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2 Sophistication des Exportations et PressionConcurrentielle

2.2 Comment la pression concurrentielle induit-elle des modifications du portefeuille des exportations ?

2.2.5 Quelques statistiques descriptives

Avant de présenter les résultats issus du modèle logit multinomial, le tableau2.8ci-après fournit quelques statistiques descriptives relatives à chacune des trois variables explicatives et spécifiques à chacune des six catégories de concurrents. Autrement dit, parce que tous les pays n’exportent pas nécessairement les mêmes produits vers les mêmes destinations sur la même période de temps, nous présentons ces statistiques descriptives par rapport à chaque catégorie de concurrents. Certains couples produit-destination font tout de même l’objet d’exportations simultanées : en effet, 49 297 couples produit-destination inclus dans notre échantillon sont exportés simultanément par chacune des six catégories de concurrents entre 1996-1998 et 2011-2013. Si les 49 297 couples produit-destination simultanément exportés peuvent être assimilés à l’échantillon le plus consistant de notre étude dans le mesure où les six catégories de concurrents servent en même temps les mêmes marchés, qu’en est-il alors des 187 038 autres ? Rappelons que nos trois variables explicatives reflètent trois échelles d’analyse différentes : la croissance des parts de marché fait référence à la double échelle des produits et des destinations, la croissance de la pénétration des importations fait référence à l’échelle unique des produits et la croissance de la sophistication des exportations fait référence à l’échelle unique des destinations. Ceci implique que certaines catégories de concurrents puissent exporter un produit sans que ce soit nécessairement vers la (ou les) même(s) destination(s) que la France. De même, certaines catégories de concurrents peuvent servir une destination sans que ce soit nécessairement pour le (ou les) même(s) produits(s) que ceux exportés par la France. Ce sont donc des couples produit-destination pour lesquels une ou plusieurs valeurs manquantes existent au sein des variables explicatives24.

La lecture des statistiques descriptives associées au tableau2.8met en exergue plusieurs faits stylisés. Tout d’abord, nous constatons que ce sont les CT3 qui ont le profil des exportations le plus proche de celui de la France. En effet, les pays inclus dans les CT3 servent 216 031 marchés en commun avec la France entre 1996-1998 et 2011-2013. Ce sont des pays similaires à la France, ayant des niveaux de développement industriel très proches et présentant des revenus élevés à l’instar de l’Allemagne, de l’Australie, des États-Unis ou du Japon. En décomposant les couples produit-destination, il s’avère que ces pays

24. Précisons, à cet égard, que 90% de notre échantillon comprend entre 0 et 6 valeurs manquantes. Au sein de la sous-section 2.3.5suivante, nous estimerons notre modèle logit multinomial, d’une part, sur l’échantillon le plus consistant de notre étude et, d’autre part, pour un nombre restreint de catégories de concurrents (à savoir trois) afin de réduire le nombre de valeurs manquantes et donc de consolider nos résultats.

Table2.8 – Statistiques descriptives relatives aux trois variables explicatives et spécifiques à chacune des six catégories de concurrents

Croissance des parts de marchés relatives

Nombre d’observation

par marché Moyenne Ecart-type Minimum Maximum

∆msCC1kj,t1/t2 115 331 4,90 14,80 -50,28 121,70 ∆msCC2kj,t1/t2 129 434 13,91 15,25 -49,96 147,29 ∆msCC3kj,t1/t2 162 213 3,59 13,23 -51,37 112,18 ∆msCT 1kj,t1/t2 110 513 5,13 15,58 -52,82 112,54 ∆msCT 2kj,t1/t2 167 730 0,25 12,26 -55,89 108,56 ∆msCT 3kj,t1/t2 216 031 -2,63 5,48 -48,65 89,33 Croissance de la pénétration des importations Nombre d’observation

par produit Moyenne Ecart-type Minimum Maximum

∆ipCC1k,t1/t2 3 005 5,17 15,83 -45,61 100,12 ∆ipCC2k,t1/t2 2 854 14,39 17,17 -44,07 102,62 ∆ipCC3k,t1/t2 3 576 4,12 14,86 -48,53 129,84 ∆ipCT 1k,t1/t2 3 129 8,84 18,74 -42,51 99,17 ∆ipCT 2k,t1/t2 3 883 0,82 11,37 -49,88 67,21 ∆ipCT 3k,t1/t2 4 042 -1,97 6,71 -41,42 50,92 Croissance de la sophistica- tion des exportations

