Acte 1 Déroulement des tableaux
Prélude Interrogatoire de Lortie par la Voix de
l’ombre. Retour sur la tuerie : « Le Québec avait le visage de mon père » (p.10)
Premier tableau Premier chant : L’impératif exogamique et
l’interdit de l’inceste (Le père comme « ostie
de voleur » qui part avec la fille pour aller fonder une nouvelle famille)
Deuxième tableau Pantomime du repassage : Lortie repasse son
uniforme tout en énumérant les étapes.
Troisième tableau Pantomime du repassage (suite) : Lortie
parle à l’uniforme qu’il a suspendu sur une patère. Il fait des exercices avec de petits haltères.
Quatrième tableau Pantomime du repassage (suite) : Lortie
enfile l’uniforme tout en récitant son
monologue à propos de la tyrannie de son père
(« C’est comme si ton nom avait dit à tous les mots qui veulent dirent des affaires de côlliser leur camp […] » p.20)
Cinquième tableau
Lortie effectue compulsivement le garde-à- vous.
Sixième tableau
Deuxième chant : Sur la « permutation
symbolique des places » : « …Le père c’est toujours un fils en costume de père… » (p.23)
Pantomime du nœud gordien et de la lecture de l’épisode biblique du sacrifice d’Isaac :
double ratage
L’éclipse atteint son apogée.
Septième tableau Pantomime du pommier : Lortie cherche à
remettre les fruits sur l’arbre construit par les téléviseurs.
Huitième tableau Troisième chant : « C’est une pomme qui
s’en va couper le pommier d’où c’est qu’elle est tombée. » (p.29)
Pantomime : Lortie délimite l’espace du Salon
bleu avec du ruban adhésif pendant que le mur de télévisions diffuse l’image d’un labyrinthe.
Quatrième chant : Sur le motif du conflit
psychique structuré comme un labyrinthe.
Monologue de Lortie sur la domination du
père et l’inceste. Se termine sur l’échec de la parole.
Neuvième tableau Courte intervention du chœur : « Ce qui a été
annoncé est déjà presque là. » (p. 37)
Reconstitution des enregistrements adressés à André Arthur, sa femme et l’aumonier de l’armée. Le chœur sort d’un sac le magnétophone et l’enveloppe qu’y servira à expédier les cassettes. Le chœur observe ensuite Lortie enregistrer son monologue (à distance).
Lortie quitte la scène.
Dixième tableau Récit du déroulement de la tuerie (sous forme d’hypotypose) : Le chœur poursuit le
récit par lequel s’ouvrait la pièce (le prélude). Le mur de télévision appuie le récit du chœur
en diffusant des images du Parlement. Lortie revient sur scène.
Cinquième chant (s’articule au récit de la tuerie) : Reprend le motif de l’éclipse et
aborde le conflit généalogique (postulé par Legendre), se jouant dans la psyché de Lortie par le détour du mythe de Thésée et du
Minotaure.
Acte 2 Déroulement des tableaux
Onzième tableau Lortie s’asseoit sur le trône du président de
l’Assemblée nationale. Le chœur prend place auprès du public.
Douzième tableau Lortie essaie d’expliquer à Jalbert le pourquoi
de son passage à l’acte. Reconstitution des répliques captées par la caméra du Salon bleu, dont celle sur l’électricité : « l’électricité c’est… c’est le contraire de la lumière… (s’emballe) L’électricité c’est des pannes d’électricité ! » (p. 65-66), et celle sur la langue française : « Moi…je veux détruire ce qui veut détruire la langue… » (p. 66)
Jalbert et Lortie échangent une cigarette et le chœur entame un « chant liturgique » (p.62) Jalbert fait demander deux tasses à café : rituel qui selon le manuscrit de Lefebvre donne le sergent d’armes comme gagnant du rapport de force qui se joue depuis le début de l’acte
Treizième tableau Sixième chant : Porte sur Aristote et l’homme
comme un « animal parlant ». Les choreutes
entament leur chant assises et le performent en regardant le public assis derrière elles.
