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Section III : Pouvoir et politique au sein de la société patriarcale

Paragraphe 1 La société patriarcale

Le concept de Genre, que nous venons de présenter dans les pages précédentes, s’avère être un outil particulièrement efficace pour étudier les rapports entre les hommes et les femmes au sein d’une société. Comme nous venons de le montrer, en partageant l’intégralité de l’approche de Judith Butler sur le Genre et son rôle social, nous pouvons affirmer que la majorité des sociétés et des cultures se fondent sur des rapports inégalitaires entre les individus. Hommes et femmes obéissent à des règles différentes dans la société165. Au-delà d’un simple état de fait, et loin d’être simplement anecdotique, les inégalités de Genre sont constitutives de la majorité des espaces socioculturels comme le démontre Judith Butler. Le lot des oppositions qui structurent les sociétés, s’appuie sur les différences sexuelles. Ainsi, l’opposition de l’identique au différent se retrouve dans

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Pierre Bourdieu, La domination masculine, Seuil, 1998.

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Judith Butler, Op-cit, p. 22.

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Anne-Sarah Boulé-Moalic, Le vote des Français. Cent ans de débats 1848-1944, Presses Universitaires de Rennes, 2012, p. 33.

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toute pensée, qu’elle soit scientifique ou relevant du sens commun, qu’elle soit ancienne ou actuelle. Les faits biologiques vus comme des critères fondamentaux de différenciation et fondant les catégories cognitives des individus, sont extrêmement résistants. Pour Françoise Héritier166, le mode de transmission de ces catégories cognitives explique leur pérennité, car chaque individu se doit d’intégrer les catégories cognitives relatives au Genre. Elles sont inculquées très tôt par l’éducation et sont ensuite présentes à chaque niveau de l’environnement culturel, relayées implicitement ou explicitement par divers messages ou signaux, à chaque instant du quotidien.

Pour Marie-Joseph Bertini167, les catégories et représentations relatives au Genre sont des outils permettant d’organiser la pensée structurée autour d’un rapport de domination explicite qui se retrouve au sein des pratiques et des comportements sociaux. Lorena Parini explique que l’articulation entre dans un mode de pensée, c’est-à-dire des catégories distinctives fondées sur les différences sexuelles, et les pratiques qui y sont liées, passent par l’institutionnalisation. Une société cristallise donc dans ses institutions formelles ou informelles des comportements, des codes culturels qu’elle considère comme importants168. Ainsi dans la quasi-totalité des cultures, le pôle féminin est dévalorisé et subordonné au masculin, un masculin qui est synonyme de pouvoir et de domination. Ce système social, fondé aussi implicitement qu’explicitement sur une hiérarchisation des sexes et sur la domination masculine, constitue un cadre particulier qui semble régir la quasi-totalité des sociétés humaines, que l’on désigne par le terme de patriarcat. La construction des espaces socioculturels autour de cette notion de patriarcat, engendre de nombreuses conséquences sur la vie individuelle et collective des individus évoluant au sein de ces espaces patriarcaux. Le patriarcat fonde des sociétés sexistes, où il existe au sein des discours et des pratiques une différenciation marquée des sexes auxquels on attribue des valeurs différentes. Ce système engendre des pratiques inégalitaires et fait de la catégorie masculine une classe largement avantagée.

Pour certains, le modèle patriarcal correspond à la réalisation d’un idéal, celui de la complémentarité des sexes, garante de l’harmonie entre femmes et hommes. En effet, l’introduction du substantif « patriarcat » est due au mouvement féministe. Il est de la nature du patriarcat comme de tout système d’oppression de se nier en tant que tel ; les

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Françoise héritier, Hommes, femmes, la construction de la différence, coéditée par les éditions le pommier et la Cité des sciences et de l’industrie, 2005.

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Marie-Joseph Bertini, Femmes. Le pouvoir impossible, Pauvert, 2002.

