• Aucun résultat trouvé

SAINT-AIGNAN D’ORLEANS LA CRYPTE

3. Le déambulatoire et les chapelles rayonnantes

Le déambulatoire comporte neuf travées trapézoïdales et dessert cinq chapelles rayonnantes dont le plan affecte la forme d’un fer-à-cheval (pl. 4). Précédé à l’ouest par des collatéraux se développant sur deux travées, il contourne la salle centrale de la crypte, ceinturée par d’imposantes maçonneries. Les relevés du couloir annulaire et des absidioles ont fourni de précieux renseignements tant sur l’intérieur que sur l’extérieur de la construction du XIe siècle.

L’hémicycle et les collatéraux

Les collatéraux de la crypte et le déambulatoire sont délimités de la salle centrale par de puissants piliers (fig. 33) : les quatre premiers, à l’ouest, sont de plan quadrangulaire 218, les quatre autres affectant un plan trapézoïdal adapté à la courbure de l’abside 219. Soutenant des arcs fourrés, toutes ces maçonneries très robustes et sans articulation sont montées en moyen appareil de calcaire de Beauce montrant des variations de couleur 220, ainsi que quelques blocs de calcaire du Nivernais 221. Les joints sont épais (0,04 m d’épaisseur en moyenne) et présentent de nombreux calages de terre cuite, comme dans la salle centrale de la cathédrale de Chartres (fig. 34).

218

Seuls les deux premiers sont couronnés par une imposte à cartouche qui trouve écho à la fois sur la face occidentale des deux piles suivantes, à l’est, et sur les dosserets de la façade du

martyrium.

219

En 2002, le levé d’un nouveau plan de la crypte a montré que la différence de largeur entre l’abside (7 m) et la façade du martyrium (8,90 m) avait été rachetée par le désaxement des piliers situés immédiatement à l’est du martyrium et par les premiers piliers de l’abside qui présentent un plan légèrement trapézoïdal. Cette réduction significative de la largeur du vaisseau central de l’édifice, perceptible jusque dans l’élévation de la construction du

XVe siècle, pourrait trouver son explication dans les problèmes posés par le voûtement en cul-de-four de l’abside du XIe siècle.

220

Les blocs sont beaucoup plus sombres, tirant sur le noir, et sont très vacuolaires dans les piles de l’abside. Toutefois, il s’agit bien du même matériau dont on devine des bancs différents.

221

Chaque ouverture vers l’abside se trouvait dans l’axe de la chapelle qui lui correspondait (pl. 4), comme l’illustre encore l’absidiole nord, unique exemple dont le volume soit aujourd’hui dégagé (fig. 35). Les parties hautes de la chapelle axiale sont visibles depuis l’abside, ainsi que la voûte d'arêtes du déambulatoire (fig. 36). Celui-ci, comblé sur environ 2 m de hauteur seulement à cet endroit, permet d’accéder aux soubassements de la chapelle axiale du XVe siècle (fig. 37).

Parfaitement chaînés avec l’issue des couloirs d’accès attenants au martyrium, les collatéraux de la crypte (pl. 9) situés de part et d’autre des six travées immédiatement à l’est de la façade du martyrium ne sont pas strictement parallèles mais montrent un léger désaxement vers l’est, de façon à réduire la largeur du monument à l’entrée du déambulatoire (pl. 4). Bâtis en alternance de moyen appareil de calcaire de Beauce et de petit appareil allongé de calcaire du Nivernais, ces collatéraux, encore largement recouverts par des lambeaux d’enduit tardif, présentent des dispositions similaires au nord comme au sud, où plusieurs transformations ont eu lieu.