Quatorzième tableau
Septième chant : Suite du chant sur Aristote.
Développe l’image de l’homme emmuré et image du canari descendu dans la mine. Suite du dialogue Lortie/Jalbert.
Quinzième tableau Huitième chant : Porte sur Nietzsche et la
mort de Dieu
Suite du dialogue Lortie/Jalbert.
Métaphore du « champ de bataille » employée par Lortie : « … t’attends le coup de poing, t’attends qu’il arrive pis quand il arrive, à …à la place d’en donner un, toi aussi, ou bien donc de rester à attendre qu’il y en ait un autre qui s’en vienne, tu… t’éffourares à terre, tu… tu te couches, tu te couches, pis là… combat perdu… » (p. 92) « Le sergent d’armes - Pis c’était quoi, ce coup de poing-là ? / Lortie : c’est quand que mon fils est né. » (p. 92) Le chœur se met alors à rire : pourquoi ?
Seizième tableau Suite dialogue Lortie/Jalbert. Lortie raconte
son impossible entrée dans la paternité : « … en venant ici je voulais arrêter d’être le fils de mon père » (p. 93) « Lortie – Mon père c’est le point zéro… mon père c’est un trou. » (p. 94) « … je suis le fils d’un trou… » (p. 95) Référence à l’Horloge (p. 93)
Dix-septième tableau Neuvième chant : Porte sur le premier meurtre
de l’humanité Caïn et Abel (partie 1).
Dix-huitième tableau Des flashs sont diffusés sur le mur de
télévisions.
est retransmis et démultiplié sur le mur d’écrans. Les flashs s’arrêtent.
Suite du dialogue Lortie/Jalbert. Le caporal prétend être « venu ici pour naître à l’endroit » (p.99)
Sergent d’armes prend définitivement le dessus sur Lortie.
Acte 3 Déroulement des tableaux
Vingtième tableau Dixième chant : Sur Caïn et Abel (partie 2).
Développe sur le mystère entourant le crime premier de l’humanité et sa dimension parricide. Les choreutes le récitent dans l’espace du public.
Suite du dialogue Lortie/Jalbert.
Le sergent d’armes entreprend de faire comprendre à Lortie l’inanité de son geste : «Pourquoi penses-tu que je t’ai dit que si t’étais arrivé à deux heures, ça aurait rien changé » (p.102).
Vingt-et-unième tableau Onzième chant : Sur Caïn et Abel (partie 3).
Le chœur développe sur la dimension généalogique et donc parricide de tout meurtre : « un meurtre, c’est toujours une histoire de famille » (p. 105).
Suite du dialogue Lortie/Jalbert
Le chœur se désassemble et prend le relais du sergent d’armes pour retenir l’entrée des policiers.
Vingt-deuxième tableau Suite du dialogue Lortie/Jalbert. Le sergent
d’arme révèle à Lortie l’issue tragique dans laquelle il est pris : « Le trône est vide parce que t’es assis dedans » (p.109).
Vingt-troisième tableau Douzième chant : Caïn et Abel (partie 4)
Suite du dialogue Lortie/Jalbert. Le sergent d’armes montre à Lortie le « vrai visage de l’État » (p. 111). Par un geste de la main, il désigne le mur de télévisions qui diffusent des images d’archives représentant ce qui se passe hors champ, c’est-à-dire la horde de policiers. Lortie tire dans leur direction et elles s’éteignent comme atteint par les projectiles mais se rallument à mesure.
Vingt-quatrième tableau
Treizième chant (Kommos) : Caïn et Abel
(partie 5) Moment de communion entre le chœur, le sergent d’armes et Lortie. Ce chant coïncide avec la prise de conscience par Lortie de l’issue tragique de son geste : il a succombé à l’identification à son père tout en voulant y échapper (Legendre).
Vingt-cinquième tableau Quatorzième chant : Caïn et Abel (partie 6).
Sur le « détraquement » (p.114) et la tuerie comme question adressée à Dieu.
Exodos : Le chœur noue les bras de Lortie avec la corde et ils quittent la scène ensemble.