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DE MEHUN-SUR-YEVRE LA COLLEGIALE

2. Les sources écrites relatives à l’église

Les origines de l’église Notre-Dame demeurent obscures car nombre de pièces justificatives ont disparu durant les guerres de Religion 573 et à la Révolution 574. Si l’histoire de la collégiale a pu être retracée pour la fin du

567

BON 2004 : 59. 568

Le castellum Magdunum est attesté par les sources écrites dès 1015-1018. Gallia christiana, 2 : col. 137. DEVAILLY 1963 : 141-142, n° 29 et 152-153, n° 33. Un castrum est également mentionné en 1085 et en 1196 : BOYER, LATOUCHE 1926 : 327.

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DEVAILLY 1973 : 167 n. 1. Au XIIe et jusqu’au début du XIIIe siècle, les seigneurs de Mehun prêtaient l’hommage féodal à l’archevêque de Bourges. Ils portaient l’anneau de l’archevêque lors de son entrée solennelle en ville (Cartulaire du chapitre cathédral Saint-Étienne de

Bourges, B.n.F. nouv. acq. lat. 1274, p. 47, n° 630). En outre, ils devaient livrer à Bourges

chaque Jeudi saint soixante livres d’huile d’olive pour la consécration du saint-chrême. MICHAUD-FREJAVILLE 1994 : 9, n 18. Ce lien de vassalité explique peut-être que la seigneurie de Mehun avait droit de frapper monnaie depuis le XIe siècle. MICHAUD-FREJAVILLE 1994 : 9, n. 25 et 10, n. 31.

570

BUHOT DE KERSERS 1891 : 286. « Magdunum, 1012, 1193. – Maidunum, 820, 1012, 1097. Cette dernière forme paraît une corruption phonétique qui s’acheminait vers le vocable actuel de Mehun, bien plus ancien probablement dans le langage que dans les actes. Le nom nous indique une origine gauloise et nous y reconnaissons le mot Dunum qui s’applique ici, comme à Dun-le-Roi, non pas à une éminence, mais à un lieu fortifié sur le penchant d’un coteau, au confluent assez escarpé de l’Yèvre et du petit ruisseau de l’Annain. »

571

BUHOT DE KERSERS 1891 : 289-290. 572

BON 1992b. Voir également BON 1991 et BON 1992a. BON 2004 : 58. 573

A. D. Cher : 24 G 1. La ville de Mehun-sur-Yèvre fut alors occupée, l’église pillée et les objets de culte brûlés.BUHOT DE KERSERS 1891 : 288.

574

DUPUY 1983 : 21. « En prescription de la loi du 17 juillet 1793, les notaires Laveau et Soubiron firent le 15 brumaire an II, le dépôt au bureau de la mairie, des titres féodaux et ecclésiastiques passés dans leur étude. Un procès-verbal le même jour atteste « qu’il fut fait,

Moyen Age 575, les conditions de la fondation du chapitre de Mehun et la topographie de l’édifice restent difficiles à déterminer en raison d’informations fragmentaires.

Une fondation obscure

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, l’église de Mehun figure parmi les possessions de l’archevêché de Bourges. La première mention de Notre-Dame remonte ainsi à 1156, lors de la confirmation d’un accord passé entre le chapitre de Saint-Etienne de Bourges et Pierre de la Châtre 576. En 1183, elle apparaît sur une confirmation des biens archiépiscopaux faite par le pape Lucius III 577. En 1250, un nombre de treize prébendes est fixé pour le chapitre par Philippe Berruyer ; l’archevêque de Bourges se réserve le droit de nommer la personne de son choix à l’une d’entre elles 578.

