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L’ESPACE D’ENSEIGNEMENT ET DE FORMATION

Dans le document Recherches pour un atlas de Constantine (Page 169-185)

Dès le lendemain de l’indépendance, l’Etat algérien a donné la priorité à l’enseignement et à la formation pour assurer le développement du pays et restaurer une personnalité nationale occultée par la colonisation, en s’appuyant sur plusieurs principes dont la démocratisation de l’enseignement pour tendre vers l’éradication progressive de l’analphabétisme, mais également l’arabisation, sans exclure toutefois l’enseignement des langues étrangères, pour redonner à l’arabe la place de langue d’enseignement qu’il avait perdue pendant longtemps. De fait, ce secteur est devenu la « première entreprise nationale » de par l’importance des crédits qui lui sont alloués, le nombre d’emplois qu’il procure et de la masse de jeunes qu’il forme. Il n’est pas donc étonnant de voir les chercheurs de plusieurs spécialités s’intéresser à cette « industrie » de l’enseignement et de la formation.

Dans ce contexte, la géographie peut apporter sa contribution à l’analyse des données et des problèmes du phénomène scolaire dans sa dimension spatiale et d’approfondir ainsi la connaissance de l’espace social, basé comme le préconise P.George « sur l’étude des rapports statistiques et surtout dynamiques entre les facteurs qui influent sur la vie quotidienne et le destin d’une collectivité humaine ». Il s’agit en fait d’un équipement tertiaire de service qui s’ordonne en réseau hiérarchisé et interdépendant, de l’école primaire jusqu’à l’université, ce secteur sera par conséquent appréhendé par une analyse appropriée à travers la qualité de la desserte qu’il assure et le niveau de satisfaction de la demande sociale qu’il procure.

La répartition des établissements au niveau de chaque palier d’enseignement offre déjà une première mesure des disparités. Dans le cadre de leur fonction, les institutions d’enseignement et de formation sont appelées à enregistrer régulièrement, l’entrée et la sortie des flux d’élèves plus ou moins importants et à différents niveaux de formation dont l’étude permet de déceler les distorsions spatiales quant aux chances d’accès, de séjour et de réussite ou échec en fin de parcours. Incontestablement, la « production » de diplômés mérite une attention particulière dans cette analyse. En effet, si l’enseignement primaire s’attelle à une politique d’alphabétisation des élèves, les enseignements secondaire et supérieur préparent les futurs cadres du pays.

Au niveau de la wilaya de Constantine, le secteur de l’enseignement et de la formation s’est nettement développé, à l’instar des différentes régions du territoire national, suite à l’effort entrepris par les pouvoirs publics qui lui accordent une attention particulière. Ainsi, durant

l’année scolaire 2002-2003, la wilaya a assuré la scolarisation, tous cycles fondamentaux confondus, à environ 185 000 élèves, répartis entre 447 établissements.

Tab. n°26 Structuration de l’enseignement

fondamental et secondaire dans la wilaya et le ville de Constantine (2002-2003) 1er et 2ème cycles (école) 3ème cycle (collège) Lycée, technicum

Etablissements Elèves Enseignants Etablissements Elèves Enseignants Etablissements Elèves Enseignant

Wilaya 319 126043 4572 87 58755 3063 41 32475 1964

Ville 143 67767 2446 57 33665 1793 25 20432 1251

Source : Direction de l’éducation nationale (Constantine)

La part qui revient à la ville de Constantine dépasse la moitié, ainsi en matière d’infrastructure scolaire, elle accapare 50.3%, un taux qui augmente, selon les effectifs des élèves à 56.1% pour s’affirmer au niveau de l’encadrement pédagogique avec 57.2% (Tab. n°26). Ce qui accentue davantage la polarisation de la métropole, confirmant par la même l’intérêt stratégique de ce service dans la vie sociétale citadine. Ainsi, l’enseignement fondamental à lui seul concerne directement un constantinois sur cinq, mais si on considère, tous les cycles confondus, près du tiers (31.5%) de la population de la ville est en relation directe avec le secteur de l’enseignement et de la formation. Selon les paliers, l’enseignement secondaire (général et technique) avec plus de 20 500 et la formation professionnelle avec un effectif de prés de 5 000 stagiaires, ainsi que l’enseignement supérieur qui recueille quelques 46 500 étudiants dont environ 60% résident à Constantine, représente plus de 10% de la population constantinoise. Ces effectifs constituent potentiellement la catégorie des futurs cadres (moyens et supérieurs).

