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SOUTERRAINES DU BASSIN EST STABLE Malgré une légère amélioration liée à la

Dans le document ÉTAT DES LIEUX 2019 (Page 56-61)

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SOUTERRAINES DU BASSIN EST STABLE Malgré une légère amélioration liée à la

résorption progressive de substances désormais interdites d’utilisation, l’état chimique des eaux souterraines est médiocre sur le bassin, alors que l’état quantitatif reste bon dans l’ensemble avec cependant des tensions quantitatives locales. Par l’intermédiaire de sources ou en soutenant l’étiage des rivières, la majorité des eaux souterraines du bassin se vidangent naturellement dans les eaux superficielles, influençant de ce fait la qualité et le débit des cours d’eau.

Le bon état d’une masse d’eau souterraine est atteint lorsque son état chimique et son état quantitatif sont bons. Afin de définir ces deux états une série de tests est appliquée (cf. schéma ci-dessous).

L’état chimique est bon :

• lorsque les concentrations en polluants dues aux activités humaines ne dépassent pas les normes et valeurs seuils (qui peuvent être différentes de celles en eaux de surface) (test 1 « Qualité générale »),

• lorsque les captages d’eau potable ne présentent pas de tendances durablement à la hausse pour l’un des contaminants ou ne présentent pas de signe de dégradation significatif (test 5 « Zones protégées AEP »).

D’autres tests peuvent être mobilisés lorsqu’ils sont jugés pertinents (c’est-à-dire lorsqu’ils représentent potentiellement un enjeu pour la masse d’eau). Ces tests visent à évaluer : l’impact sur les eaux de surface au regard de l’atteinte du bon état (test 2 « Eaux de surface »), l’impact sur les zones humides (test 3 « Ecosystèmes terrestres »), et le risque d’intrusion saline (test 4 « Intrusion salée ou autre »).

Le bon état quantitatif d’une eau souterraine est quant à lui atteint lorsque la tendance piézométrique, c’est-à-dire l’évolution de la hauteur des nappes, n’est pas à la baisse et que les prélèvements ne dépassent pas la capacité de renouvellement de la masse d’eau souterraine (test 6 « Balance ») en tenant compte des interactions nappes/rivières et nappes/milieux humides, et du risque d’intrusion saline (tests 2, 3 et 4).

L’ensemble des tests est représenté dans la Figure 15 :

Figure 15. Méthode utilisée pour identifier l’état des eaux souterraines C : Conforme - NC : Non Conforme

Test 3 « Écosystèmes terrestres »

Test 4 « Intrusion salée/autre »

Test 5 « Zones protégées AEP »

État médiocre ÉTAT MÉDIOCRE ÉTAT MÉDIOCRE ÉTAT MÉDIOCRE État médiocre

2.3.1 70 % des masses d’eau souterraines sont en état chimique médiocre

La Carte 15 représente les résultats de l’évaluation de l’état chimique des eaux souterraines du bassin.

Carte 15. État chimique des masses d’eau souterraines du bassin Seine-Normandie

Sur les 57 masses d’eau souterraines rattachées au bassin Seine-Normandie, seulement 17 masses d’eau, soit 30 % des masses d’eau du bassin, sont en bon état chimique.

Les principaux paramètres déclassants pour les 40 masses d’eau en état chimique médiocre sont les nitrates, ainsi que des herbicides ou leurs métabolites dont certains ne sont plus utilisés depuis des années mais dont la présence dans l’environnement est très persistante. Par exemple, deux masses d’eau sont déclassées exclusivement par un métabolite de l’atrazine (herbicide dont l’utilisation est interdite depuis 2003). On observe également le déclassement de trois masses d’eau souterraine lié à des pollutions industrielles historiques.

Le diagramme de la Figure 16 illustre le pourcen-tage de masses d’eau déclassées par famille de paramètres.

bon état nitrates

nitrates et pesticides

nitrates, pesticides et autres pesticides

pesticides et autres Nitrates 42 %

idicstPe

es 61 %

19 %

5 % 9 %

30 %

9 % 28 %

Figure 16. Répartition des paramètres déclassant l’état chimique des masses d’eau souterraine

Carte 16. Évolution de l’état chimique des masses d’eau souterraine entre l’état des lieux 2013 et l’état des lieux 2019.

