leliervre indiquent en 1979 qu’il faut redonner au concept de « système de culture » la dimension spatiale qu’il avait à l’origine et dont Sebillotte se faisait encore l’écho, en 1974, sans la développer.

La politique agricole commune (PAC), dans ces premières périodes assurent des prix agricoles garantis relativement élevés, sans limite de quantité, dans un contexte de rareté de la terre et de la main-d’oeuvre agricole, les systèmes de culture pratiqués et conseillés traduisent le souci d’accroître la productivité de la terre et celle du travail. C’est pourquoi le développement agricole se fait autour de choix techniques tout à fait cohérents avec ces objectifs de produire toujours plus (Meynard, 1991) : choix de variétés à haut potentiel, avancement des dates de semis, augmentation des densités et des apports d’engrais, autant de décisions qui présenteraient de forts risques phytosanitaires si elles n’étaient associées à des stratégies d’assurance consistant en traitements systématiques de pesticides. L’utilisation intense de pesticides permet de cultiver une parcelle de façon plus indépendante des voisines et, sur cette parcelle, une espèce de façon plus indépendante des cultures précédentes ; en particulier elle permet de diminuer les délais de retour d’une culture sur elle-même et, partant, de choisir plus librement les cultures en fonction des marges qu’elles dégagent (Meynard et

al., 2002). Les questions posées à l’agronomie peuvent se ramener à des questions de

production végétale à la parcelle et la définition proposée plus haut du concept de système de culture convient tout à fait pour les traiter.

La politique agricole a aussi affecté le paysage agricole. Le développement des échanges commerciaux spécialise les petites régions agricoles ; certaines deviennent de plus en plus intensives, d’autres sont abandonnées. Au sein des petites régions agricoles, les exploitations se spécialisent aussi et, progressivement, disparaissent les exploitations de polyculture ; le nombre des espèces cultivées qui se succèdent sur les parcelles se réduit et, par suite, la diversité spatiale des cultures.

Au souci d’augmenter la productivité de la terre est associé celui d’augmenter la productivité du travail, ce que permet la mécanisation ; pour diminuer les temps de travaux, la taille des parcelles ne cesse de croître, ainsi que celle des exploitations, ce qui réduit le temps que l’agriculteur peut consacrer au suivi des cultures. Toutes ces évolutions ont des conséquences écologiques. Malgré le courant dominant qui pousse vers une intensification continue de la production agricole (Carillon, 1979), des cris d’alarme sont poussés. Le rapport Hénin (1980) fait prendre conscience aux agronomes de la nécessité de concevoir des manières de produire ayant des objectifs environnementaux. Dans cette perspective des recherches ont portés sur le pilotage d’itinéraires techniques visant à calculer au plus juste les intrants (azote et produits phytosanitaires) ; sur plusieurs espèces cultivées : des indicateurs sont mis au point à cet effet. En rupture radicale avec les itinéraires techniques intensifs, des agronomes en conçoivent de nouveaux qui visent délibérément des rendements inférieurs au potentiel (Meynard., 1991). Dans le cas de cultures céréalières, par le choix de variétés moins productives mais résistantes aux maladies, de dates de semis plus tardives, de densité de semis plus faibles, il a été montré qu’il était possible de réduire les intrants ; dans le système des prix et des primes de l’époque, les marges brutes sont identiques à celles des cultures classiques (Limaux., Meynard., 1992). Papyet Baudry, en 2001, signifiaient que le concept de « système de culture » ne devait pas resté cantonné à sa seule dimension temporelle, indépendamment de la taille, de la forme, de la nature des contours des parcelles dans lesquelles il est pratiqué. S’il n’inclut pas l’organisation spatiale des cultures, le concept de système de culture ne permet pas d’évaluer correctement les effets des pratiques culturales sur les flux latéraux d’eau, de terre, de minéraux, de graines, de pollen…, ou encore sur la structuration spatiale des habitats d’espèces animales et végétales.

