• Aucun résultat trouvé

Les spectres polliniques de la fouille archéologique L’état plus ou moins fortement corrodé des pollens analysés dans

Les analyses polliniques

4.6 Interprétation et discussion .1 Conservation des pollens

4.6.3 Les spectres polliniques de la fouille archéologique L’état plus ou moins fortement corrodé des pollens analysés dans

les échantillons on-site rend bien difficile une comparaison entre les spectres polliniques. Nous essaierons toutefois ici de mettre en évidence, sur la base des résultats palynologiques, des diver-gences spatiales et temporelles au sein du site, reflétant différentes utilisations humaines.

4.6.3.1 Comparaison des coupes et structures de la série de couches B3.5

Les diagrammes des figures 66 et 68 montre des spectres palynologi-ques de la couche B3.5 provenant de plusieurs coupes du domaine B. Les échantillons peuvent être subdivisés en deux groupes : les spectres polliniques des coupes DEV23, DEV46 et DEV60/mètre 4, spatialement proches, comprennent beaucoup de pollen d’ar-bres, parmi lesquels Fagus, Abies et Quercus sont les mieux repré-sentés. Des stomates d’Abies ont aussi été trouvés, ce qui indique que des branches de sapin étaient peut-être acheminées dans le site. Les poacées dominent parmi les NAP, les céréales et Plantago

lanceolata présentent des valeurs relativement élevées, alors que Humulus/Cannabis est à peine représenté. Dans le deuxième groupe

par contre – les coupes DEV51 (échantillons 1 et 2), DEV52 et DEV60/mètre 7 – la proportion de Humulus/Cannabis est très éle-vée, atteignant 20-40 %, alors que les arbres et le seigle sont nette-ment moins abondants. L’échantillon DEV51-3 est si mal conservé que le spectre pollinique est dominé par des pollens résistants à la corrosion et ne permet donc pas d’interprétation fiable.

Comme les différences entre ces deux groupes d’échantillons reposent surtout sur des types de pollen produits en grande quan-tité et propagés par le vent de façon plus ou moins uniforme, les spectres polliniques ne reflètent pas en premier lieu la végétation des alentours, mais sont un indice d’activités humaines ayant comme conséquence un enrichissement local en certains types de pollen. Ceci concerne notamment le type Humulus/Cannabis. Les valeurs très élevées ne peuvent pas être attribuées à des dis-séminations de pollen de houblon sur de longues distances à partir des forêts riveraines encore préservées, mais proviennent d’apports de chanvre ou de houblon sur le site. Les valeurs relati-vement élevées de pollen d’arbres dans la coupe DEV51 pourrait aussi résulter d’apports de plantes sur le site, par exemple sous forme de feuilles servant de fourrage.

4.6.3.2 Les spectres polliniques des fermes 1 et 2

Les spectres polliniques des coupes des fermes 1 et 2 sont domi-nés par des pollens d’herbacées et comprennent presque toujours des proportions élevées de plantes de prairies comme les Poaceae,

Cyperaceae, Ranunculaceae et Fabaceae, ainsi que des indicatrices

de pâture (p. ex. Plantago lanceolata et Juniperus communis). Ceci amène à conclure que les alentours immédiats de ces fermes n’étaient pas boisés et servaient à l’agriculture et à l’élevage. En ce qui concerne les prairies et les pâturages, il s’agit avant tout de surfaces plutôt humides et peu productives le long du ruisseau, alors que les champs étaient aménagés sur des sols de meilleure qualité. Les valeurs polliniques des arbres forestiers Abies, Fagus et

(coupes DEV46, DEV2/mètres 5 et 7, DEV60, trous de poteaux 401 et 402). Nous avons aussi trouvé des stomates d’aiguilles d’Abies dans la plupart de ces échantillons. Ceci indiquerait que des branches de sapin et des feuilles étaient acheminées sur le site comme fourrage ou pour toute autre utilisation. En plus de l’exploitation des herbages, la culture de plantes alimentaires, tex-tiles et tinctoriales jouait un rôle important. On peut conclure sur la base des pourcentages relativement élevés de pollen de type

Cerealia que les céréales occupaient le premier plan ; la faible

pro-portion de seigle est toutefois frappante. Secale n’est présent en grande quantité que dans la coupe DEV23 (dépression 701 et cou-che B3.213, chap. 4.4.1), indice d’une importance économique relativement faible de la culture du seigle. Les faibles valeurs de

Secale, comparées à celles de type Cerealia, dans les diagrammes

polliniques DEV7 et de Delémont, La Communance (annexe) viennent conforter cette image. Il faut encore tenir compte du fait que Secale, comme les herbes sauvages, est pollinisé par le vent et libère de beaucoup plus grandes quantités de pollen que les autres espèces de céréales autofécondes.

