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et résultats obtenus

14. Méthode d’échantillonnages

Trois niveaux ont été étudiés pour réaliser nos échantillonnages :

 Réseau professionnel / appartenance à un syndicat ou groupement de producteurs,  Les élevages avec leurs caractéristiques fonctionnelles (dont localité géographique),  Les parcelles de prairies exploitées au pâturage.

Le premier niveau de tri a été effectué à partir des données en notre disposition sur les types d’élevages à partir d’études réalisées sur les structures d’exploitation, les modalités de fonctionnement et de pratiques, notamment celles mentionnées en vert * dans la figure n° : 88 Il s’agit d’une présentation visuelle d’une typologie de 32 élevages ; Analyses graphique suivant la méthode de J. Bertin (1977).

L’objectif de notre étude vise à détecter parmi des critères du milieu et des facteurs liés à des pratiques de gestion, les influences combinées qui concourent à expliquer un état du couvert végétal de la prairie, lui-même caractérisé par plusieurs indicateurs. Il ne s’agissait donc pas pour nous d’établir une représentativité aléatoire des situations209. Il nous fallait au contraire chercher dans un premier temps (première campagne), la plus grande diversité pour expliquer les variations constatées.

Les choix des exploitations avaient tout d’abord été raisonnés suivant plusieurs logiques et niveaux. Au niveau de la région, nous avons tenu compte, pour le choix des exploitations, des conditions pédo-climatiques (paysage pédologique et des zonages pluviométriques) et des distances par rapport au centre principal en matière d’approvisionnement et de commercialisation en produits agricoles (Cayenne).

Les exploitations retenues devaient présenter l’amplitude la plus importante en terme de situation de l’herbage, conditions de milieu, pratiques de gestion des prairies. Enfin, et le plus important a été la collaboration de l’éleveur pour fournir des informations et permettre d’effectuer les mesures et observations nécessaires à l’étude.

Un échantillonnage stratifié a donc été réalisé. Il s’est fait à partir de variables à priori

directrices de la différenciation des situations (Le Floc’h, 1982), qui ont été déclinées précédemment. Les sites retenus devaient englober l’étendue et l’amplitude des facteurs dont on voulait mesurer l’effet sur la végétation (Blanfort, 1996).

209 Notre objectif n’était pas d’évaluer la proportion des prairies suivant leur degré de dégradation « la généralisation

n’est pas obligatoirement l’objectif d’une enquête qui peut au contraire viser l’étude d’un phénomène particulier sur un espace restreint. » (Soldati, 1986).

L’unité élémentaire d’observation210, qui a fait l’objet du traitement des principales données initiales a été la station. C’est à dire, partant de la parcelle (ou dans certains cas du site) qui est l’unité de gestion (pour l’éleveur), nous avons identifié des stations où les aspects de la végétation et de la morphopédologie211 étaient le plus homogène et représentatif de la parcelle ou de la portion de parcelle.

A l’échelle de l’exploitation, la sélection des parcelles a d’abord tenu compte de l’état des

prairies (en prenant les situations extrêmes) et des espèces fourragères implantées, puis du milieu (végétation d’origine, type de sol, morphopédologie, dynamique hydrique), des pratiques de gestion (mode d’exploitation et type d’entretien) et de la distance avec le point principale de l’exploitation (généralement l’habitation).

A l’échelon du site, il a été tenu compte de la date de création et des distances avec les

“topocentres” qui peuvent influer le déplacement des animaux (entrée de la parcelle, point d’eau, mangeoires éventuelles). La station quant à elle se devait seulement d’être homogène dans un rayon de 10 m (pour le protocole de prélèvement de terre, les autres prélèvements, mesures et observations se faisant à l’intérieur de ce cercle).

Compte tenu de la courte durée de l’étude, nous ne pouvions pas baser nos travaux sur des observations de la modification de la végétation dans le temps sur le même espace. Seules quelques variables ont nécessité un suivi. Notre approche générale peut donc être qualifiée de synchronique, car nous avons étudié des situations à la même période.

Le recours à un échantillonnage synchronique nous a permis d’observer au même moment des sites ayant des âges, des origines divers et faisant l’objet d’une large gamme de pratiques afin de comparer l’état du couvert fourrager des prairies implantées. «Le plan d’échantillonnage

se substitue au plan d’expérience» (Fily, 1991 cité par Blanfort, 1996).

Nous avons donc réalisé une analyse comparative qui utilise comme critères observés des variations :

- du milieu (“variables non contrôlées”) dans un temps “rond”2, - au niveau des pratiques (“variables contrôlées” par l’éleveur), - des indicateurs d’état de la prairie (“variables d’état” à expliquer).

«L’approche synchronique demande un nombre important d’observations. Elle autorise ainsi

une bonne représentation de la variabilité et une bonne valeur statistique.» (Blanfort, 1996).

«La complexité des systèmes écologiques prairiaux rend illusoire les tentatives de les

reproduire artificiellement dans une démarche de type expérimentation en station. L’analyse comparative constitue une “expérimentation naturelle” (Gibon, 1994) qui permet la mise en évidence des mécanismes essentiels de leur organisation et de leur dynamique. Elle permet sur un grand nombre de cas la réalisation concomitante d’observations sur la végétation, le milieu et l’enregistrement de pratiques en vue de leur mise en relation par des méthodes statistiques.» (Blanfort, 1996).

