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112 Selon différents autres documents (3a, 4a)

Au fl de divers extraits de presse, des éléments complémentaires apparaissent. Jean- Louis Heckel et Babette Masson, fondateurs et Directeurs artistiques de Nada se sont rencontrés dans la troupe de Philippe Genty où ils étaient marionnettistes. Formés, entre autres, selon l'approche de Jacques Lecoq, c'est en 1985 que Jean-Louis Barrault leur donne l'occasion de créer et présenter au Théâtre du Rond-Point à Paris leur premier spectacle

commun, "Grandir". 1986 voit la création de l'association Nada Théâtre, le théâtre d'objets restant une perspective fondamentale de travail. La création d'"Ubu" en 1990, comédie pour fruits et légumes, constitue une fgure emblématique des parti pris de ces créateurs. "Hostiles à l'hégémonie du texte, ils voient dans les objets l'essence du spectacle: ils contraignent imaginaire et mise en scène à des détournements ludiques, des contorsions inattendues au service de la fable, de la truculence du verbe et du geste" (1996, Corinne Denailles - 2a).

L'année 1997 marque le début d'une nouvelle ambition, à partir de l'expérience réussie d'implantation aux Ulis. Une des idées-force est de chercher à envisager chaque spectacle (de l'idée initiale à sa création et jusqu'à sa diffusion) comme un processus associant dès le départ des artistes, des producteurs, des lieux d'accueil et des institutions partenaires. Si les différentes ruches participent à ce parti pris, elles devraient également permettre "de renforcer notre activité artistique au plan local, national et européen demain, pour devenir probablement un pôle d'excellence dans la réfexion menée sur l'avenir du théâtre public et du développement culturel" (3a).

Une importance décisive est également donnée au renforcement d'une relation proximale, directe, plus libre et plus active avec les différents publics impliqués dans les actions de la compagnie. Cela est particulièrement sensible pour les actions culturelles qui, après le domaine scolaire, cherchent à s'ouvrir au domaine associatif. Un des parti pris est de développer l'inscription systématique de ces publics dans le processus même de la création. Au-delà d'une simple sensibilisation au théâtre, il s'agit que ces participants "deviennent eux-mêmes acteurs, se croisent et se diversifent" (3a). Le public, c'est alors une "réunion à un instant "t" d'individus divers et variés, (et non pas une masse informe) qui viennent, dans une démarche active et volontaire, chacun chercher quelque chose de différent : qui une émotion, qui une interrogation... et participer aux processus de création en cours" (5a).

Y compris par le biais des stages et des parrainages en direction d'amateurs passionnés et de jeunes professionnels, il s'agit "de relever le déf de défnir une nouvelle éthique de la création, de renforcer la cohérence de notre démarche, de stimuler des initiatives originales et contribuer ainsi à accompagner le développement local de notre cité" (3a).

L'esprit des ruches prolonge aussi la volonté de la compagnie d'inscrire ses actions dans une réelle durée de rencontre avec les publics. "On ne peut se contenter de jouer juste un soir dans une ville et repartir : nous avons besoin d'échanges, de relations plus approfondies entre notre équipe artistique (comédiens, mais aussi éclairagiste, costumier, techniciens, etc...) avec le public, les enseignants, les professionnels, la presse" (4a). "Lors de nos tournées, plusieurs villes sollicitent ainsi la compagnie pour plusieurs représentations accompagnées d'actions ponctuelles de sensibilisation en amont, de stages de formation ou d'ateliers de pratique artistique..." (3a).

La compagnie édite depuis 1994 un journal de liaison "Presque tout savoir sur NADA THEATRE", selon un rythme bi-annuel (4a). Au fl des textes de présentation générale ou d'actions particulières, d'autres éléments complémentaires ou récurrents apparaissent.

1996 a marqué le dixième anniversaire de la compagnie, qui s'est tout particulièrement concrétisé par une présence exceptionnelle d'un mois et demi au Dix-Huit Théâtre à Paris (avec l'aide d'autres partenaires, comme le Théâtre de la Marionnette à Paris ou THECIF). L'occasion de rappeler quelques éléments majeurs du travail : "Face à l'envie nécessiteuse de poursuivre dans la voie de la truculence, du croisement des formes dans la forme, de détourner les objets, parfois aussi les sujets, de faire surgir le non-dit, de s'essayer et de se frotter à d'autres disciplines, d'explorer ce qui fait la spécifcité de la compagnie : le rien ; d'autres créateurs vont venir confronter leur démarche en atelier discret ou face au public". "Nada, c'est traquer la distance qu'il y a entre "savoir" et "savoir faire". C'est désapprendre, oublier, faire l'éloge de la fuite, être extrêmement subjectif avant de prétendre à l'objectif, reculer jusqu'au danger la prise de décision pour tout voir, tout entendre, tout dire avec presque rien..." (Juillet 1996).

Ce terme de "rien" (nada) se présente comme emblème de la compagnie. Une déclinaison exemplaire à propos d'une proposition de stage en 1996 : "Du rien, naît la lumière et puis vient le verbe et enfn l'homme. Le rien sera une forme de mots, de sons, de

lumière, de matières, d'objets, d'hommes et de femmes, un espace théâtral. Un plaisir du jeu, une joie de vivre. Plus concrètement, l'atelier débutera avec différents "matériaux" commandés préalablement à un plasticien, à un auteur, à un musicien...". Ou bien encore, à propos d'un autre stage où interviendront un des Directeurs artistiques de la compagnie, un conteur et une chorégraphe : "La parole, le geste, la matière, le texte et le jeu seront les atouts de séduction et les armes secrètes pour résister ou séduire tous nos objets de tentation. L'objet n'est-il que tentation, illusion ou "l'autre" tout simplement ? Qu'est-il donc, que fait-il dans notre espace, comment l'approcher, le dompter, l'apprivoiser ? Nous entraîne-t-il vers un autre théâtre ?".