Le réseau d’établissements d’enseignement et de formation de l’agglomération comprend environ 200 établissements du fondamental et collèges, 25 lycées et technicums, huit structures publiques de formation professionnelle et dix facultés universitaires. Il serait toutefois intéressant de connaître les facteurs qui ont conduit à cette répartition et leur impact sur la qualité de la desserte en matière d’enseignement et de formation ?

Les cycles du fondamental

La généralisation de l’enseignement primaire a pour objectif manifeste, de permettre à tous les enfants d’âge scolaire d’accéder à l’école primaire nationale et gratuite, dans le but d’éradiquer l’analphabétisme. À partir de 1980, l’école algérienne a opté pour une formation fondamentale obligatoire, pour les enfants âgés de 6 à 16 ans. Ainsi, les deux premiers cycles (6

ans) concernent l’enseignement fondamental, quant au troisième cycle (3 ans), il est réservé à l’enseignement moyen. À ce titre, l’État garantit le droit à l’éducation à tous les enfants qui vivent sur le territoire national, quelle que soit leur origine sociale, culturelle ou géographique. Il s’agit là, d’un service de proximité qui doit en principe couvrir l’ensemble des quartiers, selon la densité de la population et ce, à travers une répartition équitable des écoles fondamentales. Cela est-il vérifiable sur le terrain ?

Les disparités enregistrées sont révélées par l’examen du nombre moyen d’habitants, desservis par une école. Cet indicateur permet de saisir la qualité des services, offerts dans un espace donné et d’établir une typologie selon les secteurs urbains. Les ratios sont obtenus par le rapport de la population du secteur à son nombre d’établissements. Mais cela occulte les disparités intra secteur où on peut constater des écoles surchargées et d’autres peu fréquentées. La cartographie de ce phénomène éclipse, néanmoins les disparités classiques centre – périphérie, parce que les secteurs de Ziadia, Kitouni, El Guammas et El Kantara présentent des situations favorables avec un nombre d’habitants desservis, nettement inférieur à la moyenne de la ville (3 870 habitants/école). Ces secteurs sont scindés en deux : les quartiers anciens qui ont bénéficié des équipements scolaires durant la colonisation et les quartiers plus récents avec des établissements fraîchement construites. Cette similitude touche également les secteurs présentant des valeurs moyennes, il s’agit des quartiers 5 juillet, Ettout, Bellevue et Sidi Rached, qui perd de plus en plus de sa prééminence scolaire acquise depuis l’ère coloniale.

Par contre, les écoles des secteurs Sidi Mabrouk et Boudrâa Salah, sont plutôt dispersées, du fait de la présence de plusieurs quartiers populeux. Ce qui explique cette situation défavorable, exprimée par des ratios situés entre 5 630 et 7 040 habitants par école. Cette médiocre couverture semble concerner les zones des Frères Abbés, Daksi, Benchergui, El Bir et Sotraco, qui font parti des deux secteurs précédents. Il s’agit de quartiers majoritairement défavorisés, souvent sous intégrés, pourvus d’un nombre d’établissements scolaires proportionnellement inférieur à la population.

La qualité du service est habituellement tributaire de la densité de population, susceptible de favoriser la présence ou non d’école. De là, on peut déduire que la couverture scolaire de la ville est globalement équilibrée pour la majorité des quartiers. Il convient néanmoins de noter que les zones péricentrales sont généralement moins bien desservies que les quartiers du centre où la densité des écoles est plus marquée et par conséquent la desserte est meilleure.

Cet état de fait est largement confirmé par le poids scolaire, traduit par un ratio (Tab. n°27) obtenu en divisant le pourcentage du total des élèves par le pourcentage du total de la population

pour chaque secteur urbain de la ville. Ce qui permet de mesurer les niveaux de représentation de chaque unité spatiale, quant aux effectifs scolarisés par rapport à son poids démographique. La valeur unitaire (1) constitue la norme, plus (+) équivaut à la situation favorable et moins (-) marque un déséquilibre négatif.