Ainsi le collatéral nord (fig. 38) se développe-t-il sur deux travées rythmées en partie basse par une arcature murale reposant alternativement sur un pilastre chanfreiné ou sur une colonnette à chapiteau « d’inspiration carolingienne [...] » qui constitue « l’un des rares exemples de continuité avec le passé dans la vallée de la Loire au début de l’art roman. » 222 Tous présentent un épannelage cubique dans la partie supérieure et tronconique dans la partie inférieure où l’astragale fait toujours partie du bloc (fig. 39). Le vocabulaire ornemental, directement puisé dans la sculpture carolingienne, varie entre les végétaux stylisés 223 et les motifs géométriques 224. A cet endroit, le mur est constitué du même appareil allongé en pierre du Nivernais que la façade du martyrium, appareil dont l’emploi est interrompu au niveau supérieur des claveaux des arcatures (fig. 40). En partie supérieure, la construction est relayée par du moyen appareil en calcaire de Beauce jointoyé

222

VERGNOLLE 1985 : 146. 223

Couronne de grosses feuilles stylisées, grandes feuilles placées dans les angles du bloc et remontant jusque sur l’abaque, feuilles stylisées par des lignes courbes, rosace centrale. 224

Lignes obliques formant des triangles, lignes horizontales incisées créant des motifs cordés, cartouche en zigzags, volutes s’enroulant toujours sur elles-mêmes à l’envers.

par des lits de mortier épais. Le mur était ouvert par deux baies fortement ébrasées, aujourd’hui condamnées. Les voûtes d’arêtes qui couvrent cet espace s’élancent sur des impostes à cartouche dont le décentrement sur la surface murale s’accorde avec l’implantation des piles quadrangulaires qui délimitent la salle centrale.

Au sud, la construction présente les mêmes caractéristiques mais elle se trouve à une altitude inférieure car le sol de la crypte montre un pendage vers le sud (0,25 m de dénivellation pour une longueur de 16,50 m) (pl. 9). On remarque également que l’emploi de l’appareil allongé semble simplement limité à trois assises au-dessus de l’extrados de l’arcature (fig. 41). Toutefois, le mur a considérablement souffert des transformations postérieures. Comme dans la salle centrale, on constate ainsi le montage en sous-œuvre d’un arc doubleau fourré dont le piédroit a occulté une partie de l’arcature murale. Il n’en subsiste que l’extrémité occidentale car le reste du décor, ainsi que les deux baies primitives, ont été largement amputés par le percement d’un escalier dans la première travée (fig. 41) et d’une large baie, plus tard condamnée, dans la seconde (fig. 42).

Le déambulatoire et la chapelle rayonnante nord

A l’intérieur de la crypte, l’attention a été portée sur la chapelle nord et sur la travée nord du déambulatoire, dont les volumes sont conservés dans leur totalité (pl. 10). Ainsi a-t-on pu constater que l’absidiole nord montre une construction parfaitement homogène dans la continuité du collatéral nord et de la travée de déambulatoire attenante (fig. 38). Les techniques de construction ne varient donc pas et on observe la même alternance irrégulière d’appareillage en calcaire de Beauce (moyen appareil) ou en calcaire du Nivernais (petit appareil allongé). On compte quelques trous de boulins détectés à une altitude de ± 100,80 m NGF ainsi que quelques calages de brique ou de tuile. Les impostes à cartouche du collatéral et du déambulatoire se retournent à l’entrée de la chapelle et s’interrompent sans amortissement.

L’élévation primitive du déambulatoire n’est conservée que sur une très faible longueur d’environ 0,35 m, en retour du piédroit de la chapelle nord 225. On voit nettement qu’il a été renforcé (pl. 10, fig. 43) : une maçonnerie en moyen appareil est plaquée de part et d’autre du tracé primitif du couloir, réduisant sa largeur de 2,70 m à 1,90 m. Elle soutient un berceau plein cintre continu coffré doublant la voûte originelle. Une baie permettait l’éclairage du couloir, même après qu’il ait été consolidé 226.

Ce repentir a également été détecté à l’entrée sud du déambulatoire où, malgré la condamnation du couloir annulaire, on distingue nettement le montage en sous-œuvre d’un arc doubleau, selon le même principe qu’entre la première et la seconde travée du collatéral sud ou au sud de la chapelle axiale (fig. 36). A l’évidence, l’ensemble de la circulation a été renforcée. On y reviendra avec l’étude de la salle centrale.

