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Graphie et phonologie

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 70-73)

VERSION FRANÇAISE

2. Aspects méthodologiques

3.4. Situation du corpus 1. Editions

3.4.4. Les aspects linguistiques 1. Histoire de la langue

3.4.4.2. Graphie et phonologie

Deux philologues ont principalement travaillé dans le domaine de la tradition graphique.

Mujika (1997) a examiné les fondements de l’orthographe au Pays Basque aquitain jusqu’à 1750, tout en privilégiant la tradition labourdine. Agirre a décrit, à partir du système de Belapeire, le parcours de la tradition graphique souletine, ayant recours à ses origines (2001a), tout en analysant le système phonologique dans son ensemble (2001b).

Les aspects phonétiques et phonologiques ont été fréquemment abordés dans la recherche sur le basque souletin. Au XIXe siècle Chaho (1836 & 1856), Inchauspe (1858 : xi-xii) et Gèze (1873 : 2-3) en ont fait quelques remarques intéressantes. Bonaparte (1869) a traité en profondeur le phonème /y/, les « harmonies » vocaliques, les voyelles nasales et les sibilantes sonorisées, entre d’autres. Charencey a consacré une monographie à la phonétique souletine, où il s’est appliqué à l’étude des emprunts romans (1891).

Au XXe siècle, Gavel (1920 & 1929) a fait évoluer les études sur la phonologie basque, et plus particulièrement souletine, vers un nouveau stade. Au cours de sa carrière, Gavel a toujours prêté une attention spéciale au souletin, soit par rapport aux phénomènes concrets, comme le phonème /y/ (1925) ou les changements opérés dans les emprunts latins (1949), soit

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d’un point de vue plus général (1960). Larrasquet s’est concentré sur des questions de phonologie telles que l’action de l’accent dans les consonnes (1928) ; il a reflété la connaissance profonde de son parler d’origine non seulement dans la phonologie, mais aussi à tous les niveaux de la langue (1939). Lafon a abordé la question de la voyelle /y/ (1937 ; 1962 ; 1965a), ainsi que la description générale du système phonologique du souletin, à partir de la variété de Larrau (1958). Il en va sans dire que la Fonética Histórica Vasca de Michelena (1977a [1961]) est un jalon dans ce domaine ; parmi les parlers orientaux, il a dédié une monographie au roncalais (1954).

Nous l’avons dit, Agirre a fait un travail minutieux de description du système phonologique du souletin à travers ses textes (2001b). De plus, Haase (1990) a analysé l’adaptation phonologique des emprunts ; Oñederra a abordé la voyelle /y/ (2009), arrivant à d’autres conclusions que Lafon, et Egurtzegi a tout de même prêté attention à des phénomènes qui concernent le basque souletin, comme le phonème /y/ (2015a), la fermeture de o (2015b) ou les voyelles nasalisées (2015c). Finalement, il convient de ne pas oublier les données de l’EHHA, et plus spécifiquement les changements liés aux processus morphologiques (Ve volume).

3.4.4.3. Morphosyntaxe

Avec la phonologie, la morphologie est le domaine qui a le plus attiré l’attention des érudits du souletin. Par rapport au système casuel, Chaho (1836) et Gèze (1873 : 22-23) ont fourni ses descriptions grammaticales de remarques toue à fait intéressantes sur les suffixes de déclinaison. La première partie de la grammaire de Gavel (1929), dédiée aux catégories non verbales, contient des analyses très suggestives, et cela vaut également pour la grammaire de Lafitte (1943). Larrasquet a inséré certains commentaires morphologiques dans son dictionnaire (1939 ; par exemple s.v. -tik). Lafon, quant à lui, a travaillé sur ces questions : le suffixe -ki(n) (1936), les suffixes de l’ablatif et le perlatif (1948), les deux génitifs (1965b) et le système de déclinaison (1970). A un autre niveau, Lafon a étudié les quelques exceptions à l’absence de genre grammatical en basque (1947).

A la fin du XXe siècle, il faut mentionner le travail de Jacobsen sur le locatif (1977) et ceux de De Rijk sur divers questions à propos de la morphologie (1981), et plus particulièrement sur l’élément *da (1992 ; 1995), inspirés par quelques données souletines. Par ailleurs, les ouvrages de Haritschelhar (1969-1970) et Oyharçabal (1991) dépassent largement les limites d’une édition : ces deux ouvrages, tous les deux du plus haut niveau, apportent quantité des

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commentaires précieux sur le basque souletin ; qui plus est, l’édition de Charlemagne renferme l’essai de description grammaticale du dialecte souletin le plus complet et profond dont nous avons connaissance.

