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CHAPITRE PRELIMINAIRE : PROBLEME DE METHODE

II- Critique des Sources 1- Sources orales

2- Les sources écrites

La question est d’autant plus intéressante que l’historiographie africaine a privilégié le nord-ouest et l’est du continent, qui de ce fait, se trouvent être les terrains où la densité des écrits est forte.

Comme dans la plupart des régions d’Afrique au sud du Sahara, la connaissance de l’écriture est très récente au Gabon. Cette écriture est de source occidentale. Aussi ne disposons-nous pas de documents écrits locaux de l’époque de notre étude. La majeure partie de nos sources sont d’origine européennes et concernent surtout les dernières décennies de notre période d’étude. Ce regard sur le passé est une opération délicate mais avec les précautions d’usage, nous sommes parvenus à finaliser notre étude. Ces sources sont de tout genre concernant les premiers explorateurs anglais, hollandais, allemands, français. Il s’agit de récits de voyages, de correspondances de missionnaires, de monographies d’administrateurs coloniaux, de rapports d’enquêtes, etc. Elles ne sont pas exhaustives et n’ont pas toutes été accessibles, (notamment les documents d’archives dispersées dans de nombreuses villes françaises).

Il faut dire que les sources d’archives disponibles pour cette étude sont existantes mais déséquilibrées et dispersées. A Paris, la Section Outre-mer des Archives Nationales offre, dans les fonds Affaires Economiques, Travaux Publics, Affaires Politiques, et pour les années trente, les fonds Moutet et Guernut, de nombreux renseignements sur le commerce en Afrique. Mais les difficultés que nous avons rencontrées ne nous ont pas permis de nous y rendre plusieurs fois. Pendant les travaux de réhabilitation de la Bibliothèque nationale de Libreville, qui ont duré plus de six ans, il nous a été difficile d’accéder aux archives nationales.

Heureusement pour nous, nous avons bénéficié du service de permanence qui nous a permis de consulter quelques sources.

Au Centre culturel français nous avons pu consulter quelques archives qui nous ont été très utiles pour la réalisation de notre plan et permis de d’entamer la rédaction de la thèse.

Au Centre des archives d'Outre-Mer d'Aix en Provence, nous avons consulté les archives de l’ancienne administration coloniale française. Nous nous sommes intéressés aux séries : Gabon-Congo, Afrique Equatoriale Française. La plupart des archives de ces cartons donnent des renseignements particulièrement intéressants sur la présence française au Gabon, au Congo etc. Ces renseignements portent sur les explorations, les rapports et correspondances administratifs, l'organisation administrative du Congo-Français, la justice coloniale, le volet économie précoloniale étant le moins abordé. Malgré leur valeur, elles ne peuvent éclairer, malheureusement, que sur l'histoire de cette présence étrangère et ne sauraient prétendre éclairer toute l'histoire des peuples du Gabon. Car les peuples et leurs civilisations sont fort antérieurs à l'arrivée des Français et, d'ailleurs, réellement peu atteints par les textes écrits des Européens, lesquels ne sont que des vestiges d'une période historique : la colonisation.

Aussi, pour cette étude, avons-nous fait des investigations dans les centres de documentation. Ce sont , par exemple, la Bibliothèque universitaire, la Bibliothèque du Département Histoire, les rayons libres de l’Institut français, la Bibliothèque Raponda Walker, la Bibliothèque municipale du 3e arrondissement de Libreville, au Gabon, et, en France, la Bibliothèque universitaire de Bordeaux 3, la Maison Guy-Lasserre de Bordeaux, la Bibliothèque Nationale de France à Paris, le Centre de documentation Georges Pompidou, le Centre des Etudes des Mondes Africains, à la rue Mahler, sans oublier les différentes bibliothèques universitaires de Paris, de Lille et de Nantes, de Lyon. Le moteur internet Google nous a été aussi d’un important apport dans la réalisation de notre travail. Il s’agit de mémoires, de thèses de doctorat, de rapports, d’articles, d’ouvrages généraux et de quelques ouvrages spécialisés au nombre desquels :

Andjembé Léonard, Les sociétés gabonaises traditionnelles, systèmes économiques et

gouvernement, Paris, l’Harmattan, 2006, 130p.

La réalisation des activités productrices dans une société passe par une organisation de celles-ci. Dans cet ouvrage, l’auteur propose un schéma de l’organisation économique des sociétés traditionnelles du Gabon par le biais de la division sociale du travail, présentant le rôle de chacun des individus.

