• Aucun résultat trouvé

SCOULATOS-DIMACOPOULOS CONDIS B’ET C’ (1983/84-1994/95)

-Pendant la décennie 1890 a commencé la con- currence sur l’espace macédonien (p. 370 B'). -Au début du XXe siècle la concurrence sur l’espace macédonien est devenue plus aiguë (p. 370 B'). -Les États balkaniques limitrophes, la Bulgarie, la Serbie, le Monténégro au nord et la Grèce au sud, revendiquaient les possessions turques qui s’éten- daient des côtes adriatiques (l’Epire, l’Albanie, la Dalmatie du sud) jusqu’en Thrace (p. 370 B'). -L’espace revendiqué le plus important était la Macédoine au sens géographique le plus large (p. 370 B').

-En Macédoine, vivaient des populations grecques denses dans les régions situées le plus au sud, moins denses au nord, mélangées avec des populations bulgares et serbes (p. 370 B').

-Plus l’effondrement de l’État turc approchait, plus la concurrence pour le partage de ces espaces augmen- tait (p. 371 B').

-L’incorporation religieuse contribuait au rattache- ment spatial parce que les populations s’identi- fiaient plus à travers l’Église qu’à travers l’État- nation (p. 371 B').

-La langue et l’appartenance à l’exarchat revêtent une importance particulière car elles sont consi- dérées comme des caractéristiques nationales (p. 371 B’).

-Après le rejet de la demande des États alliés des Balkans concernant l’autonomie nationale des na- tionalités de l’empire ottoman, ceux-ci ont déclaré la guerre à la Turquie (p. 37 C’).

COULICOURDI (1975/77-1981/82)

-Tous les États balkaniques cherchaient à étendre leurs frontières sur les espaces que possédait la Turquie (p. 286).

-(…) Exarchat (…) (p. 286).

-L'opposition la plus importante a eu lieu entre les Grecs et les Bulgares (p. 286).

-La question macédonienne est restée sans solution jusqu’aux guerres balkaniques (p. 287).

-Devant la politique de “turcifisation” des citoyens chrétiens des Jeunes Turcs, les États balkaniques ont décidé de mettre de côté leurs différences et de se rapprocher. Ainsi, la Serbie, la Grèce et la Bulgarie se sont alliées (p. 289).

CREMMYDAS (1984/85-1990/91)

-Pendant la première phase des guerres balkaniques, presque tous les peuples balkaniques ont lutté contre la Turquie (p. 309).

-Les gouvernements de la Grèce, de la Bulgarie et de la Serbie se sont mis d’accord pour la formation d’alliances (…) (p. 30).

-Le traité de Londres (30 mai 1913), a cédé les espaces situés à l’ouest de l’Evros aux vainqueurs qui se les sont partagés entre eux après avoir lutté ensemble pour les acquérir (p. 311).

SFYROERAS (1991/92-1994/95) -(…) exarchat (…) (p. 273).

-Les Bulgares projetaient la création d’une Macédoine indépendante ayant pour objectif plus lointain son incorporation dans l’État bulgare (p. 273).

-C’est dans le cadre de la politique de turquification des nationalités de la partie européenne de l’empire ottoman (…) que le rapprochement des États balka- niques a commencé à s’organiser (p. 279).

50

par Tito de la République Socialiste de Macédoine76.

Il s’agissait donc de se placer non seulement en face de cette présence de nature étatique qui bénéficiait d’une certaine autonomie politique, mais également en face des représentations et des valeurs que ce nouvel ensemble pouvait organiser d’un point de vue spatial et démographique pour s’assigner une identité politique, sociale et nationale. Il est évident que cette attitude de la part des programmateurs grecs doit être considérée comme une tactique éducative nationale77, dont la forme

exprimait une certaine stratégie identitaire. Cependant, même si les frontières des Balkans après la deuxième guerre mondiale paraissaient stables, à la fin du XIXème et au début du XXème siècles, la situation était différente. La Grèce n’était pas le seul État des Balkans qui revendiquait ces espaces dominés pas les Ottomans, car d’autres États s’étaient officiellement libérés de la tutelle ottomane, comme la Roumanie, la Serbie et la Bulgarie, en juin 1878, à la suite de la signature du traité de Berlin78. D’autre part, l’ambitieuse politique extérieure grecque, «ne peut