De 4,30 m de hauteur, la chapelle nord s’élève sur un plan en fer-à-cheval de 2,80 m de profondeur pour 2,70 m de largeur (fig. 35). On y accède en franchissant une marche (US 1016) fonctionnant avec les vestiges d’un niveau de tomettes (US 1013, 1014, 1015) 227 scellé par un enduit tardif (Usb 1012). Badigeonné de blanc et portant des traces de noir, de rouge et de jaune, cet enduit conserve, en partie inférieure, le négatif d’un autel. Voûtée en cul-de-four dont le sommet est majoritairement maçonné de tuiles, l’absidiole était éclairée par trois baies en plein cintre. Les deux baies les plus à l’ouest ont été bouchées (Usb 1002, 1004) après que leur ébrasement ait été enduit (Usb 1003, 1005). La troisième fut agrandie et plusieurs fois enduite (Usb 1007, 1008, 1009, 1012) avant d’être condamnée à son tour (Usb 1006), nécessairement après les deux autres puisque l’enduit recouvrant leur bouchage (Usb 1012) passe sur son ébrasement (pl. 10).

La surface murale intérieure est totalement inarticulée, à l’exception de deux arcatures murales (pl. 10, fig. 35, 43). Comme dans le cas des arcatures

225

On y observe d’ailleurs au moins un remploi de sarcophage traversant, formant également le piédroit de la niche orientale de la chapelle.

226

Cette baie fut condamnée lors des travaux de la fin du Moyen Age. 227

Ces éléments ont été vus après un léger balayage du sol de la chapelle directement au pied des maçonneries afin de faire éventuellement apparaître les limites inférieures des enduits encore en place pour les relever. Quelques fragments d’un niveau de sol subsistent, ainsi que le niveau de mortier destiné à leur pose.

basses des collatéraux de la crypte, la maçonnerie (Usb 1001) a été appareillée avec deux modules différents. Une nouvelle fois, cette coexistence de matériaux et de modules différents est très homogène dans sa mise en œuvre. Les angles et la partie supérieure de la paroi présentent majoritairement le moyen appareil de calcaire de Beauce. L’appareil allongé de calcaire du Nivernais a été employé plutôt pour les parties basses, jusqu’à l’appui des baies, et pour les cintres des arcatures. On remarque que leurs petits claveaux cunéiformes ont été montés au mortier de tuileau, alors que le reste de la maçonnerie est liée par un mortier gris clair. L’un d’entre eux porte d’ailleurs une courte mention gravée (fig. 44) :

SCS STE PHANVS 228.

En raison de sa très faible profondeur, sans doute s’agissait-il d’une simple marque de chantier destinée à être recouverte 229 : plusieurs couches d’enduit ont en effet été détectées directement sur la pierre (pl. 10, fig. 45) 230. On rappellera qu’Helgaud a fait mention d’un autel dédié à saint Etienne dans la collégiale sans en préciser la localisation 231. Ainsi l’inscription aurait-elle pu servir d’indication pour l’achèvement des travaux, et notamment l’application d’enduits sur une grande surface inarticulée propice à recevoir des peintures.

L’absidiole axiale

L’absidiole axiale apporte des informations capitales sur l’édifice (pl. 11). Bien que condamnée jusqu’à une altitude de ± 102,50 m NGF

228

Il s’agit du second claveau gauche de la niche occidentale. 229

Selon Cécile Treffort, cette épigraphie « n’est pas véritablement officielle ou monumentale

et serait plutôt à classer dans les ‘graffitis’, sans la connotation péjorative que ce terme revêt de nos jours. Elle est simplement grattée – griffée ? (la terminologie n’est malheureusement pas très arrêtée sur ce problème) de manière superficielle, et non sculptée profondément. Sa situation, sur un claveau latéral, montre également son caractère informatif et peut-être temporaire (revêtu ensuite d’un enduit ?), et non une fonction de publicité plus large. Pour ce qui est de la date, la seule chose que l’on puisse dire est qu’il n’y a aucune lettre onciale (notamment les E), ce qui nous placerait plutôt avant le XIIe siècle, avec quelques réserves dues au genre particulier de l’inscription. »

230

La première présente un décor de faux joints rouges sur fond blanc (USb 1010) et la seconde des traces d’orangé, de rouge et de noir sur fond blanc (USb 1011) ; elle recouvre la première (Usb 1010).