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féministes en inventant ce terme, dans l’acceptation et surtout dans le rôle qu’elles lui donnent, y maintiennent une connotation négative169. A partir du XIXème siècle, les défenseurs du patriarcat vont s’avérer être particulièrement présents ; l’on se souvient que c’est à cette même période que les mouvements féministes de libération de la femme vont connaître leur avènement. Il va alors s’agir, pour les défenseurs du système en place, de mettre en avant des arguments voulus comme indépassables, visant à justifier la domination masculine au sein du patriarcat. Leur discours va principalement s’appuyer sur les différences existant entre les hommes et femmes, et prôner le fait qu’il est absurde d’évoquer une quelconque égalité entre les sexes, puisque ceux-ci ne sont en rien comparables.

Le régime patriarcal a entériné une vision différentielle des deux sexes, faisant de l’homme un référent transparent et familier et reléguant la femme à l’éternel statut d’étrangère, faisant de la virilité l’élément central de l’identification du pouvoir pour la pérennisation de la subordination des différences. Et, si le masculin existe en plein, ce n’est pas qu’il est rapporté au féminin, mais en tant qu’il n’est rapporté qu’à lui-même ; il est donc pure positivité qui renvoie non pas à du négatif mais à de l’indifférencié ; si le féminin existe en creux, c’est en tant qu’il est rapporté à autre chose qu’à lui-même, il est par conséquent pure négativité, forcé de renvoyer à une positivité.170 Marie-Joseph Bertini décrit de façon particulièrement claire, les statuts propres à chaque sexe au sein de la société patriarcale. Si l’homme existe indépendamment des femmes, celles-ci ne peuvent exister et prendre part à cette société que par l’intermédiaire de l’homme, qui désigne alors le référent universel, alors que les femmes sont inlassablement associées au particulier. Toute leur existence matérielle est déterminée par leur relation à un homme comme l’explique Christine Delphy. Cette dépendance est-elle-même la cause de leur placement réel ou analytique dans les lieux sociaux et géographiques où se trouvent les hommes auxquelles elles sont attachées171. Judith Butler considère que si un homme incarne la féminité et qu’une femme incarne la masculinité, il y a attachement à la figure de la féminité par l’homme et à la figure de la masculinité par la femme, cet attachement là est une perte et un refus172.

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Christine Delphy, L’ennemi principal. 2/ Penser le Genre, Editions Syllepse, 2009, p. 222.

170Marie-Joseph Bertini, Femme le pouvoir impossible, Pauvert, 2002.

171

Christine Delphy, L’ennemi principal – 1/ Economie politique du patriarcat, Editions Syllepse, 2009, pp. 203-204.

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Le système patriarcal qui s’appuie sur la domination de l’homme sur la femme, représente un espace particulièrement codifié, où chaque sexe doit tenir le rôle qui lui incombe. Ce système s’avère être particulièrement tenace et résistant. On aurait pu penser que le mouvement féministe et la révolution sexuelle qu’il a engendrée, impactent et mettent en péril le système patriarcal. Il est évident comme le pense Kate Millet que l’on a souvent tendance à employer l’expression « révolution sexuelle » pour y coller des phénomènes insignifiants ou qui n’ont pas une véritable portée sur le discours de l’égalité des droits entre hommes et femmes, car s’il y avait une réelle révolution sexuelle au sens concret du terme, on assisterait à « La mort instantanée du patriarcat en tant

qu’institution, (qui) abolirait à la fois l’idée de la suprématie masculine et la tradition qui perpétue celle-ci au moyen du rôle, du statut et du tempérament attribués à chacun des deux sexes. »173

Effectivement, même s’il est impossible de nier les progrès et les évolutions du statut féminin engendrés par le mouvement féministe qui n’a pas été en mesure de déconstruire totalement le système patriarcal et le principe de domination qui le fonde, la

French theory a cependant parfaitement permis d’avoir une réflexion sur la forme

envahissante de la domination masculine. D’ailleurs, Judith Butler montre combien la confusion des normes de Genre dérive d’une théorie de l’hétéronormativité persistante dans la société patriarcale. La force du système patriarcal réside dans la mise en œuvre de multiples technologies destinées à assurer la survie du monde des dominants dont la sexualité à travers l’expression triomphante de l’hétérosexisme est l’une des modalités du pouvoir. Alors même que les rapports sociaux de sexe présupposent que les identités sexuelles ne sont pas des données naturelles, mais plutôt des constructions sociales et culturelles174. Cette production différentielle des identités sexuelles met en place un système totalisant.

