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Les cellules T CD4+ spécifiques du VIH de Contrôleurs présentent une

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High frequency of HIV-specific circulating follicular helper T cells associates with preserved memory B cell responses in H

LEGENDS TO THE FIGURES

B. AXE 2 : Analyse en cellule unique des cellules T CD4+ spécifiques du VIH : différenciation Th1 avancée et expression réduite de CCR5 chez les Contrôleurs

B.4.4 Les cellules T CD4+ spécifiques du VIH de Contrôleurs présentent une

susceptibilité à la fusion limitée due à une expression de CCR5 membranaire limitée

Alors que l’expression de l’ARNm de CCR5 est inchangée, nous montrons que l’expression de CCR5 membranaire est augmentée dans le compartiment de T CD4+ spécifiques des deux groupes de patients, mais celle-ci est particulièrement limitée dans les cellules T CD4+ spécifiques des Contrôleurs du VIH en comparaison avec celles chez les patients traités. Cette observation d’expression moindre de CCR5 est étonnante, alors que les cellules spécifiques de Contrôleurs sont engagées dans une différenciation Th1 plus marquée.

La régulation à la hausse du CCR5 membranaire pourrait alors refléter une activation plus importante des cellules spécifiques chez les patients traités, plutôt qu’un marqueur de la voie de différenciation Th1. Il a notamment été décrit que certaines populations exprimant fortement PD-1 exprimaient conjointement CCR5 (666). Une seconde hypothèse est que les

cellules T CD4+ des Contrôleurs du VIH exprimeraient intrinsèquement moins de CCR5 due à une régulation post-transcriptionnelle. CCR5 étant le corécepteur d’entrée du VIH, nous avons évalué la susceptibilité des cellules T CD4+ de patients à l’entrée virale via un test de fusion par un provirus de tropisme R5. Dans la population T CD4+ totale, nous avons obtenu une forte corrélation entre l’expression de CCR5 et la proportion de cellules fusionnées, mais nous avons aussi validé le fait que l’expression différentielle de CCR5 dans les sous- populations mémoires (Nv < CM < Eff < EM) conduit à un profil de fusion du même ordre. En utilisant un marquage tétramère contre le peptide Gag293, suite à la fusion de plus de 20 millions de cellules, nous avons été capables de déterminer de façon directe la susceptibilité à la fusion de ces cellules spécifiques très rares. Nous avons montré que les cellules spécifiques des deux groupes de patients étaient plus susceptibles à la fusion que les cellules mémoires non-spécifiques, ce qui était directement lié avec l’expression différentielle de CCR5.

Cette différence s’explique à la fois par une tendance à un enrichissement de la population EM dans la population spécifique chez certains patients mais surtout par l’expression intrinsèquement plus forte de CCR5 dans les populations CM et EM. Il a été montré que les cellules spécifiques étaient préférentiellement infectées (517), et nous montrons ici qu’une des raisons pouvant expliquer cela est une expression particulièrement élevée de CCR5.

La comparaison des groupes de patients, nous a révélé que les cellules T CD4+ Gag293 de patients Contrôleurs présentaient une susceptibilité à la fusion limitée par rapport aux patient traités, et que ces différences étaient corrélées directement avec l’expression de CCR5. De

forte expression de CCL5. CCL5 est un des ligands de CCR5 capable d’induire son internalisation. Plusieurs études ont montré le lien existant entre un fort niveau de CCL5 dans le sérum et une progression plus lente dans la maladie (287, 291), chez les Contrôleurs(652) mais aussi chez les individus hautement exposés mais séronégatifs (288-290). Certains virus

néanmoins sont capables d’échapper à l’inhibition par les cytokines en ciblant des conformations de CCR5 qui sont de faible affinité pour le ligand naturel (249).

La sécrétion autologue de CCL5 pourrait être à l’origine, de l’expression limitée de CCR5 dans les cellules T CD4+ spécifiques de Contrôleurs, limitant le phénomène de fusion virale. Une étude portée sur les cellules T CD4+ spécifiques de CMV, a révélé un phénomène similaire. Comparées aux cellules T CD4+ spécifiques de Gag chez des patients progresseurs, les cellules spécifiques de CMV étaient protégées de l’infection à VIH via une production autocrine de CCL3 et CCL4 (667). Afin de comprendre l’implication de CCL5 dans le niveau

d’expression limité de CCR5 chez les Contrôleurs, nous pourrions bloquer ou bien ajouter CCL5 en excès, puis vérifier si nous nivellons l’expression de CCR5 et la susceptibilité à la fusion entre les deux groupes.

Une permissivité à l’infection par le VIH limitée des cellules spécifiques chez les Contrôleurs due à une expression de CCR5 restreinte pourrait aussi expliquer le maintien des cellules T CD4+ spécifiques chez les Contrôleurs du VIH. Nous observons d’ailleurs une corrélation négative directe entre l’expression membranaire de CCR5 et la proportion de cellules T CD4+ spécifiques de Gag293.

B.4.5 Les cellules T CD4+ spécifiques du VIH de Contrôleurs présentent une

susceptibilité à la fusion limitée de leurs cellules Centrales mémoires

La fusion limitée dans les cellules spécifiques de Contrôleurs par rapport à celles de patients traités, ne s’explique pas par une différence dans la fréquence des populations CM et EM, mais par une fusion particulièrement importante dans le compartiment CM des patients traités, qui corrèle avec une expression de CCR5 élevée. De manière intéressante la fusion dans la population EM est très élevée dans les deux groupes de patients et ne corrèle pas avec l’expression de CCR5, suggérant que d’autres mécanismes indépendants de l’expression de CCR5 sont à l’origine de l’augmentation de l’entrée virale dans cette population. Les cellules T CD4+ CM sont responsables de la mémoire à long terme et sont progénitrices des autres populations mémoires et effectrices. Ces cellules sont peu infectables en raison de leur expression réduite de CCR5, mais ont un potentiel de réplication virale élevé dû à leur

capacité proliférative élevée (655, 656, 668). Les cellules EM représentent le compartiment T CD4+ le plus infectable, reflétant une dépendance importante à l’expression de CCR5 (669). En effet, en dessous de 10000 récepteurs CCR5 par cellule, il y a une forte diminution de l’infectabilité du VIH(191).Alors que le compartiment CM est normalement peu susceptible, nous montrons ici que le niveau élevé de CCR5 dans la population CM des cellules T CD4+ spécifiques chez les patients traités corrèle avec un niveau important de fusion (même niveau que EM). La permissivité accrue à l’entrée virale des cellules CM spécifiques de Gag293 chez les patients traités, pourrait engendrer la perte de ce compartiment progéniteur et donc expliquer la perte des cellules spécifiques de Gag293. La susceptibilité à l’infection des cellules CM est un facteur primordial dans le contrôle de l’infection SIV chez les sooty mangabeys et dans la progression vers le SIDA (670, 671). De plus, étant des cellules de longue durée de vie, ces cellules CM résiduelles pourraient participer au réservoir viral chez les patients traités (202).

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