La fabrication de fibres végétales était manifestement très impor-tante pour l’économie secondaire à Develier-Courtételle : on y trouve en première ligne la culture du chanvre. Le chanvre

(Cannabis sativa) et le houblon, proches parents, possèdent des

grains de pollen très semblables et particulièrement difficiles à distinguer quand leur état de conservation est mauvais. Comme la production de fibres de chanvre avait d’une façon générale une grande importance économique au Moyen Age, attestée par des progressions plus ou moins importantes des pollens de Cannabis dans les diagrammes polliniques, on peut vraisemblablement attribuer les proportions élevées de pollen dans les fermes 1 et 2 à la culture du chanvre. Pourtant, une partie des pollens a pu explicitement être identifiée comme Humulus. Avec la mise en évidence de macrorestes de houblon, ces données confirment une utilisation de cette plante vivace, cultivée ou cueillie dans les forêts alluviales, soit comme plante médicinale (les composants du houblon ont des propriétés antiseptiques, antidépressives et calmantes), soit pour la fabrication de bière.

Il faut encore signaler le lin comme importante plante textile. Même si la culture et le traitement de Linum usitatissimum ne sont pas attestés palynologiquement, on peut considérer sur la base des trouvailles de macrorestes que Linum était utilisé comme plante textile en plus de Cannabis. L’obtention de fibres à partir de ces plantes exige plusieurs étapes de travail déjà décrites par Hérodote (Toussaint-Samat 1990) et Pline l’Ancien (1964), mais aussi par une série de publications ethnologiques plus récentes (Hager 1918 ; Peter 1983 ; Gay 1987 ; Michka 1995). Mis à part quelques détails, le déroulement des opérations est identique pour ces deux plantes.

L’arrachage

Pour le chanvre, la récolte des pieds mâles a lieu exactement au cours de la pollinisation et se fait par arrachage ; la moisson des pieds femelles a généralement lieu 15 à 20 jours plus tard, lors-qu’ils commencent à porter des graines. Voilà une première source efficace de dissémination des pollens aux alentours des champs.

Le séchage

Les poignées de chanvre sont réunies en bottes que l’on dresse sur le sol après en avoir écarté les pieds. Cette opération n’est pas toujours effectuée ; en Anjou, par exemple, les tiges sont amenées au rouissage sitôt après l’arrachage. Il y a à nouveau émission de pollen dans les champs.

L’égrugeage

La séparation des graines peut avoir lieu avant le premier séchage, mais elles sont plus facilement libérées après. Suivant les procé-dés et les différents outils utilisés, cette opération porte des noms variés comme érussage, battage, égrenage, égrugeage, drégeage, maillage, ébauchage et écapsulage (pour le lin). Selon l’endroit où elle est effectuée, la dissémination des pollens se produit soit dans les champs, soit dans l’habitat. Pour le chanvre, cette opéra-tion est impérative pour la récolte de semences.

Le rouissage

Cette opération est la plus caractéristique de la transformation de la plante en fibres textiles ; elle a pour but la décomposition partielle du ciment qui lie les fibres entre elles et avec l’écorce ligneuse. Trois procédés classiques étaient encore employés récemment :

– le rouissage à la rosée (ou rouissage à terre, rosage, rorage, sereinage) se pratique sur terrain engazonné ou sur chaume de céréales et dure de 3 semaines à 2 mois. La récolte doit être retournée à plusieurs reprises. A ce stade, une partie importante des pollens peut à nouveau être libérée dans l’air ou dans les champs ;