Pour mettre en correspondances pratiques agricoles et fonctionnement des écosystèmes il faut caractériser l’organisation spatiale de la mosaïque des couverts végétaux et des réseaux de linéaires par des indices de connectivité et de fragmentation, ainsi que le propose l’écologie du paysage (Burel F., Baudry J., 1999). Ainsi il est possible d’analyser des effets de voisinage en flux issu d’une parcelle et de sensibilité des parcelles voisines à ce flux, en fonction de leurs états et de l’effet barrière, marqué ou non, des inter-champs. Cela permet d’analyser les effets de la diversité spatiale des couverts végétaux cultivés et de l’organisation des corridors d’habitats que constituent les inter-champs sur l’importance et la distribution des espèces auxiliaires des cultures (Ferron P., 1999), etc…

L’ensemble des pratiques, appliquées en un lieu, dans leur dimension de déroulement temporel et d’organisation spatiale du lieu est étroitement lié. Configuration du territoire agricole, aménagements, choix des espèces cultivées, de leur succession et de leur distribution spatiale, itinéraires techniques sont interdépendants les uns des autres ; ils constituent donc un ensemble cohérent de procédés qui fait système. Le système de culture, ainsi défini, mérite d’être étudié comme un tout, à différentes niveaux d’organisation territoriale, en sorte d’en évaluer les effets sur les écosystèmes (Baudry et Papy, 2001).

L’idée qu’une concertation entre acteurs est nécessaire pour « tirer parti de la nature » justifie le retour à une conception territoriale du système de culture. A cette raison là s’en ajoute une autre : les agronomes qui étudient les agricultures où le poids de l’organisation collective de voisinage est encore fort, ont conservé au terme son sens premier (Jouve., Tallec., 1994). En définissant le « système de culture » à différents niveaux d’organisation territoriale il a fallu concevoir les articulations entre ces niveaux.

L’analyse paysagère, développée depuis déjà longtemps par Deffontaines (Deffontaines et Thinon , 2001 ; Groupe de Recherche INRA, ENSSAA, 1978), met en évidence des unités qui sont repérables par un ensemble de caractéristiques dont certaines sont les traces visibles des systèmes de culture (mode d’occupation du sol et nature des cultures, taille et formes de parcelles, organisation et nature du réseau des inter-champs…) et d’autres des éléments paysagers qui leur semblent liés (réseau de communication, bâti…).Une lecture agro- géographique tend d’établir des relations entre ces caractéristiques et des « champs géographiques ». Une lecture agronomique tend de comprendre les cohérences techniques aux différents niveaux spatio-temporels, d’en évaluer les effets et d’en concevoir d’autres. Pour comprendre ces relations et cohérences il faut remonter aux différents niveaux de décision qui génèrent et coordonnent les actions culturales.

Au sein même de l’exploitation agricole il est possible de distinguer plusieurs niveaux hiérarchisés de décisions dont l’articulation permet de reconstituer la configuration donnée au territoire de l’exploitation, les différentes successions de cultures, les itinéraires techniques et de comprendre leur interdépendance (Meynard et al., 2002). A noter aussi que l’exploitation est inscrite dans des réseaux sociaux qui influent également sur les manières de produire. Il s’agit de réseaux très localisés, unifiés et bien hiérarchisés dans les sociétés traditionnelles dans lesquelles l'autoconsommation et les échanges intra-villageois sont forts (Jouve et Tallec, 1994) ; mais aussi de réseaux multiples dans les sociétés marchandes où l’exploitation agricole se trouve au noeud de plusieurs filières de production.

Dans les contractualisations agricoles que développent de plus en plus les sociétés modernes, les systèmes de culture pratiqués dans les exploitations, déjà très interdépendants, doivent, en plus, s’inscrire dans des cahiers des charges, parfois nombreux, visant à garantir des manières de produire (diverses mesures PAC ou déclinaison nationale : CTE, Agroenvironnement…). Le niveau à considérer dépend des objectifs à évaluer :

- Les effets à court terme des pratiques sur l’élaboration du rendement des espèces cultivées et sur les transformations du milieu local, le pas de temps pertinent est celui du cycle cultural et la résolution spatiale adéquate correspond à la portion de territoire où ont été réalisées les mêmes pratiques dans les mêmes conditions. Les dates et conditions d’intervention ont alors beaucoup d’importance. Aussi la résolution spatiale doit correspondre à la superficie que l’on peut traiter en un ou deux jours, c’est-à-dire aux parcelles qui sont travaillées dans les mêmes conditions.