A nouveau et à propos des différents travaux de 1996 sur les 5 sens : "Rien : en rien - pour rien - de rien. Nada plonge en ses racines, de la fable, du mythe, de la farce ou du drame, il puise dans ce qui l'a vu "grandir" (...). Il s'arrête aujourd'hui pour contempler ces corps morcelés de la théâtralité, il s'interroge non pas sur ce que l'homme a à dire, mais bien sur l'homme lui-même s'il fait encore sens. Alors pour rien, il relève le déf, celui de s'approprier ces "riens" par l'essence même de la vie : nos sens. De rien nous partirons pour retrouver une essence première. De rien, nous essayerons, pendant quelques mois, d'autres expériences de création, exploration de matières, de corps, de sens, de mots, de sons, de lumière, d'espace. De rien, nous écrirons une autre "histoire" faite de rien" (Octobre 1996).

Janvier 1997 : "Le corps, le geste, l'espace, le son ont chacun leur langage spécifque. Où est l'urgence du mot et la nécessité de la parole, du discours ? Quelle est la spécifcité du langage théâtral contemporain ? C'est un luxe indispensable de se poser cette question avant de traiter n'importe quel texte classique ou contemporain". La volonté de mettre en jeu ces différentes matières - langages, de les conjuguer "en permanence, pour être au service d'une écriture qui, mine de rien, invente une mythologie contemporaine, "fabuleuse" et onirique".

Septembre 1997 : "Alternant les créations à "géométrie variable" et aimant toujours autant raconter des histoires où la fable se dispute la part belle aux mythes... Bousculant nos habitudes de fonctionnement et recherchant la confrontation et l'échange dans le compagnonnage à deux compagnies... Cherchant obstinément à créer, produire et diffuser "autrement"...". "Rien à déclarer aux frontières, aux esprits carrés et obtus, aux étiquettes et aux labels mais tout à faire et à recommencer. Pour rien, pour le plaisir, pour le théâtre. C'est tout".

Au tournant de 1998 (5a) : Nada, c'est fnalement une "équipe de créateurs (scénographes, plasticiens, comédiens, auteurs, manipulateurs...) à l'esprit plus "élisabéthain" que "janséniste", plus truculent qu'ascétique, plus farceur que dramatique". "C'est toujours d'un parti pris ludique sur la forme que naît l'essence même de ses spectacles". "Ici, on lorgne davantage sur la danse que sur la psychologie; on revendique un art forain loin de tout naturalisme; on cherche une relation immédiate avec le public, sur la base d'une écriture résolument contemporaine" (5a).

12 - Cadre juridique et responsables légaux

Une association de type loi de 1901 (1a), créée en 1986 et dont le siège social est toujours situé à Paris (adresse de l'ancien Président), même si la domiciliation administrative et réelle est située depuis plusieurs années aux Ulis .

A - Des statuts ne prévoyant que des membres actifs et des membres d'honneur. Les membres actifs sont des personnes qui participent régulièrement aux activités, contribuant par là à la réalisation active des objectifs de l'association ; ils paient une cotisation annuelle. Les membres d'honneur, dispensés de cotisation, sont "ceux qui ont rendu des services signalés à l'association".

Les statuts précisent que ce sont les membres fondateurs qui décident de l'admission des membres, sans avoir "à faire connaître le motif de leur décision".

En 1996, si le nombre des membres actifs s'élève offciellement à 16, cela correspond de fait aux participants à une des activités régulières de Nada, l'Atelier permanent (voir

infra, section 212). Il s'agit donc plutôt de "membres usagers" n'ayant pas de réelle action sur le fonctionnement même de l'association. Par ailleurs, les documents fournis ne précisent pas qui ont été les membres fondateurs et quels sont ceux qui sont encore impliqués en 1996 dans l'association.

B - Un Conseil d'Administration, élu pour trois ans par l'Assemblée générale et dont les membres sont rééligibles. Pas d'autre précision dans les statuts sur la composition et le fonctionnement du CA.

A Janvier 1997, le CA était composé de 4 membres, Jean-Luc Masson, Joëlle Delphino, Rémi Julien, Anne-Marie Weigel.

Comme dans de nombreux cas d'entreprise théâtrale associative, le CA se confond de fait avec l'Assemblée Générale. Il semble d'ailleurs ne se réunir qu'une fois par an en début d'année (1b). De plus, aucun document ne fait état de procès verbaux particuliers d'Assemblée Générale.

C - Un Bureau, élu au scrutin secret par le CA, comporte deux membres, un Président et un Trésorier. Aucune autre précision dans les statuts sur la durée du mandat de ces responsables élus.

A Janvier 1997, le Président était J.-L. Masson, la Trésorière J. Delphino.

D - Un règlement intérieur peut être établi par le CA, mais aucun n'existe à ce jour. C'est le Président qui est titulaire, depuis Juillet 1997, de la licence d'entrepreneur de spectacles de 3ème catégorie (tournées théâtrales et théâtres démontables exclusivement consacrés à des spectacles d'art dramatique, lyrique ou chorégraphique).

13 - Personnels permanents et occasionnels

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