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SPECIFICITE DE LA PRESENTE RECHERCHE

Dans le document UNIVERSITE PARIS 8- VINCENNES-SAINT-DENIS (Page 181-187)

OBJECTIF, HYPOTHESES ET INTERET DE LA PRESENTE RECHERCHE

V.1 SPECIFICITE DE LA PRESENTE RECHERCHE

A partir de l’approche clinique de la recherche et dans l’objectif d’enregistrer l’univers de croyances, de valeurs et d’attitudes impliquées dans le comportement de l’enfant lors d’une consultation odontologique, nous avons pris en compte des éléments qualitatifs de recherche. D’autre part, en ajoutant le nombre d’éléments trouvés, l’étude intègre des éléments quantitatifs qu’illustrent les exemples de comportement observés lors des consultations.Dans ce travail, le chercheur fait lui-même partie de la situation, ce qui souligne les points liés au rapport dentiste-patient et la combinaison des intruments méthodologiques est ainsi pertinente puisqu’elle permet de rendre compte de la réalité multidimensionnelle constituée par cette relation.

L’approche qualitative nous renverra à la « perspective du participant », ce qui veut dire que l’on observe comment les enquêtés font face aux questions posées, sans compter que cette méthodologie éclaire la dynamique interne des situations, les significations des expériences humaines et l’importance donnée aux faits de la vie, ce qui est un point d’interprétation et d’analyse pour l’observateur (LUDKE et ANDRÉ, 1986). Ainsi, nous justifions la prise en compte de ces aspects qualitatifs en soulignant l’importance de l’interaction des parents dans les soins dentaires des enfants.

De fait, il n’y a pas, dans ce domaine, d’études portant sur cet ensemble de méthodes de recherche.La rencontre patient-dentiste, dans cette situation unique des soins dentaires, a été la base idéale sur laquelle appuyer la recherche des caractéristiques de ce type de soins. Les spécificités de cette rencontre ont été observées à deux moments :

• au moment de la consultation, observée grâce à l’enregistrement des consultations dentaires chez les enfants et l’observation des comportements ;

• au moment de l’entretien de recherche avec les parents : réalisé par le chercheur, qui est chirurgien-dentiste.

Il important de souligner que l’observation du comportement a été faite sous le regard d’un seul observateur. De plus, tous les patients ont été informés des objectifs de la recherche et les parents ont signé un consentement écrit (Cf. Annexe IV).

182 V.2 VARIABLES

Les variables en relation avec l’enfant dans une situation de soins dentaires sont très nombreuses et diverses et sont empruntées ici aux recherches sur le comportement de l’enfant pendant ces soins. Cependant, il fallait regrouper ces variables en fonction de l’étude de sorte que, après vérification, nous pouvons en ressortir quelques aspects pertinents : milieu socio-économique, âge, genre, antécédents médicaux et dentaires et type de soins.

A partir des recherches sur le comportement de l’enfant lors de soins dentaires (ROSENBLATT et COLARES, 2004 ; COLARES et RICHMAN, 2002; VEERKAMP, GRUYTHUYSEN, van AMERONGEN, HOOGSTRATEN, 1994 ; FRANKL et alii., 1962), nous regroupons quelques variables qui nous ont beaucoup aidée dans la précision apportée à celles qui constituent cette étude.

Lors de ces séances, l’effet des variables pouvait être étudié à partir des observations et des enregistrements vidéo.

Variables dépendantes

Les variables dépendantes sont représentées par les divers comportements de l’enfant lors des soins dentaires, catégorisés par l’Echelle de comportement de Frankl et la grille de catégorisation de comportements tirée de l’enregistrement vidéo qui avait pour base l’étude de Ionescu et alii. (1995) (Cf. Annexe I).

Variables indépendantes

Les variables indépendantes sont les suivantes :

. âge de l’enfant au moment de l’observation : la tranche d’âge a été choisie en fonction de trois aspects principaux. Premièrement, les enfants du niveau de l’école primaire étaient déjà plus à l’aise avec le facteur « communication », et comprenaient mieux les demandes. Deuxièmement, lors des soins dentaires, ils se montraient plus indépendants et n’avaient pas constamment besoin de la présence et/ou de l’intervention parentale pour accepter les soins. Enfin, il faut préciser que, pour le groupe 2, celui des patients ayant été soignés pour un cancer, nous avons choisi des enfants ayant contracté la maladie avant l’âge de 7 ans. Il s’agit d’un facteur d’importance vu que le traitement oncologique qui prend place pendant cette période pouvait atteindre la formation des structures

bucco-183 dentaires (ce qui peut produire des altérations de forme, nombre, positionnement et des séquelles physiques dans la structure faciale en formation).

