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Principales espèces fourragères installées en Guyane

35. Caractéristiques génériques et repères pour la conduite des prairies

Les éleveurs de Guyane sont d’origines très diverses géographiquement, culturellement, socialement. Ils sont de plus arrivés à des périodes différentes dans la région. Les périodes d’arrivée des actuels éleveurs correspondent le plus souvent à des projets d’interventions de l’Etat Français en Guyane pour la Guyane, par exemple :

- dynamique du lycée agricole dans les années 1960,

- projet d’installation de martiniquais et de réunionnais, dans les années 1960, - "Plan Vert" et installation de familles H’mong, années 1970-1980,

- développement de la riziculture inondée et pluviale, années 1980-1990,

- programme de développement durable de l’agriculture197 (41 millions € sur 5 ans) dans les années 2000.

La plupart sont venus lorsque le "Plan vert" était actif198 en Guyane. Les installations se sont faites par vagues, dont les principales sont les suivantes :

- 1976-1977, une première grande vague ne concernant que des personnes venues de France métropolitaine,

- 1978-1980, une deuxième grande vague concernant principalement des guyanais ou des résidents de longue date en Guyane,

- 1984, vague mixte induite pour tirer le plan qui connaissait des difficultés d’envol.

La majorité des personnes retenues par ce "Plan vert", pour devenir éleveurs en Guyane, n’étaient pas issues du milieu agricole et rares étaient ceux qui avaient suivi une école ou un centre de formation agricole ! De cette situation naissait une très forte complexité dans l’attente des personnes et de leur perception de leur environnement et des techniques de gestion en agriculture - élevage. A titre d’exemple : les éleveurs de culture antillaise portaient sur l’élevage un sens qui aide à la structuration de leur façon de vivre, notamment comme une

197

Guyane : Plan de rattrapage agricole de 41 millions d’euros, les échos du 13 décembre 2002. http://www.guyane.pref.gouv.fr/presse/discours/ppda.html

http://www.cr-guyane.fr/region.php?P=25&M=140

198 En réalité le plan a commencé à Paris en 1974 et surtout il a été clôturé très tardivement, juillet 1999 (par arrêté ministériel co-signé par celui de l’Outre-Mer et celui de l’Agriculture, etc., en raison des nombreux litiges entre l’Etat, les éleveurs et les organismes financiers.

"bio - horloge" au sens animal domestique : attacher (ou déplacer) les animaux aux piquets, l’affouragement en vert et l’apport d’eau (Bonneval, Com. perso.). Les perceptions de l’environnement, la lecture du parcellaire, de sa topographie, s’inscrivent dans des cadres éducationnels très différents suivant l’origine socioculturelle de tous ces éleveurs. Il en est de même concernant le cycle des végétations, des aptitudes des animaux, etc.

Des organismes de développement ont adopté une posture de travail au cas par cas face à cet "enchevêtrement" de demandes basées sur des ressentis et acquis socioculturels si variés. Pour nos études et échanges avec les professionnels nous avons plutôt commencé par recentrer nos approches sur le biologique et le biophysique. Cette démarche plus scientifique a été partagée avec les éleveurs afin de construire et partager des repères communs. C’est ainsi que les situations des élevages très complexes et variées ont pu être prises en compte pour travailler sur la transition des pratiques. Avec les travaux attendus sur des moyens de gérer les problèmes de dynamiques herbacées, potentiellement développables en Guyane, les éleveurs attendaient aussi des supports de réflexions et d’échanges entre eux compatibles avec leurs connaissances techniques.

351. Règles communes de la conduite d’élevage

La conduite des prairies présente des aspects génériques qui sont à présent claires : - 1 / l’enclosement extérieur,

- 2 / la compartimentation en parcelle du domaine pâturage ou fourrager, - 3 / la conduite en lot du troupeau : l’allotement,

- 4 / la rotation.