Par un acte de fondation de plusieurs offices en l’honneur de la Sainte-Vierge daté du 13 mai 1510, le chanoine Pierre Convers évoque cependant une « fondation royalle et bien ancienne » de la collégiale 579. La mention est d’autant plus douteuse que Nicolas de Nicolay rapporte qu’au XVIe siècle le chapitre échappait à la prévôté royale, dont ressortissaient en première instance la ville et la paroisse de Mehun 580. Peut-être Pierre Convers fut-il influencé par les séjours royaux au château de Mehun durant le XVe siècle et les conséquences qu’ils purent avoir sur la collégiale. En 1426, Charles VII accorda

sur la place du château, un autodafé tant de titres féodaux qu’ecclésiastiques qui ont pris naissance dans le mensonge et la superstition, dont le brûlement (sic) a été fait aux acclamations de joie des citoyens ». (Archives municipales, Registre D, p. 118) »

575 TARTIÈRE 1987. 576 GANDILHON 1927 : n° 212. 577 A. D. Cher : G 28. 578

TARTIÈRE 1987 : 4. BUHOT DE KERSERS 1891: 288. Sur ces treize prébendes, quatre étaient réservées pour des prêtres, quatre pour des diacres, trois pour des sous-diacre et deux pour le doyen.

579

« C’est assavoir led. maistre Pierre Convers pansant pour le salut de son ame et de ses parens et amys trespassez voulent a son pouvoir le service divin estre augmenté en lad. esglise de Mehun en laquelle comme dit est ; il a esté par longtemps et encores est chanoines prebendé a la louenge de Dieu et de la glorieuse Vierge Marie de laquelle lad. esglise de Mehun est fondee de fondation royalle et bien ancienne » (transcription : J. Noblet). A. D. Cher : 24 G 3. La « venerable et scientifficque personne maistre Pierre Convers prebstre licencié en droit canon, chanoine prebendé en l’esglise seculiere et collegialle dud. Mehun » était également chanoine prébendé de la Sainte-Chapelle de Bourges. A. D. Cher, 24 G 3, acte du 28 juin 1510. 580

une fondation au chapitre 581 et il semble que ses entrailles furent placées dans la crypte de l’église à sa mort, en 1461 582.

A la fin du XVIIe siècle, Gaspard Thaumas de la Thaumassière rapporte que les anciens seigneurs de Mehun fondèrent une collégiale dédiée à la Vierge 583. L’auteur a insisté sur les libéralités d’Humbaud de Vierzon envers Notre-Dame :

Il épousa en secondes nôces Arembour, du consentement de laquelle, de Gimon & Guillaume, ses enfants, Arnoul Seigneur de Vierzon son frere, & de l’avis de ses Chevaliers et Vassaux, il remit à l’Eglise Notre-Dame de Meun toutes les Coutumes & droit qu’il exigeoit injustement sur les Hommes et Terres en dépendances ; permit aux chanoines de la même Eglise d’acquerir de ses Hommes & Vassaux, & leur donna les Dixmes d’Aloigny, par Charte non dattée. Il vivoit encore l’an 1069 584.

Ce passage, qui a parfois été employé abusivement pour dater l’édifice 585, pourrait être accrédité par la générosité des seigneurs locaux envers les chanoines aux XIIe-XIIIe siècles. En 1184, Robert de Mehun 586 donnait quatre arpents de prés au chapitre. Son fils, Raoul de Mehun, fonda en 1193 la chapelle Saint-Michel dans l’église Notre-Dame 587 et céda des droits sur le marché de Mehun en 1196 588. En 1195, Henri de Sully confirma la donation faite par Erembourg, dame de Mehun, de treize setiers de froment que lui avait abandonnés son fils, Eudes de Bommiers 589. A son mariage en 1215 avec Robert de Courtenay, bouteiller de France, Mahaud, dame de Mehun, confirma les privilèges accordés au chapitre de Notre-Dame comme son fils, Pierre de Courtenay, en 1250 590.

581

A. D. Cher : 24 G 3. TARTIERE 1987 : annexe 1, n° 2. 582

« Je vous parlais de la crypte de l’église de Mehun où les ambassadeurs florentins avaient vu le dépôt du cœur et des entrailles du roi dans un petit vase. C’était le dépôt provisoire. Le décès remontait à cinq mois avant leur visite ; mais ce ne pouvait être ni le moment ni l’emplacement définitif. […] ». A. D. Cher : 36 J 29. Lettre du chanoine Hortu, curé de Mehun, à Paul Gauchery (s.d.). 583 THAUMASSIÈRE 1691 : 35. 584 THAUMASSIÈRE 1691 : 38. 585 GAUCHERY 1968 : 27-30. GRÜNINGER 2005 : 284. 586

Robert de Mehun fut probablement trésorier de Saint-Martin de Tours avant de devenir évêque du Puy (1213-1219). BOUSSARD 1961 : 82.