. sexe de l’enfant

. aspects familiaux : métier des parents ou accompagnants, éducation des parents ou accompagnants

. histoire médicale : problèmes de santé générale et hospitalisations antérieures, problèmes comportementaux ou d’apprentissage, problèmes psychologiques.

. histoire dentaire : motif de la douleur, histoire du trauma, réaction aux soins dentaires précédents

. anxiété de l’enfant et/ou des parents

V.3 POPULATION

Nous avons constitué un échantillon de 48 enfants (dont 25 filles et 23 garçons) subissant un traitement dentaire de routine, faisant partie de la tranche d’âge 6 / 9 ans et distribués en trois groupes :

. 16 enfants venant d’un milieu défavorisé (Groupe 1-G1)

. 16 enfants de milieu défavorisé et ayant déjà subi à un traitement oncologique pour différents types de cancer (Groupe 2- G2)

. 16 enfants venant d’un milieu favorisé (Groupe 3- G3)

Les sujets participants de cette étude ont été sélectionnés dans trois centres de soins dentaires différents de la capitale fédérale, Brasília.

Nous vérifions que les groupes sont organisés surtout en fonction du milieu socio-économique de provenance. La question de la pauvreté dans certaines régions du Brésil est ici soulignée, vu que le travail a été mené dans la capitale fédérale du pays, région qui montre une inégalité sociale très forte interférant dans les plus diverses faces de la société. Premièrement, il faut expliquer que le groupe 1 est constitué de gens venant d’une ville appelée Águas Lindas de Goiás. En nous intéressant à la ville, nous avons découvert qu’elle existait « grâce à ou à cause de Brasilia ». Elle fait partie de la Région de Développement Intégrée du District Fédéral et de ses Alentours (RIDE, en portugais)113 ; c’est donc une ville assez récente, existant depuis 1997, soit dix ans d’existence. Nous avons pris les indices de base de l’IBGE pour classer les patients en « favorisés » et « moins favorisés ». Il faut dire que nous n’avons pas détaillé les revenus des parents, mais avec les données recueillies, nous avons vérifié que la plupart des patients du groupe 1 et 2 vivaient dans un état de pauvreté (Cf. Tableau 14). Des

113 Região para o Desenvolvimento do Distrito Federal e Entorno

184 recherches de l’IBGE montrent que 54 millions de personnes au Brésil vivent avec un revenu inférieur à la moitié d’un salaire minimum114, ce qui signifie qu’un tiers de la population environ vit dans un état de misère115. La région Nordeste du pays est la plus pauvre ; presque 51% des habitants y vivent avec un salaire de R$ 380 reais (environ 146 euros). Précision utile car la plupart des familles de notre recherche son originaires du nordeste brésilien (Cf. Tableau 17).

Tout comme les grandes régions, les états brésiliens présentent des différences significatives dans le revenu moyen mensuel. Le District Fédéral détient la moyenne la plus forte (R$3.241,48), presque le double du revenu des familles brésiliennes tandis que les états du Nord et Nordeste présentent les valeurs les plus basses (IBGE, 2007b)116.

114 Le « smic » brésilien est aujourd’hui de R$ 380 reais, équivalent a 146 Euros.

115 Il faut ajouter des données plus spécifiques et nous montrons que le PIB per capita de Brasilia est de R$19.071 reais (à peu près 6.810 euros)115 et celui de Águas Lindas de 1.984 reais (environ 708 euros) IBGE

116Données obtenus à partir de la recherche sur les revenus familiers 2002-2003.