Nombre d’observation

par destination Moyenne Ecart-type Minimum Maximum

∆esCC1j,t1/t2 197 2,54 1,79 -5,04 11,52 ∆esCC2j,t1/t2 192 2,56 1,07 -5,48 7,34 ∆esCC3j,t1/t2 197 1,73 0,94 -5,70 4,38 ∆esCT 1j,t1/t2 196 1,59 1,31 -5,91 6,31 ∆esCT 2j,t1/t2 197 1,69 1,24 -5,78 6,70 ∆esCT 3j,t1/t2 197 1,45 0,73 -5,86 3,82

Source : BACI et Banque Mondiale - Calculs de l’auteur.

partagent davantage de produits communs avec la France que de destinations communes. Néanmoins, ce constat se nuance dans la mesure où la France est fortement diversifiée en termes de ses produits exportés (comme mentionné au sein de la sous-section 2.1.2), il est donc cohérent qu’elle partage davantage de produits avec ses concurrents (plutôt que de destinations). Ensuite, nous constatons que la croissance des trois variables explicatives est plus forte pour les pays inclus dans les CC2, ce qui s’insère dans la lignée de nos précédentes constatations (sous-sous-section 2.2.2). En effet, bien que peu nombreux, ces concurrents enregistrent en moyenne une croissance de 13,91% pour l’évolution de leurs de parts de marché, de 14,39% pour l’évolution de leurs pénétrations des importations et de 2,56% pour l’évolution de leurs sophistications des exportations. Enfin, nous constatons que ce sont les catégories de concurrents présentant les plus hauts revenus (à savoir les CT2 et CT3) qui connaissent la plus faible croissance de chacune des trois variables explicatives, voire même une décroissance pour les pays inclus en CT3. En effet, ces derniers présentent des TCAM négatifs à la fois pour l’évolution de leurs parts de marché et à la fois pour

l’évolution de leurs pénétrations des importations. Ce constat s’insère également dans la continuité de nos précédentes remarques et confirme de nouveau que les flux des échanges en provenance des pays à revenus élevés se sont ralentis ou affaiblis entre 1996 et 2013.

En tenant compte de la méthodologie mise en œuvre pour analyser la manière dont l’origine de la pression concurrentielle internationale induit des modifications dans la composition du portefeuille des exportations françaises, nous présentons dans la section2.3

ci-après les résultats du modèle logit multinomial auxquels nous parvenons.

2.3

Les résultats du modèle logit multinomial

En prenant appui sur une décomposition du portefeuille des exportations françaises (sous-section2.2.1), une décomposition de la concurrence internationale (sous-section2.2.2) et sur trois mesures de pression concurrentielle relatives aux parts de marché, à la péné- tration des importations et à la sophistication des exportations (sous-section 2.2.3), nous étudions l’effet de l’origine de la pression concurrentielle internationale sur la modification de la composition du portefeuille des exportations françaises sur la longue période, en l’espèce entre 1996 et 2013. Plus spécifiquement, nous testons l’exposition des exportations à la concurrence internationale et cherchons à identifier la présence de réajustements à l’intérieur du portefeuille des exportations françaises en nous appuyant sur l’origine de cette concurrence. En d’autres termes, de quelle manière la pression concurrentielle internationale exercée par chaque catégorie de concurrents affecte-t-elle les exportations françaises ? Induit-elle une réallocation des ressources productives entre les différents produits exportés ou entre les différentes destinations servies ? Est-ce que la présence de concurrents directs et l’amélioration de leurs performances incitent au changement ? Est-ce que ces effets diffèrent selon que la pression concurrentielle soit exercée par des concurrents coût ou par des concurrents technologique ?

Nous discutons ci-après les résultats du modèle logit multinomial exposé au sein de l’équation 2.15. Comme indiqué précédemment, nous présentons les résultats par rapport à l’intensité technologique du secteur dans lequel chaque marché s’insère : dans un premier temps, nous présentons les résultats relatifs aux marchés à faible intensité technologique (sous-section 2.3.1) ; dans un deuxième temps, nous présentons les résultats relatifs aux marchés à moyenne-faible intensité technologique (sous-section 2.3.2) ; dans un troisième temps, nous présentons les résultats relatifs aux marchés à moyenne-forte intensité tech- nologique (sous-section 2.3.3) ; dans un quatrième temps, nous présentons les résultats relatifs aux marchés à forte intensité technologique (sous-section 2.3.4).

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