Tab. n°27 Ville de Constantine Poids scolaire des secteurs urbains

Secteur urbain Kantara Ziadia B. Salah 5 Juillet Bellevue Kitouni Ettout S. Rach Guamm SMK

Ratio 0.86 2.44 0.91 1.16 0.68 1.8 0.95 0.63 1.71 0.47

Source : Direction de l’éducation + ONS (2003)

Cet indicateur du niveau d’équité dans la répartition de l’effort consenti par les pouvoirs publics a permis de dégager les clivages qui caractérisent l’espace scolaire.

La figure n°34 fait ressortir trois situations: la première exprime une forte corrélation entre la part des élèves et celle de la population, caractérisant un parfait équilibre et par conséquent une situation scolaire correcte.

FIGURE n°34

Ville de Constantine Rapport entre élèves et population par secteur

urbain 0 5 10 15 20 0 5 10 15 20 Part de la population (%) P a rt de s é lèv e s ( %)

Elle concerne les secteurs Boudrâa Salah, 5 juillet, Ettout et Sidi Rached, ainsi que les secteurs Bellevue et surtout El Kantara, placés exactement sur la droite de correspondance entre les deux paramètres.

Paradoxalement, l’infrastructure écolière du secteur de Sidi Mabrouk réputé comme prospère, s’avère incapable d’assurer l’équilibre souhaité par rapport à la population de sa zone. Cela concerne-t-il les autres quartiers qui composent ce secteur ?

Par contre, les secteurs Ziadia, Kitouni et El Guammas se retrouvent dans une situation confortable, avec une proportion d’élèves qui dépassent nettement la part de la population. Mais cette démocratisation qui exprime une certaine équité sociale quant à l’accès à l’enseignement, se heurte à la réalité du terrain où la décantation se fait dés les premiers « obstacles ». Les inégalités vont ainsi apparaître avec les examens pour l`obtention des diplômes (6ème, BEF...). Cette situation est traduite par le taux de réussite au BEF (BEM actuellement), qui fait ressortir une nette opposition entre les « quartiers aisés » et ceux dont la composante humaine est plus modeste (figure n°35). La prééminence des premiers est assez marquée, du fait que les valeurs dépassent largement les 50% (taux de référence) atteignant 69.6% à Bellevue, suivi de prés par les quartiers Boussouf, Ferrad, El Mansourah et 5 juillet qui accaparent respectivement 58.8, 58.6, 57.1 et 55.5%. On peut également intégrer à ce groupe, les quartiers Daksi, Sidi Mabrouk et El Kantara où le taux est supérieur à 50%. À l’opposé, le peloton de la dernière classe, composé des quartiers des Martyrs, Les Frères Abbas et Bentellis ne dépassent guère 30%, un taux résolument faible. Mais, si les deux premiers se situent à 27.3 et 28.3%, le taux du dernier est assez inquiétant, se limitant à 18.9%. Il s’agit en fait, de quartiers marginalisés où parfois le niveau social et l’influence rurale sont très perceptibles.

Le reste des quartiers soit environ 70%, se maintiennent dans une situation intermédiaire, avec des taux situés entre 30 et 50%. Ce qui préserve un certain équilibre socio spatial, du fait de leur répartition aléatoire à travers l’espace urbain.

L’enseignement secondaire

Après avoir surmonter les difficultés au niveau des paliers de l’enseignement fondamental, notamment les risques d’abondant ou d’exclusion, seulement 70% environ des élèves ont l’espoir d’accéder au niveau secondaire. La mission de cet enseignement consiste, outre sa fonction éducative, dans la préparation à l’insertion dans la vie active et de formation. Mais cette dimension professionnelle n’est pas toujours et partout assurée par manque de moyens didactiques, et d’un programme mal adapté, plusieurs jeunes quittent en effet les lycées avant terme sans qualification aucune pour s’adresser à un système de formation professionnelle, indépendant du secteur de l`éducation.

Contrairement aux cycles fondamentaux, l’enseignement secondaire est moins important quantitativement, parce que le nombre de ce type établissement se limite à 25 pour l’agglomération constantinoise. Il est également moins dispersé spatialement, avec une certaine concentration dans les quartiers centraux où le nombre d’établissements excède le tiers. Ce déséquilibre remonte à l’ère coloniale où les établissements ont été évidemment implantés dans des zones ciblées où prédominent les européens. On constate en effet, une inégalité perceptible entre les faubourgs qui bénéficient des services de quatre lycées (deux au Coudiat et deux à El

Kantara dont l’un à option technique) et les quartiers des autochtones qui se contentent d’un seul établissement, et ce en dépit de la forte population.