Aspects en tant que points techniques pris comme références, c’est-à-dire qu’ils sont à présent dans le domaine du fonds culturel commun technique en matière d’élevage. Pour autant tous ces points ne sont pas appliqués. Les points 1 et 2 le sont par l’aspect physique des clôtures qui sont présentes. Dans la pratique, seul le point 1 est réellement observé par tous : tous les élevages fonctionnent en systèmes territoriaux fermés (quelques cas particuliers ont des pratiques ponctuelles qui divergent...). Le maillage interne s’il existe réellement apparaît fréquemment non utilisé, car les portes des parcelles sont laissées ouvertes afin de laisser les animaux divaguer dans une enceinte fermée pour des raisons variées :

- les points d’eau ne sont pas répartis régulièrement sur l’ensemble du parcellaire ce qui induit des perturbations surtout en saison sèche (août - décembre),

- des zones d’envasement peuvent condamner temporairement des parcelles, - un manque de personnel pour mener les rotations…

Rares sont les élevages qui utilisent toute l’année des allotements et le cloisonnement interne pour mener des rotations continues. Entre les élevages qui pratiquent le pâturage libre permanent et ceux qui pratiquent la rotation régulière par îlots de pâturage (auxquels sont affectés des lots spécifiques), il existe un large cortège de situations. Même dans les élevages qui pratiquent presque toute l’année des rotations de pâture, nous avons enregistré des modalités de pilotage très personnalisées par les référents techniques que les éleveurs ont pu se construire. Les services d’encadrement, de développement et de recherche, n’avaient pas pu atteindre un seuil de connaissance du milieu suffisant pour asseoir quelques bases fondamentales en matière de pâturages comme pour d’autres domaines techniques (bâtiment d’élevage, santé animale, contrôle de performance). Les éleveurs comme les services d’accompagnement se trouvaient (pour simplifier) à adopter une logique "d’auberge espagnole".

352. Le fond technique culturel sur l’élevage du bétail en construction en Guyane (1976-1995)

Il contenait des "briques" difficiles à assembler sans réel cadre de références. Exemple de la diversité des éléments apportés :

1 éléments techniques, de pratiques / savoir-faire des quatre coins du monde (Métropole, Ile de la Réunion, Antilles françaises, diverses zones de Guyane, Brésil, Haïti, Surinam, Pays- Bas, Syrie…),

2 perceptions spécifiques à de très nombreux métiers : Maçon, Commercial en charpente métallique, surveillant d’école, Ingénieur ou technicien agricole, étudiant, auxiliaire de puériculture…

3 objectifs et sens donnés à leur système d’élevage :  repères culturels,

 obligation de profit,  captation de foncier,

 objet de rente grâce aux financements nationaux et européens et astuces fiscales199,  intégration et reconnaissance dans un secteur (et filière) socio-économique,

Cette extrême diversité issue du facteur humain était aussi amplifiée par l’assez profonde

méconnaissance des mécanismes dynamiques et fonctionnels200 des écosystèmes locaux, nous

avions donc une situation particulièrement pertinente à étudier en matière de complexité.

Une traduction de la demande des éleveurs et des services du développement, qui était d’une complexité confuse, a été réalisée lors de concertations et de médiations collectives. Des questionnements en ont été issus grâce à un travail mené avec recul réunissant plusieurs partenaires. Ce collectif était composé :

i) d’éleveurs représentants d’un syndicat / Groupement de producteurs reconnu par arrêtés ministériels (Outre-Mer et Agriculture, novembre 1993), le SEBOG : Syndicat des Eleveurs Bovins de Guyane,

ii) d’éleveurs représentants du Syndicat des Producteurs Laitiers de Guyane (SPLG),

iii) des agents du Centre de Gestion et d’Economie Rurale de Guyane (CGERG), responsables de la comptabilité et des orientations économique du Syndicat SEBOG, iv) d’agents du Cirad-Emvt chargés de structurer les services d’appui aux éleveurs, de

proposer des priorités d’études intégrées à des actions menées in situ (cf. conventions SEBOG – Cirad-Emvt de 1994 à 2000), de mener des analyses continues sur l’incidence des actions et pratiques de l’élevage au groupement en concertation avec le directeur du CGERG,

v) indirectement d’élus locaux (Conseil Général, Conseil Régional, Chambre consulaire, notamment d’agriculture) qui étaient des éleveurs impliqués dans les structures de producteurs.