qu’être considérée comme un détail de la question d’Orient»79 dominée par la politique extérieure de la Grande Bretagne très soucieuse de l’intégrité de l’Empire ottoman, qui la protégeait de l’avance russe vers la Méditerranée. Ce n’est qu’après l’apparition dynamique d’un nouveau compétiteur en pleine industrialisation, l’Allemagne, et après son rapprochement avec la Turquie pour préparer une pénétration économique au Proche-Orient, que la rivalité anglo-russe a cédé sa place à la rivalité anglo-allemande. La conséquence immédiate en a été non seulement l’abandon de l’intégrité de l’Empire ottoman mais également la transformation de la Macédoine, centre

76 Voir à la deuxième partie de la présente étude, au chapitre intitulé B) Le problème actuel

à travers le manuel récent, l’historique de la création des ex-républiques yougoslaves par

Tito.

77 Gellner Ernest, Nations et nationalisme, Bibliothèque historique Payot, Paris 1989, page 55.

Voir également Jaffrelot Christophe, «Les modèles explicatifs de l’origine des nations et du nationalisme. Revue critique», dans, Delannoi Gil et Targuieff Pierre-André, Théories du

nationalisme: nation, nationalité, ethnicité, Éditions KIME, Paris 1991, page 147.

78 Au même moment, la Bosnie-Herzégovine a été occupée par l’Autriche-Hongrie (jusqu’en 1903).

51

géographique des Balkans, dont les routes vers la mer Égée avaient une importance stratégique très grande80.

Par conséquent, bien que cette région occupée par les Ottomans soit devenue le principal objectif des grandes puissances, il n’en restait pas moins celui de la Grèce, de la Serbie et de la Bulgarie qui fondaient leur revendication spatiale sur la présence d’une population d’origine grecque, serbe ou bulgare inextricablement mêlées81. Ainsi, cette

concurrence est étudiée par les auteurs des manuels scolaires de deux manières : premièrement, en tant qu’alliance entre les États «chrétiens» balkaniques émancipés, la Grèce, la Serbie, la Bulgarie et le Monténégro, contre la Turquie ottomane et les mesures de turcification qu’elle imposait aux populations établies sur les espaces qu’elle contrôlait et deuxièmement, comme une opposition helléno-slave fondée sur une argumentation dynamique.

Après l’étude de l’ambiance internationale qui régnait dans les Balkans à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, notre attention est limitée, deuxièmement, aux fondements des revendications étatiques. La lecture des deux tableaux des pages 49 et 50 de la présente étude nous permet d’observer que, dans quasiment tous les manuels scolaires-sources, ils étaient organisés à travers la présence des populations et de leur identité ethnique. En fait, les caractéristiques identitaires mises en exergue sont généralement au nombre de quatre : la religion, la langue, la présence politique et les avantages économiques, les deux dernières étant étudiées seulement dans le manuel de Lazarou (1950/51-1968/69), ce qui n’est pourtant pas sans importance parce qu’il a été utilisé pendant près de vingt ans.

80 Castellan Georges, Histoire des Balkans, XIVème - XXème siècle, Fayard, Paris 1991, pages 350-351 : «La Macédoine contrôlait les grandes routes traditionnelles du Danube à la mer Égée par la vallée du Vardar, du bassin de Sofia à la même mer par la vallée de la Struma (le Strymon des Grecs), sans oublier la grande transversale de la vieille via Egnatia qui, par Ohrid, Bitola, Florina, reliait l’Adriatique à l’Égée. Quant à Thessalonique, point d’aboutissement de toutes ces routes, elle y ajoutait l’attrait d’un grand port de cent quarante mille habitants, la seconde ville européenne de l’Empire ottoman et la troisième des Balkans au sud du Danube. De là les appétits de la Grèce, de la Bulgarie, de la Serbie». 81 Panzac Daniel, «La population de la Macédoine au XIXème siècle (1820-1912)», Les

Balkans à l’époque ottomane, Édisud, Revue du monde musulman et de la Méditerranée,

52

La religion, est conçue d’un point de vue plutôt administratif depuis la création en 1860 de l’Exarchat bulgare82 et non pas

dogmatique, le christianisme orthodoxe étant considéré aussi bien par les Grecs que par les Bulgares comme «un moyen puissant d’unité nationale»83.

