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1.4 Objets d’étude

1.5.3 Présentation des résultats 1

2.2.4.1 Section Thermique-Chauffage-Ventilation

La section est divisée en trois chapitres : Thermique-Chauffage d’une part, Ventilation d’autre part et Interfaces avec les autres thèmes enfin. Les objectifs généraux du premier chapitre sont ainsi spécifiés : « assurer le confort de l’ensemble des usagers, l a bonne conservation du bâti, des documents et des divers équipements dans les meilleures conditions économiques globales en terme d’investissement et de vie de l’ouvrage ». Le Guide technique précise ensuite que « les grandes orientations e n matière d’implantation de bâtiment, d’architecture, et de solutions techniques devront être choisies dans cet état d’esprit. »

Les recommandations générales sont organisées en 8 volets concernant tour à tour l’implantation et la conception du bâtiment, la production de chaleur, le confort thermique d’été, la régulation et programmation, la typologie des locaux et organisation en circuits, les systèmes de chauffage, l’eau chaude sanitaire, l a télégestion et GTB (gestion technique du bâtiment).

En matière d’implantation et de conception du bâtiment, le guide met en avant « un souci de réduction et de maîtrise des consommations énergétiques ainsi que de confort des usagers. » Il relève deux « points sensibles » :

Orientation du bâtiment adaptée par rapport aux contraintes climatiques du site, ensoleillement, vents dominants, …

Organisation des façades autour d’un compromis entre l’importance et l’orientation d e s parois vitrées, sièges de déperditions, mais aussi d’apport d’énergie thermique et d’éclairage naturel, et les parois opaques.

Concernant les parois vitrées, le guide distingue les exigences du confort d’hiver (bonne étanchéité des ouvrants, pas de ponts thermiques par les huisseries) et celles du confort d’été : « des protections solaires extérieures de préférence, si possible intégrées à l’architecture des façades, seront prévues dans le respect des impératifs d’éclairage naturel ». Par ailleurs, le guide précise que « dans tous les cas, u n e

1 0. Ministère de la Justice, Sous-Direction de l'Action Immobilière et de la Logistique, « Guide Technique pour la Conception des Palais de Justice – Document de synthèse », juillet 1992

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attention particulière sera portée au problème important de nettoyage des parois vitrées (façades, verrières). » La question du confort thermique d’été est développée dans le troisième volet de la section. Il est ici précisé d’emblée que « la nécessité de maîtriser les coûts (investissement, fonctionnement) impose de privilégier les solutions architecturales et techniques qui, tout en permettant d’assurer des conditions de confort acceptables, limitent au strict minimum le recours a u x équipements spécifiques de climatisation qui ne seront en aucun cas généralisés ». Ce principe se décline en plusieurs points :

- Maîtrise des apports solaires : solutions intégrée à l’architecture, ou occultations. - Utilisation des possibilités de stockage thermique dans la structure du bâtiment (forte

inertie thermique), pour absorber les apports excédentaires.

- Possibilités aux occupants de manoeuvrer les ouvrants dans la limite des contraintes de sûreté.

- Dans le cas d’utilisation d’occultations, il conviendra de mettre en œuvre des systèmes d’éclairage artificiel à haut rendement lumineux afin de compenser la réduction d’éclairage naturel sans induire de charges thermiques trop importantes.

- La mise en œuvre d’équipements spécifiques de climatisation, afin d’obtenir d e s conditions de confort acceptables dans certains locaux particuliers ou parties d e bâtiment, devra s’appuyer sur une étude thermique.