– le rouissage en eau stagnante est exécuté dans des trous remplis d’eau, dans de petites fosses creusées à cet effet (routoir, rotoir, routeux, rouisson), dans de petites mares de 1 à 2 mètres de profondeur, dans des tourbières ou encore au bord des lacs. La fermentation est bien plus rapide puisqu’elle nécessite entre 6 et 12 jours. Des branches d’aulne ou des fleurs de coqueli-cots sont parfois ajoutées afin d’obtenir de la filasse d’une belle teinte bleuâtre. Il est évident qu’une partie importante des pol-lens est libérée au cours de cette opération. L’eau des fosses de rouissage constitue un excellent fertilisant pour les cultures ; – le rouissage en eau courante dans les rivières peut être achevé

en 7 à 10 jours. Les meules de chanvre sont placées dans le fond de la rivière, solidement arrimées, recouvertes de paille et chargées de sable et de pierres. Dans ce dernier cas de figure, les pollens libérés peuvent se retrouver piégés sur les berges, dans les méandres de la rivière.

Le séchage

Finalement, les bottes hissées hors de l’eau sont lavées, égouttées et séchées, soit à plat sur des chaumes, soit dressées. Le chanvre est alors entreposé à l’abri. Juste avant le broyage, il peut être mis à sécher et à chauffer dans les fours à pain.

Le broyage

Cette opération a pour but de casser la partie dure ligneuse (chè-nevotte) de la tige pour ensuite la séparer en la secouant des longs faisceaux de fibres (filasse). La tige peut être facilement bri-sée à la main, à l’aide d’un maillet (maillage sur une aire), ou à

l’aide d’une broie (braie, macque, battioret, briqueret). A ce stade encore, le dégagement de poussière (et de pollen) est réputé pour être fort incommodant.

Le teillage

Cette opération appelée également espadage, écancage ou raclage, selon les instruments utilisés, sert à débarrasser la filasse des plus petits brins de chènevotte. A ce stade, les fibres sont parfois assou-plies par un passage à la meule à main ou au moulin.

Le peignage

Le peignage ou cardage isole à coups de peigne la bonne filasse de l’étoupe et ordonne les brins. Des pollens peuvent éventuelle-ment être libérés à ce stade.

Le filage

La filasse est enroulée autour d’un bâton appelé quenouille, les brins sont étirés par les doigts de la fileuse et enroulés sur le fuseau. Il est possible que la filasse contienne encore des pollens de chanvre.

Mis à part les étapes de peignage, de filage et de rouissage, tou-tes ces opérations, par le dégagement important d’une poussière nauséabonde et envahissante, lourdement chargée de pollen de chanvre, peuvent contribuer à augmenter notablement le stock pollinique des sédiments archéologiques aux alentours du village et/ou dans l’agglomération elle-même. A première vue, le rouis-sage effectué en fosse peu profonde est l’opération susceptible de fournir la plus grande masse de pollen.

Bien que nous ne connaissions pas les quantités de pollen émi-ses par un champ de chanvre, il nous semble impossible que des pourcentages de plus de 60 %, ou même de 20 %, puissent s’expliquer par la seule proximité des cultures. Les données expé-rimentales pour la chaîne opératoire de transformation font éga-lement crueléga-lement défaut, mais il est clair qu’une ou plusieurs des étapes citées précédemment ont fourni ces pourcentages substantiels. Pour les échantillons de la coupe DEV23, la richesse en pollen de chanvre est probablement le résultat de la pratique du rouissage. Que cette structure soit un routoir plutôt qu’une fosse comblée de résidus de cette opération reste difficile à déter-miner pour l’instant. Pour les autres échantillons, en l’absence de données expérimentales quantifiées, il n’est pas possible d’opter clairement pour l’une ou l’autre des différentes étapes. Il n’est pas certain, en particulier, que la majorité des pollens se soit déposée dans l’eau du routoir. Il est même probable que des quantités importantes continuent à être véhiculées avec le chanvre roui et soient diffusées au moment du broyage et du teillage. La plupart des opérations se sont probablement déroulées dans le hameau de Develier-Courtételle et ont contribué à enrichir le stock pol-linique. L’utilisation, à plusieurs reprises, de chaume, au cours des opérations de traitement, est peut-être responsable des forts taux de Cerealia T. et/ou de Secale étroitement associés à ceux de

Cannabis.

