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ÉVOLUTION DU MODELE DU PROCESSUS DE LA POE A LA BPE En 1997, le modèle de la POE a été développée en un modèle plus structuré et intégral

CHAPITRE IV : ETAT DE L’ART ET POSITIONNEMENT EPISTEMOLOGIQUE

4.3 METHODES D’EVALUATION

4.3.1.1 LA POE : EVALUATION DU POST OCCUPE .1 QU’EST CE QUE LA POE ?

4.3.1.2.1 ÉVOLUTION DU MODELE DU PROCESSUS DE LA POE A LA BPE En 1997, le modèle de la POE a été développée en un modèle plus structuré et intégral

pour la BPE (PREISER et SCHRAMM, 1997). Ce modèle comprend les six phases majeures dans le cycle de vie du bâtiment, la POE ne représente qu’une de ces phases internes revues en boucle*. L’une des principales évolutions de cette approche est la concentration sur les différentes exigences variables dans le temps et leurs examens analytiques durant chaque phase du processus (Figure 4.2). Ce modèle essaye de respecter la nature complexe de l’évaluation des performances au moment de la livraison du projet et au cours de son cycle de vie. Chaque phase du processus a sa propre évaluation interne par rapport aux critères et perspectives correspondants. Ce modèle intégratif est la composition d’analyse et d’examen des performances pour chaque phase de ce cycle (PREISER ; 1997, p.10). Au passé, l’objet édifié est assimilé à un produit fini orienté vers le processus linéaire et grâce à la structure intégrative du modèle offert par la BPE, il a évolué de manière dynamique et complexe, contrairement au modèle mécanique (PETZINGER, 1999).

*référence prise du lien :

http://sarkissian.com.au/wp-content/uploads/2010/11/Preiser-personal-perspective.pdf

113 FIGURE 4.2: Modèle du processus d’évaluation des performances des bâtiments BPE.

Source: Jay Yocis, University of Cincinnati cite in (PREISER; 1997, p.17)

L’histoire nous montre que depuis l’ère Vitruvienne et bien avant, le souci de l’architecture d’offrir aux populations un cadre de vie épanouis est au centre des intérêts des architectes. Il y a eu beaucoup d’essais sur l’ordre de priorité des besoins d’habitabilité.

Depuis les réflexions induites par les recherches sur la POE et la BPE, ces besoins sont introduits dans des niveaux hiérarchiques de performance dans les modèles d’évaluation. On parle plutôt de performances hiérarchisées que de priorités dans les besoins. Ainsi plusieurs auteurs prédéfinissent 3 niveaux de performance dans les modèles POE et BPE: (OLIVIER ; 2009, P.2), (PREISER ; 1983), (VISCHER, 1989)

-La santé et la sécurité ;

-La fonctionnalité et l’efficacité ;

-La psychologie, le social, le culturel et l’esthétique ; (Figure 4.3).

Chacun de ces niveaux de performances, n’est en réalité, qu’un système de catégories de critères renfermant d’autres sous objectifs acceptant la mesure quantitative ou qualitative.

Mais dans l’exercice réel, généralement c’est la perception subjective effective et contextuelle des occupants qui est considérée « objective » par rapport aux normes de confort: et

114 FIGURE 4.3: Niveau de performances des critères d’évaluation dans la BPE

Source: Jay Yocis, University of Cincinnati cité in (PREISER; 1997, p.06)

prises de mesures par rapport à la température, l’acoustique, l’humidité, la vitesse et la qualité de l’air ou d’autres mesures techniques prises aussi par les instruments de mesure. Par rapport à ces critères qui sont au centre du système d’évaluation de la BPE, trois variables principales dans le processus d’évaluation des performances doivent être retenues et bien cernées afin de maîtriser le pilotage de l’évaluation : Les mesures des performances, l’échelle de l’objet évalué et la catégorie des usagers (Figure 4.4).

FIGUE 4.4: Variables du modèle d’évaluation des performances des bâtiments BPE.