Ambouroué Avaro Joseph, Un peuple gabonais à l’aube de la colonisation, le Bas

Ogooué au XIXe siècle, Paris, Karthala, 1981.

L’auteur présente l’étude du Gabon précolonial à travers les documents oraux. Il met en exergue l’organisation politique, sociale, économique et culturelle du peuple Orungu, du Bas-Ogooué, et leurs voisins. L’auteur décrit les différentes activités commerciales qui s’y sont déroulé, à savoir le premier commerce européen avec les Portugais, le commerce négrier et le commerce de l’ivoire, du caoutchouc et des autres productions agricoles.

Banguebé Benjamin, La vie économique et sociale à Larstourville de 1883 à1928, mémoire de maîtrise. Université Omar Bongo, 1989.

L’auteur étudie la société Aduma et ses voisins. Il étudie également les rapports d’échanges qui ont existé au sein de cette société.

Bassiva Divassa Olivier, Le système des croyances chez les Eviya du XVIIe siècle

environ à 1899, mémoire de maitrise, Université Omar Bongo, 1997, 108 p.

L’auteur étudie la société Eviya à l’époque précoloniale. Outre les origines, les migrations et les implantations Eviya, les activités socio-économiques sont également analysées.

Brou Ernest, Commerce et société en Basse-Côte d’Ivoire de l’Economie précoloniale à

l’Economie de marché, Thèse de doctorat en Histoire, Université de Paris VII, 1985,

Cette thèse nous est d’un apport important, car elle décrit la pratique des échanges commerciaux dans les sociétés ivoiriennes des origines à la veille de l’implantation coloniale.

Du Chaillu Belloni Paul, Voyages et aventures en Afrique équatoriale, Paris, Michel Levy, 1863.

Dans cet ouvrage, l’auteur permet d’avoir une connaissance du passé du Gabon à travers des récits, des croquis, des cartes. Il rentre au contact des populations desquelles il rapporte un nombre important d’informations en rapport avec leurs coutumes, leurs langues, ainsi que leurs techniques, leur système économique et leurs organisations sociales et religieuses. Il fait également remarquer que chaque communauté culturelle, et même chaque clan, possède le monopole du commerce sur son propre territoire, commerce qui repose sur le principe de l’échange inégal.

Dupré Georges, Un ordre et sa destruction, Editions de l’ORSTOM, collection Mémoires, n°93, Paris, 1982.

Cet auteur étudie de façon approfondie la société précoloniale Nzébi ainsi que les populations voisines. Cet ouvrage nous permettra de traiter la question de l’organisation socio-politique et économique de la société Nzébi pendant la période précoloniale.

Dupré Georges, « Le commerce entre sociétés lignagères : Les Nzabi dans la traite à la fin du XIXe siècle, (Gabon-Congo) », In Cahier d’Etudes Africaines n° 48, 1972.

L’auteur y décrit la pratique des échanges commerciaux dans le Gabon précolonial et met un accent sur le rôle et la place de certains peuples dans ces circuits d’échanges, tel est le cas des Nzébi, des Tsangui, des Punu et des autres voisins. L’ouvrage nous renseigne également sur le commerce de traite, instauré au sortir du commerce négrier.

Gaulme François, Le pays de cama : un ancien état côtier du Gabon et ses origines, Paris Karthala, Centre de Recherche Africaines, 1981.

Cet ouvrage s’appuie sur l’anthropologie historique et l’archéologie en vue de reconstituer l’histoire commune de certaines sociétés de la côte gabonaise, juste avant l’arrivée des européens, à l’instar des Nkomi anciens Cama, des Ngubi actuels Ngowé, des Vili, anciens Loango. Il démontre également l’influence sur ceux-ci des peuples Kongo, dirigeants du royaume de Loango.

Ipari Marcel, Les populations de la région de Sibiti (Congo) du XVe à la fin du XIXe

siècle, Thèse de doctorat de 3è cycle d’histoire, Université de Paris I-Panthéon

Sorbonne, 1987, 273 p.

Marcel Ipari décrit avec beaucoup de minutie la question des échanges chez les peuplades de la région de Sibiti. Il étudie les activités économiques à travers les concepts de mode de production et d’échanges.

Jean- pierre Madoungou Boudianga, Histoire de la région des Aduma de 1882 à

1953 : la domination coloniale et ses incidents, Rapport de recherche de licence

Université Omar Bongo, 1981.

