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69 % DES MASSES D’EAU LITTORALES  SONT EN BON OU TRÈS BON ÉTAT

Dans le document ÉTAT DES LIEUX 2019 (Page 52-56)

D’EAU DU BASSIN POURSUIT SON

69 % DES MASSES D’EAU LITTORALES  SONT EN BON OU TRÈS BON ÉTAT

Les masses d’eau littorales (côtières et de transition) présentent un état globalement stable par rapport à l’exercice précédent, mais des indices d’évolution positive sont à confirmer. Les méthodologies d’évaluation et les temps de résilience importants ne permettront de confirmer ces évolutions que sur le moyen terme. Malgré tout, des points noirs subsistent.

Les échouages d’algues, localement importants sur le littoral, et les quantités de microalgues en suspension sont des signes d’eutrophisation, en lien avec la pression en éléments nutritifs issus des bassins versants. Les communautés de poissons en estuaire apparaissent fortement perturbées, de même que certains herbiers sous-marins. Ce dernier constat s’explique essentiellement par les pressions hydromorphologiques, notamment portuaires, et les activités humaines. L’état chimique est marqué par des déclassements liés aux PCB, aux molécules industrielles et aux pesticides.

  Comment est élaboré l’état des masses d’eau  côtières et de transition ?

Comme pour les cours d’eau (voir partie 2.1.1), l’état des masses d’eau côtières et de transition est établi à partir de la combinaison de l’état écologique et de l’état chimique, calculés sur une chronique de données de 6 ans (2011-2016). Bien entendu, les paramètres examinés sont adaptés au milieu marin. Ainsi, la transparence de l’eau est mesurée, de même que sa salinité, dans l’état physico-chimique. L’état biologique est évalué à partir des indicateurs phytoplancton, angiospermes (herbiers de zostères), macroalgues (sur substrat et en échouage), macroinvertébrés benthiques et poissons en estuaires. De plus, lors du dernier état des lieux, les micropolluants étaient recherchés dans l’eau. Cette matrice a été remplacée par le biote à cause de résultats difficiles à interpréter compte tenu des très fortes dilutions en milieu marin, et d’un ratio coût des suivis / informa-tions apportées très défavorable. Ce changement de matrice rend impossible toute comparaison entre les deux états des lieux. L’évolution de l’état chimique a donc été appréciée entre la première et la seconde moitié de la chronique de données.

2.2.1  L’état écologique des eaux littorales reste stable, à 69 % de bon ou très bon état

69 % des masses d’eau côtière sont en état écologique bon ou très bon. L’ensemble des masses d’eau de transition sont en état moyen, médiocre ou mauvais (Carte 13).

Carte 13. Cartographie de l’état écologique des masses côtières et de transition et paramètres déclassants

La comparaison des classes d’état écologique à règles constantes entre 2013 et 2019 montre une stabilité du nombre de masses d’eau en bon ou très bon état (Figure 13).

Trés bon Bon Moyen Médiocre Mauvais

EDL 2013 nombre de masses d’eau

EDL 2019 Méthode 2013 EDL 2019 Méthode 2019 Figure 13

Figure 13. Évolution des classes d’état écologique des masses d’eau côtières et de transition entre les états des lieux 2013 et 2019

À règles constantes, les évolutions constatées sont liées aux indicateurs macroalgues subtidales et poissons en estuaire. Les évolutions de méthodes d’évaluation entre les deux périodes ont concerné :

• la prise en compte de l’indicateur azote inorga-nique dissous,

• le réajustement de certains seuils,

• une meilleure définition de l’hydromorphologie.

Une stabilité apparente de l’état qui masque des trajectoires différentes

Les résultats de l’indicateur herbier de zostères (plantes marines à feuilles, dont les herbiers offrent un abri pour la croissance et la repro-duction de nombreuses espèces, notamment piscicoles) sont fragiles sur 2 masses d’eau.

Sur l’ouest Cotentin la tendance semble au confortement du bon état. Sur le secteur de St-Vaast-la-Hougue en revanche, l’état est bon mais reste fragile, en limite de déclassement. En effet, la surface d’extension de l’herbier, qui sert au calcul de l’indicateur, montre une régression de 85 % depuis 2008. L’évolution hydromor-phologique du secteur pourrait expliquer ce

phénomène, qui doit faire l’objet d’une étude plus poussée.

Les indicateurs macroalgues en zone de balance-ment des marées (zone intertidale) sont stables sur l’ensemble des masses d’eau côtières. Pour cet indicateur, le secteur de Chausey présente un bon état fragile, mais cette observation semble conjoncturelle.

