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Spécification des primitives comportementales virtuelles

Les I 2 cognitives de la tâche correspondent à la description des fonctionnalités importantes et nécessaires à implémenter dans l’EV pour les deux types d’utilisateurs (formé et formateur) Pour le formé, les I 2 cognitives de

M ODÉLE PHYSIQUE ENVIRONNEMENT FORMATEUR Interface (IHM) formateur

3.4 Spécification de l’environnement virtuel pédagogique pour le formé

3.4.1 Spécification des primitives comportementales virtuelles

En fonction des objectifs pédagogiques recueillis dans la première étape, la seconde étape consiste à construire les modèles comportementaux. Il s’agit de déterminer les fonctionnalités nécessaires aux raisonnements et aux comportements liés à l’activité des formés (aspects cognitifs et comportementaux). La spécification des fonctionnalités de l’EV revient à préciser les Primitives Comportementales Virtuelles (PCV) [FNL, 00]. Les PCV formés, correspondent aux comportements de base du formé qui vont lui permettre d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour réaliser la tâche réelle.

Il existe deux types de PCV formés, celles liées à la tâche et celle liées à l’assistance pédagogique.

3.4.1.1 PCV formés liées à la tâche

Les PCV formés liées à la tâche correspondent aux interactions formés-outil. Elles sont décomposables en un nombre restreint de comportements de base : l’observation, la manipulation d’objet, les déplacements et l’audition.

OBSERVATION

Pour l’observation, les PCV utiles et sujettes à des risques d’erreurs ou difficultés sont :

§ Champ visuel : Lorsque les conducteurs veulent traverser, ils doivent pouvoir regarder en amont et en aval de la voie pour voir les trains en approche. Le champ visuel doit donc être le plus large possible sur les côtés. Une étude montre qu’avec un champ visuel inférieur à 60°, l'individu immergé éprouve des difficultés à se localiser [Pso, 95]. Ils doivent pouvoir voir l’aiguille bouger lorsqu’ils manœ uvrent l’aiguille ou voir le moteur au sol. Le champ visuel doit donc aussi permettre de voir jusqu’au sol. § Visibilité : La visibilité en environnement ferroviaire est importante et en particulier pour la sécurité et

pour l’orientation. Les conducteurs doivent pouvoir voir au loin des trains en approche et voir leur train arrêté au loin.

MANIPULATION

Pour la manipulation d’objet, les PCV utiles et sujettes à des risques d’erreurs ou difficultés sont :

§ Hauteurs : les objets à manipuler se trouvent à différentes hauteurs (hauteurs d’homme et au sol). Il peut être utile de se baisser.

§ Retour d’effort : nous l’avons déjà dit (Exemple 8), la manœ uvre du levier est une tâche qui requiert beaucoup de force. Ne pas reproduire le retour d’effort peut entraîner une mauvaise représentation de la difficulté de la tâche. Si la tâche est simple en EV, alors en ER, si les conducteurs ont du mal à manœ uvrer le levier, ils peuvent penser qu’il ne fonctionne pas ou qu’un corps étranger (Tableau 6.b.2) se trouve dans la lame. Si au contraire, le levier n’est pas armé et qu’il manœ uvre dans le vide (Tableau 6.b.1), la lame ne bouge pas et ils peuvent croire que le moteur ne fonctionne pas.

§ Placement : le levier est difficile à manœ uvrer. Les conducteurs doivent donc adopter un placement particulier pour manœ uvrer le levier afin de ne pas se faire mal au dos.

§ Gestuelle : la remise des clés au boîtier poteau nécessite un geste précis (il faut faire ¼ de tour) sinon le PAR n’a plus le contrôle (Tableau 6.c).

§ Prendre, lâcher, transporter : tous les objets doivent pouvoir être pris, manipulés et lâchés. Certains objets comme le cahier de procédure, les clés, les stylos et tous les équipements indispensables aux procédures doivent pouvoir être transportés.

§ Ecrire : les formés doivent pouvoir écrire sur leur cahier de procédure les instructions et leur compte rendu.