De même, bien que la langue constitue une caractéristique nationale fondamentale, les populations macédoniennes qui pratiquaient une langue autre que le grec ont maintenu leur conscience84 hellène malgré les longues influences qu’elles avaient subies des Romains, des Slaves, des Albanais et des Ottomans85, de même que les populations slavophones ou

bulgarophones86. Ainsi, cette conscience d’appartenir à la nation grecque ne

concernait pas uniquement ceux qui pratiquaient le grec. C’est ce qui faisait la «grandeur de l’hellénisme macédonien… Car il était impossible de déraciner la conscience nationale grecque des populations non hellénophones, … slavophones agriculteurs de la zone géographique

82Le 3 avril 1960, lors de l’office de Pâques, l’évêque Ilarion a rejeté l’autorité du Patriarche œcuménique. En mars 1970, le firman d’Abdül Azîz a officiellement créé l’Exarchat bulgare dont le chef, l’Exarque représentait l’autorité ecclésiastique pour tous les Bulgares.

83Angélopoulos Constantin, Koulouri Christine, «L’identité nationale grecque : Métamorphoses 1830-1995. Étude des manuels scolaires grecs d’histoire, de géographie et de lecture», Nationale identitäten/National identities, Internationale schulbuchforschung, International textbook research, Diesterweg, N° 18, Frankfurt 1996, page 345.

84Morin Edgar, «Formation et composantes du sentiment national», Éléments pour une

théorie de la nation, Communications, École des Hautes Études en Sciences Sociales,

Centre d’Études Transdisciplinaires (Sociologie, Anthropologie, Politique), Seuil, N° 45, Paris 1987, page 224 ; «Conscience nationale, si l’on veut insister sur la nature psychologique du phénomène : sentiment national, si l’on veut insister sur sa nature affective ; identité nationale, si l’on veut insister sur sa nature anthropo-sociologique». 85C`≤`≥∫√∑ˇ≥∑˛ L. A√∫«…∑≥∑˛, TÕzχƒ∑µ` x`≥≤`µ§≤c |¢µ∑≥∑z§≤c √ƒ∑x≥ç¥`…`, op. cit., page 47.

86Théodoridis-Lazarou (1971/72-1975/76, 1976/77-1981/82). Vers la fin du XIXème et au début du XXème siècles, les slavophones des Balkans étaient également appelés bulgarophones : Amadori-Virgilji Giovanni, La Question e Rumeliota (Macedonia-Vecchia

Serbia-Albania-Epiro) e la Politica Italiana, Bitonto 1908, t. 1, p. 24-26. Voir également,

C`≤`≥∫√∑ˇ≥∑˛ L. A√∫«…∑≥∑˛, TÕzχƒ∑µ` x`≥≤`µ§≤c |¢µ∑≥∑z§≤c √ƒ∑x≥ç¥`…`, N`≤|{∑µ§≤ç C§x≥§∑¢ç≤ä, Eä¥∑«§|Õ¥`…` …ä˛ |…`§ƒß`˛ ¥`≤|{∑µ§≤‡µ «√∑ˇ{‡µ, J|««`≥∑µß≤ä 1986, page 103.

53

médiane ainsi que ceux qui parlaient l’albanais et le valaque des zones urbaines ou semi-urbaines»87, même sous la violence bulgare.