199

à l’époque : ICHN, PSBM, PMTVA, prime à l’herbe, crédits FIDOM, soutien sectoriel ODEADOM, primes du Conseil Régional, défiscalisation…

200 de très intéressants travaux avaient été réalisés sur les milieux, notamment sur les savanes [à commencer par les travaux du BAFOG dans les années 1960 et du Dr. J. Hoock : Les savanes guyanaises : Kourou – Essai de

phytoécologie numérique -Orstom], des travaux de caractérisation et même d’évolution avaient étaient conduits. Toutefois, pour simplifier, il s’agissait à cette époque de faire des cartes potentielles et de caractérisations à des temps spécifiques. Les approches diachroniques (initiées en Guyane par Vivier), dynamique, fonctionnelles, tenant compte de l’incidence des perturbations et de la résilience des milieux, n’avaient pas encore pu faire l’objet de cadres théoriques efficaces.

353. L’attente des éleveurs pour gérer leur prairie

Sur au moins un plan, tous les éleveurs étaient unanimes : comment conduire des élevages sur le mode "ranching" ou "mini – ranching" sans être obligé de maintenir des niveaux d’intrants et d’investissements aussi élevés ?

Le modèle ranching avec ses clôtures et son corral devenait une référence locale. Les logiques de parcours & pâturages en zone fermée étaient devenues "la normalité". La clôture avait donc réussi à "montrer" ses avantages, mais le mode d’emploi sur les modalités de gestion des blocs de parcelles dans le parcellaire suivant un cortège de lots selon les saisons était compris (perçus) de façons extrêmement diverses ! En matière d’intrants, il y a eu des innovations dès le déclin du "plan vert" :

 utilisation d’herbicides suivant de nouveaux itinéraires techniques ;  implantations de nouvelles espèces fourragères ;

 mise en place de prairies en association spécifique ;  baisse voire même arrêt de la fertilisation.

Suite au départ des structures d’appuis et surtout de financements (1984-1988), des éleveurs avaient atteints un certain "pallier" en matière de contrôle et de gestion de cet "agrosystème d’élevage herbager équatorial". Mais les outils de contrôle (basés sur l’intensification en intrants), ont vite montré leurs limites dans un environnement de chute considérable des prix de la viande bovine, d’absence complète d’organisme de crédit.

Les éleveurs ne souhaitaient pas revenir à la gestion aux piquets ou à la divagation. Le modèle "parcellaire – allotement – rotation" s’avérait comme un réel objet de travail de tous les professionnels du secteur. L’enjeu était "d’ouvrir" "un menu" plus large en matière de pratiques sur la conduite de ces exploitations d’élevage avec notamment des alternatives moins exigeants en intrant et d’une façon générale plus extensive. Ce travail a été initié par des éleveurs innovants (Rölling, 1999), puis par l’ODEADOM, qui a missionné plusieurs semaines Messieurs Letenneur et Matheron en 1991 pour faire l’état sectoriel de l’élevage bovin en Guyane.

Les diverses changements de gestion et de conduite ont tous eu comme réponse des "flambées" d’adventices très agressives dans les prairies ; d’où une diminution catastrophique du disponible alimentaire du bétail aggravé par le faible disponible en sous-produits agro- industriels dans le département. L’écologie nous indique que les perturbations peuvent être les causes de ces envahissements. Une prairie est un paysage qui se maintient par l’équilibre de forces ; en Guyane il est impossible de considérer les prairies comme des formes de climax. La prairie de Guyane est d’abord un agrosystème (système complètement anthropisé à l’origine, à sa création) qui, suivant les conjonctures et les pratiques, peut trouver des dynamiques extérieures à l’activité directe de l’homme et des formes d’états de résiliences renforcés peuvent apparaître. L’état des herbages installés était le souci prioritaire des éleveurs (SEBOG, 1993), leurs principales attentes portaient sur :

1 l’élimination des adventices ;

2 la préservation de la strate herbacée appétée ;

3 la diminution d’apports en intrants (manque de trésorerie) ;

4 la réduction des rotations (car cela induit un budget temps important) ; 5 le lissage des niveaux de productivité entre les saisons.

Les réponses techniques en 1995 touchaient aux sujets suivants :

- quel intérêt du rotobroyage par rapport au désherbage chimique ?

- ne faut-il pas favoriser les engrais de fonds (ou des amendements) plutôt que l’azote ? - les analyses de sols peuvent-elles être utiles ?

- faut-il avoir recours à d’autres espèces fourragères ?