DEPLACEMENT

Pour les déplacements, les PCV utiles et sujettes à des risques d’erreurs ou difficultés sont :

§ Longues distances : Les aiguilles à cœ ur mobile couvrent plusieurs centaines de mètres. Il y a 150 mètres entre la pointe et le cœ ur, la même distance pour aller à la seconde aiguille et pour aller à la

cabine. Pour les conducteurs de TGV ayant l’habitude de parcourir ces distances à 300 km/h, se déplacer à pied sur les voies permet d’évaluer réellement le temps nécessaire pour effectuer ce type de tâche. Cela leur permet aussi de découvrir des détails et à mieux comprendre certains aspects de leur métier. La vitesse de marche réelle doit donc être conservée. Ces déplacements apprennent aussi les indices permettant de s’orienter et d’identifier les appareils de voie.

§ Fatigue : Si le conducteur oublie des éléments indispensables (stylo, clé de berne, documents, etc.), il doit revenir en cabine. S’il part dans le mauvais sens, il peut parcourir de grandes distances avant de s’en rendre compte (Tableau 5.a). Dans les deux cas, il va devoir faire des allers-retours coûteux en temps pour la SNCF et en fatigue pour lui. Ainsi, nous avons remarqué lors d’une formation, qu’après avoir fait plusieurs aller-retours, les formés fatigués font un check-up avant de se déplacer : « dans quel sens dois-je partir ? Pourquoi dois-je le faire ? Que vais-je y faire ? Ai-je tout ce qu’il faut ? ». La fatigue peut être intéressante à reproduire car elle aide les formés à trouver par eux-mêmes les bons raisonnements afin d’économiser leur énergie et d’être plus efficaces.

§ Difficultés/Obstacles : Les déplacements sur la piste en mauvais état (dalles cassées) et dans le ballast sont très fatigants et obligent les formés à se concentrer sur leur marche. Lors d’une formation un formé est tombé en se prenant les pieds dans une dalle. Il est donc important de souligner cette difficulté.

§ Positionnement : Pour réaliser certaines manœ uvres, par exemple pour manœ uvrer le levier, les conducteurs doivent se positionner à un endroit précis.

§ Rotation : Le formé doit pouvoir se mouvoir n’importe où sur les voies et revenir en arrière.

AUDITION

Pour l’audition, certains sons sont aussi des indices très utiles pour la sécurité ou pour la réalisation de certaines tâches, comme :

§ Trains : Le bruit des trains en approche est un indice important pour la sécurité des conducteurs. § Mécanismes moteurs : Le son du mécanisme du moteur lors de l’actionnement du levier permet de

savoir, entre autre, (avec le retour d’effort pour celui qui manœ uvre) si le moteur est armé ou non (Tableau 6.b.1).

§ Clés : Le bruit des clés dans la serrure renseigne les conducteurs sur l’enclenchement ou non des clés dans les serrures (Tableau 6.c).

Bien entendu, la plupart des comportements des objets de l’EV doivent être corrects et conformes à la réalité. Par exemple, on ne doit pas pouvoir retirer la clé de gauche avant la clé de droite (Tableau 6.a), manœ uvrer l’aiguille si le moteur n’est pas en mode manuel, aucun train ne doit circuler si la protection personnelle est assurée et si la circulation est interdite, etc.

Les indices importants pour l’établissement de raisonnements et de comportements adéquats doivent aussi être reproduits (en mode normal ou nominal mais présent). Par exemple, les PK (repères kilométriques sur les supports caténaires) doivent être présents pour que les formés s’orientent sur les voies, les divers indices pour identifier les appareils de voie (numéro du moteur), les indications sur le capot du boîtier de clés, etc.

En revanche, a priori, certains indices semblent moins importants, voire pas du tout, pour cette tâche13, comme les fils caténaires, les numéros des boulons sur le rail, etc. Cependant, des tests pédagogiques pourraient montrer le contraire.

3.4.1.2 PCV formés liées à l’assistance

Les PCV formés liées à l’assistance correspondent aux interactions formés-formateur. Les formés sollicitent souvent le formateur pour avoir une explication ou une aide sur une difficulté ou une hésitation. Lors de formations sur simulateur de conduite, on a remarqué que dans l’action les formés effectuaient certaines manœ uvres et sans s’en rendre compte. Le rejeu leur a permis de revoir l’action et de revenir sur un point pour poser au formateur les questions auxquelles ils n’avaient pas pensé sur le moment.

13 Par contre ils pourraient l’être pour d’autres types de formation comme la formation des personnels de

3.4.2

Spécification des représentations mentales et des interfaces comportementales