La troisième caractéristique, la présence politique, est plutôt prônée par les Serbes et les Bulgares : par les Serbes, après «l’occupation partielle de la Macédoine88 par le tzar Dusan qui l’avait

comprise dans son État éphémère» ; par les Bulgares, grâce au traité de San Stéphano89 qui leur avait permis «d’occuper des espaces grecs,

particulièrement de Thrace et de Macédoine»90. Les avantages économiques sont quatrièmement, relatifs aux ambitions autrichiennes dont l’objectif était la recherche «d’une domination économique par le port de Thessalonique qui ouvrait largement la route vers la mer Égée et la Méditerranée»91.

Toutefois, le contenu des manuels d’histoire ancienne et d’histoire contemporaine impose une cinquième caractéristique qui est celle de continuité nationale depuis les origines, interrompue d’un point de vue politique et spatial seulement lors des différentes conquêtes et rétablie tout doucement après l’émergence du nouvel État grec au début du XIXème siècle.

En effet, les limites du nouvel État du XIXème siècle n’ont pas été considérées comme définitives par les politiciens grecs conservateurs ou libéraux dont les efforts essentiels visaient la cohabitation difficile de l’État qui venait de naître et de l’hellénisme ambitieux qui vivait depuis des siècles. Or, la dynamique de l’hellénisme, c’est-à-dire les centres économiques, religieux et intellectuels qui prospéraient dans les communautés de la diaspora restaient en dehors des limites du nouvel État grec92, imposées par la «diplomatie européenne»93. Purement agricole

87C`≤`≥∫√∑ˇ≥∑˛ L. A√∫«…∑≥∑˛, K«…∑ƒß` …∑ˇ C∫ƒ|§∑ˇ F≥≥䵧«¥∑Õ : N`≤|{∑µß`, F≤{∑…§≤∫˛ Qß≤∑˛ A{|≥Ÿ‡µ Lˇƒ§`≤ß{ä, J|««`≥∑µß≤ä 1992, «|≥ß{|˛ 22-23.

88Étienne Dusan (1331-1355) a conquis toute la Macédoine jusqu’aux portes de Thessalonique (Castellan Georges, Histoire des Balkans, XIVème - XXème siècle, op. cit., page 45).

89Signé le 3 mars 1878 permettant la création d’une «Grande Bulgarie». 90Lazarou (1950/51-1968/69).

91Lazarou (1950/51-1968/69).

92Condogeorgis Georges, Histoire de la Grèce, Nations d’Europe, Hatier, Paris 1992, page 352.

93T≤∑√|…Ä` ˜F≥≥ä, V∫ «√ƒ∫…ˇ√∑ x`«ß≥|§∑» ≤`§ å N|zc≥ä ıK{Ä`. ˜Q‹|§˛ …∑◊ }¢µ§≤∑◊ √ƒ∑x≥ç¥`…∑˛ «…çµ ˆF≥≥c{` (1830-1880), ıF≤{∫«|§˛ R∑≥Õ…∑√∑, ıA¢çµ` 1988, page 21.

54

et protégé par la France, l’Angleterre et la Russie, la population de la Grèce atteignait environ 700.000 habitants et les différentes capitales, Égine, Nauplie et Athènes «n’étaient que des bourgs insignifiants ne dépassant pas 5.000 habitants»94. En fait, il s’agissait des villes où dominait l’hellénisme

bourgeois comme Marseille, Odessa en Russie du sud, Thessalonique et Monastir (Bitola) en Macédoine, Arta en Thessalie, Candie en Crête, Smyrne et les autres villes de l’Asie Mineure, Alexandrie, la capitale de l’hellénisme d’Egypte, Ioannina en Epire, Philippopolis (Plovdiv) et d’autres villes de la péninsule balkanique comme «Constantinople. Avec plus de 200.000 Grecs, la Ville était devenue le siège des Phanariotes qui avaient réussi à prospérer par des activités économiques et commerciales et à persuader la Porte qu’ils pouvaient lui être utiles en s’introduisant ainsi dans des postes administratifs importants, dans des ambassades étrangères profitant de l’interdiction pour un Ottoman d’apprendre des langues étrangères. Cela profita également au Patriarcat œcuménique qui avait coexisté avec l’islam ottoman depuis la prise de Constantinople»95. Ce sont

encore les Phanariotes qui ont dominé le monde hellène du point de vue intellectuel «en fondant des imprimeries, en publiant des livres et en créant des écoles qui se sont retrouvées en dehors des frontières de l’État du XIXème siècle comme celle de Jassi et de Bucarest»96.