L’état chimique des masses d’eau s’est amélioré au nord du bassin en limite avec le bassin Artois-Picardie et à l’est. Ces améliorations sont notamment liées à la résorption progres-sive de la contamination par les métabolites de l’atrazine.

On observe cependant des dégradations à l’ouest du Cotentin, au centre du bassin et à la frontière avec le bassin Rhin-Meuse, liées à la contamina-tion par des pesticides autorisés ou désormais interdits.

2.3.2 93 % des masses d’eau souterraines sont en bon état quantitatif, mais des tensions locales sont identifiées

Le croisement des 4 tests, basés sur différentes temporalités5, permet d’évaluer l’état quanti-tatif des masses d’eau souterraine du bassin (Carte 18). Sur les 57 masses d’eau souterraine du bassin, 4 masses d’eau apparaissent en état médiocre du point de vue quantitatif.

5 pour les prélèvements : 2014 (AESN), pour la recharge : moyenne 1981-2015 modélisée (Armines/Mines ParisTech, 2018), pour Qmna5 : valeurs modélisées (IRSTEA, 2012)

Ainsi, 93 % des masses d’eau souterraines du bassin ont été définies en bon état quantitatif.

Les 4 masses d’eau en état quantitatif médiocre sont :

• la Craie de Champagne sud et centre (HG208),

• la Craie altérée du Neubourg/Iton/plaine Saint André (HG211),

• le Bathonien-Bajocien de la Plaine de Caen et du Bessin (HG308),

• l’Isthme du Cotentin (HG101).

Ces masses d’eau sont déclassées en raison de leur impact sur le fonctionnement et l’état écologique des cours d’eau, évalué par le ratio des prélèvements au débit d’étiage des cours d’eau.

À ce bilan s’ajoute la situation de la masse d’eau transbassin des Calcaires tertiaires libres et craie sénonienne de Beauce (GG092), dont l’évaluation est assurée par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, qui est également classée en état médiocre.

Carte 17. État quantitatif des masses d’eau souterraine

L’évaluation réalisée dans le cadre de l’état des lieux de 2013 affichait 96 % de bon état quantitatif.

Deux masses d’eau souterraines (les nappes de la craie Picarde et de la craie du sénonais et pays d’Othe) classées en état quantitatif médiocre ont vu leur état s’améliorer. Pour la première, l’amélioration relative est due au changement de référentiel, qui a conduit à une légère augmentation de sa surface, augmentant ainsi l’estimation de sa recharge annuelle. Pour la seconde, des évolutions de la méthodologie nationale ont induit une baisse faciale des prélèvements de 36 %, car les prélèvements sur les sources sont désormais considérés comme des prélèvements en eaux de surface et non plus en eaux souterraines.

Quatre masses d’eau ont vu leur état se dégrader depuis 2013, les raisons sont également imputables à des changements de référentiel et de méthodes mais aussi à l’amélioration des connaissances (études locales, relation nappe-rivière, prélèvements).

Bien que l’évaluation actuelle ait abouti à classer deux masses d’eau supplémentaires en état quantitatif médiocre, l’état quantitatif des eaux souterraines du bassin est globalement stable.

Notons que l’état médiocre de la masse d’eau transbassin de la Beauce est également resté stable.

Cependant, l’étendue très importante des masses d’eau souterraines du bassin masque des déséquilibres locaux. Une vigilance doit être portée sur des secteurs où l’équilibre quantitatif est fragile et sur lesquels les tensions pourraient s’accentuer dans les prochaines années en raison des probables baisses du débit des cours d’eau et de la recharge des nappes, liées au changement climatique. Ces secteurs présentant des équilibres quantitatifs fragiles sont identifiés au paragraphe 4.3 (pression prélèvement).

L’état des masses d’eau du bassin est soumis à des pressions, qui trouvent leur origine dans les activités humaines et sont décrites dans le chapitre suivant.

3 UN BASSIN

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