A chacune de ces questions se déclinaient des réflexions en matière d’itinéraires techniques induits, que nous avons raisonné suivant les grandes catégories d’éleveurs et surtout leur fonctionnement. C’est à partir des différents types d’élevages guyanais décris en 1995 (Dedieu et al.) et en 1996 (Huguenin et al.), que nous avons pu identifier quatre grands types de fonctionnement de modalités et de pratiques des éleveurs bovins (au sein du SEBOG) en prenant en compte leur trajectoire historique, leurs pratiques et la principale fonction de leur élevage.

3531. Fonction et pratiques des élevages oubliés du "Plan vert"

Les élevages n’ayant pas pour fonction principale la production, mais plutôt des fonctions culturelles, foncières, n’étaient pas ou peu pris en compte par le "Plan Vert". Pourtant leurs éleveurs sont souvent en attente de reconnaissances. Gachet en 1989 indiquait que l’attente de ces éleveurs commence par la reconnaissance sociale qui leur avait été refusée lors du programme de développement "Plan vert", raison pour laquelle L. Letenneur et G. Matheron, puis J-F. Tourrand, ont fortement contribué à axer un effort particulier sur ce point. Avec la volonté du Syndicat des Eleveurs Bovins de Guyane (SCEBOG), cet axe a été pris comme prioritaire. Le nombre d’adhérents a connu une augmentation très forte d’adhérents lors des premières années 1993-1996 (Huguenin, Lhoste et al. 1996).

Ces éleveurs ont pu s’inscrire dans une structure sociale et professionnelle. Cette "captation" des "oubliés" était aussi encouragée par l’Office de Développement Economique Agricole des Départements d’Outre-Mer (ODEADOM). Cet Office a reconnu ce mouvement socio- économique d’éleveurs bovins toutes catégories qui a pu se concrétiser à travers le SEBOG. L’ODEADOM suite à l’agrément de ce syndicat comme groupement de producteurs, a su jouer pleinement son rôle en étant, à cette époque, son support financier. Par la suite, ces éleveurs ont souhaité modifier leurs pratiques. L’analyse des attentes donne comme hypothèses qu’ils souhaitaient obtenir aussi une reconnaissance technique souvent induite par le différentiel entre leurs pratiques et ce qui est véhiculé par le "fond culturel technique" en matière d’élevage qui s’est construit dans l’inconscient collectif des réseaux professionnels locaux.

Ce "fond culturel technique" s’avère surtout marqué par des repères introduits par une agronomie intensive productiviste inventée hors de Guyane. Ces repères ont évolué en fonction des expériences et des résultats originaux issus de quelques élevages qui tentaient des alternatives en ayant recours à d’autres principes et pratiques.

Ces éleveurs longtemps considérés de seconde zone, voulaient pouvoir choisir et voir comment trouver par eux-mêmes des alternatives. Ils n’avaient que peu à attendre d’un encadrement standardisé. Plus que des visites techniques ils souhaitaient bénéficier de quelques services dans la durée (surtout en matière d’approvisionnements spécifiques201). Au- delà des affaires courantes, les services techniques étaient sollicités, d’après nos hypothèses, plus pour discuter des réalisations possibles et faire même des essais limités dont le principal mérite consistait à pouvoir échanger les perceptions sur un apparent concret. Cette catégorie d’exploitants était en chemin pour essayer des modèles d’équilibre de production, leur attente était aussi en construction. Un travail commun était à mener sur les potentialités de gestion de situations très extensives.

3532. Les éleveurs en déroute du "Plan vert"

Point important à souligner, ces éleveurs sont encore présents malgré tous les problèmes et crises qu’ils ont traversés. Une des hypothèses de leur choix de rester en Guyane peut provenir déjà de leur ancrage familial dans la région. En effet, après la première "vague" de prise en charge de projets d’éleveurs (non guyanais), des guyanais de souche n’ont pu accéder au programme de développement que dans les années suivantes (jusqu’en 1984), donc avec un décalage. Les solidarités locales socio-économiques peuvent avoir joué un rôle dans la survie de leur élevage.

Remarque : ces éleveurs n’ont souvent pas pu bénéficier d’une durée suffisante pour consolider leur système d’élevage, il n’ont pas pu rebondir après la crise du secteur bovin (après 1991).

