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Sources, transmission et paternité des textes

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 67-70)

VERSION FRANÇAISE

2. Aspects méthodologiques

3.4. Situation du corpus 1. Editions

3.4.2. Sources, transmission et paternité des textes

Mentionnos aussi les esquisses d’une bibliographie basque (Oihenart, Larramendi), la première référence d’importance étant le travail de Francisque-Michel (1857). Quelques dizaines d’années plus tard Vinson allait marquer l’apogée dans ce domaine (1891) ; cette bibliographie définitive a été complétée avec les notes d’Uquijo (JUMI 1984). Au XXe siècle, l’Eusko Bibliographia de Jon Bilbao, de proportions gigantesques, est l’autre référence indispensable ; néanmoins, pour les textes souletins il s’est limité à reprendre les informations de Vinson. Finalement, les textes écrits pour le prince Bonaparte ont fait l’objet de bibliographies spécifiques (González Echegaray 1983 ; Arana Martija 1991a).

Peillen a fait un grand travail autour des textes souletins, spécialement sur les manuscrits d’Eguiatéguy (1963 ; 1983b & 2011), y compris la partie perdue (2012) ; il a tout de même écrit sur les adaptations du texte de Mongongo Dassança (2001 & 2016) et sur la transmission de quelques balades anciennes (1986a). J.-L. Davant a composé une anthologie de textes souletins (2008), dans laquelle il nous révèle quelques informations intéressantes en matière de paternité des textes (cf. ATALASEAN, § 3.2.4, Myst). Ces dernières années, Agirre a fait des apports précieux. Il a entre autres éclairci la paternité du prône de 1676 (1998a), qu’il a attribué à Belapeire ; quant à ce dernier, Agirre est parvenu à trouver la source de son Catechima laburra (1996) ; et a, par ailleurs, examiné en détail les sources des traductions d’Anna Urruty (2016).

Permettons-nous de préciser ici que la tâche philologique préalable à l’analyse linguistique de cette thèse nous a servi à obtenir quelques informations nouvelles. Ainsi, nous avons fait un compte-rendu des éditions de quelques livres publiés dans le diocèse d’Oloron (Padilla-Moyano 2015a) ; identifié la source de la traduction de Mercy (Lucuix 1995) et trouvé le manuscrit Catuchuma españoul de 1899. A un autre niveau, nous avons entammé les prémices d’une biographie de la traductrice protestante Anna Urruty.

Nous l’avons dit, dans le domaine du théâtre populaire souletin, les travaux de Hérelle constituent le point de départ indispensable ; mutatis mutandis, sa contribution est comparable à celle de Vinson dans le domaine de la bibliographie. Plus récemment, Oyharçabal a recueilli une bibliographie très précise relative à la tradition des pastorales (1991), et a mis en lumière la date des premières pastorales et leur transmission (1999 & 2004), en collaboration avec Madame Segurola (cf. Segurola 2015). De plus, Loidi (1996, 2004, 2008, 2009a & 2009b) et

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Bilbao (1996) nous ont fournis de détails précieux sur la paternité de quelques tragédies, leur transmission et leurs représentations.

3.4.3. Traductions

Il est bien connu que la plupart des textes qui constituent le corpus de la littérature basque ancienne et classique sont des traductions et/ou des adaptations. Basée sur les données de Sarasola (1976), Urgell (2013: § 3.3.2) a comparé le nombre d’ouvrages basques imprimés par époque et par dialecte. On y remarque une montée notable de la production en souletin, dont le nombre des premières éditions se maintient cependant stable, les écrits originaux y étant franchement minoritaires (voir Tableau 4). En d’autres termes, la grande majorité des premières éditions d’ouvrages en souletin sont des traductions et/ou des adaptations. Les Tableaux 5 et 6 montrent le caractère des textes souletins imprimés jusqu’à la Révolution et après, respectivement.