On devine dans ces recommandations une préoccupation environnementale forte qui, sans atteindre le niveau d’exigence actuel de la « haute qualité environnementale » (HQE), s’approche néanmoins des principes bioclimatiques (maîtrise architecturale des apports solaires, forte inertie thermique, confort d’usage pour la ventilation, éclairage artificiel à haut rendement lumineux, limitation de la climatisation). Le chapitre Ventilation ne suit pas ces principes bioclimatiques dans la mesure où il préconise d’emblée un système de ventilation mécanique :

Hormis quelques usages ponctuels, la ventilation naturelle par ouverture des ouvrants n’est pas adaptée (difficultés pour respecter les débits réglementaires) aux bâtiments judiciaires et seule une ventilation mécanique permet d’atteindre les objectifs définis.

Le guide insiste par ailleurs sur les incidences acoustiques du système choisi, « avec une vigilance particulière pour le respect des exigences de confidentialité de certains locaux, de sûreté et de confort acoustique, tout particulièrement dans les salles d’audience. » Ainsi : « la ventilation simple flux est déconseillée dans le cas des locaux où la confidentialité est de rigueur. De plus, si l’extérieur est bruyant, un traitement acoustique des bouches d’entée d’air neuf est nécessaire. La ventilation double flux qui nécessite un investissement supérieur permet une meilleure maîtrise d u renouvellement d’air et du confort des occupants. » (11)

La préoccupation acoustique en matière de ventilation se double d’une préoccupation énergétique. Le guide propose quatre solutions « afin de maîtriser au mieux les déperditions par renouvellement d’air » : ventilation en cascade, modulation des débits en fonction de l’occupation, limiter le renouvellement d’air parasite lié à l a perméabilité des parois extérieures, limiter le renouvellement d’air à au plus 20% d u

1 1 . Ventilation mécanique simple flux : l’air frais arrive par les zones peu étanches des parois (jointoiement des châssis, des cadres, des portes …), il se propage sous forme de courants pour être extrait par des ventilateurs (problèmes d’entrée de bruits, pertes d’énergie et pertes phoniques, contrôle des débits difficile). Ventilation mécanique double flux : un système mécanique permet de capter l’air frais extérieur et d’extraire l’air vicié, tandis qu’un récupérateur de chaleur prélève une part d’énergie de l ’ a i r sortant pour préchauffer l’air frais (bonne protection phonique en entrée comme en sortie, meilleure efficacité thermique, meilleur contrôle des débits).

taux minimal imposé. Par ailleurs, il est suggéré que l’organisation du système de ventilation « doit permettre dans chaque local l’arrêt de la ventilation en cas de non- occupation ou de non-pollution. Il faut par conséquent prévoir des dispositifs autonomes pour les locaux dont les usages sont différents (salles d’audience, cuisine- cafétéria, archives, groupements de bureaux, etc.) » On note au passage que le souci d’éviter les pertes de chaleur par un trop important renouvellement d’air est quelque peu en contradiction avec la possibilité qui est laissée aux occupants de manoeuvrer les ouvrants (confort d’été).

Enfin, le dernier chapitre de la section examine les « Interfaces avec les autres thèmes » des recommandations faites en matière de chauffage et de ventilation. Les problèmes acoustiques des équipements sont à nouveau soulevés, notamment pour les salles d’audience dont « les conditions acoustiques sont de première importance ». P a r ailleurs, le problème de la compatibilité entre dispositions de confort thermique et éclairage naturel est envisagé sous l’angle du compromis. Ainsi le guide explique-t-il très justement :

Le confort d’été et d’hiver des usagers est lié à l’importance des surfaces vitrées (sièges de déperditions thermiques, d’effet de paroi froide et d’apports solaires). Or, les surfaces vitrées doivent également permettre un éclairage naturel suffisant, garant d’un certain ‘confort de travail’ de l’usager d’une part, et d’une réduction des consommations électriques d’éclairage artificiel d’autre part. Un compromis est à trouver.

On voit ici la difficulté de traduire en recommandations techniques cohérentes des exigences en partie contradictoires, bien que concourrant au même objectif. C’est bien le concepteur qui est sollicité ici, en dernier recours, pour la mise en œuvre d’une solution architecturale satisfaisant les différents aspects.