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Signification de "y compris du Nord"

sans réponse Europe du Nord pays riches développés pays du Nord, nordiques nord = urbain (sud = campagne) Pays du Nord nouvellement adhérents de la CEE

Pays scandinaves

Pays nordiques (Pologne, Danemark, Suède) + Royaume-Uni

pays hors Europe

Pays scandinaves + Royaume-Uni + Pays baltes

Angleterre

Angleterre, Irlande, Suède, Finlande, Danemark et Norvège

Pays de l'Est

Royaume-Uni, Finlande, Norvège pays celtiques

pays nordiques hors CEE Pays scandinaves, Hollande pays lointains

Scandinavie

Pays de la Mer du Nord et de la Baltique triade

les pays du grand froid nord de la France concurrents occidentaux pays de l'UE pays anglophones

Le lecteur est ici censé connaître la signification de l’item France. Nous considèrerons donc qu’il s’agit d’une donnée pré-enregistrée appartenant aux connaissances encyclopédiques du lecteur et que celui-ci, lors de son interprétation, reconnaîtrait grâce à un processus d’identification.

2. Processus de référentiation cotextuelle étendue

Le lecteur interprète une donnée textuelle à partir de la définition qu’en donne l’énonciateur.

Ex : Cette mention garantit un lien intime entre produit et terroir dans :

« Cette mention garantit un lien intime entre produit et terroir, c'est à dire une zone géographique bien circonscrite avec ses caractéristiques géologiques, agronomiques, climatiques..., des disciplines particulières que se sont imposées les hommes pour tirer le meilleur parti de celles-ci et une notoriété acquise de longue date que l'appellation vise à protéger. »

Le lecteur est ici guidé par l’énonciateur pour interpréter la phrase « Cette mention garantit un lien intime entre produit et terroir ». Il s’agit donc d’une donnée textuelle interprétée grâce au cotexte par un processus de référentiation étendue : en effet, c’est l’énonciateur qui donne l’ensemble des données textuelles intervenant dans l’explication de cette phrase.

3. Processus de référentiation cotextuelle restreinte ou processus d’inférence

Le lecteur tire une conséquence d’un fait, d’une proposition ; il admet une proposition en vertu de sa liaison avec d’autres propositions déjà tenues pour vraies.

Ex : « y compris du Nord » dans :

« Les produits laitiers, principalement les fromages représentent un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros et commencent à conquérir les marchés de nos voisins européens y compris du Nord. »

Le lecteur est toujours guidé par l’énonciateur pour interpréter le syntagme y compris du

Nord mais de façon indirecte, sous-entendue. Il s’agit donc, comme pour le cas précédent,

d’une donnée textuelle interprétée grâce au cotexte mais, cette fois-ci, par un processus de référentiation restreint que nous pouvons aussi qualifier de processus d’inférence. En effet, l’énonciateur ne donne qu’une partie des données textuelles intervenant dans la signification de cette phrase et laisse au lecteur le rôle de dégager la conséquence de cette phrase. C’est donc le lecteur qui infère le fait que, en ce qui concerne le marché relatif aux fromages

français, les voisins européens du Nord étaient plus difficiles à conquérir que les autres voisins européens.

Qu’il s’agisse de processus d’identification, de référentiation cotextuelle étendue ou restreinte, nous émettons ici l’hypothèse que l’énonciateur a guidé le lecteur dans son interprétation, que ce soit de manière directe et volontaire (référentiation cotextuelle étendue), de façon involontaire (identification) ou par sous-entendus (référentiation cotextuelle restreinte ou inférence). Nous nous situons donc, pour chacun de ces processus interprétatifs, dans un phénomène de régénérescence du sens.

Nous allons voir, à présent, qu’il existe d’autres processus interprétatifs pour lesquels nous émettons l’hypothèse qu’ils ne sont pas issus d’un phénomène de régénérescence de sens mais bien d’un phénomène de regénération de sens : le lecteur n’est plus guidé par l’énonciateur lors de son interprétation de données textuelles mais devient lui-même un énonciateur potentiel, un créateur de sens.

B/ Regénération du sens 1. Processus de génération du sens

Le lecteur attribue à une donnée textuelle qu’il ne connaissait pas un sens au nom d’un principe de cohérence textuelle.

Ex : « en valeur » dans :

« Les vins A.O.C. représentent 15,6 milliards d'euros, soit plus de 85 % de la production française en valeur et les eaux de vie 1,5 milliards. C'est le premier solde du commerce extérieur agro-alimentaire français. »

Pour cet exemple, les individus ayant répondu interrogés ont attribué à « en valeur » dix-neuf types de sens dont treize relèvent de la réponse d’un seul individu. Ce qui tend à affirmer qu’au moins treize des cent personnes interrogées ont eu recours à un processus de génération de sens pour interpréter cette donnée textuelle qu’elles ne connaissaient pas.