210

«Le concept de référence est celui de l’aire minimale qui est considérée comme étant la plus petite surface qu’il est nécessaire de prospecter pour inventorier la plupart des espèces d’une unité de végétation considérée comme homogène. » (Le Floc’h, 1982).

211

« Les études pédologiques ont à la fois mis en évidence des variations latérales rapides, importantes et ordonnées

Spécificité des échantillonnages suivant les quatre années de références : Au niveau des réseaux et groupements

Les deux premières campagnes ont concerné des élevages issus du seul réseau – groupement de producteurs en élevage bovins constitué et reconnu (SEBOG). Ce groupement nous permettait d’avoir un accès à des élevages bovins très contrastés et à des informations disponibles quant à leur histoire et leur mode de fonctionnement. Les élevages en dehors de ce groupement (au milieu des années 1990) restaient encore méfiant vis-à-vis des organismes de développement et de recherche en raison de la faillite de la filière bovin à la fin des années 1980. La reconnaissance de nos suivis au sein du groupement "SEBOG" nous a permis de pouvoir être accueilli dans d’autres réseaux de la filière. Dans les troisième et quatrième campagnes nous avons pu inclure, dans notre "réseau d’élevages suivis", des exploitations non rattachées au "SEBOG".

Remarque : Notre reconnaissance sur l’étude des herbages nous a impliqué dans des travaux avec des groupements d’éleveurs d’autres herbivores : équin, ovin, caprin. Si nous ne pouvions incorporer dans notre étude spécifique ces suivis, ils nous a permis néanmoins de nous sensibiliser encore plus à la diversité des situations herbagères et des relations « herbe/animal ». Dans notre réflexion sur la structure du couvert herbager, ces suivis et études avec des éleveurs d’autres herbivores nous a apporté des informations sur l’expression des prairies exploitées par plusieurs espèces animales.

Au niveau de l’exploitation

La première année la diversité des structures et des logiques des élevages a été prise en compte pour constituer un échantillonnage varié nécessaire pour une démarche exploratoire. Les années suivantes (2ème, 3ème, 4ème) : Tenant compte des résultats de la première année, les élevages retenus présentaient une variabilité de pratiques en matière d’exploitation des prairies. Toutefois les exploitations qui ne pratiquaient pas de rotation n’ont pas été retenues car leurs prairies se trouvaient toutes liées à des situations fortement dégradées.

Au niveau des parcelles et stations agroécologiques

Les principaux critères de choix des parcelles ont été indiqués précédemment212. Toutefois suivant les campagnes, nous avons tenu compte plus fortement de ce certains paramètres : 1ère campagne, nous avons établi notre choix de parcelles afin d’avoir un échantillon varié en

matière d’origine des prairies, des espèces fourragères implantées et de la diversité des grands traits de conduites d’élevage.

2ème campagne, nos choix de parcelles ont été raisonnés en fonction :

 des espèces fourragères présentes afin d’obtenir une représentation pertinente de la gamme fourragère présente en Guyane,

 des types de couverts pour avoir une représentation cohérente de prairies en association, mélange et monospécifique,

 des rythmes de rotation, de charges, de temps de repousses variés.

212

A l’échelle de l’exploitation, la sélection des parcelles a d’abord tenu compte de l’état des prairies (en prenant les situations extrêmes) et des espèces fourragères implantées, puis du milieu (végétation d’origine, type de sol, morphopédologie, dynamique hydrique), des pratiques de gestion (mode d’exploitation et type d’entretien) et de la distance avec le point principale de l’exploitation (généralement l’habitation).

3ème campagne, les parcelles retenues ont été choisies en fonction des critères des années précédentes avec en des paramètres sur la structure du couvert fourrager : hauteur, épaisseur, densité.

4ème campagne, la presque totalité des parcelles des sept principaux élevages suivis ont été pris en compte pour prendre en compte l’organisation de l’élevage par les fonctions attribuées aux différents lots et parcelles.

Les informations utilisées pour raisonner les échantillons

Récapitulatifs des informations et bases de donnée utilisées pour établir les échantillonnages : Sur les stations agroécologiques étudiées

• Analyses physico-chimiques

• Analyses des teneurs minérales des graminées fourragères

• Données géomorphologiques et hydriques

• Biomasse fourragère à 21 jours de repousses

• Relevé du cortège floristique

• Relevé des contributions spécifiques Sur les parcelles de pâturages

• L’historique des parcelles

• Les modalités d’entretien

• Les rythmes de rotation et de repousses

• Les profils de chargements instantanés

• Leurs situations géographiques, accessibilité et aménagement (ex. point d’abreuvement)

Sur les élevages

• Les trajectoires des élevages (sources : CGERG213, Groupement, Chambre d’Agriculture…)

• Structures (STH, Cheptel)

• Organisation territoriale (parcelles, pistes, point d’abreuvement, corral…)

• Mode de gestion du bétail (allotement, reproduction…)

• Objectifs et stratégies des éleveurs

• Réseaux – groupement d’appartenance

Sur les groupements (associations, syndicats, groupements de producteurs, coopérative) Statuts ; Politique ; Alliance territoriale et nationale.

15. Paramètres et mesures attendus des dispositifs mis en place