Le dispositif le plus édifiant qui garantit la pérennité du patriarcat, et certainement le plus implicite, s’avère être celui de la famille. Considérer la famille comme un dispositif culturellement et socialement construit, assurant la pérennité du système patriarcal en place, peut s’avérer efficace. Marie-Joseph Bertini pense que : l’idée même que la famille puisse avoir une histoire et n’être donc qu’une forme singulière et

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Kate Millet, Sexual Politics : la politique du mâle, Des Femmes-Antoinette Fouque, 2007.

174

Alain Bihr & Roland Pfefferkorn, Hommes/Femmes L’introuvable égalité. Ecole, travail, couple, espace public, Les Editions de l’Atelier/Editions Ouvrières, 1996, p. 13.

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provisoire de la sociabilité parmi d’autres est dérangeante pour beaucoup175

. Les travaux des historiens, des anthropologues et des sociologues, cherchant à retracer l’histoire de la famille, s’avèrent être particulièrement révélateurs de cet état de fait. Le dispositif de la famille représente véritablement un idéal (hérité des sociétés romaines et grecques, plus tard également influencées par le christianisme), au sein duquel chaque individu a le devoir de trouver sa place. L’institution que représente la famille s’est mise en place au fil des siècles de manière complexe, et a connu de nombreuses évolutions même si ses principes fondateurs sont restés les mêmes. Il est d’ailleurs intéressant de s’attarder sur l’étymologie même du terme « famille ». Engels démontre que ce terme vient du latin

famulus qui veut dire « esclaves domestiques » et la familia, c’est l’ensemble des esclaves

qui appartiennent à un même homme. »176 Le terme famille, contient donc par essence l’idée de possession des choses par un individu qui devient alors détenteur du droit de décision sur les objets et les personnes qui sont sous son autorité mais aussi sous sa responsabilité. La famille constitue véritablement un cadre normatif, qui assure un quadrillage social omniprésent, qui fixe une morale et qui façonne des représentations sociales en accord avec les principes du patriarcat. La notion de responsabilité familiale est très importante quant à l’évolution du mariage monogamique qui prime dans le monde occidental car « le passage du mariage apparié à la monogamie »177 vient du fait, qu’il fallait s’assurer de la paternité des enfants en rendant la femme fidèle. Ceci pour éviter tout risque de léguer les biens à un enfant dont le père ne serait pas le véritable géniteur. La monogamie triomphe en Europe et non la polyandrie comme dans certaines sociétés primitives australiennes (où les femmes pouvaient avoir des relations avec plusieurs hommes), parce que l’unité économique se faisait autour du mâle dominant ; celui qui allait à la guerre ou qui produisait des richesses grâce à ses esclaves. Le « mâle dominant », est aussi celui qui décide de la politique au sénat et qui met en place les religions. En effet, en accaparant toutes les fonctions et toutes les prérogatives, l’homme dans la société européenne avait relégué la femme à un rôle quasi-inutile, du moins extrêmement secondaire, à tel point que Proudhon déclare : « Les femmes ne produisent

point de germes ; elles ne produisent non plus point d’idées…la femme est non- inventive ; elle n’arrive jamais au paradoxe. »178 Le patriarcat s’appuie donc sur le dispositif qu’incarne la famille pour perpétuer sa logique. Effectivement, Marie-Joseph

175

Ibid.

176

Friedrich Engels, L’origine de la famille de la propriété privée et de l’État, messidor éditions sociales, 1983.