587

A. D. Cher : 24 G 1 (copie de l’acte de fondation datée du 20 septembre 1790). 588

TARTIERE 1987 : 5. Ces privilèges furent confirmés par le frère de Raoul, Philippe. 589

GANDILHON 1927 : n° 453. 590

Mahaut affranchît également Mehun le 1er juillet 1219. MICHAUD-FREJAVILLE 1994 : 8. On a parfois rapporté que Mahaut fut inhumée en 1243 dans l’actuelle chapelle Saint-Joseph de la

Si l’hypothèse d’une fondation royale peut donc être écartée sans risque, les origines de Notre-Dame de Mehun demeurent néanmoins obscures. En l’absence d’une relation clairement établie entre le chapitre et la seigneurie, on insistera sur la dépendance de ces deux entités envers l’archevêque de Bourges. Peut-être faut-il alors situer la fondation de la collégiale parmi celles, nombreuses, qui se sont multipliées entre les années 930 et 1030 591.

De rares indications topographiques

Les indications sur la topographie de l’édifice demeurent également très vagues. Seul le nombre d’autels en est connu, en 1743, lors de la requête des chanoines pour la destruction de « l’autel sous l’invocation de St Estienne situé derriere le chœur de leur Eglise » 592. Jugé « incommode enceque un prestre y disant la messe ne pourroit estre vû n’y entendu que d’entres petit nombre de personnes », il est finalement ordonné de le détruire puisque l’église en compte alors « sept autres auxquels on peut celebrer ». Il faut sans doute considérer qu’il s’agissait de l’autel matutinal, placé devant les piles de l’abside, derrière le chœur des chanoines, tout en relevant que le vocable à Saint-Etienne évoque les premiers seigneurs de Mehun mais également le siège métropolitain de Bourges 593.

D’autres vocables apparaissent dans les sources mais il reste plus difficile de les resituer dans la collégiale. Le « grand autel », fréquemment cité dans les fondations de messes, d’anniversaires perpétuels, d’obits ou de

collégiale (l’absidiole double se trouvant du côté nord du chevet). DUPUY 1984 : 6. Cependant, on serait plutôt tenté de croire qu’elle a élu sépulture dans l’abbaye cistercienne voisine de Beauvoir (commune actuelle de Marmagne) qu’elle avait établie en 1234 pour son salut et celui de son époux. ESCOUBE 1973 : 26. BON 2004 : 64.

591

Selon John Ottaway, ce type de fondation s’expliquerait par la préexistence de sites castraux résultant d’une dislocation du pagus. OTTAWAY 1987d : 268-269. LAURANSON-ROSAZ 1994 : 65.

592

A. D. Cher : 24 G 33. 593

« […] sur laquelle requete faisant droit nous avons permis depar les presentes permettons aux dits sieurs doyen le chanoine de Nostre Dame de Mehun de faire demolir le dit autel de St Estienne situé derriere le chœur de leur Eglise a condition toutes fois que Me Claude de Teil prestre docteur en Theologie doyen de la dite Eglise sera presens à la demolition pour recueillir les reliques qui pourroient se trouver dans le sepulchre dudit autel […] ». A. D. Cher : 24 G 33.

vigiles 594, se trouvait en toute logique devant les piliers cruciformes ouvrant l’abside.

