• Aucun résultat trouvé

2.1.1.2 SELECTION DE L’ACTEUR DE REALISATION: UN PREMIER PAS DANS UNE DEMARCHE QUALITE

II.2.1.1.1.3 L’INDEMNISATION : USAGE ENCOURAGEANT LA CONCURRENCE

Bien que l’indemnisation des participants aux concours d’architecture encourage la concurrence et par conséquent l’amélioration de la qualité spatiale, elle reste un usage très rare dans le monde. En Europe, un nombre limité de pays comme la France le Royaume-Uni et le Portugal indemnisent les candidats mais aux concours restreints dont le nombre de participants est limité. Quand le nombre est important causant un impact financier conséquent l’indemnisation est éliminée (BIAU V. et al.; 1998, p.24).

II.2.1.1.2 SELECTION DE L’ACTEUR DE REALISATION: UN PREMIER PAS DANS UNE DEMARCHE QUALITE

Le choix de l’entreprise de réalisation ne manque pas aussi d’importance dans la qualité du processus. Mais, dans le but d’assurer l’équivalence des chances entre les concurrents, les procédures de passation des marchés publics sont longues et souvent lentes. La polémique engagée et perpétuée sur l’attribution au moins disant ou au mieux disant (voir code du marché Algérien exemple celui de 2013) constitue un enjeu important de la qualité d’ouvrage. Le choix du moins disant exclue tous les grades de qualification après sélection technique. Cette procédure assure le coût de réalisation le plus bas en sacrifiant les qualités des concurrents. Le mieux disant dénote une adéquation (au fond hétérogène) entre le coût et la qualité (le rapport classique, mais toujours efficace : qualité/prix).

II.2.1.2 MAITRISE D’OUVRAGE A L’USAGE : DEFI DE GESTION Pour la maîtrise d’ouvrage, la question de la qualité ne s’arrête pas à la réception du projet. Cette naissance de l’objet construit annonce une nouvelle ère de son cycle de vie. C’est son utilisation par les usagers. Bien que la tranche de vie de l’objet conçu et réalisé soit négligeable par rapport au post occupationnel, elle est

67 d’une importance majeure dans sa qualité vécue à son devenir. Afin de préserver les

acquis potentiels qualitatifs du post occupé et même parfois les améliorer, le maître d’ouvrage se trouve contraint de continuer sa mission consistant à garantir sa gestion et son entretien. Afin d’y parvenir, il prend les dispositions pratiques et durables nécessaires et établit de nouvelles relations intégrées avec la tripartie constituée du maître d’œuvre et de l’entreprise de réalisation ainsi que des usagers. L’importance que revêt cette étape dans le maintien ou l’amélioration de la qualité de l’objet occupé durant sa vie implique des budgets alloués, devant être rationnellement étudiés (GARCIA J.P et JOUVENT M., 1978).

II.2.2 LA MAITRISE D’ŒUVRE : PARTENAIRE PRINCIPAL DE LA CONCEPTION ET LA CONCRETISATION DE LA QUALITE

La maîtrise d’œuvre s’opère dans deux missions principales : l’étude et le suivi du projet de construction. L’analyse et l’évaluation des offres des entreprises est une tâche secondaire que le maître d’ouvrage peut confier au maître d’œuvre afin qu’il l’assiste au choix des cocontractants chargés de la réalisation. Ces deux responsabilités ponctuent deux états principaux de la vie de l’objet spatial : état virtuel (projet) et état concret (ouvrage en chantier). L’étude seule constitue un processus complexe dans sa pratique et linéaire sur le plan temporel en se développant sur trois phases : esquisse, avant projet et projet d’exécution. En tant qu’ouvrage, aux moments de la réalisation, le futur objet spatial est suivi par l’équipe de la maîtrise d’œuvre qui pilote sur chantier son évolution chronologique jusqu’à sa réception. Les enjeux de ces deux missions accomplies par la maîtrise d’œuvre ont des impacts déterminants dans la qualité du processus et du produit.

II.2.2.1 LES ENJEUX DE L’ETUDE POUR LA PRODUCTION DE LA QUALITE SPATIALE

Une des plus importantes étapes du cycle de vie de l’objet spatial est sa conception. Cette activité qui a tant été sujette de débat à visée cognitive ou normative dans les textes, crée la concurrence dans la production architecturale, entre

« rationalistes » et « conceptualistes » (CONAN Michel ; 1990, p.20). Les critères de qualité introduits à ce moment du cycle sont déterminants. A vrai dire, ce moment est tout un processus qui commence par une programmation propre à cette étape d’étude et s’élargit dans l’élaboration du projet sous plusieurs phases (CONAN Michel ; 1990,

68 p.26). Depuis La fin de la seconde guerre mondiale, les pionniers des approches

analytiques et de modélisation scientifique de la conception architecturale tels : (PENA William, 1977), (CHRISTOPHER Alexander, 1977, 1987), (POPPER Karl, 1944) et autres cités in (CONAN Michel ; 1990), ainsi que (BOUDON Philippe, de 1971 au 1991), (DEHAYES, 1991), (GUIHEUX, 1986), (GUIBERT, 1985), (RENIER , 1986a, 1986b, 1987) et autres cités in (PROST Robert ; 1992, p.19), n’ont cessé de nourrir la pensée conceptrice contemporaine. Jusqu’à nos jours, le débat est encore en effervescence. Pas plus loin dans le temps, on appelait prudemment les recherches faites sur la conception architecturale « science de la conception » ou du design (PROST Robert ; 1992, p.195). BOUDON Philippe parlait d’ « architecturologie » comme science pour l’apprentissage de l’architecture.

