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SANTÉ DES PERSONNES ÂGÉES Ostéoporose 108

Contexte

Maladie silencieuse, l’ostéoporose atteint préférentiellement les femmes et sa prévalence croît avec l’âge. Elle est souvent diagnostiquée lors de la survenue de fractures qui constituent la plus grave de ses conséquences, source majeure de handicap et d’incapacités, surtout chez les personnes âgées. Les fractures les plus fréquentes sont les tassements vertébraux, les fractures du poignet et celles de l’extrémité supérieure du fémur (FESF) dites « fractures du col du fémur ». Elles surviennent souvent à la suite de chutes à domicile, fréquentes chez les personnes âgées : plus de 20 % des 65 ans ou plus en déclarent au moins une au cours des 12 derniers mois (Baromètre Santé, 2010, Inpes). Les campagnes de prévention des chutes, l’activité physique et le traitement médicamenteux sont des moyens efficaces pour diminuer l’incidence de ces fractures. Ces actions de prévention ont fait l’objet de recommandations par la Haute Autorité de Santé (Prévention des chutes accidentelles chez la personne âgée. Fiche de synthèse, novembre 2005). La FESF nécessitant toujours une hospitalisation, et donc étant susceptible d’être connue dans les bases médico-administratives associées, son incidence est un bon indicateur, d’autant qu’elle entraîne 5 % de décès au cours du séjour hospitalier initial (Études et Résultats, 2010, DREES, n°723) et environ 25 % à 12 mois (Panula J et al. Mortality and cause of death in hip fracture patients aged 65 or older. BMC Musculoskelet Disord, 2011; 12:105).

Indicateur

Taux d’incidence des fractures de l’extrémité supérieure du fémur ayant entrainé une hospitalisation chez les personnes de 65 ans et plus (taux brut et standardisé) En 2012, les services de soins de courte durée MCO (médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie) ont enregistré 72 100 séjours motivés par une fracture du col du fémur chez les personnes âgées de 65 ans ou plus (tableau 1). Ce nombre est proche de celui de 1997, alors que les personnes âgées de 65 ans ou plus ont augmenté de 2 millions.

Le taux brut d’incidence globale, en 2012, chez les personnes de 65 ans ou plus, est de 64,4 pour 10 000, deux fois et demi plus élevé chez les femmes (85,2 pour 10 000) que chez les hommes (35,4 pour 10 000). Quinze ans plus tôt, ces taux étaient respectivement de 104,0 et 40,8. Comme les années précédentes, le taux augmente avec l’âge pour les deux sexes (tableau 2).

En 2012, 77 % des séjours concernaient des femmes ; celles-ci ont représenté deux tiers des séjours effectués par les 65-74 ans, les trois-quarts de ceux des 75-84 ans et 80 % de ceux des 85 ans ou plus.

Les taux standardisés ont baissé de 2,4 % par an en moyenne, soit de 36 % en 15 ans.

Cette baisse a été plus rapide chez les femmes 2,4 % par an) que chez les hommes (-2,0 %). La plus grande activité physique des personnes âgées, une meilleure prise en charge de l’ostéoporose (détection et traitement), les campagnes de prévention des chutes sont des facteurs possibles de cette diminution.

Les variations régionales des taux standardisés d’hospitalisation sont relativement faibles.

En 2012, l’écart au taux national était inférieur à 15 % dans 22 régions sur 26. Les départements français d’Amérique (DFA) ont été les moins touchés par la fracture de l’extrémité supérieure du fémur, qu’il s’agisse des femmes ou des hommes, avec des taux standardisés très inférieurs au taux national : 57 % en Martinique, 50 % en Guadeloupe et -48 % en Guyane pour les deux sexes (tableau 3). En revanche, La Réunion, avec un taux

108 Voir également fiche « accidents de la vie courante »

299 élevé d’hommes (+15%) et un taux bas de femmes (-11 %), est proche de la moyenne nationale. En France métropolitaine, cinq régions s’éloignent de plus de 10 % de la moyenne nationale, la Haute-Normandie et le Centre (respectivement -12 et -13 %), le Languedoc-Roussillon et l’Alsace (respectivement +12 et +13 %). La Corse est la seule région de métropole qui s’écarte nettement de la moyenne nationale (+24 %). Cet indicateur n’est pas disponible dans les bases internationales.

Organisme responsable de la production de la fiche : DREES

Tableau 1 : Hospitalisations annuelles en soins de courte durée MCO pour fracture du col du fémur selon le sexe

Année

Nombre de séjours MCO Taux brut d'incidence1 Taux standardisé d'incidence1,2 Hommes Femmes Deux

sexes Hommes Femmes Deux

sexes Hommes Femmes Deux sexes

1997 15 000 56 800 71 800 40.8 104.0 78.6 49.7 96.2 80.5

2000 15 000 57 300 72 300 38.6 100.6 75.5 47.1 93.0 77.3

2003 15 400 56 400 71 800 38.0 95.3 72.0 46.2 88.0 74.0

2006 15 900 55 900 71 800 37.7 91.4 69.5 43.8 81.0 68.2

2007 16 500 56 500 73 000 38.8 92.1 70.3 43.5 78.8 66.5

2008 17 121 56 354 73 475 39.8 91.2 70.1 43.3 75.8 64.5

2009 17 100 56 400 73 500 39.9 92.5 70.8 42.7 75.4 63.8

2010 18 100 58 500 76 600 40.8 93.0 71.4 42.9 74.3 63.2

2011 16 700 55 200 71 900 37.0 86.9 66.2 38.3 68.2 57.5

2012 16 600 55 500 72 100 35.4 (p) 85.2 (p) 64.4 (p) 36.5 (p) 66.5 (p) 55.7 (p) 1 Taux pour 10 000 résidents.