231

(fig. 36), elle permet de faire la connexion stratigraphique entre l’intérieur et l’extérieur de la crypte, visible dans le soubassement de la chapelle du XVe siècle 232 (fig. 37). On y observe en effet non seulement l’élévation extérieure proprement dite de l’absidiole du XIe siècle mais aussi les deux travées de déambulatoire qui y sont attenantes au sud comme au nord, ainsi que le départ de la chapelle rayonnante nord-est (fig. 46, 47).

La chapelle présente les mêmes caractéristiques que l’absidiole nord. A l’origine, elle se développait sur un plan en fer-à-cheval de 2,80 m de profondeur pour 2,70 m de largeur pour des murs de 1,30 m d’épaisseur ; elle était voûtée en cul-de-four (fig. 36) et éclairée par trois baies (fig. 48). A l’extérieur, elle était épaulée par deux contreforts. Dans une phase postérieure, la chapelle a subi de profondes transformations : un mur plat a été aménagé à l’est (Usb 2004), entraînant l’arasement de son tracé semi-circulaire jusqu’à ± 102,50 m NGF et la perforation de son couvrement pour l’ouverture d’une baie axiale quadrangulaire (fig. 49). Celle-ci était fermée par une grille dont il subsiste les trous de scellement. On y reviendra avec les travaux du XVe siècle 233.

A l’extérieur (pl. 11, fig. 46, 47), le parement primitif (Usb 2001) s’apparente au traitement intérieur de la partie nord de la crypte (pl. 10, fig. 35, 43). On observe toujours l’alternance irrégulière du moyen appareil de calcaire de Beauce et de petit appareil allongé de calcaire du Nivernais montés avec un mortier gris clair et quelques calages de terre cuite, sans trace de reprise. On notera toutefois que l’emploi des modules les plus minces semble plus dense sur le côté nord de la chapelle (pl. 11). Quoi qu’il en soit, les assises sont relativement régulières : trois trous de boulins sont visibles sur le côté sud de l’absidiole, l’un à ± 102,00 m NGF, les deux autres à ± 103,25 m NGF ; malgré le rejointoiement de la majeure partie de la maçonnerie à la fin du Moyen Age, on en devine trois autres, cette fois bouchés, à ± 104,50 m NGF mais ils

232

Les soubassements de la chapelle du XVe siècle montrent d’ailleurs deux remplois évidents de la construction du XIe siècle : une imposte à décor en damier dans le mur sud et un fragment de base de colonne d’un diamètre imposant dans la condamnation de sa baie nord-est.

semblent alignés moins strictement. Les angles entre le déambulatoire, les absidioles et les contreforts sont traités par des chaînes régulières. Le contrefort sud présente d’ailleurs un ressaut à ± 101,50 m NGF (fig. 46) ; il a été partiellement monté en grand appareil de calcaire de Beauce.

L’ébrasement des baies a pu être directement appréhendé au sud de la chapelle d’axe (fig. 48). De 0,70 m de largeur à l’intérieur, les ouvertures ne mesurent plus que 0,20 m de largeur à l’extérieur où elles sont couvertes par un linteau monolithe échancré de calcaire de Beauce. On a observé, pour la baie sud, une mise en œuvre particulière : son linteau a en effet été monté avec du mortier de tuileau (pl. 11), selon une caractéristique déjà vue pour les premières assises de l’élévation du couloir sud (pl. 6, fig. 13), la façade et les retombées des voûtes du martyrium ou encore les cintres des arcades du collatéral sud ou de l’absidiole nord.

La baie de la travée sud du déambulatoire présente les mêmes caractéristiques (fig. 46). Dans la travée nord, on remarque que la construction a subi des désordres importants (pl. 11, fig. 47). Le linteau et les parties supérieures des piédroits ont disparu. Sans doute la baie s’écroula-t-elle car elle fut bouchée et le parement supérieur du mur fut largement repris (Usb 2007). Cette condamnation eut probablement lieu assez tôt car on ne détecte pas d’enduit dans l’abrasement de la baie, à la différence de toutes les autres (Usb 2002, 2015) qui furent maçonnées de l’intérieur à la fin du Moyen Age (Usb 2003, 2021).