L’actuelle chapelle de la Vierge, édifiée sur le flanc sud du chœur, est également mentionnée à plusieurs reprises sans toutefois que son vocable ne soit rapporté 595. A la mort de sa femme, survenue entre 1452 et 1455, Regnault Thierry, chirurgien du roi, devint doyen du chapitre de Notre-Dame de Mehun 596. En 1466, il fit une donation au profit de son petit-fils, Renaud Bonin, chanoine à Mehun, et fonda la même année une chapelle dans le chœur de l’église 597. Il inaugura ainsi une sépulture familiale dont on conserve la trace jusqu’au XVIIe siècle. Par testament daté du 10 octobre 1633, Charles Bonin demanda ainsi à « estre inhume en legize de Nostre Dame de Mehun en la chappelle fondee par mes predecesseurs en laquelle ils ont eslu leur sepulture […] » 598. Le 6 mai 1624, le testament d’Adam Bonin décrit la procession qui devra être faite pour ses obsèques :

[…] noble homme Adam Bonin escuyer […] lequel de son bon gré et bonne volonte et pour le salut de son ame a fondé et fonde […] en leglise collégiale et seculiere Nostre Dame dud. Mehun son salut solempnel […] lequel salut sera sonne a la grosse cloche dicelle eglise a size heures du jour (bransle) demy heure apres lequel lhebdhomadide esram revestu de la chapp de chantre dud. jour et precedde par les enfans du cœur de lad. eglise … bastonnade a armes dans le cœur sera chanté en musique au devant du pupitre ung mouter dung jour en musique apres lequel mother les enfans de cœur (descrive) (commananb…) le reppond Homo guidem et led. reppond et … esran dits… sera dit loraison dud. St Sacrement et apres sera commance par les chantres le speaulme Misev… moi (equs) a faict la procession au tour du cœur jusques a la chappelle St Loup en laquelle led. speaulme sera parachevé et chanté le pseaulme De profundis soubs ung … le tour a deus cœur et du cinquieme ton a …

594

A. D. Cher : 24 G 3. TARTIERE 1987 : annexe 2, n° 14. 595

En 1910, les autels des chapelles rayonnantes étaient dédiés, du nord au sud, à Saint-Joseph, au Sacré-Cœur et à Sainte-Solange. HORTU 1983 : 13.

596

TAUSSERAT 1922 : 115. 597

TAUSSERAT 1922 : 115-116. « Le 3 février 1466, devant Jean de La Rivière, notaire à Bourges, il fit une donation au profit de Renaud Bonin, son petit-fils, chanoine à Mehun, et fonda la même année, dans le chœur de l’église de Mehun, une chapelle qui porte encore à la clef de voûte son écusson : d’azur au chevron d’or, accompagné de trois perdrix d’argent membrées et becquetées de gueules, 2 et 1. » Renault Bonin devint d’ailleurs doyen du chapitre à la fin du XVe siècle. TARTIERE 1987 : annexe 2, n° 6.

598

A. D. Cher : 24 G 3. En 1910, l’incendie de l’église avait mis a nu une inscription, peut-être peinte, dans la chapelle de la Vierge : « en 1621, il a été fondé un salut par … Bonin écuyer, commencé le jour de la Fête-dieu qui doit se chanter et exécuter par M.M. De l’église de Mehun pour le repos de l’âme du dit Bonin et pour celle de son épouse et des âmes de ceux et celles qui ont été mis dans cette voûte… ». A. D. Cher : 36 J 29. Lettre du chanoine Hortu, curé de Mehun, à Paul Gauchery, 17 mai 1921.

dit par la hebdhomadide les oraisons … patrem et matrem, a fidelium ce faict sera commencé en lad. chappelle apres les deus chappelles le libvre qui a acoustumé estre dit pour les trespassés et lad. procession continuera jusques a la chappelle St Jehan fondee en lad. eglise du (borq) (libevin) sera paracheve […] 599

Bien qu’on ne puisse pas situer précisément les deux chapelles dédiées à Saint-Loup et à Saint-Jean, le déroulement de la procession permet de penser qu’il peut s’agir des absidioles du déambulatoire, emprunté pour l’occasion (« la procession au tour du cœur »). On insistera d’ailleurs sur le caractère insigne de la position de la sépulture familiale. Construite face au château et empiétant très probablement sur l’espace canonial, la chapelle de Regnault Thierry occupait un espace habituellement réservé à l’inhumation des membres de la communauté 600.