Source: (PREISER; 1997, p.06)

115 En conclusion, le modèle BPE vient parfaire la méthode d’évaluation de la POE sur le

plan économique en termes de temps et coût global du produit architectural. Sur le plan professionnel, la circulation et la communication de l’information est beaucoup plus fluide, rapide et efficace entre les différents acteurs de l’évaluation interdisciplinaire. Mais les difficultés d’universaliser et d’appliquer le modèle restent l’handicape pour une meilleure diffusion mondiale. En plus des impacts financiers et de gestion pluridisciplinaire du processus de l’évaluation, les différences des systèmes socioculturels économiques et politiques des différents pays complexifient plus l’uniformisation des critères d’évaluation.

Malgré cela, la recherche d’un modèle universel n’a cessé de continuer sur cette ligne afin d’arriver enfin à concevoir (l’UDE) : the universal design evaluation n’étant autre que l’extension du (BPU) : modèle intégratif conçu par the Center for Universal Design (CUD).

Plusieurs définitions ont été attribuées à ce modèle, y compris celle donnée par son concepteur (STORY, 2001). Dans ce contexte, « universel » veut dire produire un environnement utilisable par la majorité des peuples quelles que soient leurs races, ethnies ou autres caractéristiques (MACE, HARDIE et PLACE, 1991). Le modèle du processus d’évaluation universelle du design (UDE) fonctionne exactement comme celui de la (BPU) en termes d’étapes et d’approches à l’analyse du cycle de vie. La différence réside dans la définition du corpus des critères d’évaluations universalisé (figure 4.5). Les qualités recherchées dans les différents aspects du cadre bâti et les performances environnementales sont au cœur de la POE, la BPE et son extension l’UDE. Elles ont servi de base pour les MEDDs (méthodes d’évaluation du développement durable) que la section suivante étudie.

FIGURE 4.5: Modèle du processus d’évaluation universelle du design (UDE) : critères d’évaluation Source: Federal Facilities Council; 2001, p.20

116 4.3.1.3 LES MEDDS

Les méthodes d’évaluation du développement durable (les MEDDs) ciblent les systèmes qui composent le cadre bâti : le bâtiment, ses composantes et les quartiers qui composent à leur tour la ville. Elles les évaluent selon les principes environnementaux du développement durable et permettent aux acteurs du cadre bâti, qu’ils soient concepteurs ou décideurs, d’intervenir de manière durable. Ces méthodes foisonnaient dans les années 1990 avec les nouvelles tendances du DD (développement durable), revendiquant plus d’intérêt aux contrôles de l’énergie et aux impacts environnementaux des édifices et des agglomérations urbaines. Elles se trouvent, inéluctablement, confrontées aux enjeux des différentes échelles spatiales. Les MEDDs essayent de développer des méthodes propres à l’échelle de l’objet spatial, sujet d’évaluation. Elles concernent aussi bien les composantes du bâtiment que le bâtiment lui-même, le quartier urbain ou même toute la ville. Dans ce contexte, nous nous contentons de présenter les méthodes qui évaluent le bâtiment (les MEBDs), celles les plus largement répandues et utilisées dans le monde. Le marché international du bâtiment durable ou bâtiment vert pourchasse une valeur de 60 milliards de dollars en 2010 (MCGRAW Hill Construction, 2007) cité in (DERGHAZARIAN A.; 2011, p.7). Les produits et matériaux rentrant dans les composantes du bâtiment durable, vert ou écologique se basent plutôt sur les outils de l’analyse du cycle de vie (ACV) dans l’évaluation de leurs performances. Ils s’accaparent d’une valeur conséquente du marché atteignant 45 milliards de dollars aux états unis en 2008 (Green Building Alliance, 2009) cité in (DERGHAZARIAN A.; 2011, p.7).

Plusieurs logiciels d’évaluation de matériaux et composant de bâtiments ont fait leur preuve quant à leur efficacité et précision. Nous pouvons citer entre autre BEES, ENVEST, ATHENA IEB et ECO CONCRETE. Les méthodes qui s’intéressent à l’échelle du quartier : les MEQDs sont récentes en raison du jeune âge des expériences pilotes à cette échelle. La France, les états unis et le Canada sont les pays précurseurs en ce domaine. (USGBC, 2010), (CBDCa, 2011), (Association HQE, 2006) cités in (DERGHAZARIAN A.; 2011, p.7).