Ce détail est important pour cerner la chronologie relative de cette partie de la crypte : certes, les enduits en question (Usb 2002, 2015) sont en effet absents des voûtes primitives du déambulatoire car ils sont tardifs. Le renforcement en sous-oeuvre du couloir annulaire par de larges arcs doubleaux (fig. 36), déjà mentionnés dans le collatéral sud et la travée du déambulatoire attenante à l’absidiole nord, est donc nécessairement antérieur à leur application. Toutefois, les voûtes ne comportent aucune trace de l’enduit fin à badigeon jaune (USb 2018) visible sur l’arc d’entrée de la chapelle (fig. 50). On peut donc émettre l’hypothèse qu’une faiblesse de la construction primitive

233

Une baie probablement quadrangulaire a également été réaménagée sur le côté sud de l’absidiole nord-est (Usb 2004) au cours du XVe siècle. Elle a ensuite été occulté par le mur nord du soubassement de la chapelle axiale de la collégiale.

a motivé très tôt le renfort systématique du couloir annulaire, comme on le verra dans une autre travée du déambulatoire et surtout dans toute la salle centrale.

La chapelle rayonnante sud-est

Une autre partie extérieure de la crypte a pu être détectée dans le soubassement de la chapelle sud-est du XVe siècle. Il s’agit du côté ouest de l’absidiole sud-est, de la travée de déambulatoire qui y est attenante ainsi que du départ de la chapelle rayonnante sud 234 (pl. 12, fig. 51). Comme la chapelle axiale, on constate l’aménagement d’un mur plat (Usb 3008) qu’il faut rattacher aux travaux du XVe siècle (fig. 52). Toutefois, il ne subsiste donc aucun doute quant à la présence de cinq chapelles rayonnantes dans la construction du XIe siècle.

L’ensemble des caractéristiques observées jusqu’à présent se retrouve une nouvelle fois. La construction primitive est largement conservée (Usb 3011) et montée principalement en moyen appareil de calcaire de Beauce lié par un mortier gris clair (fig. 51). Les calages de terre cuite restent fréquents mais l’alternance avec l’appareil allongé semble ici moins importante (pl. 12) : les principaux éléments semblent correspondre à une assise de réglage située à ± 103,10 m NGF au sein de laquelle on devine un trou de boulin bouché 235. Les angles entre le déambulatoire et les absidioles montrent toujours des chaînes régulières.

Les baies sont couvertes par un linteau monolithe échancré en calcaire de Beauce mesurant environ 0,75 m de longueur. Comme au nord de la chapelle axiale, on remarque que le linteau de la travée sud du déambulatoire s’est fracturé (pl. 12, fig. 51). Les lézardes observées en partie supérieure et

234

Le relevé effectué dans le soubassement méridional de la chapelle du XVe siècle n’a pas donné d’information sur la construction du XIe siècle, sans doute très largement chemisée par un massif quadrangulaire. On évoquera cette question avec le chantier de la fin du Moyen Age. 235

Cette assise semble se poursuivre car elle est également visible sur la chapelle axiale. Le niveau n’y est pas isolé mais au sein d’autres assises d’appareil allongé. Des trous de boulins y ont également été observés à une altitude voisine. En outre, on remarquera que la cote altimétrique correspond à celle du changement de modules et de matériaux sur la façade du

martyrium. On a vu plus haut que ce niveau pourrait être interprété comme un arrêt pour le

également visibles sur la chapelle sud-est sont probablement à mettre en rapport avec cette faiblesse. Une importante reprise eut lieu : la baie fut condamnée et le parement supérieur du mur fut largement repris (Usb 3012). Une nouvelle fois, on note que le bouchage de l’ouverture a été fait de l’extérieur. La baie de la chapelle, maçonnée de l’intérieur, conserve quant à elle un enduit à badigeon blanc (Usb 3013) dans son ébrasement.

Il y a donc tout lieu de croire que la crypte a très tôt montré des problèmes de stabilité. Les transformations de la fin du Moyen Age et les remblais actuels ne permettent pas de connaître la puissance des fondations de la construction du XIe siècle. Toutefois, on constate que les désordres sont apparus sur un axe nord-est / sud-ouest, c’est-à-dire précisément à l’endroit où le contrebutement de l’édifice était rendu difficile par le pendage du coteau vers le sud-est (pl. 4). On verra que ce problème est loin d’avoir été isolé et qu’il a entraîné la reprise de la majeure partie de la salle centrale de la crypte.