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Secteur des télécommunications

Dans le document Recherches pour un atlas de Constantine (Page 144-151)

LE RÉSEAU POSTAL ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS

2. Secteur des télécommunications

En géographie, la notion de réseau est globalement considérée sous deux aspects : les réseaux techniques et les réseaux sociaux. Dans notre propos, nous consacrerons notre analyse aux aspects techniques qui fournissent de manière permanente, grâce à une technologie adéquate, et à une organisation collective contrôlée par la puissance publique, des services de transferts et de communication répartis sur un grand nombre de points de l’espace.

Parmi ces réseaux, la télécommunication est communément définie comme la transmission, l’émission ou la réception de signes, signaux, d’écrits, d’images, de sons ou de renseignements de toute nature par fil optique, radioélectricité ou autres systèmes électromagnétiques.

Le réseau de communication comprend évidemment le téléphone, mais aussi l’Internet qui s’impose de plus en plus dans la vie des personnes. Le premier s’est largement généralisé dans l’espace, et l’ensemble des possibilités qu’il offre sont aujourd’hui à peu près toutes consommables. De fait, les innovations ne constituent que des agréments complémentaires qui ne modifient pas la technique et les possibilités de communication en tant que telles. Le deuxième par contre, est entrain de contribuer à modifier considérablement la façon de vivre et de travailler des personnes, et il est fort possible que ses développements futurs permettront de multiplier les possibilités offertes par les connexions aux réseaux d’information virtuels.

La fonction d’Internet est pourtant la même que celle du téléphone : elle consiste à rendre virtuellement non-distantes des choses ou des personnes qui sont réellement distantes. C’est donc

bien sûr les rapports de proximité que se situent les modifications produites par la généralisation d’Internet qui s’appuie sur l’outil informatique et ses dérivés avec des possibilités importantes de stockage (disques fixes et amovibles) d’informations. Ainsi, il devient possible de faire circuler une multitude de choses entre un lieu et un autre sans que personne n’ait à se déplacer.

Bien avant que l’Internet ne soit devenu le média universel que l’on connaît aujourd’hui et que le téléphone mobile ne se soit rendu indispensable, on prévoyait une forte incidence des télécommunications sur nos modes de vie, sur nos loisirs, sur les techniques d’apprentissage, sur l’organisation du travail, sur la relation entre les territoires, sur le rapport entre les villes et l’espace rural.

Les infrastructures des télécommunications ont d’abord été perçues comme des outils d’aménagement du territoire, pouvant rééquilibrer l’espace géographique et économique. Ainsi prévoyait-on qu’elles auraient des effets directs et massifs sur la localisation des activités et des personnes. En matière de développement économique, les moyens pouvant être mis en œuvre par les collectivités locales vont de la régulation à l’exploitation directe de réseaux et de services de télécommunication, en passant par l’établissement de structures passives (stations émettrices, réceptrices …) louées ensuite à des opérateurs.

Dans ce domaine, l’agglomération Constantinoise avec ses 12 centrales et 98 sous-répartiteurs, est à priori en mesure de répondre correctement à la demande téléphonique parce que le taux de connexion des ménages est d’environ 30%. Il est toutefois intéressant d’approcher la répartition de ces abonnés, où se concentrent-ils ? Y a-t-il une équité socio-spatiale ?

Il est vrai que le téléphone mobile s’impose de plus en plus en matière de communication et peut rendre par conséquent caduques ces disparités spatiales.

Une structure bicéphale

Le réseau constantinois des télécommunications schématise une organisation arborescente multi-nodale hiérarchisée : les centrales téléphoniques dont les plus importantes sont implantées au centre ville (Coudiat et Place des Martyrs) et à Daksi, connectent à elles seules plus de 77.8% des abonnés au téléphone. On note que, les sites du Coudiat et de Daksi sont équipés respectivement de deux et trois centrales. Mais en dépit de sa forte densité téléphonique, cette bipolarité n’a pu couvrir la forte demande. Ainsi avec l’extension urbaine, la couronne périphérique a bénéficié de l’installation de nouvelles centrales, particulièrement au Sud (campus

Zarzara et cité Zouaghi), au Sud Est (El Guammas et Sissaoui) et au Nord Est (Emir Abdelkader et Djebel El Ouahch) de l’agglomération. Mais la capacité de ces nouvelles réalisations reste relativement réduite avec des taux de desserte qui varient entre 7 et 8% (figure n°28).

FIGURE n°28

Chacune de ces centrales est reliée à plusieurs sous-répartiteurs, localisés dans différents quartiers de la ville. Ces postes sont dotés de 12 ou 13 têtes dont la capacité unitaire est de 112 lignes téléphoniques qui sont par la suite dispatchées aux abonnés (figure n°29). Les zones non couvertes par le réseau enterré, sont desservies par réseau aérien, inadapté en milieu urbain du fait des désagréments qu’il engendre de temps en temps.

Ville de Constantine Nbre d'abonnés par centrale téléphonique (2003)

0 5000 10000 15000 20000 D a k si C o ud iat B réc he Z o u a g hi G u em m as D j. O u a h ch E. A b d e lk a d er Za rza ra S is sa o ui Centrale téléph. A b o n n és

La densité téléphonique du fixe est évaluée à 9.3 abonnés pour 100 habitants c’est-à-dire que 1/10 des constantinois possèdent une ligne téléphonique (Tab. n°21).