Il est difficile de lister les traductions souletines réalisées à partir de textes latins, mais elles semblent néanmoins peu nombreuses. D’après certaines comparaisons réalisées lors de l’examen linguistique du corpus, ce serait le cas de l’Imitation de Maister (1757). Par ailleurs, le seul texte dont nous avons la certitude qu’il ait été traduit de l’espagnol n’a pas été inclut dans le Tableau 6, car il s’agit d’un manuscrit : le Catuchuma Españoul (1899), traduction souletine de la doctrine du père Astete. Au-delà des textes ci-dessus mentionnés, la plupart des traductions du corpus du souletin ont des sources françaises et labourdines. Voici la liste des premières :

o Le Catechima laburra de Belapeire (1696) (Agirre 1998b: 352-355).

o Le catéchisme d’Oloron de (1706), ordonné traduire en basque et en béarnais par l’évêque Joseph de Revol.4

o L’opuscule de Ressegue (1758), dont le titre indique expresis verbis qu’il s’agit d’une traduction du français (vid. supra).

o La plaquette de Mercy (1780) (vid. supra), dont nous sommes parvenu à identifier la source française, intitulée Réglements et statuts de la Confrérie Notre-Dame du

4 « Nous nous sommes assurez, pour en faire la traduction, de personnes dont la capacité et la probité Nous sont également reconnuës, ayant choisi pour la langue Basque, Messire Jacques de Maytie, Chanoine de notre Eglise Cathedrale et notre Diocese qui est en Soule : & en Bearnois Maître Pierres de Lailhacar Curé de Leguignon &

notre Promoteur » (Revol 1712: 15).

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Scapulaire de la paroisse d'Esquiule en 1772, en remplacement de la Confrérie Notre-Dame du Mont-Carmel, qui existait depuis 1686 (Lucuix 1995).

o La Doctrina khiristia ou catéchisme de l’Empire (1812), traduction de l’Abrégé de la doctrine chrétienne pour l'instruction des enfants, tiré littéralement du Catéchisme à l'usage de toutes les églises de l'Empire français (Cuzeau, Bayonne, 1808).

o L’ouvrage Maiatza edo Mariaren hilabetia (1852), « a été faite sur un texte français arrangé par M. l'abbé Bordachar (directeur du Collège de Mauléon), par M. l'abbé Hagon (de Mauléon) » (Vinson 1984 [1891a] : 426).

o Les fables d’Archu (1848), évidemment traduites de celles de La Fontaine.

o Les traductions d’Anna Urruty (1873) suivent à des sources françaises, contrastées par Agirre (2016).

o Les traductions de l’abbé Inchauspe mériteraient, enfin, un examen que nous n’avons pas encore entrepris ; il serait particulièrement intéressant d’identifier les sources de l’évangile selon St. Matthieu ou de l’Imitatio Christi.

En outre, le groupe des textes les plus intéressant —du moins du point de vue d’un bascologue— est celui des traductions internes, qui rendent possibles des comparaisons systématiques entre les divers standards de langue. Dans la pratique, tous les textes souletins encadrés dans cette catégorie ont été traduits et/ou adaptés du labourdin. Cela répond au fait que, à cause de la suppression du diocèse d’Oloron, à partir du XIXe siècle les hommes d’église souletins se sont tournés vers Bayonne (cf. ATALASEAN, § 3.3.4.3.2) et, dans cette nouvelle situation, quelques livres —voire les plus « appréciés »— ont connu des versions souletines (Urgell 2013 : § 3.3.6). Cependant, la première traduction interne de notre corpus date du XVIIe siècle :

o Le prône de 1676 a pour source partielle les Pregarioac en labourdin de l’évêque d’Olce (1651) (Agirre 1998a : 5).

o Le catéchisme de l’évêque d’Astros a été traduit en souletin avant 1834 (cf. ATALASEAN, § 3.2.4, CatS).

o Les Meditacioniac de 1844 sont l’adaptation souletine des méditations en labourdin de Baratciart (vid. supra).

o Le livre Cantica espiritualac (Vinson 100y) est un aménagement en souletin des Cantica izpiritualac (cf. Francisque-Michel 1857 : 503-507).

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3.4.4. Les aspects linguistiques

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