L’étude porte sur la société Aduma du Gabon précolonial ; il traite également de la pratique des échanges commerciaux au sein de cette société.

Mbokolo Elikia, Noirs et Blancs en Afrique : les sociétés côtières et la pénétration

française (vers 1820-1874), Paris, Mouton, 1981, 302 p.

L’ouvrage retrace avec un peu plus de détails l’histoire économique, sociale et politique des sociétés côtières d’Afrique équatoriale, à l’aube de la colonisation. Il traite des migrations et du peuplement de l’espace qui porte aujourd’hui le nom Gabon à travers une étude ethno historique. Outre la fondation du comptoir du Gabon, l’auteur décrit la place du commerce côtier chez les peuplades riveraines de la côte, du commerce portugais à l’économie de traite en passant par la traite négrière.

Ngoua Norbert, Les mécanismes d’échanges dans le nord-Congo traditionnel, Université Paris I, mémoire de DEA Histoire, 1983.

Ce travail de DEA, riche par son analyse, traite de la pratique des échanges durant la période préhistorique. Il va donc nous permettre de mieux appréhender notre étude.

Raponda-Walker André, Notes d’Histoire du Gabon. Mémoire de l’Institut d’Etudes Centrafricaines, n°9, Brazzaville, 1960.

Cet ouvrage est une collection des traditions relatives à l’histoire des peuples du Gabon précolonial. Sont évoquées tour à tour, origines, migrations, implantations, guerres et organisation politique, sociale, culturelle et économique. Cette étude, riche en données, reste limitée du fait que tous les peuples qui nous intéressent n’y sont pas étudiés et de nombreux aspects n’y sont pas abordés.

Ratanga-Atoz Anges, Histoire du Gabon des migrations historiques à la République

XVe-XXe siècle, Les Nouvelles Editions Africaines, 1985.

Comme l’indique son titre, l’ouvrage retrace l’histoire du Gabon depuis le XVe siècle. Ici sont étudiés tour à tour les points de départ des populations, leurs parcours migratoires ainsi que leurs différentes zones d’implantation.

Sautter Gilles, De l’Atlantique au fleuve Congo. Une géographie du

sous-peuplement. République du Congo. République Gabonaise, Mouton, Paris, 1966, 2 vol.,

102p.

Cet ouvrage en deux volumes est une étude géographique sur les deux pays d'Afrique Centrale: le Congo et le Gabon.

L'auteur y aborde les problèmes liés à la géographie du pays : relief, climat, démographie, économie et organisation administrative de ces pays. L'ouvrage nous rapporte des renseignements d'ordre général sur les migrations de certains groupes ethniques, leur évolution administrative et économique.

Schnapper Bernard, La politique et le commerce français dans le Golfe de Guinée de

1838 à 1871, Paris, Mouton, 1961.

Après le Portugal, la Hollande et l’Angleterre, la France s’installe en Afrique où elle exerce un commerce basé sur une diversité des produits. Schnapper, dans son œuvre décrit le commerce dans le golfe de Guinée depuis la fondation du comptoir français jusqu’à l’aube de la colonisation.

Soret Marcel, Les Téké de l’Est : essai sur l’adaptation d’une population à son milieu,

L’ouvrage traite du mode de vie d’une population. Cette étude nous a été utile dans la mesure où elle mentionne les échanges entre ces peuplades et celles des régions avoisinantes. Les activités productives, les modes d’échanges ainsi que les mouvements des populations sont beaucoup étudiés.

Vennetier Pierre, Les hommes et leurs activités dans le Nord du Congo-Brazzaville, Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-mer, Paris, 1963, 289 p.

Dans cet ouvrage l’auteur décrit de façon succincte les modes de vie et les techniques d’exploitation de la nature des peuples de la vallée congolaise. La pêche, la chasse, l’élevage et bon nombre d’activités sont étudiées.

Aussi, avons-nous soumis toutes nos données au crible de la méthode

historique qui comporte deux aspects :

-la critique externe : il s'agit ici de se poser des questions sur l'informateur afin de mieux le connaître et de savoir comment a été recueilli le témoignage ;

-la critique interne : à ce niveau, après avoir éliminé tout ce qui apparaît comme des aditions, des interprétations, nous avons comparé les divers témoignages. Nous les avons, en outre, confrontés aux éléments issus de l'analyse des sources écrites.

Après ces deux opérations (la critique externe et la critique interne), nous avons procédé à la synthèse qui nous a permis de disposer d'importants témoignages oraux et écrits.