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Susceptibilité à l’infection des cellules T CD4+ spécifiques

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C. L’échec du système immunitaire dans le contrôle de l’infection à VIH

C.7. Impact du VIH sur la réponse T CD4+ spécifique du VIH

C.7.3 Susceptibilité à l’infection des cellules T CD4+ spécifiques

Plusieurs processus sont à l’origine de l’infection préférentielle des cellules T CD4+ spécifiques. Les cellules T CD4+ naïves spécifiques au VIH, qui sont activées lors de la première rencontre avec des Ag du VIH in vivo, se trouvent à proximité immédiate des DC contenant du VIH. Ces cellules sont alors très sensibles à l'infection par le VIH puisqu'elles se divisent durant leur expansion initiale et qu’elles se différencient en cellules T effectrices. De plus, les réponses des cellules T CD4+ spécifiques au VIH sont souvent conservées en phase d’infection chronique et se propagent dans les tissus lymphoïdes périphériques, où la réplication virale et l'activation des cellules T sont prolifiques. La réplication virale locale des cellules T CD4+ spécifiques du VIH peut alors expliquer la fréquence plus élevée d'infection des cellules T CD4+ mémoires spécifiques du VIH. Douek et al. ont montré qu’après interruption du traitement, les cellules T CD4+ spécifiques du VIH sont préférentiellement infectées, suggérant que le pool de cellules T CD4+ spécifique du VIH est continuellement reconstitué et qu’intrinsèquement ces cellules sont plus susceptibles à l’infection (498, 516, 517). Moris et al. ont démontré in vitro le processus de transmission préférentielle des DC infectées aux cellules T CD4+ spécifiques du VIH. En réalisant des cocultures de clones T CD4+ spécifiques de Gag avec des DC infectées in vitro, ils ont montré que la présentation d’antigènes viraux par les DC infectées conduisait à l’activation des clones T CD4+ spécifiques de Gag favorisant ainsi la transmission du virus à ces lymphocytes (536).

Le groupe d’Harari insiste sur le fait qu’une proportion substantielle de cellules T CD4+ spécifiques au VIH-1 est présente dans les populations de cellules T CD4+ CM et qu'un pourcentage important de cellules T CD4+ EM sont CCR5+ et Ki67+. Par conséquent, l'expression du corécepteur principal pour le VIH et la capacité de prolifération peuvent

potentiellement rendre les cellules CD4+ CCR7- hautement susceptibles à l'infection par le VIH (498, 516, 517). D. Contrôle de l’infection à VIH D.1. Contrôleurs du VIH – Définition Long Term non progressors

La plupart des personnes infectées par le VIH développent une infection progressive conduisant au SIDA en l'absence de traitement antirétroviral. Cependant, un petit groupe d’individus se sont révélés être asymptomatiques pendant de longues périodes sans avoir besoin d'intervention thérapeutique. Ces individus, appelés Long Term Non Progressors (LTNP), ont été identifiés environ 10 ans après la découverte initiale du VIH. Les LTNP, qui représentent environ 5% des individus infectés par le VIH-1, ont été définis sur la base d’un comptage CD4 élevé et stable, correspondant généralement à des niveaux > 500 ou> 600 cellules T CD4+ / mm3 pour une durée supérieure de 5 à 10 ans (537, 538).Cependant, avec

l'émergence des techniques basées sur la PCR permettant l'évaluation de la charge virale, il est devenu évident que ce groupe de patients était plus hétérogène que ce qu'on avait pu

PROGRESSOR

CONTROLLER

Figure 20: Graphique décrivant la progression dans la maladie d’un Contrôleur du VIH vs un progresseur chronique

La comparaison du développement de l'infection par le VIH-1 révèle la différence marquée entre un chronique progresseur et un Contrôleur du VIH. Les Contrôleurs du VIH maintiennent efficacement leurs charges virales inférieures au seuil de détection tout en maintenant leur taux de cellules T CD4+ à des niveaux presque normaux. (Les courbes rouges représentent le nombre de cellules T CD4+, les courbes violettes représentent des charges virales du VIH).

imaginer. Deux sous-groupes de patients bien distincts ont émergé selon des critères dits virologiques (charge virale): les Contrôleurs « viremic » et les Contrôleurs du VIH. Les Contrôleurs « viremic » (jusqu'à 7% des personnes infectées par le VIH) sont des patients infectés par le VIH qui maintiennent des charges virales faibles (<2000 copies de l'ARN VIH- 1 / mL de plasma) pendant plus d’un an et en l'absence d'intervention thérapeutique.

Les Contrôleurs du VIH

Les Contrôleurs du VIH ou Contrôleurs élites représentent environ 0,5% des personnes séropositives du VIH (allant de 0,2% à 1% selon la définition choisie). La définition des Contrôleurs du VIH varie selon la cohorte étudiée, en fonction de la durée du contrôle et des seuils de charge virale (539-541). Dans notre étude, les Contrôleurs du VIH sont définis comme des individus infectés par le VIH, qui maintiennent moins de 50 copies d'ARN viral par mL de plasma pendant au moins 5 ans, en l’absence de traitement antirétroviral.

D’ailleurs, des critères plus stricts ont été associés à un meilleur résultat clinique. Comme l'ont démontré Okulicz et ses collègues (538), les Contrôleurs « viremic » (50-2000 copies d'ARN / mL) montrent des taux de progression vers la maladie ainsi qu’un déclin du nombre de leurs cellules T CD4+ plus rapide que chez les Contrôleurs du VIH (<50 copies d'ARN / mL) (542, 543). De plus, la durée du contrôle de l’infection est aussi un paramètre important, les LTNP ayant maintenu un nombre de cellules T CD4+ > 500 cellules / mm3 pendant 7 ans

ont enregistré des taux de mortalité plus élevés que les LTNP qui ont maintenu des taux élevés de cellules T CD4+ pendant 10 ans (538).

Comme les Contrôleurs du VIH sont uniquement définis en fonction du critère virologique, certains de ces rares patients présentent une perte progressive de leur nombre de cellules T CD4+, avec dans certains cas des infections opportunistes mais en absence d'ARN viral détectable en périphérie.

Le fait que l'épuisement immunitaire puisse se produire en l'absence de réplication virale massive est assez intriguant et pourrait être dû à une activation immunitaire anormale et / ou une diminution de la production thymique (544, 545).

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