2. Processus de pseudo-identification

Le lecteur assimile une donnée textuelle à une donnée encyclopédique virtuelle par le biais de sa connaissance fonctionnelle tacite de sa langue maternelle.

Ex : « Typicité »

de typique + -ité : ensemble de qualités caractéristiques (d’un vin), résultant du cépage, de la terre, des techniques de vinification, etc.

Sur le modèle : Authenticité de authentique + -ité : caractère de ce qui est authentique. Aucune des personnes interrogées n’a attribué à Typicité son sens sociolectal (terme relevant du domaine de l’œnologie) mais lui ont donné des significations relevant du domaine dialectal. Ce qui nous permet de faire l’hypothèse que celles-ci dérivent de la comparaison avec le modèle morphologique du terme Authenticité qui est un terme généraliste. Ce processus interprétatif est dit de pseudo-identification car le lecteur a l’impression de connaître le sens de l’item qu’il lui attribue sans difficulté (la part importante -plus de 85%- des individus ayant trouvé un sens à ce terme en est la preuve).

3. Processus d’inhibition du sens

Ce processus, selon lequel le lecteur inhibe le sens d’une donnée textuelle, concerne les individus qui n’ont pas répondu à certaines questions sans que cela ne les gêne dans l’interprétation globale du texte.

Conclusion

Certains termes, qui sont sujets à une regénération de sens comme terroir, authenticité, semblent posséder un sens si fortement attesté dans les faits qu’ils entrent plutôt dans un processus de régénérescence du sens ; le faible diversité des réponses (neuf pour terroir et onze pour authenticité) en constitue une sorte de preuve.

A contrario, nous repérons les termes sujets à une regénération de sens à travers une forte diversité dans les réponses comme pour excès du productivisme et y compris du Nord (vingt-six types de réponses pour chacun des deux items), préoccupation de valorisation des

ressources sur l’ensemble du territoire (vingt-deux types de réponses), développement économique durable et en valeur (vingt réponses différentes pour chacun.

Au-delà de la dichotomie régénérescence versus regénération du sens, cette étude nous interroge également sur la question de la lecture et, par là même sur celle de l’interprétation.

En effet, qu’est-ce que lire ?

Est-ce simplement décoder linguistiquement et mécaniquement un « ensemble préalablement encodé », ensemble qui, suite à sa lecture, sera appelé « texte » ? N’est-ce pas également attribuer un nouveau contenu à une suite signifiante ? La richesse communicative de l’espèce humaine ne résiderait-elle pas dans cette seconde proposition (cas de regénération de sens) ? Sinon, à quoi tiendraient l’intérêt et l’engouement à communiquer si nous étions préprogrammés à comprendre exactement tout ce que l’autre a voulu dire ?

Finalement, interprétons-nous réellement un texte (y donnons-nous réellement un sens) ? Ne faudrait-il pas plutôt envisager que nous, lecteurs, créions le texte ? Son sens ne lui serait alors nullement intrinsèque mais le transcenderait. De même, la notion de texte (écrit) n’existerait pas sans lecteur ni celle de texte (oral) sans auditeur.

Dans cette optique, ne faudrait-il pas distinguer le texte (nouvel ensemble signifiant signifié 2 : E sa sé 21) de sa préexistence (ensemble signifiant signifié 1 : E sa sé 1) et considérer comme coïncidence, la symétrie parfaite des signifiés relatifs à l’ensemble signifiant signifié 2 (ou texte) et à l’ensemble signifiant signifié 1 (préexistence du texte) ? Le texte se définirait alors comme un nouvel ensemble signifié créé à partir d’un même ensemble

signifiant.

BIBLIOGRAPHIE

AMOSSY Ruth, HERSCHBERG PIERROT Anne, 1997, Stéréotypes et clichés, Paris : Nathan.

ECO Umberto, 1979 (tr. fr. 1985), Lector in fabula. Le rôle du lecteur, Paris : Editions Grasset et Fasquelle.

HERVIEU Bertrand, VIARD Jean, 2001, L’archipel paysan, la fin de la république agricole, Paris : Les éditions de l’aube.

HERVIEU Bertrand, VIARD Jean, 1996, Au bonheur des campagnes, Paris, Les éditions de l’aube.

RASTIER François, 1987 [1996], Sémantique interprétative, Paris : PUF.

RASTIER François, 2001, Arts et sciences du texte, Paris : PUF.