Si le programme de développement et l’engagement de l’Etat auprès des banques avaient été maintenus quelques années, combien de structures agricoles auraient atteint une résistance socio-économique durable ? Toujours est-il qu’en termes techniques, en agronomie, zootechnie et écologie, l’expérience de ces éleveurs donne des éclairages sur les plus grandes fragilités des agro-éco-systèmes pâturés (divagation contenue, absence ou non de toute rotation, maintien des refus et des espèces végétales indésirables, effets des allotements et des niveaux de pression,…). Ces informations ouvrent un questionnement qui nourrit des hypothèses concernant les conditions de résilience des végétations pâturées des écosystèmes des savanes et des prairies installées. La lecture de la situation par la classification des pratiques nous a permis d’avoir d’autres perspectives sur les "possibles" (situations en décalage par rapport aux pratiques les plus courantes). Le minimum pratiqué par la totalité et les centres de gravité qui ont été identifiés permettent d’avoir aussi une perception sur la composition des réseaux d’acteurs (Darré, 1996).

3533. Les éleveurs en émergence

Ces éleveurs ont la particularité d’asseoir leur entreprise, leurs pratiques, sur des bases en pleine remise en cause. Certains ont connu avec leurs parents ou grands parents les gestes d’attache des animaux au piquet ou leur récupération par l’attrait de botte d’herbe coupée (le plus souvent du Panicum maximum) aux bords des pistes (à toi Michel Zulémaro qui a su si bien décrire tes souvenirs d’enfance à Iracoubo). Tous ont perçu cette volonté quasi coloniale de maîtriser ce milieu en introduisant de force un modèle totalement exogène (sauf le sol) : animaux, espèces fourragères, hommes ! Le milieu n’était pas à comprendre mais à dompter ! Francis Bacon affirmait que « nous, ministres et interprètes de la nature, nous ne pouvons la

gouverner qu'à condition de lui obéir202 ».

La remise en cause de nombreux repères peut perturber des éleveurs émergents, mais compte tenu de leur propre moyen, disponibilité, tous perçoivent la nécessité d’essayer à partir de leurs observations et des éléments acquis, de nouveaux modes d’organisation. Les demandes de ces éleveurs aux services du développement et aux études intégrées à l’action (Cirad, Cgerg, FADG..) portent sur l’acquisition de repères, de seuils (à quel moment sortir les bêtes ou les rentrer, suivant la charge, le couvert, la saison…), bref de l’information pour acquérir une réelle autonomie dans sa gestion technique et donc dans leur mode d’organisation.

202 in « La Valeur et le progrès des sciences ». (1623) F. Bacon Citation de F Bacon mentionnée à cette page – net :

http://abirato.free.fr/3oiseau/ot2/science1.htm#5 / Sir Francis Bacon (1561-1626) - Philosophe anglais et homme d'État,

un des pionniers de la pensée scientifique moderne. Bacon naquit le 22 janvier 1561 à Londres et étudia à l'université

de Cambridge. Élu à la Chambre des communes en 1584, il y demeura jusqu'en 1614. [

3524. Les éleveurs en situation de production

S’ils veulent maintenir leur niveau de production, leur option est d’y arriver en travaillant sur l’espace disponible. La production doit être obtenue en récupérant ou obtenant plus de surface, mais surtout pas par une augmentation de la productivité à l’hectare. L’augmentation la plus classique de surface a été de signer d’autres baux emphytéotiques dont les principales provenances étaient :

- d’anciens éleveurs ayant fait faillite,

- de nouveaux baux ouverts surtout en zone de savanes pour l’agriculture et l’élevage.

L’autre source d’augmentation des surfaces provient des travaux de mise (ou remise) en valeur de nouveaux hectares inclus dans le parcellaire avec bail en cours. Les surfaces concernées étaient surtout des terres de savanes. Les zones forestières ont été touchées à la marge (îlots forestiers, lisières - interface forêt / savanes ou prairie sur terrain défriché), de nouvelles zones de savanes ont pu aussi être mises en valeur grâce à l’introduction d’espèces aptes à supporter des milieux plus rudes.

La récupération de surfaces envahies d’espèces envahissantes non appétées constituait un potentiel important d’augmentation de la surface exploitée. Sur ces aspects, ces "éleveurs en production" exprimaient une demande forte auprès des services techniques agricoles de développement et des centres d’études intégrant des actions dans le secteur de l’élevage. Le problème était très clairement désigné ; il portait sur l’importance des surfaces des prairies créées qui se trouvaient recouvertes par des espèces sub-ligneuses non appétées, rendant