Les orientations post-indépendance sont venues atténuer ce déséquilibre, avec la création de plusieurs lycées dans les quartiers de la première couronne (Bellevue, Mansourah…) et dans les extensions périphériques ensuite.

L’étude de ce palier d’enseignement ne peut aucunement se limiter à la répartition spatiale des établissements, du fait du niveau de formation qui concerne une population assez importante et par conséquent une aire de recrutement plus vaste. Il est donc plus pertinent de l’aborder à travers un paramètre de la performance, qui se mesure essentiellement au taux de réussite aux examens. Pour étudier cet indicateur, nous nous sommes basés sur la moyenne des taux de réussite au BAC, établi à partir des résultats de deux années consécutives (2004-2005) afin de pondérer les résultats afférents à une seule année.

La cartographie de ce phénomène révèle une répartition incohérente, qui ne semble dépendre d’aucun facteur qu’il soit géographique, démographiques et encore moins selon la taille des établissements.

Ainsi, la localisation du lycée (Soumaya) ayant obtenu le plus fort taux (72.7%) dans un quartier du centre n’explique nullement la suprématie de cette zone par rapport au reste de la ville (figure n°36). La zone centrale comprend également des lycées où le taux de réussite est parmi les plus faibles de la ville (Redha Houhou et Hihi El Mekki avec respectivement 40.9% et 34.9%). Il est vrai que ces taux sont très fluctuants d’une année à l’autre, passant parfois du simple au double (cas du lycée des frères Beskri, considéré pourtant à cette date pôle d’excellence, où la différence entre les deux sessions a atteint 29.7%, le taux ayant régressé de 59.5% à seulement 29.8%). Ce qui explique la difficulté des établissements à se maintenir à un niveau satisfaisant. Si on se réfère au taux moyen de la ville (43.3%), un peu plus de la moitié (13/25) des établissements arrivent à préserver une certaine qualité de leur enseignement. On observe une certaine dégradation du taux de réussite dans les quartiers de la périphérie où on note le plus grand nombre d’établissements ayant obtenu des taux relativement faibles situés entre 29.5 et 36.3%, notamment au niveau des lycées des zones Sud Ouest et Nord Est de l’agglomération. Au plus bas de l’échelle, avec des taux inférieurs à la moyenne, on trouve les quartiers sous intégrés (Bardo…), les nouvelles extensions (Ziadia, Zaouch), le quartier spontané (4ème Km). Il s’agit incontestablement des quartiers et des zones, les plus pauvres de l’agglomération et les moins bien intégrés.

Ces résultats ne suscitent presque aucune surprise, elles résultent aussi bien d’une certaine faiblesse de la scolarisation dans ces quartiers, une forte déperdition à tous les paliers pédagogiques, que d’un mauvais rendement, résultat d’un manque d’expérience des enseignants affectés aux établissements de ces quartiers. Il s’agit en fait d’enseignants nouvellement recrutés. Ces données montrent qu’il y a une grande déperdition d’élèves d’un cycle à un autre et, en particulier, au niveau des classes de 3ème année secondaire. Cette situation est exacerbée par le niveau social des parents majoritairement modeste, qui ne leur permet pas une prise en charge scolaire convenable.

Les taux moyens et supérieurs à la moyenne concernent particulièrement les quartiers résidentiels anciens El Kantara, Coudiat, Bellevue et El Mansourah où la majeure partie des habitants appartient à la classe moyenne voire aisée.

Cette situation révèle dans une large mesure, l’étroite relation entre la réussite scolaire et la situation sociale des ménages. La grande hétérogénéité du statut social des habitants de ces quartiers se traduit par la variété des taux de réussite qui en sont une expression parfaite.

Mais, malgré toutes les inégalités qu’il permet de mettre en valeur, le taux de réussite n’est pas significatif des vraies chances de réussite à l`examen. Il ne concerne en fait, que la population qui a eu le privilège d’arriver en classe de terminale et non l’ensemble d’une tranche d’age ou d’une année donnée. Aussi faut-il recourir à d`autres indicateurs statistiques pour approcher la réalité de ces écarts intra urbains.