Tab. n° 21 Ville de Constantine Niveau d’équipement téléphonique

Abonnés Couverture

Population 491 733 45 578* 9.3 %

Ménage 81 956 45 578 55.6 %

Source : ONS + Algérie télécoms (2004) En 2006, le nombre d’abonnés a atteint 65 340, soit une couverture de 13.2/100 habitants

Mais, si on prend en compte le nombre de ménages, plus crédible du fait que ce type de service est foncièrement « familial », le taux de couverture grimpe à plus de 55.6 % et si on considère l’apport du mobile qui se développe constamment (avec une densité évaluée en 2004, à plus de 51% pour l’ensemble de la population algérienne), le niveau de connexion doit certainement concerner plus de 80% des constantinois qui ont accès à ce service. Il est vrai que réseau téléphonique n’atteint jamais, dans les faits, le ratio de 100 % de connexion. En effet, outre les phénomènes de désabonnement, de résiliation de contrats, ou de réfraction à la technologie, se pose celui de l’installation des derniers branchements.

Le mobile connaît une ascension fulgurante avec plus de vingt millions d’abonnés au niveau national, les trois opérateurs se partagent différemment le marché. Le premier opérateur (Djezzy) a fait le plein dés son lancement, perdant par la suite du terrain au profit des deux nouveaux concurrents (Mobilis et Nedjma), mis en activité. Leur part du marché est entrain de se stabiliser autour de 55% pour l’OTA, 34% pour ATM et 11% pour la WTA en 2006.

Mutations technologiques incessantes

On sait que les réseaux routiers, ferroviaires, ou les réseaux techniques urbains, ont constitué un fort agent de modification de l’usage de l’espace, notamment en participant au rapprochement des populations des agglomérations. On peut par conséquent penser que l’Internet, de par sa caractéristique de réseau sans frontières, a potentiellement un impact sur le territoire.

Avec les avancées technologiques, la demande s’oriente de plus en plus vers les transmissions à hauts débits (ADSL), entraînée notamment par la croissance continue des transmissions de données. L’intensification des télécommunications a pour conséquence la réalisation de réseaux pouvant transporter les trafics correspondants avec la qualité suffisante, à la fois pour les utilisateurs d’équipements fixes et mobiles afin de contribuer à la bonne marche de l’activité socio-économique. Cette importance des flux d`information offre un accès nouveau à la connaissance et modifie le rapport traditionnel entre le territoire, l’identité et l’activité où les notions de frontière et de distance deviennent caduques et sans effets. La relation entre télécommunications et territoires a donc été approchée sous l’angle de ses effets structurants : l’abolition de la distance spatiale permettrait la délocalisation d’activités et la substitution au déplacement physique conduirait à une forte réduction de la mobilité individuelle, les flux virtuels remplaçant les flux physiques de personnes et de certaines marchandises.

Mais sur un autre plan, la question de la distance se pose avec encore plus d’acuité. En effet, si le rôle de ces technologies est, dans l’absolu, de gommer la distance séparant les utilisateurs L’Internet est capable de marquer ces discontinuités spatiales, et d’approfondir les écarts entre archipels de développement et espaces périphériques. Sa rapidité et son caractère technologique risquent de consolider ces discontinuités.

Sur le terrain, l’Internet est entrain de connaître un réel engouement, que ce soit à travers les abonnements particuliers ou grâce à la forte fréquentation des espaces réservés à cette prestation, particulièrement par les jeunes. En 2006, l’agglomération constantinoise compte 6 270 abonnés Internet en plus d’un réseau de Cyber café comprenant 165 sites, répartis à travers l’espace urbain. Les filiales qui assurent ce service Internet Haut-Débit sont Djaweb (Anis) Fawri, et Easy, en plus de l’EPAAD, le seul opérateur privé.

Conclusion

Pour les usagers dont la satisfaction reste l’objectif de tout opérateur, les services des postes et télécommunications sont globalement assurés, mais inégalement répartis. Ainsi l’expansion et l’amélioration de ces prestations postales aideront à minimiser la période d’attente et à réduire l’isolement et l’éloignement des populations vivant en périphérie, suite au report de croissance vers les quartiers périphériques et les localités satellites.

Le téléphone est de par sa fonction de moyen d’accès à ce monde, un instrument de puissance. Cet accès garantit la possibilité de communiquer, potentiellement tout au moins, avec la totalité des autres personnes y étant connectées. Il crée une sorte de nouvel ensemble territorial, qui donne une cohésion à un espace vécu éclaté. Aujourd’hui, le téléphone et l’Internet ont atteint un niveau d’utilisation tel qu’ils deviennent des objets sociaux indispensables.

Mais l’organisation des réseaux se fait sous l’influence d’un milieu socio-économique préexistant. Ainsi, loin de rééquilibrer les niveaux de développement, un réseau de télécommunications ne fait que traduire et renforcer une organisation socio-spatiale en place. Du fait que les facteurs qui sont à l’origine de la demande d’accès aux réseaux des télécoms et par conséquent contribuent à leur développement sont essentiellement la répartition de la population et les activités notamment celles du secteur tertiaire (concentrations d`activités économiques) consommateur important de télécommunications.

Dans le document Recherches pour un atlas de Constantine (Page 144-151)