L’indicateur « poissons » en estuaire déclasse l’état écologique de l’ensemble des masses d’eau estuariennes à l’exception de la baie du Mont Saint-Michel. Les résultats observés sont stables et reflètent principalement l’impact des pressions hydromorphologiques (disparition des vasières et continuité latérale des cours d’eau).

La légère amélioration observée sur l’indice poissons en estuaire de Seine est probablement liée au régime hydrologique favorable sur la période d’évaluation, les pressions n’ayant pas évolué sur la période.

L’état hydromorphologique des masses d’eau côtières et de transition est stable. Les éléments nouveaux apportés à l’avis d’expertise entraînent le déclassement de la masse d’eau Rade de Cherbourg du très bon au bon état.

   Une situation toujours dégradée du fait des  apports continentaux excessifs en nutriments L’indicateur azote inorganique dissous classe la masse d’eau de la baie du Mont-Saint-Michel en état moyen. Ce classement n’est qu’une dégradation apparente, qui aurait eu lieu lors du précédent exercice si l’indicateur avait été disponible. Il est en cohérence avec le risque 2021 de l’état des lieux précédent et l’augmenta-tion de la surface des prés salés colonisée par le chiendent maritime.

L’état des masses d’eau baie de Seine, la Côte Fleurie et le Havre-Antifer est moyen pour l’indicateur nutriment. L’avis d’expertise confirme ce classement, qui est par ailleurs cohérent avec les observations de blooms phycotoxiques.

   Des secteurs sur lesquels des études  complémentaires doivent être menées

Le secteur de l’anse de Saint-Vaast la Hougue est déclassé par l’indicateur macro-algues fixées en zone immergée. La disparition complète d’une ceinture de grandes algues brunes (laminaires) est observée. La cause de cette disparition reste inconnue et est à investiguer.

2.2.2  L’état chimique des masses d’eau  littorales reste stable à 15 % de bon état

L’évaluation de l’état chimique (Carte 14) s’appuie sur la recherche des contaminants dans la matière vivante (biote), mais également dans l’eau pour les masses d’eau de transition de la Seine les plus en amont, qui sont en eau douce mais restent influencées par la marée.

  Carte 14. Cartographie de l’état chimique des masses côtières et de transition et molécules déclassantes

Les PCB, molécules ubiquistes, dégradent 70 % des masses d’eau littorales. On y trouve en parti-culier le PCB118, marqueur global des PCB et toxique pour le milieu, qui provient majoritai-rement de la mobilisation de sédiments dans la Seine. Malgré une absence de rejets actuels (le rejet des PCB ayant été interdit dès 1987) et une lente diminution des concentrations, la présence de PCB reste un fort enjeu sur le bassin Seine-Normandie, du fait d’un « héritage » des pollutions historiques stockées dans les sédiments.

Les autres paramètres déclassants sont des molécules d’origine industrielle (diphényl éthers bromés – PBDE -, Dichlorométhane, DEHP, HAP, TBT) ou des pesticides (Heptachlore, Dichlorvos).

3 projet ECOTONES, GIP Seine Aval 4 projet ECUME, IFREMER

Ces résultats ne reflètent pas la qualité sanitaire des eaux. Ils font cependant ressortir l’impact diffus des contaminants chimiques sur l’éco-système. Ces résultats sont confirmés par les approches écotoxicologiques menées sur la façade : dans l’estuaire de Seine, la moitié des biomarqueurs évalués montrent une perturba-tion des organismes vivants par ces substances3, et dans la Baie des Veys ce taux est estimé à environ 30 %4.

Au final, les évaluations de l’état chimique actuel et antérieur sont proches (Figure 14).

L’analyse fine des chroniques montre des tendances à la baisse de la concentration de plusieurs molécules dans le biote (Cd, Pb, HCH, DDT, PCB, TBT) ; la présence de certaines de ces molécules dans le sédiment reste un facteur de risque pour certaines masses d’eau.

Bon état Mauvais état Non évalué

2011-2013 avec ubiquistes 2014-2016 avec ubiquistes

Figure 14. Évolution des classes d’état chimique (avec et sans ubiquiste) entre les périodes 2011-2013 et 2014-2016

18

Bon état Mauvais état Non évalué

2011-2013 sans ubiquistes 2014-2016 sans ubiquistes 18 Figure 14. Évolution des classes d’état chimique (avec et sans ubiquiste) entre les périodes 2011-2013

et 2014-2016

2.3

Dans le document ÉTAT DES LIEUX 2019 (Page 52-56)