177

Friedrich Engels, op-cit.

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Bertini déclare que le dispositif de la famille permet de transmettre un triple patrimoine, génétique, économique et symbolique, tout en conservant et transmettant les catégories différentielles des sexes afin de pérenniser la logique patriarcale établie.

La famille telle qu’elle existe au sein du patriarcat, s’avère être une représentation miniature de l’espace social. Jusqu’au milieu du siècle dernier, cette dernière s’organisait autour d’un père central et actif assurant les revenus du foyer, et d’une mère assignée au foyer s’occupant des enfants et des travaux domestiques. Malgré des évolutions notables au sein de la sphère familiale, son schéma organisationnel reste tout à fait comparable au schéma constitutif des sociétés patriarcales où l’homme est central et investi de la chose publique, et où la femme, reléguée au sein de l’espace privé, n’est que secondaire. De plus, la garde du foyer par la femme va de pair avec des attitudes telles que le repli sur soi, le refus de prendre parti (sauf le jour du scrutin)179 et un certain traditionalisme lié à l’observance des pratiques religieuses.

Si cela peut, aujourd’hui, paraître anecdotique, le modèle patriarcal n’est en aucun cas le seul disponible. L’humanité, au cours de son histoire, a connu diverses organisations sociales comme le matriarcat ; mais c’est le patriarcat qui s’est imposé, puisque la civilisation occidentale l’a emportée sur toutes les autres à coups de conquêtes, d’impérialisme, de colonisation, et de procédés divers. Ce n’est pas la prolifération du système patriarcal qui fait sa force, mais bel et bien son système organisationnel et opérationnel. Il est vrai que chaque individu évoluant dans un système patriarcal se retrouve complètement façonné par ce dernier. Ainsi les femmes, largement désavantagées au sein de ce système, sont, tout autant que les hommes, garantes de la pérennité du modèle patriarcal, et de la domination masculine qui en résulte. L’efficacité du modèle patriarcal tient justement au fait que ses impératifs et ses normes sont assimilés par les individus comme la seule possibilité de rapports entre les sexes au sein de la société. Il s’agit donc d’un modèle qui revêt pour les individus qui y sont soumis un caractère incontournable et inéluctable. Pierre Bourdieu, au sein de son œuvre La

domination masculine, explique qu’ « Il s’ensuit que leurs actes de connaissances sont, par là même des actes de reconnaissance pratique, d’adhésion doxique, croyances qui n’a pas à se penser et à s’affirmer en tant que tel, et qui « fait » en quelque sorte la violence symbolique qu’elle subit. ».180

La puissance du système patriarcal tient aussi

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Janine Mossuz-Lavau et Mariette Sineau, Enquête sur les femmes et la politique en France, PUF Recherches Politiques, 1983, p. 222.

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dans le fait que longtemps celui-ci ne s’est pas pensé, ses normes et ses préceptes reposant sur l’inégalité des sexes s’imposent comme des vérités naturelles qu’il serait même dangereux de nier. Elisabeth Badinter déclarait à cet effet que : « L’évacuation

totale des caractéristiques propres à l’un des sexes est difficile et risquée car à méconnaître cette vérité on risque la mort. »181

Aujourd’hui encore et malgré des avancées notables de la condition féminine, le système patriarcal reste à l’œuvre au sein de la majorité des espaces culturels, parce que la performativité s’énonce dans un monde dominé par le patriarcat. Lorsque les individus parlent, ils adoptent un discours performatif ; et l’acte performatif est un pouvoir incontesté, par exemple comme le déclare Judith Butler : « le médecin qui saisit l’enfant et prononce : « c’est une fille », ouvre la longue chaîne d’interpellations par lesquelles une fille transitivement faite »182. Le patriarcat représenterait pour certains de ses opérateurs le système idéal, et il semble pour beaucoup d’autres le seul possible. Son anéantissement paraît véritablement réveiller les peurs les plus primitives chez l’être humain. L’être humain deviendrait alors condamné aux normes genrées, il intégrerait ce que l’on peut qualifier d’« assujettissement ». Cette problématique foucaldienne de « l’assujettissement » devient une logique de ce que Butler appelle « l’auto- incarcération » ou « l’auto-esclavage ».