Il convient de signaler par ailleurs que le taux de réussite des filles au Bac est largement supérieur à celui des garçons. Les filles réussissant mieux à tous les niveaux, et sont de plus en plus présentes dans les cursus scolaires.

À l’instar de la plupart des sociétés, en Algérie la tendance de la préférence pour les études académiques par rapport à la formation professionnelle est assez ancrée. L’apprentissage tend à perdre de son importance traditionnelle, en même temps qu’a émergé le risque d’une dévalorisation des diplômes professionnels dans l’esprit du public. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont mis en oeuvre une série de réformes.

La formation professionnelle

Pour une ville de tradition commerciale et agricole à la périphérie, le passage à une fonction d’économie moderne basée sur l’industrie et les services passe inévitablement par l’instauration d’un secteur de formation professionnelle. Ainsi, dés 1950 les autorités coloniales ont envisagé de préparer une main d’oeuvre qualifiée pour faire fonctionner les premières

entreprises (bâtiments, industrielles…) avec la création du premier centre à El Kantara qui prend en charge actuellement 560 stagiaires.

Cette carence en personnel formé a été ressentie sérieusement à partir des années 1970, avec le lancement d’un programme industriel conséquent pour doter le pays d’une base économique moderne. Dans ce cadre, la ville de Constantine a bénéficié de trois structures de formation : l’institut de Sidi Mabrouk inauguré en 1971, qui reçoit 460 apprentis, renforcé en 1979 par les centres de Bellevue et Ziadia qui disposent respectivement de 350 et 240 places.

La décennie 1980-1990 marque un tournant décisif dans la politique de la formation professionnelle, non seulement par la création de plusieurs centres (Daksi, Zone industrielle, les Palmiers qui accueillent respectivement 360, 390 et 600 places) mais également avec la multiplication de spécialités, plus conformes aux exigences de la vie moderne. Ces différentes structures assurent désormais la formation de prés de 3 000 stagiaires. Cette formation professionnelle de base peut être ponctuée par différents diplômes, allant du grade d’ouvrier spécialisé jusqu’à celui de technicien supérieur. Pour y accéder les niveaux exigés varient de la neuvième année fondamentale jusqu’au baccalauréat.

La répartition spatiale de ces réalisations s’est fixée nettement sur les quartiers périphériques (figure n°37), contrairement aux autres équipements qui se concentrent grossièrement dans les zones centrales. Cette implantation répond-elle à un souci d’équilibre spatial ou bien à un rapprochement de ce service aux véritables utilisateurs confirmant les fortes déperditions scolaires au niveau de ces quartiers périurbains.

À partir de 1991, l’effet négatif de la récession économique a atteint ce secteur où on note un ralentissement perceptible dans la réalisation de ces structures de formation, marquant le désengagement de l’État de cette demande sociale qui consiste à la résorption d’une partie des déperditions scolaires.

Le déficit endémique enregistré, a motivé la libération de ce secteur au privé qui participe désormais à la formation de stagiaires, moyennant une contribution financière variable selon la durée et le type de formation. Les plus importants centres sont ceux de Daksi (comptabilité et informatique), Emir Abdelkader (informatique), Ferrad (coiffure) qui totalisent 200 places environ. Mais les spécialités assurées se limitent essentiellement à l’informatique et ses annexes, la coiffure et les soins corporels, la comptabilité et quelques branches économiques tel le marketing, les banques et assurances… La tendance actuelle des structures publiques s’oriente vers les spécialités manuelles telles la construction, la mécanique, plomberie… qui manquent cruellement sur le marché de l’emploi.

Il existe deux types de formation : la résidentielle qui consiste dans une formation classique à l’intérieur du centre, la plus pratiquée avec 2 960 stagiaires, et l’apprentissage qui s’appuie sur une participation effective à une activité en plus d’un apport théorique dans le centre, elle touche 1 680 stagiaires.

Le manque de cadres d’exécution se fait de plus en plus sentir, ce palier n’est pas assuré par l’université actuellement, l’expérience de la formation de courte durée (DUEA) n’a pas semble-t-il donné satisfaction.

L’enseignement supérieur

L’enseignement supérieur et la recherche scientifique jouent un rôle grandissant dans la politique d’aménagement du territoire pour des raisons tant économiques que sociales. Pour asseoir sa fonction de métropole régionale, la ville de Constantine a bénéficié d’importants

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