Cependant, bien que la dynamique de l’hellénisme soit déjà organisée en dehors des frontières étatiques, les gouvernants grecs se sont trouvés confrontés aux problèmes internes posés par la réorganisation de l’idée nationale. En effet, dans le cadre de la fabrication du passé historique, le passé grec a pesé beaucoup plus qu’ailleurs, imposant, comme nous l’avons déjà vu dans l’introduction de la présente étude, «la réutilisation démesurée de ses sources»97 historiques98 intégrées dans une

94Condogeorgis Georges, Histoire de la Grèce, op. cit., page 352. 95Le Patriarcat œcuménique» siégeait à Phanar depuis 1603.

96Svoronos Nicolas, Histoire de la Grèce moderne, Que sais-je, PUF, N° 578, Paris 1980, page 29.

97 V«∑ˇ≤`≥c˛ L‡«…`˛, ıF∂cƒ…ä«ä ≤`§ aµ`√`ƒ`z›zç : π ≤∑§µ›µ§≤∫˛ ƒ∫≥∑˛ …˵ }≤√`§- {|ˇ…§≤˵ ¥äχ`µ§«¥Ëµ

«…çµ ˆF≥≥c{` (1830-1922), ˆK«…∑ƒ§≤ç C§x≥§∑¢ç≤ä, J|¥Ä≥§∑, 4ä Ç≤{∑«ä, ıA¢çµ` 1985, page 538.

98 Spyridon Zambélios de Leucade (1813-1887) et Constantin Paparrigopoulos de Constantinople (1815-1891) (professeur à l’Université d’Athènes) ont défendu cette

55

continuité sans failles. De plus, la théorie de Fallmerayer99, qui a contesté cette continuité essentielle entre les Grecs de 1830 et ceux de l’antiquité, a fait «naître chez les Grecs une conscience historique»100… très forte,

affirmée ensuite par la politique de la «Grande Idée», dont l’objectif était la libération des espaces et des populations d’origine grecque qui y étaient établies. La Macédoine en faisait partie grâce à son passé antique marqué par le rôle unificateur de Philippe II et d’Alexandre, par l’exportation de la culture grecque et pour certains, comme Paparrigopoulos très proche du régime monarchique, par son système politique qui «perpétuait le système monarchique des temps les plus reculés de la Grèce»101.

3) L’espace libéré

L’émancipation de cet espace, néanmoins, n’était pas si facilement réalisable, étant donné les intérêts stratégiques des grandes puissances manifestés par l’intervention de l’Allemagne et de l’Autriche dans les Balkans, en tant que concurrents de l’Angleterre et de la France. D’autre part, les ambitions nationales dans la région, notamment de la Grèce et de la Bulgarie s’affirmaient de plus en plus malgré la réorganisation de l’armée ottomane dont l’efficacité militaire avait été démontrée en 1897 lors continuité de l’hellénisme, le premier réhabilitant Byzance (G`¥√Ä≥§∑˛ T√ˇƒß{›µ, ıA«¥`…` {ä¥∑…§≤c …ï˛ ˆF≥≥c{∑˛ ¥|…c ¥|≥Ä…ä˛ √|ƒß ¥|«`§›µ§≤∑◊ }≥≥䵧«¥∑◊, ıA¢çµ` 1852.) que les «admirateurs de l’antiquité grecque méprisaient» (Svoronos Nicolas, Histoire de la Grèce

moderne, op. cit., page 62.), le second retraçant, dans son manuel scolaire d’histoire destiné

à l’enseignement des enfants en 1853, intitulé Histoire de la nation hellénique depuis les

temps héroïques jusqu’aux temps modernes (1860-1872), l’unité de l’hellénisme à travers

des «périodes successives de liberté et d’esclavage» (Koulouri Christina, Dimensions

idéologiques de l’historicité en Grèce (1834-1914), Studien zur Geschichte Südosteuropas

7, Peter Lang, Frankfurt am Main-Bern-New York-Paris 1991, page 320). Il ne faudrait pas oublier à partir de 1871, la contribution de Nicolaos Politis qui a étudié «les bases scientifiques de l’étude de la civilisation populaire et de ses sources au plus profond de la continuité historique de l’hellénisme» (Condogeorgis Georges, Histoire de la Grèce, op. cit., page 370.).