185

(Tranches de population) Revenu

Revenu moyen des 10% plus pauvres (R$) 58

Revenu moyen des 10% plus riches (R$) 3. 305

Revenu des 10% plus riches 47%

Revenu des 30% intermédiaires 41%

Revenu des 60% plus pauvres 12%

Enfants et jeunes au travail 5,1 millions d’enfants et adolescents (1,94 millions sans salaire) Inégalité dans la distribution de revenus (IPEA) 2o la pire du monde (derrière la Sierre

Leone, en Afrique) IDH – Indice de Développement Humain (2005

avec les données de 2003)

63a position Population vivant dans un état de pauvreté

(revenu insuffisant pour l’habitation et les vêtements, assez pour la nourriture)

54 millions d’habitants

Population vivant dans un état de misère (revenu indigent et revenu insuffisant pour l’acquisition de

nourriture: plus grande vulnérabilité à la faim)

22 millions d’habitants

Pourcentage d’indigents selon les recherches de la FGV – Fondation Getúlio Vargas (revenu mensuel

inférieur à 80 reais=30 euros et consommation journalière inférieure à 2300 calories)

50 millions d’habitants

Tableau 14 : Distribution des revenus, pauvreté et misère au Brésil (CIADAESCOLA, 2006)117

Dans le processus de classification des patients dans le contexte socio-économique, le niveau de scolarité des parents représente une autre donnée importante (Cf. Tableau 15). Nous avons pris en considération le niveau d’études atteint par les parents : fondamental, secondaire et universitaire.

117 Informations sur les indicateurs démographiques et sociaux brésiliens sur le site internet http://www.ciadaescola.com.br/zoom/materia.asp?materia=304&pagina=2

186

Scolarité (enfants immatriculés) 97,2%

Scolarité moyenne de la population 6,4 ans

Ecart année scolaire/âge entre 7-14 ans 64%

Analphabétisme généralisé (population de plus de 15 ans) 11,4%

Analphabétisme fonctionnel (population de plus de 15 ans) 21,6%

Population ayant le niveau supérieur (par rapport au total de la population)

3,43% (proche de 5,8 millions d’habitants) Population de niveau universitaire (âgés plus de 25 ans ) 6,4%

Population ayant un master ou un doctorat (plus de 25 ans) 0,4%

Ecoles publiques avec bibliothèques 25%

Ecoles publiques avec laboratoires d’informatique et internet 10%

Ecoles publiques avec insuffisance d’énergie électrique 20%

Tableau 15 Indicateurs généraux d’éducation au Brésil (CIADAESCOLA, 2006b)

Là encore, les facteurs d’inclusion de cette population cible d’enfants fréquentant l’école primaire et distribués par groupes, correspondent à:

Groupe 1

Les enfants venant d’un milieu défavorisé et bénéficiant d’un traitement dentaire dans un cabinet installé dans un institut bénévole situé dans un village des alentours de Brasília.

Groupe 2

Ces enfants- venant d’un milieu défavorisé- ont subi un traitement pour le cancer et ont eu des soins dentaires dans un cabinet dentaire dépendant d’un hôpital. Le choix de ces patients a été opéré parmi ceux qui avaient déjà terminé leur traitement. Ce qui rendait possible de mieux évaluer le processus de développement de la maladie, les phases de la souffrance et les aspects pertinents relevés après le traitement, tels que les séquelles physiques et psychologiques, étude non envisageable avec un patient encore en phase de traitement.

Il faut également mentionner que tous les enfants se sont présentés à la consultation dentaire pratiquée dans le cadre de la recherche, dans un temps minimum de deux ans suivant le traitement

187 oncologique. Les patients en question, traités dans un hôpital public118 pour leur cancer, sont suivis par un dentiste pendant deux ans après le traitement : cela équivaut à un temps de suivi médical plus intensif. Après cette période, ils n’ont plus vraiment droit aux consultations dentaires dans cet hôpital, vu que la priorité est accordée aux enfants qui sont sous traitement ou bien qui sont dans ces deux années de suivi médical intensif. Ensuite, selon l’état de santé de l’enfant, le patient ne vient qu’aux consultations de contrôle pré-fixées.

En outre, pour que les intervalles de temps entre la fin du traitement oncologique et la consultation dentaire liée à la recherche soient rapprochés, dans le choix des enfants, nous avons privilégié une règle de temps post traitement allant de 2 à 7 ans.

Groupe 3

Les enfants de ce groupe- groupe témoin au plan socio-économique – viennent d’un milieu plus favorisé et sont les patients d’un chirurgien-dentiste qui exerce dans un cabinet privé.

De ce fait, nous avons établi les critères d’exclusion suivants :

• Enfants de moins de 6 ans et de plus de 9 ans

• Enfants encore sous traitement oncologique

• Enfants ayant eu un cancer après l’âge de 7 ans

Dans le document UNIVERSITE PARIS 8- VINCENNES-SAINT-DENIS (Page 181-187)