De l’autre côté de l’édifice, sur le flanc sud de la nef, se trouve une inscription funéraire (fig. 180). L’épigraphie, relative à un couple de bourgeois de Mehun morts en 1400 601, était destinée à matérialiser l’emplacement de leur sépulture et à rappeler une fondation d’anniversaire à l’initiative du frère de la défunte 602 :

CY GISENT PRUDENTES PERSONNES PIERRE GILAIN ET GILBERTE

CHATELAINE SA FEMME EN LEUR VIVANT BOURGEOIS DE CETTE VILLE DE MEHUN QUI TREPASSERENT CEANS LE DIT PIERRE TREPASSA LE V° JOUR DOCTOBRE LAN MIL IIIIC ET SADITE FEMME LE XX° JOUR DUDIT MOIS, AUSSI A.D. AN. POUR LES AMES DESQUELESET POUR LEURS PARENTS TRESPASSES DISCRETE PERSONNE MESSIRE JEHAN CHARLEMAIGNE CHAPELAINDE LA SAINCTE CHAPELLE DE BOURGES FRERE DE LADITE DEFUNCTE A FONDE PERPETUELLEMENT UNEMESSE […] CESTE EGLISE EN LA COMMUNAUTE […] DIRE ET CELEBRER CHACUN MERCREDI DE

599

A. D. Cher : 24 G 3. 600

Dans son testament daté du 5 août 1568, « Philippe Jacquin, prebstre chanoine prebendé en l’eglise Nostre Dame de Mehun […]. Plus a ordonné son corps estre ensepulturé au cimetiere de l’eglise Nostre Dame dudict Mehun du costé du logis affecté pour la maistrise des enffans de cœur… ». A. D. Cher : 24 G 3. La partition de l’espace funéraire est d’ailleurs perceptible : par testament du 18 juin 1599, le marchand Pierre Deniseau « veult estre inhumé au cimetiere de Mehung ».

601

Alphonse Buhot de Kersers donnait l’année 1473. BUHOT DE KERSERS 1891 : 297. 602

Jehan Charlemaigne ou Jean de Chalemaigne apparaît comme payeur des œuvres du château de Mehun-sur-Yèvre entre le 1er octobre 1407 et le 30 septembre 1409 (B.n.F., ms fr. 20 686, fol. 58-59 v). RAPIN 2006 : 55. Plusieurs membres de la famille figurent dans des fondations d’offices à la collégiale : ainsi Marguerite, mère de feu Gilet de Charlemaigne (novembre 1413) pour un anniversaire perpétuel, Guillaume et Arthaut Challemaigne (octobre 1519) pour trois obits pour l’âme de R. Chalemaigne, et Loyse Challemaigne (5 mars 1545) pour un obit à célébrer au grand autel le jour de sa mort. TARTIERE 1987 : annexe 2, n° 14.

LANNEE […] QUE DIEU FERA A LISSUE DE LA GRANT MESSE DU JOUR EN CESTE DICTE EGLISE SERA TENU LEVICAIRE QUI DIRA LA DICTE MESSE BASSE ILLEC A LA FIN DICELLE DIRE UNE ABSOLUTION SUR LES DITS DEFFUNCTS PRIEZ DIEU POUR EULX603.

Vincent Debiais a souligné le caractère publicitaire fort mais aussi la lisibilité réduite du texte, en raison de sa situation en hauteur dans le mur et de la petite taille des caractères 604. On peut d’ailleurs s’étonner du caractère unique de l’inscription à l’échelle de l’édifice, alors qu’elle aurait été située à l’extérieur, du côté du cimetière. Une telle pratique n’aurait-elle pas créé une émulation de la part des bourgeois de la ville ? De même, son état de conservation laisse penser qu’elle se trouvait abritée car elle est en fait très peu altérée mais a été piquetée pour l’application d’un enduit. Par tous ces éléments, il paraît donc évident que cette inscription a été déplacée et qu’elle se trouvait primitivement à l’intérieur de la collégiale, dans un espace qu’il reste à déterminer. Plusieurs familles laïques eurent donc pour prérogative d’être inhumées dans l’édifice.