- Les effets à long terme sur l’évolution de la matière organique, des éléments chimiques, le pas de temps à retenir est celui de la succession de plusieurs cycles de culture sur les parcelles concernées. Toutefois pour évaluer l’évolution des maladies, des adventices, de la flore des prairies il faut aussi tenir compte des transferts, il faut considérer les parcelles voisines et leur organisation spatiale ainsi que le réseau des inter-champs, c’est à dire le système de culture à l’échelle du paysage. C’est à ce niveau qu’il est possible de d’évaluer les processus écologiques à réguler

Point sur le : « Système de production »

L’éleveur (l’agriculteur) à des comportements, règles de décisions qui s’inscrivent dans ceux de sa famille et de sa posture dans les réseaux sociaux notamment professionnelle. La famille (à son noyau et sphère élargie) participe à l’évolution de l’élevage par au travail fournit directement, par des solidarités socio-économiques et des stratégies privées. Cet ensemble évolue dans un environnement composite (biophysique, techniques, économique – social …). Il entretient avec lui des échanges dont résultent des flux de matières, d’énergie, de savoir, d’information, de moyens financiers,… et exerce une activité de transformation, de régulation, ajustement, afin de satisfaire des objectifs définie en famille à plus ou moins long terme.

De Ronay en 1975 (ed. poche, 1977) déclinait comme définition de la notion de système : « un

ensemble d’éléments en interactions dynamique organisées en fonctions d’un but ». Ceci revient à

reconnaître partout des objets possédant les caractéristiques des systèmes. C'est-à-dire des totalités dont les éléments, en interaction dynamique, constituent des ensembles ne pouvant être réduits à la somme de leurs parties. (Bertalanffy, 1973).

Pour Jean-Louis Le Moigne (1985, 2ème ed.), de cette notion systémique "se dégage une vision

stupéfiante, la perspective d'une conception unitaire du monde jusque là insoupçonnée. Que l'on ait affaire aux objets inanimés, aux organismes, aux processus mentaux ou aux groupes sociaux, partout des principes généraux semblables émergent".

En synthèse sur ce point, nous avons retenu pour notre étude que le système d’élevage est un ensemble constitué de :

 Le système de décision

 le système de mémorisation et d’information

 le système opérant

 Ce cadre conceptuel nous a amené à considérer les élevages comme des systèmes pilotés et les éleveurs comme des pilotes. (Le Moigne, 1990 ; Broissier et al., 1990)

Nous avons donc tenu compte des effets d’enchâssement des niveaux fonctionnels d’organisation (Caron, 1998) à la fois dans le temps et l’espace, théorisée par les écologues sous le nom de théorie de la hiérarchie (Peterson, Parker, 1998). Un phénomène particulièrement étudié est le flux de minéraux à diverses échelles de la parcelle au bassin versant : du fait de la présence de zones tampon, les flux à l’exutoire d’un bassin versant sont moindres que la somme des flux issus de l’ensemble des parcelles (Lowrance et al., 1985). Concernant notre étude, l’intérêt de l’observation des flux a porté plus sur celui des semences fourragères et d’adventices. Les systèmes de culture, générés par des systèmes de décision existant au sein de la société, modifient le fonctionnement des systèmes écologiques. Ce constat montre une double structure hiérarchique :

- hiérarchie des systèmes de décision, au sein desquels l’exploitation agricole constitue un territoire d’action élémentaire ; les systèmes de culture qui y sont pratiqués dépendent aussi des réseaux socio-économiques dans lesquels se trouve inscrite l’exploitation, ainsi que des politiques agricoles ;

- hiérarchie écologique qui traduit le fait que les effets des différents niveaux que nous avons reconnus au système de culture se manifestent sur des pas de temps plus ou moins longs et des espaces plus ou moins grands.