SINGLY De François, 2005 (2ème édition), L’enquête et ses méthodes, le questionnaire, Paris : Armand Colin.

DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES : - Le dictionnaire Le Petit Robert, édition 2004 - Le Larousse agricole de 2002

1 E = Ensemble

sa = signifiant sé = signifié

ANNEXES

« UN PRODUIT, UN TERROIR, UN NOM A PROTEGER :

La mention A.O.C. identifie un produit qui tire son authenticité et sa typicité de son origine géographique.

Cette mention garantit un lien intime entre produit et terroir, c'est à dire une zone géographique bien circonscrite avec ses caractéristiques géologiques, agronomiques, climatiques..., des disciplines particulières que se sont imposées les hommes pour tirer le meilleur parti de celles-ci et une notoriété acquise de longue date que l'appellation vise à protéger.

Cette mention et la démarche professionnelle qu'elle consacre sont désormais reconnues et protégées au plan européen et international.

Excluant les excès du productivisme, cette démarche rejoint aujourd'hui les préoccupations de valorisation des ressources sur l'ensemble du territoire, de respect de l'environnement et de développement économique durable.

L'Institut National des Appellations d'Origine, est en France, l'organisme public chargé de la reconnaissance des A.O.C. et de leur protection au plan national et international.

CHIFFRES CLES DES A.O.C. :

En 2000, 113 000 exploitations agricoles sont, en France, concernées par la démarche A.O.C.

les vins A.O.C. représentent 15,6 milliards d'euros, soit plus de 85 % de la production française en valeur et les eaux de vie 1,5 milliards. C'est le premier solde du commerce extérieur agro-alimentaire français.

Les produits laitiers, principalement les fromages représentent un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros et commencent à conquérir les marchés de nos voisins européens y compris du Nord.

L'A.O.C. se développe dans d'autres secteurs très divers : fruits, légumes, huiles.... Ces produits représentent un chiffre d'affaires d'environ 0,15 milliard d'euros. »120

120

D’après le texte définissant l’AOC, un des signes officiels de qualité et d’origine français, extrait du site Internet du Ministère de l’Agriculture : http://www.agriculture.gouv.frdatant du 31/01/04.

Age : Sexe : Profession :

Lieu d’habitation : plutôt rural (- de 2000 habitants) plutôt urbain (+ de 2000 habitants)

PREMIERE PARTIE :

1/Connaissance du domaine agricole : étendue moyenne restreinte nulle

2/Connaissez-vous les signes officiels de qualité et d’origine français et européens ? Si oui lesquels ?

3/Voici les signes officiels de qualité et d’origine français et européens :

A.O.C., Label rouge, Agriculture biologique, Certification de conformité, Dénomination montagne, I.G.P., A.O.P., S.T.G., Agriculture biologique européen

Parmi les signes évoqués ci-dessus, en connaissiez-vous ? Si oui lesquels ?

Pouvez-vous en donner une courte définition?

4/ Connaissiez-vous plus spécifiquement l’A.O.C ?

Si oui, pouvez-vous en donner une définition précise ainsi que la dénomination entière dont il constitue l’abréviation (exemple : Réduction du Temps de Travail pour R.T.T.) ?

DEUXIEME PARTIE :

après lecture du texte :

1/ Donnez une définition de l’A.O.C. d’après ce que vous en avez compris.

2/ Que signifie le titre (écrit en gras) selon vous ?

3/ Que signifie pour vous le terme « terroir » ?

4/ Que signifie pour vous le terme « authenticité » ?

5/ Que signifie pour vous le terme « typicité » ?

6/ Que comprenez-vous par « excès du productivisme » ? A quoi cela fait-il référence selon vous ?

7/ Comment comprenez-vous les segments suivants (paragraphe 4):

«les préoccupations de valorisation des ressources… …de respect de l’environnement…

…et de développement économique durable » ?

8/ Qu’est-ce que l’I.N.A.O. ? Pouvez-vous donner la dénomination entière dont il constitue l’abréviation (exemple : Réduction du Temps de Travail pour R.T.T.)?

9/ Pouvez-vous définir grâce au texte en quoi consiste la démarche A.O.C. ?

10/ Comment comprenez-vous « en valeur » dans :

« Les vins A.O.C. représentent15.6 milliard d’euros, soit plus de 85% de la production française en valeur et les eaux de vie 1.5 milliard. »

11/ A quoi fait référence « y compris du Nord » dans :

« Les produits laitiers, principalement les fromages représentent un chiffre d’affaire de 2 milliards d’euros et commencent à conquérir les marchés de nos voisins européens y compris du Nord. »

Se dire et dire le monde dans la langue de l’Autre. Lecture d’un indicible