Les aspects de la création spatiale sont si nombreux et alambiqués que l’approche conceptrice ne puisse s’abstraire de la complexité qu’elle doit couvrir.

L’analyse approfondie de ces aspects durant la conception de l’objet spatial conditionne et révèle ses qualités durant l’utilisation. Ce caractère puissant de la conception confère à l’architecte le rôle du pivot, essentiellement, au cours de cette étape. Au moment de l’esquisse, l’architecte se trouve solitaire et jouit d’une liberté de décision extrêmement importante dans le devenir où mènera sa conception. De manière implicite, il est souvent appelé maître d’œuvre. Or maîtrise d’œuvre n’engage pas l’architecte seul mais tout un collectif de professionnels qui collaborent. Il s’agit d’équipe pluridisciplinaire composée d’architectes, d’ingénieurs de toutes spécialités confondues nécessaires et tout le corps techniques du domaine, qui par le biais d’un comportement de coordination précis, affecte les qualités du projet. L’élaboration de l’étude se fait sous la forme de deux organisations : hiérarchique ou coopérative (HANROT S. et al. 2001). Ce sont deux attitudes que la maîtrise d’œuvre revêt à l’occasion de l’élaboration du projet. Hiérarchique veut dire que la tendance de l’émission des décisions émane de l’architecte initiateur de l’idée du projet.

L’organisation coopérative, par contre, se base sur la concertation et la collaboration dans la prise des décisions conceptuelles au sein de l’équipe de la maîtrise d’œuvre.

Dans les deux cas, il est important de rappeler que l’origine du projet demeure ce que l’architecte développe comme pensée pionnière dans le processus de la conception.

Les manières, avec lesquelles les acteurs de l’étude s’organisent et fonctionnent, ainsi que leur capacité de coordonner et d’intégrer leurs points de vue constituent des facteurs importants dans la confection de la qualité. Agir en interdisciplinarité, c’est le

69 label d’une bonne maîtrise d’œuvre. La complexité du projet de construction actuelle

ainsi que les technologies de pointes mises à son profit ont totalement réorganisé la constitution des bureaux d’étude responsables de la maîtrise d’œuvre. Ce système d’acteurs complexe est entrain de se recomposer aujourd’hui par l’émergence de nouveaux métiers et de nouvelles compétences d’ingénieries (TERRIN.J.J 1998). La complexité de ces systèmes d’organisation varie suivant le phasage de l’étude en commençant par l’esquisse puis l’avant projet, finalement le projet d’exécution.

II.2.2.1.1 LA QUALITE D’ETUDE AUX MOMENTS DE L’ESQUISSE L’impact des modes de passation de la mission de l’étude a une part importante de responsabilité sur le processus et le produit de l’objet spatial. Il est clair que la transparence et la maîtrise de la gestion du concours d’architecture, conduit à des opportunités très favorables au devenir du projet. Qu’elle soit concurrentielle ou de gré à gré, cette phase d’étude est appelée esquisse. C’est un moment crucial de la vie du projet où le concepteur est tenu de déployer toutes ses potentialités intellectuelles et professionnelles pour convaincre. Cette phase est dédiée pratiquement à l’architecte initiateur d’idée. Aux premières ébauches, et à ce moment précis, l’attitude hiérarchique de l’architecte s’avère incontournable. Mais dans les cas de projets complexes, à court d’idées et face à des paramètres de spécialités et de technicités profondes, l’architecte se trouve dans l’obligation de coopérer, avant de d’esquisser les premières entames, avec l’ingénierie de la spécialité. Les connaissances théoriques et pratiques tirées de l’ingénierie de la maîtrise d’œuvre en question s’avèrent essentielles pour déclencher le processus de la conception. Quelles que soient ces conditions, cette concertation demeure relativement limitée durant l’esquisse. Cette phase est vouée à la représentation architecturale expéditrice du sort du projet. L’esquisse comprend, au fond et de manière implicite, l’ensemble des constituants du projet : l’organisation fonctionnelle et spatiale, les stratégies des qualités de confort, les décisions sur le système constructif, les choix de matériaux et des formes, etc. Elle est extrêmement importante car la majorité des décisions sur le devenir du projet y sont prises. Même s’ils ne sont pas clairement explicités, pour une conception professionnelle expérimentée et de qualité, les détails d’exécution sont aussi pris en considération tout au début du processus de manière interférée avec les

70 grandes lignes de l’esquisse. En synthèse, il est possible de connoter cette phase de

décisive dans la vie de l’objet spatial méritant l’allocation de sa véritable valeur.

II.2.2.1.2 LA QUALITE D’ETUDE AUX MOMENTS DE L’AVANT