Parmi les contributions des dernières années, soulignons la synthèse des propositions et hypothèses concernant le système casuel (Santazilia 2013) ; l’évolution des pronoms personnels, des démonstratifs et des articles (Martínez-Areta 2013) ; la grammaticalisation de l’article, les démonstratifs et le système de déclinaison (Manterola 2015) ou la relation entre les cas locatifs et l’animacité (Creissels & Mounole 2011). Enfin, deux études ont abordé la question des suffixes d’allatif avec ou sans terminaison -t : d’une part M. Igartua (1986), qui propose une approche lexicale en se limitant à la variété de Leiçarrague ; et Zaika (2016a) d’autre part, élaborant une approche aussi bien diachronique que diatopique.

Quant à la morphologie du verbe, nous n’en mentionneront ici que les travaux qui nous ont été les plus valables, car l’énumération exhaustive des références qui abordent le domaine serait trop important. Les grammaires du souletin du XIXe siècle sont, dans une large mesure, des descriptions du système verbal (d’Abbadie & Chaho 1836 ; Inchauspe 1858 ; Gèze 1873).

Même si nous avons eu recours à toutes les trois, il y aurait besoin de faire quelques précisions.5

Deux travaux indispensables ont abordé le passé du système verbale : Lafon 1944 et Mounole 2011. En se focalisant sur le dialecte souletin, Lafon a décrit le verbe de la variété de Larrau (1959 ; 1963) ; il a ainsi étudié le morphème modale -ke (1970b & 1973b). Lüders quant à lui a fait une étude synchronique du système verbale souletin (1993), Jendraschek (2003) a examiné l’évolution de l’expression de la possibilité, et Orpustan (2003) a repéré les changements des formes conjuguées des verbes izan et *edun. Trask (1995) a abordé la préhistoire des formes non conjuguées, et Urgell (2006) leur histoire. Enfin, en ce qui nous concerne avons fait quelques remarques sur l’évolution des formes non conjuguées (Padilla-Moyano 2013a), et Ariztimuño (2013) sur celle des formes conjuguées.

5 Larrasquet a critiqué certains choix d’Inchauspe : « 1º Il est arrivé à l’auteur de consigner des flexions qui ne sont pas souletines [du type hezake]. 2º L’enquête ne s’étant portée que sur des parties limitées du domaine souletin, l’auteur n’a pas recueilli les variantes, nombreuses pour la majorité des flexions […]. 3º De même les formes suivantes, entre des centaines d’autres, ne sont que des variantes locales, mal accentuées […]. 4º L’auteur ne mentionne aucune des formes où les groupes ía ou iá sont contractés en i : que ce fût fréquente ou non, à l’époque où il écrivait, cette étude aujourd’hui incomplète, encore à cet égard […] » (1939 : 19).

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En outre, les contributions de Larrasquet (1939), Gavel & Lacombe (1937) et Lafittte (1944) sont toujours des références très valables. D’un point de vue plus étroitement morphologique, quelques autres travaux sont d’un intérêt certain pour l’étude du verbe souletin (Bonaparte 1869 ; Jaureguiberry 1957 ; Casenave-Harigile 1993 ; Yrizar 2002b).

Finalement, les études dédiées à la syntaxe sont les moins abondantes. Dans une optique synchronique, Lüders (1998) a abordé diverses questions de la syntaxe souletine, et Oyharçabal s’est quant à lui penché sur les constructions de relatif (1987). L’approche axée sur la diachronie a inspiré des travaux sur l’ergativité des dialectes orientaux (Aldai 2009) et sur l’évolution des constructions de relatif (Krajewska 2017). D’autres études portent sur des sujets plus restreints, comme les propositions exclamatives (Lafitte 1948), les interrogatives (Peillen 1979) ou le génitif des sujets intransitifs dans les propositions subordonnées non conjuguées (Padilla-Moyano 2013c). Pourtant, la référence la plus riche en ce qui concerne la syntaxe souletine est l’édition de Charlemagne (Oyharçabal 1991).

3.4.4.4. Lexique

Sans aucun doute, le Dictionnaire Général Basque (OEH) est l’œuvre majeur de la lexicographie basque (Michelena 1987-2005). Par rapport au basque souletin, les principaux lexicographes sont Chaho (1856), Gèze (1873), Lhande (1926), Larrasquet (1939), Epherre (manuscrit) et Casenave-Harigile (1993). Urkizu (apud Urgell 2002 : cxii) a fait une valorisation du dictionnaire de Chaho ; de même, Urgell (2002) a étudié ces travaux, du moins jusqu’à celui de Larrasquet, en les plaçant dans le contexte de l’évolution de la lexicographie basque.

D’autre part, Peillen a publié une partie du dictionnaire de Béla (1983a), et a décrit l’influence du Diccionario Trilingüe de Larramendi (1745) chez le souletin Eguiatéguy (1983b ; 2011).

Quant aux écrivains, Camino a analysé le lexique du bas-navarrais Lopez (2013), et Agirre celui de Belapeire (2010). Nous devons à ce dernière philologue l’étude la plus approfondie et systématique entièrement consacrée au lexique historique du dialecte souletin (2016).

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