99 X`≥≥¥|ƒcˇ|ƒ ıKc≤›x∑˛, Xß≥§√√∑˛, R|ƒß …ï˛ ≤`…`z›zï˛ …˵ «ä¥|ƒ§µËµ ˆF≥≥çµ›µ, N|…cŸƒ`«ä a√∫ …∫µ L›µ«…`µ…±µ∑ R. S›¥`µ∫, O|ŸÄ≥ä, ıA¢çµ` 1984, 138 pages.

100 Svoronos Nicolas, Histoire de la Grèce moderne, op. cit., page 62.

101Eä¥`ƒk˛ L›µ«…`µ…±µ∑˛, L›µ«…`µ…±µ∑˛ R`√`ƒƒäz∫√∑ˇ≥∑˛, ˆK«…∑ƒß` …∑◊ ˆF≥≥䵧≤∑◊ ˜F¢µ∑ˇ˛. ˆH √ƒ‡…ä ¥∑ƒŸç : 1853, ıA¢çµ` 1970, page 114.

56

de l’étouffement des révoltes des populations grecques102, notamment en

Crète.

Dans cette étude, il s’agit de s’ interroger sur l’évolution de l’importance accordée à la libération de l’espace macédonien, afin de découvrir les thèmes qui ont été privilégiés pendant la deuxième moitié du XXème siècle. Du point de vue méthodologique, cette importance est schématisée dans les quatre tableaux situés dans les quatre pages suivantes qui regroupent les phrases qui nous ont parues les plus significatives dans les textes d’auteur.

Un coup d’œil rapide sur ces quatre tableaux permet de constater la présence de deux centres d’intérêt distincts: la libération des villes macédoniennes et les conséquences de cette émancipation.

-Tout d’abord, le thème de la libération est organisé dans tous les manuels scolaires, à travers une triple optique : la Lutte macédonienne (∑ N`≤|{∑µ§≤∫˛ az‡µ`˛) (1904-1905), d’abord, utilisée comme un exemple d’héroïsme et de patriotisme des ancêtres, les Guerres balkaniques (1912-1913) ensuite, considérées comme le moyen le plus efficace de cette émancipation et les Traités internationaux, enfin, qui l’ont rendue officielle au nom du droit international.

En ce qui concerne la Lutte macédonienne, elle commença pendant les années 1890 et atteignit son paroxysme au début du XXème siècle. En 1897, la question macédonienne a été une conséquence de la défaite de la Turquie par les Russes qui édifièrent un immense État bulgare dont la limite sud arriva jusqu’à la mer Égée103. Les Bulgares agirent les premiers en créant des écoles de langue bulgare et en imposant104

aux populations d’origine grecque d’accepter l’autorité de l’Exarchat étant donné leur identité ethnique fondée directement sur des caractéristiques objectives comme la langue et la religion plutôt que sur l’idée nationale construite par l’État-nation.

102 En Crète, en Épire et en Macédoine.

103 Les frontières de cet État reculèrent à la suite de l’intervention des Grandes Puissances qui cédèrent à la Grèce la Thessalie (1881).

104 C`≤`≥∫√∑ˇ≥∑˛ L. A√∫«…∑≥∑˛, K«…∑ƒß` …∑ˇ C∫ƒ|§∑ˇ F≥≥䵧«¥∑Õ: N`≤|{∑µß`, ∑.√., «|≥ß{` 24.

57

L’ESPACE LIBÉRÉ