Figure n° 38 : Schéma de base d’un système d’élevage en trois pôles principaux en interaction dans son environnement biophysique et socioéconomique.

Illustration adaptée de la

représentation de Lhoste en 1984. Figure n° 37 : Schéma de base d’un système d’élevage en trois pôles principaux en interaction dans son environnement biophysique et socioéconomique.

Figure adaptée de la représentation de Lhoste en 1984.

Pour comprendre les systèmes de culture pratiqués, les évaluer, en concevoir d’autres et dans notre étude les conjuguer aux conduites d’élevage, il faut identifier les liens entre les hiérarchies décisionnelles et écologiques et leurs articulations (Papy et Baudry, 2001). Afin de remédier aux écarts entre les résultats des évaluations et des objectifs, les agronomes sont conduits à concevoir de nouveaux systèmes, s’aidant pour cela de modèles de fonctionnement de l’écosystème cultivé et pâturé qui nécessite de prendre en compte l’enchâssement des multiples niveaux des systèmes (de décision, agroécologiques et d’élevage).

« Système fourrager »

Pour Attonay (1980), il peut se définir comme l’ensemble des moyens de production, des techniques et des processus qui sur un territoire ont pour fonction d’assurer la correspondance entre le ou les systèmes de culture (de pâture), et les systèmes d’élevage, au sens de la conduite d’un peuplement et d’une production animale. Système qui vise à équilibrer les ressources et les besoins en fourrages (Duru, 1980 ; Duru et al., 1986).

L'herbe pâturée constitue souvent la base du système fourrager pour les éleveurs de ruminants. De par leur composition, les prairies sont la première source mondiale de protéines. En France métropolitaine, les prairies couvrent 13 millions d'hectares. Même en Europe. L’herbage pâturée peut s'avérer meilleur marché que des tourteau, pour plusieurs raisons (GNIS, 2006) : en pâturant les animaux font eux-mêmes le travail de récolte, la fertilisation et le contrôle de la végétation adventice ; les prairies sont suffisamment riches en protéines pour assurer un équilibre énergie/azote satisfaisant pendant la période de pâturage. Notre recours à ces notions de systèmes fourragers et de systèmes d’élevage correspond à notre choix d’appréhender les élevage, exploitations agricoles, unités de production, dans leur ensemble. Approche qui dépasse la simple analyse sectorielle. En effet, la vision compartimentée ne nous permettait pas de prendre suffisamment en compte les nombreuse relations complexes qui s’établissent entre chaque secteur (atelier) d’activité (Cf. l’encadré : Point sur "le système de production"). Nous avons donc avons donc privilégié une grille de lecture d’ensemble plutôt qu’une situation comme une somme d’éléments. Cette approche globale, holistique, s’inscrit dans stratégie d’approche et de lecture d’abord systémique qui nous a guidé à mener des travaux spécifiques analytiques. (Hnatyszyn et Guais, 1988). Dans notre situation en Guyane, le système fourrager se doit d’assurer la correspondance entre le système herbager (pâturage et conservation de fourrage) et le système d’élevage. Il ne se définit pas seulement par la nature des éléments qui le composent mais aussi par les relations qui le lient aux autres sous-systèmes, à l’environnement, aux objectifs globaux…

Souvent la difficulté rencontrée ne porte pas sur la production fourragère en elle-même, ni même sur la conduite de l’élevage, mais sur la capacité à assurer la liaison entre les deux. C’est bien sur cet aspect que la problématique majeure soulevée par le concept de « système fourrager » prend toute sa valeur. Notre perception rejoint celle de plusieurs auteurs ayant décliner des définitions sur ce concept, comme : Huguet et Mansat (cités par Hnatyszyn et Guais, 1988), ont pour eux ce : « n’est pas une simple juxtaposition des surfaces fourragères

de natures diverses, mais un ensemble de techniques allant du choix des fourrages jusqu’au revenu de l’éleveur en passant par l’assolement fourrager, la conduite générale, le chargement … le travail à mettre en œuvre, sans négliger le niveau technique de l’éleveur,