Dans les diagrammes standards issus de lacs ou de tourbières, la courbe de Humulus/Cannabis T. ne s’étend pas massivement avant

le Bas Moyen Age (Ammann 1989). Mais dans certains sites, comme à l’époque romaine à Boécourt, Les Montoyes (Rachoud-Schneider 1993), sa courbe s’infléchit déjà de manière significa-tive bien avant cette période. Les forts pourcentages de Cannabis obtenus à Develier-Courtételle ne resteront pas forcément un cas de figure isolé.

A notre connaissance, seuls deux tissus en chanvre ont été retrou-vés pour l’époque mérovingienne. Le premier provient de Fréteval (Loir-et-Cher, F) d’une sépulture du 6e ou du 7e siècle, cité dans A. Ferdière (1984). La seconde trouvaille concerne le linceul en chanvre de la tombe de la reine Arégonde à Saint-Denis (Paris), datée du dernier tiers du 6e siècle. Le chanvre semble surtout servir à la fabrication de cordages, cordelettes, filets de pêcheur et même de semelles d’espadrilles (Toussaint-Samat 1990). La consommation des graines ainsi que ses propriétés narcotiques ne sont pas inconnues. Le tissu en chanvre de la tombe hallstat-tienne de Hochdorf est en écorce de chanvre ; il n’a pas subi le même traitement complexe de préparation décrit dans les lignes précédentes (Körber-Grohne 1985). Il est étonnant de n’avoir pas retrouvé le moindre petit bout de tissu de lin ou de chanvre sur le site puisque nous postulons une culture assez extensive, sur place, de ces deux plantes. En fait, même dans des conditions optimales les fibres végétales ne se conservent que difficilement (Behre 1972).

Nous avons encore trouvé des pollens d’autres plantes, dans les fermes 1 et 2, ayant joué un rôle dans l’alimentation et dans la fabrication de biens de consommation. La cardère cultivée

(Dipsacus sativus), dont les inflorescences séchées étaient utilisées

autrefois pour rendre rugueux des tissus de laine, en fait partie. Les pollens de Dipsacus ont toutefois été trouvés en très petites quantités, mais sont présents dans plusieurs échantillons. Il est vrai que la cardère cultivée possède le même type de pollen que la cardère sauvage (Dipsacus fullonum) qui pousse parmi d’autres adventices dans des endroits humides, riches en matières nutri-tives, le long de cours d’eau, et qui possédait donc son milieu naturel à Develier-Courtételle.

Un problème identique apparaît avec les trouvailles fréquentes de pollen de Xanthium dans les coupes DEV23 (dépression 701 et couche B3.213), DEV60/mètres 4 et 7 (couche B3.5) et DEV61/ mètre 1 (couches B3.211 et B3.213) : la lampourde ordinaire

(Xanthium strumarium) pousse comme Dipsacus comme adventice

dans des endroits frais, riches en matières nutritives et soumis à une influence anthropique, milieux certainement abondants dans le périmètre du site. Près des fermes 1 et 2, le pourcentage de pollen exceptionnellement élevé par endroits amène à la conclu-sion que Xanthium était utilisé comme plante tinctoriale et qu’elle était ainsi encouragée de manière ciblée. Elle possède un colorant jaune et était déjà utilisée par les Romains pour teindre les che-veux et le cuir.

La culture du pavot (Papaver somniferum) n’est pas attestée, paly-nologiquement, de manière certaine : les quelques trouvailles de pollen de Papaver proviennent probablement de coquelicot

Parmi les pollens d’arbres, il faut signaler la présence de deux espèces, le noyer (Juglans regia) et le buis (Buxus sempervirens). Bien qu’aucun échantillon ne présentait des valeurs de pollen exceptionnellement élevées, leur présence récurrente indique pourtant que des noyers étaient plantés sur place ou aux alen-tours. Ceci est aussi valable pour le buis, arbuste sans signification économique, mais plutôt cultuel.

