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DES DENSITÉS RÉSIDENTIELLES GRADUELLES

Dans le document Recherches pour un atlas de Constantine (Page 58-62)

DES CONSTRUCTIONS RELATIVEMENT AÉRÉES

DES DENSITÉS RÉSIDENTIELLES GRADUELLES

La densité résidentielle est une mesure de l’occupation du sol par le logement, elle utilise deux paramètres : le nombre de logements et la surface (généralement en hectare) de l’unité spatiale considérée. Il s’agit néanmoins de la densité brute qui comptabilise la superficie totale du quartier considéré, y compris les espaces utilisés à des fins mécaniques et ceux occupés par les commerces des rez-de-chaussée. Elle complète en fait le (COS) qui met en rapport la superficie de plancher de la construction et l’aire de la parcelle sur laquelle, elle est érigée. Elle met aussi en valeur la hauteur des constructions ainsi que la surface des habitations.

Avant d’analyser la distribution spatiale de ce paramètre à travers l’espace urbain constantinois, il convient de définir le concept « logement » et de donner un aperçu de l’évolution du parc logement.

D’après la définition du recensement (RGPH), le logement est formé par une ou plusieurs pièces destinées à l’habitation et possédant une ou plusieurs entrées directes qui donnent sur l’extérieur (escaliers, couloir, cour, voie publique…). En plus du dénombrement des logements, le recensement permet également de distinguer les logements occupés de ceux restés vacants ou encore exploités pour des activités professionnelles. La part de cette catégorie de logements a atteint 11.9%, ce qui est en totale contradiction avec une demande persistante de logements.

Entre 1977 et 1998, le nombre de logements a augmenté de 20 588, on note toutefois que la période intercensitaire 1987-1998 a été nettement plus féconde en production de logements avec un taux d’accroissement qui s’élève à 29% contre seulement 1.7% pour la période intercensitaire antérieure. Ce qui renforce la position de la métropole en matière de logements et ce en dépit d’une « extraversion » très marquée des grands projets de logements vers les autres centres urbains périphériques.

La répartition des densités résidentielles selon les quartiers est d’une similitude frappante avec celle de la densité des constructions (figure n°10). Ce qui laisse supposer que la ville de Constantine est plutôt une ville basse, car l’emprise au sol semble correspondre à la hauteur des constructions.

On observe que plus on s’éloigne du centre ville, plus les densités diminuent sensiblement. Cet état de concentration des logements au centre trouve plusieurs explications.

En effet, la localisation résidentielle dépend de nombreux facteurs particulièrement la qualité du logement et son voisinage immédiat qui se distingue par des facilités de proximité (souci d’accessibilité au travail et aux multiples services de la ville) et des moyens de transport disponibles afin d’éviter le coût des transports pour les plus démunis notamment.

Cette situation caractérise deux espaces centraux, parmi les quartiers qui émergent, on peut citer les quartiers du noyau historique, exception faite pour Souika. Cela touche particulièrement les quartiers de Larbi Ben M’hidi avec 83 logements/hectare, ainsi que ceux de la Casbah et de Belouizdad qui prennent le même ratio 72 logements/hectare et à un degré moindre les quartiers de Aouati Mustapha, du Coudiat et du Bardo dont les valeurs sont respectivement de 56, 4 et 40 logements/hectare.

On constate aussi une autre tendance qui se dégage au niveau des quartiers de la première couronne urbaine avec des densités assez fortes dépassant largement la moyenne de la ville, estimée à 28 logements/hectare. Dans ce cas, la proximité du centre ville y est pour beaucoup, cela concerne essentiellement les quartiers d’El Bir avec 46 logements/hectare, celui d’El Hattabia avec 41 logements/hectare et Sidi Mabrouk inférieur avec 43 logements/hectare. L’impact de la typologie de l’habitat est perceptible d’une part à travers le spontané compact au niveau des quartiers des Frères Abbés II avec 50 logements/hectare, de l’Emir Abdelkader avec 47 logements/hectare et celui des Frères Abbés I avec 44 logements/hectare et d’autre part à travers les importantes réalisations de logement collectif au niveau des quartiers de Sakiet Sidi Youcef (70 logements/hectare), Fadila Sâadane (63 logements/hectare), 20 août 55 (54 logements/hectare) et Daksi inférieur (44 logements/hectare).

À l’opposé, les quartiers périphériques se démarquent par des densités très faibles nettement inférieures à la moyenne, présentant toutefois des nuances. Les quartiers concernés sont disparates sur le plan du type d’habitation, mais qui s’associent dans leur ensemble à travers une spécificité commune : c’est l’éloignement du centre de la ville.

Selon la typologie de l’habitat, il en ressort diverses situations :

- Des quartiers à habitation précaire, Fedj Errih et Sarkina où les taux se limitent à 6 logements/hectare pour le premier et 3 logements/hectare pour le second.

- Des quartiers à habitation spontanée, il s’agit de Sidi M’cid, Sissaoui, El Ménia et Châab Ersas qui totalisent graduellement 3, 4, 5 et 6 logements/hectare.

- Des quartiers à habitation individuelle qui caractérise Zouaghi avec 4 logements/hectare, Les Palmiers avec 5 logements/hectare, Erryad avec 6 logements/hectare et l’Onama avec 8 logements/hectare.

S’agissant des cas des quartiers d’El Mansourah et de la zone industrielle qui totalisent respectivement 8 et 2 logements/hectare, ils sont assez connus pour ne pas s’attarder.

Il apparaît nettement que le type de logement n’a qu’une faible capacité discriminatoire sur l’importance de la densité résidentielle. Il convient néanmoins de noter une certaine dominance du logement individuel, gros consommateur de sol et générateur de déplacements. Cette situation est générée par le développement des moyens de transport à travers la voiture pour les riches et le transport en commun pour les pauvres. Ce qui a quelque peu favorisé cet étalement urbain qui les éloigne d’avantage du centre, convoité par tous, mais pas toujours pour y habiter. Les classes relativement aisées préfèrent les résidences, éloignées du centre ville, des habitations spacieuses avec un meilleur cadre de vie.

Cette analyse fait ressortir une nette opposition entre l’habitat collectif et l’habitat individuel, conjuguée à une régression graduelle du centre à la périphérie.

Dans le document Recherches pour un atlas de Constantine (Page 58-62)