En réaffirmant et en normalisant l’inégalité entre les sexes, le système patriarcal engendre de nombreuses répercussions sur la condition féminine et sur les possibilités qui s’offrent aux femmes de façon générale. Si, comme nous venons de l’évoquer, la famille représente un des dispositifs phares du système patriarcal, la notion de couple et l’idée de complémentarité qui y est associée, sont également prééminentes au sein de ce système. Le couple, base constitutive du dispositif famille, se doit de répondre à certains critères. Et, malgré la plus grande liberté laissée aux individus concernant le choix de leur conjoint, les modèles typiques influencent implicitement les choix qu’ils opèrent. Michèle Ferrand183explique que même en toute liberté, on n’épouse pas n’importe qui. L’homogamie, en tant que norme sociale actuelle, incite les individus à s’associer selon leurs ressemblances sociales. On s’aperçoit que la grande majorité des couples s’organisent autour d’une supériorité de la position masculine, en termes économiques ou professionnels. Ce constat montre encore une fois l’adhésion totale des individus au

181 Élisabeth Badinter, l’un est l’autre : des relations entre hommes et femmes, Odile Jacob, 2002.

182

Judith Butler, Le pouvoir des mots. Politique du performatif, Editions Amsterdam, 2004, p.89. 183 Michèle Ferrand, Féminin/masculin, Paris, Editions La Découverte Collection « Repères », 2004.

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schéma patriarcal, et souligne l’intégration complète par ces derniers des normes et des valeurs imposées par ce modèle. Ainsi, même si les rapports de couple ne sont pas aujourd’hui uniquement réductibles à la domination masculine, ils s’inscrivent véritablement dans un imaginaire qui reste très marqué par la différenciation hiérarchisée entre les sexes. La construction souvent inégalitaire des couples répond donc parfaitement aux attentes d’une société patriarcale. Dans un même mouvement, elle perpétue et naturalise la structuration inégalitaire de ces sociétés humaines. Ce qui ne peut aboutir qu’à l’élaboration d’une identité féminine inférieure à l’identité masculine.

Au sein des sociétés patriarcales, le couple, formé selon les critères autorisés, doit absolument donner lieu à l’engendrement d’une descendance. L’impératif de procréation est si important dans les sociétés patriarcales, que la maternité devient un but ultime de l’existence. Il existe au sein de nos sociétés de réelles pressions culturelles, médicales ou psychologiques adressées aux femmes pour qu’elles se « réalisent » dans la maternité. Pour de nombreux chercheurs s’intéressant au Genre, les questions relatives à la reproduction sont capitales et représentent l’un des éléments centraux du système patriarcal, reposant sur les inégalités de sexe. Pour certains d’ailleurs, comme Lorena Parini, les capacités reproductives féminines sont à la base même de leur domination par les hommes. Effectivement, quoi de plus efficace que d’enfermer les femmes dans un couple, où elles sont, comme dans le reste de la société, dominées par les hommes qui peuvent ainsi conserver et contrôler leur progéniture.

D’ailleurs jusqu’en 1970, le schéma de la structure de l’autorité familiale restait largement empreint d’une vision paternaliste légalement inscrite dans le Code civil. Ainsi, jusqu’à cette date, l’autorité paternelle est décrétée comme la seule qui vaille au sein du couple et plus largement au sein de la famille. L’homme a le rôle de « chef de famille » et détient tous les pouvoirs, ses enfants et sa femme étant sous sa tutelle. Cependant, cet état de fait va évoluer, puisqu’en 1970, une loi va abroger cette toute- puissance paternelle. Désormais, les enfants sont placés sous l’autorité parentale, c’est-à- dire des deux parents. Et en cas de naissance hors mariage, la femme seule détient