4.6.3.3 Les spectres polliniques des fermes 3 à 6

Pour la partie orientale du site, nous avons analysé un nombre moins élevé d’échantillons que pour la zone des fermes 1 et 2. L’état de conservation n’était suffisant que dans trop peu de cas pour permettre une interprétation et une comparaison avec les spectres polliniques du domaine B. Néanmoins, on peut recon-naître des différences nettes entre les deux parties du site. La pro-portion de pollen d’arbres dans les fermes 3 à 6 est nettement plus élevée, les plantes des prairies et les plantes cultivées sont plus faiblement représentées que dans le domaine B, où les pollens d’herbacées dominent dans presque tous les échantillons. On peut expliquer cette différence par le fait que les champs, les prairies et les pâturages étaient, ici, beaucoup moins étendus qu’aux envi-rons des fermes 1 et 2 et que la forêt était donc plus rapprochée. Les proportions, en partie très élevées, de Cyperaceae et d’Alnus lais-sent à penser que la zone était très humide et ne se prettait pas par-ticulièrement bien à la culture. Les pourcentages parfois très élevés de sapin blanc et de hêtre détonnent avec cette image, puisqu’ils poussent mal sur des sols humides. On peut donc penser que les valeurs polliniques élevées des arbres dans les fermes 3 à 6 sont en relation avec une exploitation ou un traitement du bois.

La distribution unilatérale du pollen de type Humulus/Cannabis est frappante : il n’atteint des valeurs élevées que dans le puits 155 où beaucoup de pollens de céréales et de plantes de prai-ries ont été trouvés, alors qu’il est largement absent des autres échantillons.

4.7 Conclusions

Le riche spectre de plantes cultivées, de cueillette et de prairies dans les échantillons de pollen des différentes zones de Develier-Courtételle laisse conclure que les habitants couvraient ample-ment leurs besoins en aliample-mentation végétale et animale par une production propre. Des plantes textiles et d’autres plantes ont aussi été cultivées et traitées. Une certaine spécialisation au sein de l’habitat semble exister : l’agriculture et l’élevage étaient vrai-semblablement concentrés avant tout sur le domaine B (fermes 1 et 2), alors que davantage d’activités artisanales étaient exercées dans la partie orientale du site.

Les forêts situées aux alentours de Develier-Courtételle étaient exploitées intensivement pour le bois de construction et de combustion et étaient aussi utilisées, en partie, comme forêt pâturée. Les diagrammes polliniques de DEV7 et surtout ceux du site un peu plus éloigné de Delémont, La Communance (annexe) reflètent un paysage relativement ouvert et diversifié, avec beaucoup de haies et de buissons, offrant suffisamment de fourrage pour la pâture, mais présentant aussi pléthore de recoins pour les plantes de cueillette comme le sureau, d’autres baies ou des noisettes.

Fig. 69 Delémont, La Communance : diagramme pollinique du sondage 238. Les décomptes de pollens sont représentés en % de la somme pollinique qui cor-respond aux AP (arbres et arbustes) additionnés des NAP (graminées et herbacées). noisetier ; bouleau ; chênaie mixte.

La séquence organique du sondage 238 présente une suite plus ou moins ininterrompue de dépôts limniques et de tourbe, de l’époque gallo-romaine jusqu’au Bas Moyen Age (chap. 3, fig. 58). La relative bonne conservation des pollens a permis d’obtenir ici des informations détaillées sur l’environnement, l’exploitation des terres et le développement du paysage pendant l’occupation mérovingienne de Develier-Courtételle.

Le tronçon inférieur du diagramme pollinique (zone pollinique Com-1, 228-159 cm, unité sédimentaire US X) comprend l’An-tiquité tardive à partir du 4e siècle ap. J.-C. jusqu’au début du Haut Moyen Age. Contrairement aux paysages largement ouverts et exploités de manière intensive du 1er au 3e siècle (diagram-mes polliniques de Boécourt, Les Montoyes ; Rachoud-Schneider 1993), la région était à l’époque amplement boisée, avec une dominance de forêts mixtes de hêtres, sapins et chênes. Sur les sols humides et périodiquement inondés le long des cours d’eau poussaient des forêts de frênes et d’érables, ainsi que des aul-nes. Les valeurs polliniques plutôt élevées d’herbacées et la pré-sence régulière de pollen de céréales indiquent cependant que la région n’était pas entièrement boisée et pas totalement inhabitée ; de plus, les valeurs élevées de noisetier (Corylus avellana) et de

Outline

Documents relatifs