2 Standardisation sur la population de l'Union Européenne au 01/01/2010.

Champ : Personnes âgées de 65 ans ou plus. France entière.

(p) données provisoires

SYNTHÈSE

Le suivi des hospitalisations pour fracture du col du fémur, conséquence la plus grave de l’ostéoporose, montre une décroissance de son incidence, puisque, malgré l’augmentation des personnes âgées, le nombre de fractures est stable. Cette diminution a été de 36 % en 15 ans, concernant les deux sexes, même si la diminution chez les hommes est plus lente que chez les femmes. Les variations régionales sont assez faibles sauf dans les départements français d’Amérique où l’incidence est nettement inférieure. On peut penser que la meilleure prise en charge de l’ostéoporose depuis deux décennies a joué un rôle important dans cette évolution. La forte incidence des fractures chez les personnes très âgées doit inciter à ne pas relâcher les efforts faits pour prévenir les fractures ostéoporotiques.

300 Tableau 2 : Hospitalisations en soins de courte durée MCO pour fracture du col du fémur selon l'âge en 2012

Groupes d'âges Hommes Femmes Les deux sexes

Nombre de séjours MCO

65 à 74 ans 2 600 4 900 7 500

75 à 84 ans 6 300 19 000 25 300

85 ans ou plus 7 700 31 600 39 300

Total 65 ans ou plus 16 600 55 500 72 100

Taux brut d'incidence1 (p)

65 à 74 ans 10.4 17.3 14.1

75 à 84 ans 38.0 77.9 61.7

85 ans ou plus 144.3 256.0 222.3

Total 65 ans ou plus 35.4 85.2 64.4

Taux standardisé d'incidence1,2 (p) 36.5 66.5 55.7 1 Taux pour 10 000 résidents.

2 Standardisation sur la population de l’Union Européenne au 01/01/2010.

Champ : Personnes âgées de 65 ans ou plus. France entière.

(p) données provisoires

301 Tableau 3 : Hospitalisations en soins de courte durée MCO pour fracture du col du fémur selon la région de résidence en 2012

Région de résidence Nombre de séjours

Taux brut d’incidence1 (p)

Taux standardisé d’incidence1,2 (p)

Ile-de-France 9 140 58.5 51.9

Champagne-Ardenne 1 420 60.2 52.2

Picardie 1 790 60.2 54.1

Haute-Normandie 1 660 54.8 48.4

Centre 2 900 58.8 49.2

Basse-Normandie 1 760 60.8 51.3

Bourgogne 2 300 67.9 55.9

Nord-Pas-de-Calais 3 530 59.4 53.8

Lorraine 2 690 66.7 60.4

Alsace 2 020 68.4 62.9

Franche-Comté 1 380 65.7 58.0

Pays-de-la-Loire 4 070 63.7 53.5

Bretagne 4 040 65.8 56.8

Poitou-Charentes 2 420 64.1 52.9

Aquitaine 4 600 70.4 58.5

Midi-Pyrénées 4 250 74.7 61.0

Limousin 1 180 68.8 54.0

Rhône-Alpes 6 850 65.2 57.4

Auvergne 1 930 68.1 56.9

Languedoc-Roussillon 3 910 72.0 62.3

Provence-Alpes-Côte-D’azur 7 040 70.5 60.7

Corse 490 74.6 69.3

Guadeloupe 150 24.7 23.9

Martinique 190 29.5 28.0

Guyane 30 24.0 28.7

La Réunion 360 46.9 53.5

France entière 72 100 64.4 55.7

1 Taux pour 10 000 résidents.

2 Standardisation sur la population de l'Union Européenne au 01/01/2010.

Champ : Personnes âgées de 65 ans ou plus. France entière.

302 SOURCES : Base nationale PMSI-MCO (DGOS, ATIH, exploitation DREES) pour les séjours hospitaliers et estimations localisées de population (INSEE).

CHAMP : France entière

CONSTRUCTION DE L’INDICATEUR : Ont été retenus les séjours comportant un des codes CIM-10 S72.0 à S72.2 en diagnostic principal et les séjours comportant un acte de mise en place de prothèse céphalique ou d’ostéosynthèse de l’extrémité supérieure du fémur, même en l’absence d’un diagnostic de fracture du col du fémur. Ont été exclus les doubles comptes, les prises en charge spécifiques et les erreurs vraisemblables de codage. La population utilisée pour le calcul des taux standardisés est celle de l’union européenne au 1er janvier 2010 (Eurostat).

LIMITES ET BIAIS : Il s’agit de données redressées pour pallier le défaut d’exhaustivité du PMSI, évaluées par comparaison avec le nombre de journées de la statistique annuelle des établissements (SAE).

RÉFÉRENCES : Oberlin Ph., Mouquet M-C., 2010, « Les fractures de col du fémur en France entre 1998 et 2007 : quel impact du vieillissement ? » Études et Résultats, DREES, n°723.

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